dimanche, février 16, 2020

16.02.20, contribution 40, indemnisation 38, revenus, anciens présidents de la république

blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les Deux formes, éd. Amazon

Paris, le dimanche 16 février 2020

CONTRIBUTION (40) AU DEBAT NATIONAL VOULU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE EN 2020.

REFLEXION SUR L'INDEMNISATION (38) ET LES INCOHERENCES DE LA LOGIQUE DE REMUNERATION DES ANCIENS PRESIDENTS DE LA REPUBLIQUE ET SUR LA POSSIBILITE D'Y REMEDIER.
(Suite de la réflexion n°37 du 29 janvier 2020 et précédentes. cf. : madic50.blogspot.com)


PROPOSITION POUR UNE REMISE A NIVEAU DE LA REMUNERATION DES CADRES DIRIGEANTS (1) DONT LES ANCIENS PRESIDENTS DE LA REPUBLIQUE.

1)- Préambule
Le dimanche 16 février 2020, une chaîne de télévision fait paraître un documentaire sur le rôle de Nicolas Sarkozy après qu'il ait quitté la charge de Président de la République.

Trois aspects de ce documentaire concernent ma réflexion sur la rémunération des cadres dirigeants français.

1- Le financement du train administratif
Indépendamment des retraites salariales ; la République verse en moyenne 800 000 euros à chacun des Présidents retraités pour entretenir leur niveau de vie de cadre dirigeant ( police de sécurité, chauffeur, voiture, local, secrétaire, etc ).

2- Les piges
a- M. Sarkozy fait des piges pour 100 000 euros le discours.
b- Le 11 janvier 2019, François Hollande crée une société destinée à facturer ses conférences, alors qu'il critiquait sur ce point Nicolas Sarkozy et qu'il avait promis de réaliser ces exercices à titre bénévole après son départ de l'Élysée.

3- Les Conseils d'administration (CA)
La loi prévoit que les anciens Président peuvent être membres de cinq CA.
M. Sarkozy est membre de trois CA.

M. Hollande doit estimer cette participation incompatible avec ses aspirations politiques au titre de Socialiste.
Quoi qu'il en soit, son revirement sur les rémunérations des conférences et la création d'une entreprise aux fins d'organiser leur paiement indique qu'il ne s'agit pas d'une opposition de principe à la participation au capital d'une entreprise capitaliste.

2)- Réflexion
1- Le coût
Les Présidents établissent donc que l'exercice de leur niveau de fonction ne peut s'organiser en deçà d'un certain coût.

Ils pallient à ce coût
a- Sous la forme d'avantages en nature fournis par l'Etat,
b- Par des prestations financières découlant de la rentabilisation du savoir du Pouvoir,
c- Par la mise au service des réseaux dirigeants privés du Carnet d'adresse de niveau présidentiel,

2- Les exigences des réseaux
a- Ce coût n'est pas fixé par la seule volonté des bénéficiaires. Il l'est bien plus par les exigences de représentation des réseaux de cadres de niveau international.
La richesse ou du moins l'aisance financière sont devenus des critères discriminants dans les réseaux de cadres internationaux.
Ne serait-ce que par la disponibilité des personnes.
b- Ces prestations payées ne financent donc pas seulement leur train de vie. Elles leur permettent d'avoir une activité internationale et de rester dans les circuits de relations des dirigeants mondiaux.
c- Même incomplètement, ce coût est reconnu par l’État. Il ne financerait pas une telle armature administrative s'il n'avait pas conscience de son utilité.

3)- La logique actuelle
La logique actuelle de rémunération des Présidents de la République retraités crée une situation déséquilibrée et transforme les bénéficiaires en fonctionnaires rentiers capitalistes.
Ce qui peut paraître bizarre de la part de gens qui se déclarent tous libéraux.

L'incompréhension publique grandissante à l'égard de cette confusion se marque par une critique de plus en plus ouverte de la prise en charge par le Budget du coût de l'entretien du train administratif des anciens Présidents.

En effet, ils touchent à la fois du Budget et du privé ; d'où le malaise.

Les intéressés et l’État gagneraient à clarifier ce statut.

4)- La clarification

1- Les exigences
Pour clarifier cela, il faut prendre acte de certaines exigences :
a- Il n'est pas de l'intérêt de l’État que les anciens Présidents ne puissent plus maintenir un rôle public ; national et international.
b- Ce rôle a un coût.
c- Les revenus des anciens Présidents doivent être complètement indépendants du Budget de l’État. Ils ne doivent plus grever ce dernier.
d- La formation de ces revenus ne doit pas être spoliatrice du budget de l’État.

2- La liberté
Ainsi, qu'ils s'enrichissent ou restent dans le service public, les anciens Présidents :
a- N'auraient pas besoin de faire des piges et de compromettre ou d'user leur autorité à seule fin de disposer des capacités financières pour se mouvoir dans le monde des cadres dirigeants de niveau international qui est le leur ; celui où ils peuvent être utile.
b- Ils bénéficieraient d'une situation financière suffisante à cet effet.
c- Ils auraient les mains libres à l'égard d'un Etat dont ils ne seraient plus les fonctionnaires par une rente aujourd'hui contestée.
d- L'Etat serait également indépendant d'eux et des services rendus.

Selon le mot de M. Sarkozy, ils pourraient « renaître ».

5)- Conclusion
Cette reconfiguration de la rémunération des anciens Présidents concerne aussi le statut financier des cadres dirigeants du secteur public dans la mondialisation, ainsi que celui des PDG salariés des entreprises multinationales ; comme l'aventure de M. Ghosn en donne l'exemple.

Que ces multiples questions soient traitées ensembles ou séparément n'est pas l'enjeu premier du débat.

La priorité est que ces questions soient discutées et leurs solutions mises en œuvre.

Il est en effet certain que la confusion actuelle participe de la division des français et de la disqualification des cadres dirigeants.


Marc SALOMONE


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