vendredi, septembre 29, 2023

30.09.23, reporting, denunciation, police, population, delinquency, crime,

 

Marc Salomone / Courriel : marcsalomone@sfr.fr

Paris, Saturday September 30, 2023

Subject: reporting of criminal acts


The French seem helpless in the face of crime. They do not want to take justice into their own hands and at the same time, calls to the police seem ad hoc and ineffective to them. Many of them now say they are terrified by the thugs and their ability to dominate the future of local life.

However, the French have a lever of action which does not seem to be exploited to the extent of the emergencies.

They can report the facts to the police, the gendarmerie, the courts.

The report is disqualified by its academic use. It’s not good to be a “reporter.”

It is also disqualified by the historical resonance of its synonym “denunciation.”

Under the German Occupation, “denunciators” and “denunciations” were the instruments of betrayal of a few ordinary French people.

Certain manipulation of historical facts (notably of their magnitude) served in the 70s and 80s as a means of disqualifying the cooperation of citizens with the police and particularly the participation of the former in the information of the latter being presented as repetition of the denunciation of the Resistance and the Jews; the commission of a criminal act.

This ideological operation is a pure moral and political fraud.

a- there were few denunciations during the Occupation in view of the extent of the destruction of France carried out by the enemy.

b- there is no continuity between the denunciation of innocent people or patriots and the denunciation of delinquents and mafiosi in action.

This anti-police phantasmagoria has accompanied (by the old technique of imprecation and curse) the installation of drug mafias and the subjugation of residents to these criminal networks.

This refusal to collaborate with police action accompanies the gradual instillation in public debate of the idea that thugs embody resistance to state oppression.

We must therefore get out of this misleading logorrhea and tell the French that they can denounce precisely the criminal acts they witness.

They can without moral and legal concern report the names, dates, times, places, facts, which they witness.

Precautions, cowardice, curses, language, must be swept away and it must be said publicly that citizen participation in informing the forces of law and order and justice is free, guaranteed, beneficial.

This will probably not allow the police to act immediately, but it will allow them to compile cases and act more effectively.

For those who are afraid or do not have confidence in the imperviousness of public services vis-à-vis mafia networks, anonymous mail is the right. All he needs to do is be honest and precise.

In a television report, a lady says that it is impossible to speak to the “lookouts” under penalty of reprisals and that in any case they do not listen to anything, that they cannot.

She concludes that “we” can’t do anything about it.

This lady must know that she can inform the police of the names, ages, qualities, times, manners, clienteles, that she knows, and that it is her right.

Reporting or denunciation concerns both lower-level employees and senior managers.

Imperturbable, the imprecators will explain to us that this will generate crazy letters, absurd denunciations, false information, that this will lead to the paralysis of the work of the police and they will not fail to predict apocalyptic misfortunes.

It is possible that all kinds of maneuvers are taking place. They will not be able to last if the French, with simplicity, apply themselves to reporting the exact facts that they witnessed.

The only rules of effectiveness are precisely honesty and precision.

A continuity of knowledge will then be created which will go well beyond the ordinary denunciations received by the police, the gendarmes and the justice system.

Faced with the scale of the illegal, mafia offensive, neither the authorities nor the population can remain in their respective positions of distance (contemptuous or respectful whatever) from one another.

The French, like the authorities, are fully capable of distinguishing what is villainous, even tiny and sympathetic, from what is the ordinary complications of life, even extravagant ones.

It is time that these two parts of our population learn to trust each other and not be discouraged.

Marc SALOMONE


30.09.23, rapportage, dénonciation, police, population, délinquance, criminalité,

 

Marc Salomone /  Courriel : marcsalomone@sfr.fr

Paris, le samedi 30 septembre 2023

Objet : le rapportage des faits délictueux

Les français paraissent désarmés devant la criminalité. Ils ne veulent pas faire justice eux-mêmes et en même temps, les appels à la police leur paraissent ponctuels et inefficaces. Nombre d’entre-deux se disent désormais terrorisés par les voyous et leurs capacités à dominer le devenir de la vie locale.

Cependant, les français disposent d’un levier d’action qui ne semble pas exploité à la hauteur des urgences.

Ils peuvent rapporter les faits à la police, la gendarmerie, la justice.

Le rapportage est disqualifié par son usage scolaire. Il n’est pas bon d’être un « rapporteur ».

Il est aussi disqualifié par la résonance historique de son synonyme « dénonciation ».

Sous l’Occupation allemande, les « dénonciateurs » et les « dénonciations », furent les instruments de la trahison de quelques français ordinaires.

Certaines manipulation des faits historiques (notamment de leur ampleur) ont servi dans les années 70-80 une entreprise de disqualification de la coopération des citoyens avec la police et tout particulièrement la participation des premiers à l’information de la seconde étant présentés comme la redite de la dénonciation des Résistants et des juifs ; la commission d’un acte criminel.

Cette opération idéologique est une pure escroquerie morale et politique.

a- il y a eu peu de dénonciations durant l’Occupation en regard de l’ampleur de la destruction de la France opérée par l’ennemi.

b- il n’y a aucune continuité entre la dénonciation d’innocents ou de patriotes et la dénonciation de délinquants et de maffieux en action.

Cette fantasmagorie anti policière a bien accompagné (par la vieille technique de l’imprécation et de la malédiction) l’installation des maffia de la drogue et de l’assujettissement des habitants à ces réseaux criminels.

Ce refus de collaborer à l’action de la police accompagne l’instillation progressive dans le débat public de l’idée que les voyous incarnent la résistance à l’oppression étatique.

Il faut donc sortir de cette logorrhée trompeuse et dire aux français qu’ils peuvent dénoncer précisément les faits délictuels dont ils sont témoins.

Ils peuvent sans souci moral et juridique rapporter les noms, les dates, les horaires, les lieux, les faits, auxquels ils assistent.

Les précautions, les lâchetés, les malédiction, langagières, doivent être balayées et il doit être dit publiquement que la participation citoyenne à l’information des forces de l’ordre et de la justice est libre, garantie, bénéfique.

Cela ne permettra sans doute pas à la police d’agir immédiatement, mais cela lui permettra de constituer des dossiers et d’agir plus efficacement.

Pour ceux qui ont peur ou n’ont pas confiance dans l’étanchéité des services publics vis-à-vis des réseaux maffieux, le courrier anonyme est de droit. Il lui suffit d’être honnête et précis.

Dans un reportage télévisé, une dame dit qu’il est impossible de s’adresser aux « guetteurs » sous peine de représailles et que de toutes façons ils n’écoutent rien, qu’ils ne peuvent pas.

Elle en conclue que « on » n’y peut rien.

Cette dame doit savoir qu’elle peut informer la police des noms, âges, qualités, horaires, manières, clientèles, qu’elle connaît, et que c’est son droit.

Le rapportage ou la dénonciation concernent aussi bien les petites gens que les cadres supérieurs.

Imperturbables, les imprécateurs vont nous expliquer que cela va générer un courrier dément, des dénonciations absurdes, des informations fausses, que cela entraînera la paralysie du travail des policiers et ils ne manqueront pas de prédire des malheurs apocalyptiques.

Il est possible que toutes sortes de manœuvres aient lieu. Elles ne pourront pas durer si les français avec simplicité s’appliquent à rapporter les faits exacts dont ils ont été les témoins.

Les seules règles d’efficacité en sont précisément l’honnêteté et la précision.

Il se constituera alors une continuité de savoir qui ira bien au-delà des dénonciations ordinaires que reçoivent les policiers, les gendarmes et la justice.

Face à l’ampleur de l’offensive illégale, maffieuse, ni les autorités, ni la population, ne peuvent rester sur leurs positions respectives de distances (méprisantes ou respectueuses peu importe) l’un à l’égard de l’autre.

Les français comme les autorités sont pleinement capables de distinguer ce qui est crapuleux, même minuscule et sympathique, de ce qui est l’ordinaire des complications de la vie, mêmes extravagantes.

Il est temps que ces deux parties de notre population apprennent à se faire confiance et à ne pas se laisser décourager.

Marc SALOMONE



mercredi, septembre 27, 2023

09.27.23, Kennedy, June 11, 1963, speech at the American University

 


President Anderson, members of the faculty, board of trustees, distinguished guests, my old colleague, Senator Bob Byrd, who has earned his degree through many years of attending night law school, while I am earning mine in the next 30 minutes,


ladies and gentlemen: -

It is with great pride that I participate in this ceremony of the American University, sponsored by the Methodist Church, founded by Bishop John Fletcher Hurst, and first opened by President Woodrow Wilson in 1914.

This is a young and growing university, but it has already fulfilled Bishop Hurst's enlightened hope for the study of history and public affairs in a city devoted to the making of history and to the conduct of the public's business.

By sponsoring this institution of higher learning for all who wish to learn, whatever their color or their creed, the Methodists of this area and the Nation deserve the Nation's thanks, and I commend all those who are today graduating.

Professor Woodrow Wilson once said that every man sent out from a university should be a man of his nation as well as a man of his time, and I am confident that the men and women who carry the honor of graduating from this institution will continue to give from their lives, from their talents, a high measure of public service and public support.

"There are few earthly things more beautiful than a university," wrote John Masefield, in his tribute to English universities-and his words are equally true today. He did not refer to spires and towers, to campus greens and ivied walls. He admired the splendid beauty of the university, he said, because it was

"a place where those who hate ignorance may strive to know, where those who perceive truth may strive to make others see."

I have, therefore, chosen this time and this place to discuss a topic on which ignorance too often abounds and the truth is too rarely perceived - yet it is the most important topic on earth: world peace.

What kind of peace do I mean? What kind of peace do we seek?

Not a Pax Americana enforced on the world by American weapons of war.

Not the peace of the grave or the security of the slave.

I am talking about genuine peace, the kind of peace that makes life on earth worth living, the kind that enables men and nations to grow and to hope and to build a better life for their children-not merely peace for Americans but peace for all men and women - not merely peace in our time but peace for all time.

I speak of peace because of the new face of war.

Total war makes no sense in an age when great powers can maintain large and relatively invulnerable nuclear forces and refuse to surrender without resort to those forces. It makes no sense in an age when a single nuclear weapon contains almost ten times the explosive force delivered by all of the allied air forces in the Second World War. It makes no sense in an age when the deadly poisons produced by a nuclear exchange would be carried by wind and water and soil and seed to the far corners of the glove and to generations yet unborn.

Today the expenditure of billions of dollars every year of weapons acquired for the purpose of making sure we never need to use them is essential to keeping the peace. But surely the acquisition of such idle stockpiles - which can only destroy and never create - is not the only, much less the most efficient, means of assuring peace.

I speak of peace, therefore, as the necessary rational end of rational men.

I realize that the pursuit of peace is not as dramatic as the pursuit of war - and frequently the words of the pursuer fall on deaf ears. But we have no more urgent task.

Some say that it is useless to speak of world peace or world law or world disarmament - and that it will be useless until the leaders of the Soviet Union adopt a more enlightened attitude.

I hope they do.

I believe we can help them do it.

But I also believe that we must reexamine our own attitude - as individuals and as a Nation - for our attitude is as essential as theirs.

And every graduate of this school, every thoughtful citizen who despairs of war and wishes to bring peace, should begin by looking inward - by examining his own attitude toward the possibilities of peace, toward the Soviet Union, toward the course of the cold war and toward freedom and peace here at home.

First: Let us examine our attitude toward peace itself. Too many of us think it is impossible. Too many think it unreal. But that is a dangerous, defeatist belief. It leads to the conclusion that war is inevitable - that mankind is doomed - that we are gripped by forces we cannot control.

We need not accept that view.

Our problems are manmade - therefore, they can be solved by man. And man can be as big as he wants.

No problem of human destiny is beyond human beings. Man's reason and spirit have often solved the seemingly unsolvable - and we believe they can do it again.

I am not referring to the absolute, infinite concept of universal peace and good will of which some fantasies and fanatics dream. I do not deny the value of hopes and dreams but we merely invite discouragement and incredulity by making that our only and immediate goal.

Let us focus instead on a more practical, more attainable peace - based not on a sudden revolution in human nature but on a gradual evolution in human institutions-on a series of concrete actions and effective agreements which are in the interest of all concerned.

There is no single, simple key to this peace - no grand or magic formula to be adopted by one or two powers. Genuine peace must be the product of many nations, the sum of many acts. It must be dynamic, not static, changing to meet the challenge of each new generation. For peace is a process-a way of solving problems.

With such a peace, there will still be quarrels and conflicting interests, as there are within families and nations.

World peace, like community peace, does not require that each man love his neighbor - it requires only that they live together in mutual tolerance, submitting their disputes to a just and peaceful settlement.

And history teaches us that enmities between nations, as between individuals, do not last forever. However our likes and dislikes may seem, the tide of time and events will often bring surprising changes in the relations between nations and neighbors.

So let us persevere. Peace need not be impracticable, and war need not be inevitable. By defining our goal more clearly, by making it seem more manageable and less remote, we can help all peoples to see it, to draw hope from it, and to move irresistibly toward it.

Second: Let us reexamine our attitude toward the Soviet Union. It is discouraging to think that their leaders may actually believe what their propagandists z write. It is discouraging to read a recent authoritative Soviet text on Military Strategy and find, on page after page, wholly baseless and incredible claims - such as the allegation that "American imperialist circles are preparing to unleash different types of wars ... that there is a very real threat of a preventive war being unleashed by American imperialists against the Soviet Union ... [and that] the political aims of the American imperialists are to enslave economically and politically the European and other capitalist countries ... [and] to achieve world domination ... by means of aggressive wars."

Truly, as it was written long ago: "The wicked flee when no man pursueth." Yet it is sad to read these Soviet statements - to realize the extent of the gulf between us. But it is also a warning - a warning to the American people not to fall into the same trap as the Soviets, not to see only a distorted and desperate view of the other side, not to see conflict as inevitable, accommodation as impossible, and communication as nothing more than an exchange of threats.

No government or social system is so evil that its people must be considered as lacking in virtue.

As Americans, we find communism profoundly repugnant as a negation of personal freedom and dignity. But we can still hail the Russian people for their many achievements - in science and space, in economic and industrial growth, in culture and in acts of courage. Among the many traits the peoples of our two countries have in common, none is stronger than our mutual abhorrence of war. Almost unique, among the major world powers, we have never been at war with each other. And no nation in the history of battle ever suffered more than the Soviet Union suffered in the course of the Second World War. At least 20 million lost their lives. Countless millions of homes and farms were burned or sacked. A third of the nation's territory, including nearly two thirds of its industrial base, was turned into a wasteland - a loss equivalent to the devastation of this country east of Chicago.

Today, should total war ever break out again no matter how - our two countries would become the primary targets. It is an ironic but accurate fact that the two strongest powers are the two in the most danger of devastation. All we have built, all we have worked for, would be destroyed in the first 24 hours. And even in the cold war, which brings burdens and dangers to so many countries, including this Nation's closest allies our two countries bear the heaviest burdens. For we are both devoting massive sums of money to weapons that could be better devoted to combating ignorance, poverty, and disease. We are both caught up in a vicious and dangerous cycle in which suspicion on one side breeds suspicion on the other, and new weapons beget counterweapons.

IThird: Let us reexamine our attitude toward the cold war, remembering that we are not engaged in a debate, seeking to pile up debating points. We are not here distributing blame or pointing the finger of judgment. We must deal with the world as it is, and not as it might have been had the history of the last 18 years been different.

We must, therefore, persevere in the search for peace in the hope that constructive changes within the Communist bloc might bring within reach solutions which now seem beyond us.

We must conduct our affairs in such a way that it becomes in the Communist's interest to agree on a genuine peace. Above all, while defending our own vital interests, nuclear powers must avert those confrontations which bring an adversary to a choice of either a humiliating retreat or a nuclear war.

To adopt that kind of course in the nuclear age would be evidence only of the bankruptcy of our policy - or of a collective death - wish for the world. To secure these ends, America's weapons are nonprovocative, carefully controlled, designed to deter, and capable of selective use. Our military forces are committed to peace and disciplined in self-restraint. Our diplomats are instructed to avoid unnecessary irritants and purely rhetorical hostility.

For we can seek a relaxation of tensions without relaxing our guard. And, for our part, we do not need to use threats to prove that we are resolute. We do not need to jam foreign broadcasts out of fear our faith will be eroded. We are unwilling to impose our system on any unwilling people - but we are willing and able to engage in peaceful competition with any people on earth.

Meanwhile, we seek to strengthen the United Nations, to help solve its financial problems, to make it a more effective instrument for peace, to develop it into a genuine world security system - a system capable of resolving disputes on the basis of law, of insuring the security of the large and the small, and of creating conditions under which arms can finally be abolished.

At the same time we seek to keep peace inside the non-Communist world, where many nations, all of them our friends, are divided over issues which weaken Western unity, which invite Communist intervention or which threaten to erupt into war.

Our efforts in West New Guinea, in the Congo, in the Middle East, and in the Indian sub continent, have been persistent and patient despite criticism from both sides. We have also tried to set an example for others - by seeking to adjust small but significant differences with our own closest neighbors in Mexico and in Canada.

Speaking of other nations, I wish to make one point clear.

We are bound to many nations by alliances. Those alliances exist because our concern and theirs substantially overlap. Our commitment to defend Western Europe and West Berlin, for example, stands undiminished because of the identity of our vital interests. The United States will make no deal with the Soviet Union at the expense of other nations and other peoples, not merely because they are our partners, but also because their interests and ours converge.

Our interests converge, however, not only in defending the frontiers of freedom, but in pursuing the paths of peace. It is our hope - and the purpose of allied policies - to convince the Soviet Union that she, too, should let each nation choose its own future, so long as that choice does not interfere with the choices of others.

The Communist drive to impose their political and economic system on others is the primary cause of world tension today. For there can be no doubt that, if all nations could refrain from interfering in the self determination of others, the peace would be much more assured.

This will require a new effort to achieve world law - a new context for world discussions. It will require increased understanding between the Soviets and ourselves. And increased understanding will require increased contact and communication. One step in this direction is the proposed arrangement for a direct line between Moscow and Washington, to avoid on each side the dangerous delays, misunderstandings, and misreadings of the other's actions which might occur at a time of crisis.

We have also been talking in Geneva about other first-step measures of arms control, designed to limit the intensity of the arms race and to reduce the risks of accidental war. Our primary long-range interest in Geneva, however, is general and complete disarmament designed to take place by stages, permitting parallel political developments to build the new institutions of peace which would take the place of arms. The pursuit of disarmament has been an effort of this Government since the 1920's. It has been urgently sought by the past three administrations. And however dim the prospects may be today, we intend to continue this effort to continue it in order that all countries, including our own, can better grasp what the problems and possibilities of disarmament are.

The one major area of these negotiations where the end is in sight, yet where a fresh start is badly needed, is in a treaty to outlaw nuclear tests. The conclusion of such a treaty, so near and yet so far, would check the spiraling arms race in one of its most dangerous areas. It would place the nuclear powers in a position to deal more effectively with one of the greatest hazards which man faces in 1963, the further spread of nuclear arms. It would increase our security - it would decrease the prospects of war. Surely this goal is sufficiently important to require our steady pursuit, yielding neither to the temptation to give up the whole effort nor the temptation to give up our insistence on vital and responsible safeguards. I am taking this opportunity, therefore, to announce two important decisions in this regard.

First: Chairman Khrushchev, Prime Minister Macmillan, and I have agreed that high-level discussions will shortly begin in Moscow looking toward early agreement on a comprehensive test ban treaty. Our hopes must be tempered with the caution of history but with our hopes go the hopes of all mankind.

Second: To make clear our good faith and solemn convictions on the matter, I now declare that the United States does not propose to conduct nuclear tests in the atmosphere so long as other states do not do so. We will not be the first to resume. Such a declaration is no substitute for a formal binding treaty, but I hope it will help us achieve one. Nor would such a treaty be a substitute for disarmament, but I hope it will help us achieve it.

Finally, my fellow Americans, let us examine our attitude toward peace and freedom here at home. The quality and spirit of our own society must justify and support our efforts abroad. We must show it in the dedication of our own lives - as many of you who are graduating today will have a unique opportunity to do, by serving without pay in the Peace Corps abroad or in the proposed National Service Corps here at home.

But wherever we are, we must all, in our daily lives, live up to the age-old faith that peace and freedom walk together. In too many of our cities today, the peace is not secure because freedom is incomplete.

It is the responsibility of the executive branch at all levels of government - local, State, and National-to provide and protect that freedom for all of our citizens by all means within their authority.

It is the responsibility of the legislative branch at all levels, wherever that authority is not now adequate, to make it adequate.

And it is the responsibility of all citizens in all sections of this country to respect the rights of all others and to respect the law of the land.

All this is not unrelated to world peace. "When a man's ways please the Lord," the Scriptures tell us, "he maketh even his enemies to be at peace with him."

And is not peace, in the last analysis, basically a matter of human rights - the right to live out our lives without fear of devastation - the right to breathe air as nature provided it - the right of future generations to a healthy existence?

The United States, as the world knows, will never start a war. We do not want a war. We do not now expect a war.

This generation of Americans has already had enough - more than enough - of war and hate and oppression. We shall be prepared if others wish it. We shall be alert to try to stop it.

But we shall also do our part to build a world of peace where the weak are safe and the strong are just. We are not helpless before that task or hopeless of its success.

Confident and unafraid, we labor on - not toward a strategy of annihilation but toward a strategy of peace.


27.09.23, Kennedy, le 11 juin 1963, discours à l'université américaine

 

www.solidariteetprogres.fr/spip.php?article16544


Le Président, John F. Kennedy / Washington, D.C. / Le 10 juin 1963,


Président Anderson, membres de la faculté, membres du conseil d’administration, hôtes de marque, sénateur Bob Byrd, ami de longue date qui a obtenu son diplôme en droit après de nombreuses années de cours du soir, alors que j’obtiens le mien dans les 30 prochaines minutes, mesdames et messieurs :

Je suis très fier de participer à cette cérémonie de l’American University, sous le patronage de l’église méthodiste, fondée par l’évêque John Fletcher Hurst et inaugurée par le Président Woodrow Wilson en 1914. Cette université jeune et dynamique a déjà exaucé les vœux de l’évêque Hurst en ce qui concerne l’étude de l’histoire et de l’administration publique, dans une ville vouée à façonner l’histoire et à diriger les affaires publiques. Pour leur participation à la création de cet établissement d’enseignement supérieur pour tous ceux qui souhaitent s’instruire, quelle que soit leur couleur ou leur foi, les méthodistes de cette région et de l’ensemble du pays méritent la reconnaissance de la nation, et je tiens à féliciter tous ceux qui reçoivent leur diplôme aujourd’hui.

Le professeur Woodrow Wilson a dit un jour que chaque homme sortant d’une université devrait être un homme dévoué à sa nation et un homme de son temps. Je suis certain que les hommes et les femmes qui ont l’honneur d’être diplômés de cet établissement continueront à mettre leur personne et leurs talents au service de l’administration et de l’intérêt général.

« Peu de choses en ce monde sont plus belles qu’une université », écrivait John Masefield dans l’hommage qu’il rendait aux universités anglaises. Et ces mots sont toujours vrais aujourd’hui. Il ne voulait parler ni des flèches des clochers, ni des tours, ni des vertes pelouses, ni des murs recouverts de lierre. Il admirait la beauté radieuse d’une université parce qu’elle représentait, disait-il, « le lieu où ceux qui haïssent l’ignorance peuvent s’efforcer de s’instruire, où ceux qui perçoivent la vérité, peuvent s’efforcer de la faire comprendre aux autres ».

J’ai donc choisi ce moment et cet endroit pour évoquer un sujet auquel l’ignorance est trop souvent associée et pour lequel la vérité est trop rarement perçue. Et c’est pourtant le sujet le plus important sur terre : la paix dans le monde.

À quel type de paix fais je référence ? Quel type de paix recherchons-nous ?

Non pas une Pax Americana imposée au monde par les armes de guerre américaines. Non pas la paix de la tombe, ni celle de la sécurité qu’offre l’esclavage.

Je veux parler de la paix authentique, du type de paix qui fait que la vie sur terre vaut la peine d’être vécue, du type de paix qui permet aux hommes et aux nations de se développer, d’espérer et de construire une vie meilleure pour leurs enfants. Non seulement la paix pour les Américains, mais la paix pour tous les hommes, non seulement la paix pour notre époque, mais la paix pour les siècles à venir.

Je parle de la paix en raison du nouveau visage de la guerre.

La guerre totale est absurde à une époque où les grandes puissances peuvent entretenir d’importantes forces nucléaires presque invulnérables et refuser de capituler sans y avoir recours.

Elle est absurde à une époque où une seule arme nucléaire représente presque dix fois la force explosive de l’ensemble des armes utilisées par les forces aériennes alliées lors de la deuxième guerre mondiale.

Elle est absurde à une époque où les substances toxiques mortelles que générerait une explosion nucléaire seraient disséminées par le vent, par l’eau, par le sol et par les graines jusqu’aux coins les plus reculés du globe et contamineraient les futures générations.

Aujourd’hui, les milliards de dollars dépensés annuellement pour acquérir des armes afin de garantir que nous n’aurons jamais besoin de les utiliser sont indispensables au maintien de la paix.

Mais l’acquisition de tels stocks improductifs, qui ne peuvent que détruire et jamais créer, ne constitue certainement pas le seul moyen, et encore moins le moyen le plus efficace, d’assurer la paix.

J’évoque donc de la paix comme un aboutissement nécessaire et rationnel que doivent envisager des hommes rationnels. J’ai conscience que la quête de la paix n’est pas aussi spectaculaire que la poursuite de la guerre et que souvent, les défenseurs de la paix ne sont pas entendus. Mais aucune de nos tâches n’est plus urgente.

D’aucuns disent qu’il est inutile de parler de paix mondiale, de droit mondial ou de désarmement mondial et qu’il en sera ainsi tant que les dirigeants de l’Union soviétique n’adopteront pas une attitude plus réfléchie. J’espère qu’ils le feront et je crois que nous pouvons les y aider. Mais je crois aussi que nous devons revoir notre propre attitude, en tant qu’individus et en tant que nation.

Car notre attitude est aussi fondamentale que la leur. Et chaque diplômé de cette université, chaque citoyen attentif que la guerre désespère et qui souhaite participer à la mise en œuvre de la paix, doit commencer par s’interroger, par analyser sa propre attitude vis-à-vis des possibilités de paix, vis-à-vis de l’Union soviétique, vis-à-vis du cours de la guerre froide et vis-à-vis de la liberté et de la paix ici, dans notre pays.

Commençons par examiner notre attitude vis-à-vis de la paix elle-même. Un trop grand nombre d’entre nous pense qu’elle est impossible, qu’elle est irréelle. Mais c’est un point de vue dangereux et défaitiste. Il mène à la conclusion que la guerre est inévitable, que l’humanité est condamnée, que nous sommes dominés par des forces que nous ne pouvons contrôler.

Rien ne nous oblige à accepter ce point de vue.

L’homme a créé les problèmes auxquels nous sommes confrontés, il est donc capable de les résoudre. Et l’homme peut faire preuve de grandeur lorsqu’il le décide.

Aucun problème lié au destin de l’humanité n’est hors de portée des êtres humains. Le discernement et l’esprit humains ont souvent résolu ce qui semblait insoluble. Et nous croyons que cela est à nouveau possible.

Je ne fais pas allusion au concept universel et indéfectible de la paix et de la bonne volonté, dont rêvent certains esprits chimériques et fanatiques. Je ne nie pas l’importance des espoirs et des rêves, mais en faisant de cela notre seul but immédiat, nous ouvrons la porte au découragement et à l’incrédulité.

Concentrons-nous au contraire sur une paix plus pragmatique, plus facile à mettre en œuvre, fondée non sur une brusque mutation de la nature humaine, mais sur une évolution graduelle des institutions humaines, sur une série d’actions concrètes et d’accords effectifs qui sont de l’intérêt de tous.

Pour obtenir cette paix, il n’existe pas de formule magique, ni de solution unique à adopter par une ou deux grandes puissances.

La paix véritable doit être le résultat des efforts de nombreuses nations, le résultat de nombreuses actions. Elle ne doit pas être statique, mais dynamique et changeante pour relever le défi que représente chaque nouvelle génération. Car la paix est avant tout un processus, une manière de résoudre des problèmes.

Avec une telle paix, il y aura encore des querelles et des intérêts contradictoires, comme il en existe au sein des familles et des nations.

La paix dans le monde, comme la paix dans la collectivité, n’oblige pas chaque homme à aimer son voisin. Elle exige que tous vivent ensemble en faisant preuve de tolérance, en soumettant leurs différends à un mode d’arbitrage juste et pacifique.

Et l’histoire nous enseigne que l’animosité entre les nations, comme entre les individus, n’est pas immuable. Aussi profondément enracinée que puisse sembler notre sympathie ou notre antipathie, la marche du temps et des événements permet souvent aux relations entre les nations et les pays voisins d’évoluer de façon étonnante.

Alors, persévérons. La paix n’est pas irréalisable et la guerre n’est pas inévitable. En définissant notre objectif plus précisément, en le rendant plus raisonnable et plus accessible, nous pouvons permettre à tous les peuples de le percevoir, d’en tirer une source d’espoir et de se diriger irrésistiblement vers lui.

Deuxièmement, réexaminons notre attitude vis-à-vis de l’Union soviétique.

Il est décourageant de penser que les dirigeants soviétiques croient réellement ce qu’écrivent leurs services de propagande.

Il est décourageant de lire un texte soviétique récent, faisant autorité en matière de stratégie militaire et d’y trouver, page après page, des allégations incroyables et sans fondement, telles que, je cite : «  les milieux impérialistes américains se préparent à déclencher différents types de guerre... une menace de guerre préventive contre l’Union soviétique, dirigée par les impérialistes américains, existe véritablement... [et que] l’objectif politique des impérialistes américains est de réduire en esclavage économique et politique les pays européens et les autres pays capitalistes... pour finir par dominer le monde... en déclenchant des guerres d’agression », fin de citation.

En vérité, comme il est écrit dans la Bible : « Le méchant s’enfuit quand nul ne le poursuit ».

Néanmoins, il est triste de lire ces déclarations soviétiques, de mesurer l’étendue du gouffre qui nous sépare.

Mais c’est également un avertissement, un avertissement au peuple américain pour ne pas tomber dans le même piège que les Soviétiques, pour ne pas uniquement se forger une image déformée et désespérément pessimiste de l’autre camp, de ne pas considérer les conflits comme inéluctables, les compromis comme irréalisables et les communications comme rien d’autre qu’un échange de menaces.

Aucun gouvernement, aucun système social n’est assez malveillant pour que le peuple qu’il représente soit considéré comme dépourvu de toute qualité.

Nous, Américains, rejetons radicalement le communisme, car nous le considérons comme une négation de la liberté et de la dignité humaine.

Mais nous sommes néanmoins capables de rendre hommage au peuple russe pour ses nombreuses réalisations dans les domaines de la science, de l’espace, du développement économique et industriel, ainsi que pour sa culture et ses actes de courage.

Parmi les nombreux points communs que partagent les citoyens de nos deux pays, aucun n’est plus fort que notre aversion commune pour la guerre.

Fait presque unique entre grandes puissances mondiales, nous n’avons jamais été en guerre les uns contre les autres.

Et aucune nation dans l’histoire des conflits armés n’a autant souffert que l’Union soviétique au cours de la deuxième guerre mondiale. Au moins 20 millions de personnes ont péri. Des millions et des millions de maisons et de fermes ont été brûlées ou mises à sac. Un tiers du territoire national et presque les deux-tiers de ses infrastructures industrielles ont été transformés en terrains vagues. En comparaison, cela équivaudrait à la destruction de ce tout ce qui se trouve à l’est de Chicago.

Aujourd’hui, si une guerre totale devait éclater à nouveau, qu’importe la manière, nos deux pays en seraient les cibles principales. C’est un fait ironique, mais indiscutable, que les deux premières grandes puissances mondiales sont celles qui courent le plus grand risque d’être dévastées. Tout ce que nous avons construit, ce à quoi nous avons œuvré, serait détruit au cours des premières vingt-quatre heures.

Et même durant la guerre froide, qui comporte son lot de fardeaux et de dangers pour tant de nations, y compris pour nos alliés les plus proches, nos deux pays subissent la charge la plus lourde. En effet, nous dépensons tous deux en armement des montants extraordinairement élevés qui pourraient être mieux employés à combattre l’ignorance, la pauvreté et la maladie. Nous sommes prisonniers d’un cercle vicieux et dangereux dans lequel les soupçons de l’un renforcent les soupçons de l’autre, et où le développement d’armes nouvelles entraîne le développement d’armes de riposte.

En résumé, les États-Unis et ses alliés, tout comme l’Union soviétique et les siens, ont un intérêt mutuel profond à instaurer une paix juste et profitable, et à arrêter la course aux armements.

Des accords dans ce sens sont de l’intérêt de l’Union Soviétique autant que du nôtre, et l’on peut croire que même la plus hostile des nations saura accepter et respecter les obligations d’un traité si elle y trouve son intérêt.

Ne laissons pas nos divergences nous aveugler. Concentrons notre attention sur nos intérêts communs et sur les moyens qui nous permettront de résoudre ces divergences. Et si nous ne pouvons mettre fin à notre désaccord dans l’immédiat, nous pouvons au moins aider à préserver la diversité du monde dans lequel nous vivons. Car, pour finir, notre point commun fondamental, c’est que nous vivons tous sur cette petite planète. Nous respirons tous le même air. Nous chérissons tous l’avenir de nos enfants. Et nous sommes tous mortels.

Troisièmement, réexaminons notre attitude vis-à-vis de la guerre froide.

Rappelons-nous que nous ne sommes pas engagés dans un débat où nous chercherions à multiplier les sujets de dissension.

Nous ne sommes pas ici pour distribuer des blâmes ou montrer un coupable du doigt. Nous devons prendre le monde tel qu’il est et non tel qu’il aurait pu être si l’histoire des dix-huit dernières années avait été différente.

Nous devons donc persévérer dans la recherche de la paix, en espérant que des changements constructifs au sein du bloc communiste puissent apporter des solutions qui semblent aujourd’hui hors de notre portée.

Nous devons conduire nos affaires de manière qu’il soit de l’intérêt des communistes de s’entendre sur une paix véritable.

Surtout, tout en continuant à défendre leurs propres intérêts vitaux, les puissances nucléaires doivent éviter les confrontations qui forcent un adversaire à choisir entre une retraite humiliante ou une guerre nucléaire.

Le maintien d’une telle position à l’ère nucléaire serait la preuve de la faillite de notre politique ou l’expression d’une attitude suicidaire pour l’ensemble du monde.

Pour atteindre cet objectif, les armes de l’Amérique ne font pas œuvre de provocation, sont surveillées avec précaution, sont conçues pour être dissuasives et peuvent être employées de manière sélective. Nos forces armées ont pour objectif la paix, avec discipline et retenue. Nos diplomates ont pour mission d’éviter les points épineux inutiles et l’hostilité purement rhétorique.

Nous pouvons assurément chercher à réduire les tensions sans baisser notre garde.

Et, en ce qui nous concerne, nous n’avons pas besoin de recourir aux menaces pour prouver notre résolution. Nous n’avons pas besoin de brouiller les radiodiffusions étrangères de crainte d’éroder notre foi. Nous ne voulons pas imposer notre système à tout un peuple qui n’en veut pas, mais nous voulons et nous pouvons entrer en concurrence pacifique avec d’autres peuples du monde.

En attendant, nous souhaitons renforcer l’Organisation des Nations Unies, pour aider à résoudre ses problèmes financiers, en faire un instrument de paix plus efficace, la développer en un système de sécurité effectif pour le monde entier. En faire un système capable de résoudre les différends sur la base du droit, de garantir la sécurité des grands comme des petits et de créer les conditions dans lesquelles il sera enfin possible d’abolir les armes.

En même temps, nous souhaitons maintenir la paix à l’intérieur du monde non-communiste où bon nombre de nations, toutes nos amies, sont divisées sur des questions qui affaiblissent l’unité du bloc occidental, qui invitent l’intervention communiste ou qui menacent de faire éclater la guerre.

En dépit des critiques des deux bords, nous nous sommes montrés persévérants et patients dans nos efforts en Nouvelle-Guinée occidentale, au Congo, au Moyen-Orient et sur le sous-continent indien. Nous avons également essayé de servir d’exemple vis-à-vis d’autrui, en souhaitant remédier à certaines différences, petites mais significatives, avec nos voisins les plus proches du Mexique et du Canada.

Sur le sujet des autres nations, je souhaite clarifier un point particulier.

Nous sommes liés à de nombreuses nations par des alliances. Ces alliances existent parce que nous partageons avec ces nations certaines préoccupations. Notre engagement pour la défense de l’Europe occidentale et de Berlin-Ouest, par exemple, reste intact compte tenu de la nature de nos intérêts vitaux. Les États-Unis ne concluront aucun marché avec l’Union soviétique aux dépens d’autres nations et d’autres peuples. Pas seulement parce qu’ils sont nos partenaires, mais également parce que leurs intérêts et les nôtres sont convergents.

Toutefois, nos intérêts convergent non seulement dans la défense des frontières de la liberté, mais également dans la poursuite des chemins menant à la paix.

Nos espoirs, mais aussi l’objectif des politiques alliées, sont de convaincre l’Union soviétique qu’elle doit, elle aussi, laisser chaque nation choisir son propre avenir, à condition que cette liberté de choix n’empiète pas sur celle des autres. La doctrine communiste visant à imposer son système économique et politique à autrui est aujourd’hui la principale responsable des tensions mondiales. Il n’y a aucun doute que si toutes les nations s’abstenaient d’intervenir dans le processus d’autodétermination des autres, la paix serait beaucoup mieux garantie.

Arriver à un État de droit dans le monde, à un nouveau contexte pour les relations internationales, exige de redoubler d’effort.

Cela requiert une meilleure compréhension entre les soviétiques et nous-mêmes. Et une meilleure compréhension passe par le développement des contacts et des communications.

La proposition d’une ligne directe entre Moscou et Washington afin d’éviter, de chaque côté, de dangereux retards, des malentendus et des interprétations erronées des actions de l’autre en période de crise, constitue un pas dans cette direction.

Nous avons également discuté à Genève des autres mesures initiales pour le contrôle des armements, conçues afin de limiter l’intensité de la course aux armements et réduire les risques d’une guerre accidentelle.

Toutefois, notre principal intérêt à long terme au niveau des instances de Genève, est la réalisation d’un désarmement général et complet, envisagé dans le cadre d’un processus par étapes, permettant à des avancées politiques parallèles d’établir les nouvelles institutions de paix qui se substitueraient aux armes.

Depuis les années 20, ce gouvernement poursuit une politique de désarmement. Les trois dernières administrations s’y sont ardemment attelées. Et bien que les perspectives actuelles soient limitées, nous entendons poursuivre cet effort, pour que tous les pays, y compris le nôtre, puissent mieux comprendre les problèmes que pose le désarmement et les possibilités qu’il représente.

L’une des clés de ces négociations qui laissent entrevoir une solution, même s’il faut y consacrer une énergie nouvelle, consiste à ratifier un traité interdisant les essais nucléaires.

La conclusion d’un tel traité, à la fois si proche et si lointaine, permettrait de maîtriser la spirale de la course aux armements dans l’un de ses aspects les plus dangereux. Elle permettrait aux puissances nucléaires de gérer de manière plus efficace l’un des plus grands risques auxquels l’homme fait face en cette année 1963, la prolifération des armes nucléaires. Elle améliorerait notre sécurité, elle diminuerait les perspectives de conflit militaire. Nul doute que cet objectif est suffisamment important pour que nous maintenions notre cap, en ne cédant ni à la tentation de cesser nos efforts en ce sens, ni à celle d’arrêter d’insister sur l’importance de mettre en place des garde-fous cruciaux et responsables.

Je profite donc de cette occasion pour annoncer deux décisions importantes prises à cet égard.

Premièrement, le président Khrouchtchev, le premier ministre Macmillan et moi-même avons convenu d’entamer sous peu des discussions au sommet à Moscou pour examiner la possibilité d’un accord global d’arrêt des essais nucléaires. Nos attentes doivent être tempérées par le poids de l’histoire, mais à nos espoirs se joignent ceux de toute l’humanité.

Deuxièmement, afin d’exprimer clairement notre bonne foi et notre conviction solennelle en la matière, je déclare aujourd’hui que les États-Unis proposent de ne pas effectuer d’essais nucléaires dans l’atmosphère sous réserve que d’autres États s’y engagent également. Je déclare également que nous ne serons pas les premiers à les reprendre.

Une telle déclaration ne saurait remplacer les obligations d’un traité formel, mais j’espère qu’elle nous permettra d’en ratifier un. Un tel traité ne saurait également se substituer au désarmement, mais j’espère qu’il nous permettra d’y parvenir.

Enfin, mes chers concitoyens, examinons notre attitude envers la paix et la liberté dans notre propre pays. La qualité et l’idéal de notre société doivent justifier et soutenir nos efforts à l’étranger. Nous devons en faire la preuve dans la façon de mener notre vie.

Beaucoup d’entre vous, diplômés aujourd’hui, auront la chance unique de le faire en travaillant bénévolement au sein du « Peace Corps » à l’étranger, ou chez nous, au sein du « National Peace Corps » dès qu’il sera constitué.

Mais où que nous soyons, nous devons vivre nos vies au quotidien avec la foi inaltérable que la paix et la liberté vont de pair. Dans un trop grand nombre de nos villes, la paix n’est pas assurée, car la liberté n’y est pas complète.

Il est de la responsabilité des pouvoirs exécutifs à tous les niveaux du gouvernement (local, fédéral et national) d’offrir cette liberté à tous les citoyens et de la protéger par tous les moyens relevant de leur autorité.

Il est de la responsabilité du domaine législatif à tous les niveaux de rendre adéquat tout système qui ne l’est pas.

Et il est de la responsabilité de tous les citoyens, dans toutes les régions de ce pays, de respecter les droits d’autrui et les lois en vigueur.

Tout ceci n’est pas sans rapport avec la paix dans le monde.

Les Saintes Écritures nous disent « Quand l’Éternel prend plaisir aux voies de l’homme, Il apaise envers lui ses ennemis mêmes ». Et la paix n’est-elle pas, au final, un principe fondamental des droits de l’homme ? Le droit de vivre notre vie sans crainte de dévastation, le droit de respirer l’air tel que la nature nous l’offre, le droit des générations futures à une existence salubre ?

Alors que nous travaillons à protéger nos intérêts au niveau national, préservons également les intérêts de l’humanité. Car l’élimination de la guerre et des armes est clairement dans l’intérêt des deux.

Néanmoins, aucun traité, même à l’avantage de tous et quelle que soit sa formulation, ne peut assurer une sécurité absolue contre les risques de supercherie et de dérobade.

Mais il peut, si sa mise en œuvre est suffisamment efficace et que l’intérêt de ses signataires y est suffisamment représenté, offrir une meilleure sécurité et moins de risques qu’une course aux armements ininterrompue, illimitée et imprévisible.

Les États-Unis, comme le monde entier le sait, ne commenceront jamais une guerre. Nous ne voulons pas la guerre. Nous n’attendons pas la guerre.

Cette génération d’Américains a déjà assez, plus qu’assez, souffert de la guerre, de la haine et de l’oppression. Nous y serons préparés si les autres la désirent. Nous serons vigilants pour tenter de l’arrêter.

Mais nous contribuerons également à la construction d’un monde de paix, où le faible se sentira en sûreté et où les forts seront justes. Nous ne sommes ni sans ressources face à cette tâche, ni sans espoir quant à son succès.

Confiants et sans peur, nous allons de l’avant, non pas vers une stratégie d’annihilation, mais bien vers une stratégie de paix.

SOURCE : 

https://www.jfklibrary.org/JFK/Historic-Speeches/Multilingual-American-University-Commencement-Address/Multilingual-American-University-Commencement-Address-in-French.aspx