Marc Salomone / blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les Deux Formes (Amazon)
Paris, le mardi 2 mars 2020
Tribunal Judiciaire de Bordeaux / 30 r Frères Bonie / 33000 BORDEAUX
Tel. : 05 47 33 90 00 / Mail : sec.pr.tj-bordeaux@justice.fr
Monsieur le procureur de la République,
L'actualité apporte au public un fait divers dont les questions qu'il pose demandent des solutions.
1)- Les faits
Le lundi 1er mars, à Bordeaux, un automobiliste de 16 ans refuse d'obtempérer aux ordres de la police.
Par deux fois, même bloqué par les policiers, il tente de fuir.
Pour l'arrêter, trois policiers lui ont tiré dessus à plusieurs reprises.
Le conducteur a reçu plusieurs balles au thorax. Il a fini par stopper sa course quelques centaines de mètres plus loin.
Le pronostic vital de l'adolescent, hospitalisé au CHU de Pellegrin ne serait plus engagé selon le parquet de Bordeaux.
Une enquête pour "refus d'obtempérer aggravé" et "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique" a été confiée à la police judiciaire.
Lors de l'arrêt du véhicule, deux passagers, présents dans Audi, ont alors pris la fuite. L'un d'eux, 21 ans, a été a interpellé peu de temps après et placé en garde à vue.
L'IGPN a également été saisieà propos de l'usage de leurs armes par les trois policiers.
2)- L'analyse
1- La continuité
Cette situation du dingue mineur et des accompagnateurs majeurs qui n'ont pas la maîtrise des faits du mineur est selon la formule « bien connue des services de police ».
Comme quidam, je l'ai rencontrée la première fois en 1985 à Vallauris. L'astuce faisait déjà sourire les officiers de police judiciaires (OPJ). Cette formule réglait les vols de véhicules. Un mineur conduit, les majeurs sont présents comme auto-stoppeurs. Le mineur bénéficie de l'ordonnance de 1945.
2- La conscience
Un majeur de 21 ans ne peut pas être le passager d'un mineur de 16 ans sans savoir ce qu'il fait à ses côtés, qu'il court le risque d'un accident et dans cette circonstance qu'il va à l'affrontement avec la police.
Donc, ces deux majeurs étaient pleinement conscients non seulement des risques qui ne regardent qu'eux mais aussi des fautes qui concernent la justice.
3- L'industrie
Il faut être aveugle pour ne pas lire et voir au fil des informations que cette exploitation des personnes protégées par la loi, à juste titre, à savoir les mineurs et les déficients mentaux, est devenue une industrie.
a- Les handicapés
On ne compte plus les malades mentaux associés aux actes terroristes.
A chaque fois, cela conduit à refermer le dossier après un judicieux placement psychiatrique.
b- Les mineurs
Les mineurs jouent désormais au moins dans l'ordre quantitatif un rôle de premier plan dans les agressions de policiers et autres agents de l’État (concierges, pompiers, médecins, etc.)
3)- La réalité
On peut nous expliquer que les mineurs d'aujourd'hui ne sont pas ceux d'hier et qu'ils se chamaillent plus violemment qu'autrefois.
Mais sauf à nous insulter, on ne peut pas nous expliquer que les assauts répétés contre les agents de l’État, ses lieux (les écoles), etc. sont à la portée des mineurs au seul motif que la vue d'un coït ou d'une scène Gore sur Internet les aura traumatisé.
a- Il y a quarante ans, la présence de mineurs au volant des voitures volées découlait de la volonté des trafiquants.
b- Aujourd'hui, la présence de mineurs au volant des voitures agressant des policiers découle de la volonté des chefs politiques concernés.
C'est bien de politique dont il s'agit.
4)- L'évolution
1- L'ordinaire
La justice pouvait se réserver une souveraine appréciation des fautes des uns et des autres quant il s'agissait du droit commun.
Elle pouvait gérer son troupeau délinquant en raison des remboursements des assurances, de la gravité sociale des faits, de l'effet de paix social des recels, des places de prison, etc.
2- L'actuel
a- Aujourd'hui, les attaques contre la police, les dérives vers le terrorisme, les meurtres d'adolescents, les terreurs politiques envers les journalistes, les pompiers, etc ; deviennent la règle et la raison d'être de ce qui est la manifestation d'une stratégie politique.
b- C'est à dire la participation à une forme de « conquête du Pouvoir ».
c- Ce conducteur n'a pas imaginé tout seul d'écraser des policiers et de bousiller sa vie voire de la perdre. Pas plus que ceux qui se font sauter en place publique.
5)- La ruse
Les qualifications retenues ("refus d'obtempérer aggravé" et "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique") paraissent sévères.
En fait, elles étaient attendues et sont déjà maîtrisées par les groupes factieux qui produisent un peu partout en France ce qui n'est pour l’instant qu'une multiplication des incidents.
La justice complète alors l'action de ses ennemis.
6)- La proposition
La justice doit dire le droit en fonction de ces réalités.
C'est pourquoi je propose que, déjà dans cette affaire, les magistrats considèrent que les majeurs présents dans le véhicule sont pénalement responsables de ce qu'a fait et subit le mineur dont ils ne pouvaient ignorer la minorité.
Ils en sont pénalement responsables à plusieurs titres :
A- Responsables des faits actifs
1- Parcequ'ils sont majeurs et qu'il est mineur qui plus est manifestement mineur par rapport à eux et que cet écart d'âge leur était connu.
2- De l'avoir laissé conduire qui plus en fautes de conduite.
3- De l'avoir laissé refuser d'obtempérer
4- De l'avoir laissé fuir la police
5- De l'avoir laissé se servir de la voiture comme d'une arme.
6- De l'avoir laissé agresser des policiers.
B- Responsables des faits passifs
Ils sont responsables des blessures que la mise en danger des policiers et la fuite ont occasionnées sur le mineur de 16 ans.
Ce sont eux qui doivent rendre des comptes judiciaires pour ces blessures et non pas les policiers, même s'ils en étaient ensuite blanchis.
7)- Conclusion
Dans cette affaire, le mineur a déjà eu sa peine. Il sera jugé et condamné de toute façon. L'ordonnance de 1945, même modifiée, le protège et c'est très bien.
Ce qui lui sera utile et qui servira tous ses semblables qui sentent peser sur leurs épaules le regard insistant des Grands Frères, c'est d'apprendre que ces derniers sont désormais pleinement responsables des crimes qu'ils commettent par la manipulation de proies définies publiquement comme vulnérables. Que ce soient les mineurs ou les handicapés mentaux.
Les policiers n'auraient plus affaire au sourire narquois des maquereaux qui exigent en plus de leur part du respect à l'égard de leurs putes mineures ; les fameux « petits ».
Que ce soit pour les mineurs ou les handicapés, si les cadres de l’État continuent d'être ainsi les « petits-télégraphistes » des réseaux criminels, ils en seront bientôt dépendant.
N'est-ce pas déjà ce qui est ici en jeu ?
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Procureur de la République, mes sincères salutations,
Marc SALOMONE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire