mercredi, janvier 29, 2020

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Paris, le mercredi 29 janvier 2020

CONTRIBUTION (38) AU DEBAT NATIONAL VOULU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE EN 2020.

L'INDEMNISATION (37) ET LES INVARIANTS DU NOEUD GORDIEN JUDICIAIRE DE L'ETAT.
(Suite de la réflexion n°35 du 19 novembre 2019 et précédentes. cf. : madic50.blogspot.com)



Réflexion sur les invariants de la politique d'ordre public de l’État.

1)- Préambule
Nul ne peut dire aujourd'hui quelle est la politique d'ordre public de l’État (les Pouvoirs (Exécutif, Législatif) et l'Autorité judiciaire), ni même s'il en a une qui soit définissable publiquement.

Par contre, quelques soient les détours de cette politique, il y a des invariants constitutionnels et factuels qui en définitive placent ou placeront tout le monde devant ses responsabilités et conduiront les politiques, étatiques et civils, en cours à des effets prévisibles et déterminants.

C'est à l'établissement de ces invariants qu'est consacrée cette réflexion.

2)- La visée
L'accumulation des affaires dites des « violence policières » se prolonge d'une certaine disqualification des forces de l'ordre.

Pour l'instant, c'est essentiellement la police qui est désignée à la vindicte publique et aux qualifications judiciaires.

Mais l'insistance de forces contestataires actives à utiliser des voyous, tels Adama Traoré, pour obtenir la condamnation de plusieurs gendarmes, indique que l'heure de ceux-ci viendra.

Contrairement au message martelé ci-et-là, ce n'est pas l'action de quelques policiers qui est mise en cause.

A ce titre, il est caractéristique que ce soit le soutien, public, organisé, continu, à des délinquants, des criminels, parmi les plus abjects qui soient, qui est le moteur de cette mise en cause des forces de l'ordre.

C'est la légitimité de l'action policière qui est en cause. Cette disqualification de la police sous-entend celle de l’État dans sa prétention à l'exclusivité de la définition et de l'exercice de l'ordre public.

3)- Le fait prioritaire
Certes, il y a toujours toutes sortes de gens qui en veulent à l'ordre public et à ses représentants.
a- Cependant, cette disqualification des policiers n'est due prioritairement ni à leurs fautes présumées ni à leurs contempteurs fort nombreux.
b- Elle ne provient prioritairement ni des défauts de contrôle des moutons noirs de la police ni de l'extrémisme des Black Bloc.

Certes, il y a tout cela et l'âge du capitaine en sus.

Cependant, si l’État ne parvient plus à disposer indiscutablement de la capacité de définition de l'ordre public et de la légalité des actions qui le conservent, c'est prioritairement en raison de ses propres logiques et non des intrusions de logiques externes.

En effet, il est visible que l'action de l’État devient la constitution d'un nœud gordien et chacune de ses solutions ajoute un nœud au problème déjà insoluble.

Les « violences policières » » existent, mais l'argument des mains arrachés et des yeux crevés ne vise pas à dénoncer tel policier, telle doctrine de maintien de l'ordre, telle composition politique de la police.

L'argument des LBD, et autres yeux crevés ou croche-pieds, est le vecteur d'une dénonciation du bien fondé de l'action d'ordre public et en définitive de l’État.

Il est visible que l’État est sur la défensive et accepte, lentement mais sûrement, la thèse de la criminalité de la police et de l'illégitimité de la prééminence de l’État en matière d'ordre public. L'Etat est incapable d'être en ce lieu dans la légalité et il est illégitime qu'il y soit.

Cet enfermement sans issue vient prioritairement des doctrines qui dirigent l'action de l’État pour maintenir l'ordre public dans ses différents questionnements.

Si les LBD font autant de dégâts sur la réputation de la police, c'est d'abord que leurs tirs mettent en lumière l'obsolescence du système de maîtrise légale des ''conséquences publiques abusives'' des « violences légitimes ».

Cette obsolescence dérègle les procédures de légitimation, de définition, d'exercice, de cette maîtrise juridique et en définitive judiciaire, de l'ordre public.

4)- La capillarité
Cette obsolescence conduit la procédure officielle elle-même à servir de rampe de lancement aux rassemblements en son sein des adversaires de l'ordre public et de ses représentants.

L'Etat ne fonctionne plus qu'en devenant l'allié, voire le partenaire, des forces contestataires qui l'interpellent sur la définition de l'ordre public et la mise en œuvre de ses dispositifs.

Ces forces sont tellement imbriquées dans les procédures, par la procédure en cours, qu'elles deviennent des parties de la définition juridique de l'ordre public.

Les franches canailles qui pérorent haut et fort pour exiger la condamnation de policiers et de gendarmes visent le partage de la définition et de l'exercice de l'ordre public ; y compris dans l'ordre idéologique.

Ce qui est d'ailleurs en train de se faire :
1- Sous réserve d'erreur d'information ; la famille de Théo Luhaka a reçu 700,000euros de la part de l’État pour créer une milice locale de composition ethnico-religieuse.
Elle ne justifie que de 350,000euros. L'Etat est incapable, sauf évolution secrète, de lui en demander compte.
L'un des frères a étendu ce système à Paris. Personne n'informe le public des suites judiciaires.
2- Par contre, des policiers qui l'ont interpellé légalement sont accusés de viol.
Or, ils n'ont fait usage de la force que pour contraindre le dit « Théo » à respecter l'exclusivité de l'autorité policière en matière d'ordre public.
Ce qui constitutionnellement se nomme l'unité nationale et la continuité de l’État.
Celui-ci intervenait dans leur action précisément au titre du Caïdat que lui a conféré l’État.

5)- La confusion
Si des canailles peuvent ainsi mener un combat politique militant et de masse contre les forces de l'ordre, c'est qu'elles peuvent mélanger leurs militantismes factieux avec les protestations des honnêtes gens contre des abus de pouvoir.

Elles doivent cette possibilité à la procédure judiciaire elle-même :
a- Celle-ci organise la confusion du pénal et de l'indemnitaire. 
b- Cette confusion assurait la toute puissance des appareils d'Etat lorsque celui-ci pouvait garantir l'impunité de ses serviteurs.
c- Aujourd'hui, cette impunité n'est plus possible et des forces politiques sont capables d'exploiter cette confusion au mieux de leurs intérêts.

Il est patent que les représentants des Pouvoirs publics sont à la remorque des voyous et de leurs ayant-droits. Ces derniers se conduisent en avant-garde politique et en créateur de normes légales.

L'Etat se retrouve perdant de tous les côtés :
a- Il laisse les séparatistes pénétrer et dominer les procédures.
b- Il s'oppose aux honnêtes gens qui demandent réparation en poursuivant les logiques anciennes de l'omerta au profit des agents de l’État.
c- Il affaiblit, voire il détruit, ses propres forces.

6)- Les invariants
a- On peut être contre l’État, l'ordre public, l'unité nationale, la paix civile, etc.
b- Il est toutefois impossible de prétendre continuer les principes constitutionnels de la France en maintenant cette confusion obsolète du pénal et de l'indemnitaire et en omettant de refonder l'indemnitaire.
c- Ces manquements sont une voie rapide du chaos. Elle est empruntée par tous les factieux et les séditieux.

La distinction du Pénal et de l'indemnitaire, leur placement sous la Direction exclusive de la justice, l'élaboration d'une indemnisation conséquente et peu coûteuse, pour le Trésor public ou pour les trésoreries d'entreprises, sont désormais indispensables à l'ordre public, à l'indivisibilité de l’État, à son autorité.

Le Chef de l’État peut en organiser l'expérimentation.

Les français qui revendiquent l'aventure, ou l'acceptent, refuseront cette initiative.
Ceux qui tiennent la Démocratie pour la forme unique de l’État et de la société la soutiendront.

Marc SALOMONE

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