lundi, février 19, 2024

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Marc Salomone / 122 bis boulevard Davout / 75020 Paris

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Paris, le lundi 19 février 2024


POUR LA RECONNAISSANCE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ( PCF) ET DES JEUNESSES COMMUNISTES (JC), COMME JUSTES PARMI LES NATIONS, DE 1940 A 1945.


« En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité. » Simone VEIL


Robert Birenbaum, avec la collaboration d'Antonin Amado et la préface de Denis Peschanski, témoigne de sa participation à la Résistance, sous le titre « 16 ans, résistant » (éditions Stock).

Né en 1926, il a 14 ans en 1940 et 16 ans en 1942, lors de la Rafle du Vél' d'Hiv, à la suite de laquelle il s’engage et intègre les Jeunesses communistes. Il a 19 ans en 1945. Il est engagé dans l’armée française.

1)- L’étoile jaune

En 1941, l’étoile jaune distingue deux catégories de français, ceux qui rejettent les juifs et ceux qui les accueillent.

Robert Birenbaum, alias Guy dans la Résistance, donnent un éclairage sur ces français qui accueillent les juifs. Il les présente lui-même en deux réseaux distincts mais qui s’interpénètrent.

1- Les hébergeurs

« Pendant plus de deux ans, du 18 juillet 1942 au 25 août 1944, Thérèse (qui deviendra sa femme) et ses parents avaient vécu dans un débarras de six mètres carrés, sous les toits d'un immeuble de la rue Saint-Maur, à Paris, cachés par un « couple de Français modestes ». 

Il y aura de tels personnes, physiques ou morales, dans toute la France et dans les milieux les plus divers.

2- Les combattants

« Après la rafle du Vél' d'Hiv, qui ne le frappe pas, il entre dans la clandestinité. Il a seize ans. Entraîné par ses copains, puis par sa tante Dora, il rejoint les jeunesses communistes. Il prend le surnom, le blase comme on dit, de Guy, en hommage à Guy Môquet, le jeune communiste fusillé en octobre 1941, à dix-sept ans, prénom qu'il donnera d'ailleurs à son second fils. »

Ce que rappelle le Résistant Guy et ce qu’établissent les historiens est le lien quasi fusionnel de 1940 à 1945 des juifs combattants et des communistes ; Jeunesses communistes (JC) et Parti communiste français (PCF).

Ils ont été massivement et indistinctement fusillés comme communistes et juifs.

Dans les faits, dans les réponses à la volonté d’un engagement dans le combat contre l’Occupant et les persécutions antisémites, cette unité a pris l’allure d’une évidence.

Même ceux qui n’étaient pas communistes de pensée, comme Guy, ont eu comme seul parcours l’adhésion aux Jeunesses communistes.

« Je n'étais pas politisé ; d'ailleurs, je n'ai jamais été communiste de ma vie, même si j'ai toujours voté à gauche, communiste ou socialiste, par fidélité à mes copains. Mais, en face de l'épicerie que tenaient mes parents, le cordonnier Nathan, un juif allemand émigré, m'avait initié aux idées de Karl Marx. J'ai intégré les Jeunesses communistes parce qu'ils se battaient. »

Cet adhésion leur donnait les outils pour réaliser leur programme initial qu’il résume ainsi : « Je veux surtout leur rendre hommage à eux, mes copains, dit Robert, du feu dans les yeux. On était jeunes, on était fous, on voulait se battre pour foutre les Allemands dehors. Et nous avons réussi ! »

L’adhésion au PCF et aux JC leur a permis de combattre simultanément comme juifs et comme français face à un ennemi qui leur déniait le droit d’être des hommes, qui voulait tous les tuer et détruire leur pays ; fut-il d’adoption, comme pour Manouchian et tous les héros de la MOI (main-d’œuvre immigrée).

Le PCF et les JC ont été un lieu de combat politique et armé majeur des juifs sur le sol national français de 1940 à 1945.

Le premier attentat meurtrier contre les troupes d’occupation, le 21 août 1941, à la station Barbès-Rochechouart, résume bien cette adhésion fusionnelle des juifs combattants et des organisations communistes.

En effet, Pierre Georges, alias Fabien, est entouré de Gilbert Brustlein, d’Albert Gueusquin et de Fernant Zalkinov.

Les juifs ont payé leur engagement dans la résistance communiste, politique et armée, au prix fort.

Par cet engagement politique et militaire, ils sont morts ou ont vaincu (« nous avons réussi ! ») en tant que dirigeants de la France combattante : « J'avais seize ans, mes camarades en avaient vingt, j'étais le petit gars, le petit frère? Et je suis monté très vite en grade. »

Les juifs étaient 320 mille en 1940. Il en est parti 76 mille. Il en est resté 244 mille en 1945.

Il semble aller de soi que cette fusion combattante et politique des juifs et des autres français a participé activement à la sauvegarde des trois-quarts des juifs en France.

Cet accueil a permis au juifs, indistinctement, de s’associer aux autres français et combattants dans la définition de la politique de la Résistance, dans l’exécution de ses combats et dans la construction politique et administrative de la France démocratique de la Libération.

Il a donc eu un rôle décisif dans la disqualification social du vieil antisémitisme et la réinstallation au premier plan des juifs dans la France d’après-guerre. Ce qui n’a pas été le cas partout en Europe.

2)- La reconnaissance

De la même façon que l’étoile jaune distinguait les français par deux, la reconnaissance du bien-fondé de l’opposition à ce crime paraît distinguer également les français par deux.

Ceux qui ont droit à cette reconnaissance de la part d’Israël et ceux qui devraient sans doute faire oublier la part qu’ils ont prise au rétablissement des juifs et de la Nation.

A l’inverse de la reconnaissance Nationale qui honore les exploits guerriers et les risques publics pris mais ignore les services obscures et anonymes ; la reconnaissance du combat contre ce qui sera appelé « la Shoah » paraît consacrer exclusivement les héroïsmes inaperçus du public (personnels ou collectifs) et oublier les combats publics et à fortiori politiques et armés.

1- Les héros anonymes

« Cet homme et cette femme, Rose et Désiré Dinanceau, Robert Birenbaum se bat désormais pour qu'ils soient reconnus Justes parmi les nations par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem. Il en a parlé au président Macron au mont Valérien, et il compte à nouveau évoquer leur souvenir, s'il en a l'occasion, lors de la cérémonie d'entrée, ce 21 février, au Panthéon de Missak Manouchian, accompagné de son épouse Mélinée.

C'est là le dernier combat d'un homme juste, généreux et humble. Comme savent l'être les vrais héros » 

Ils sont reconnus comme Justes parmi les Nations.

2- Les combats publics

De la même façon, les organisations communistes doivent être reconnues au titre de Justes parmi les Nations pour leurs capacités d’accueil des juifs aux fins de combattre l’Occupation allemande et ses conséquences et de définir la politique démocratique .

L’une des interrogations majeures des juifs après la guerre sera de comprendre l’impuissance de l’opposition communautaire à l’entreprise génocidaire dont leur communauté a été l’objet.

On ne comprend pas les partis pris du gouvernement israélien, ni la solidarité de la diaspora avec Israël, sans se référer à ce questionnement.

C’est précisément à cette question du combat frontal immédiat que le PCF et la JC ont apporté une réponse ; parmi d’autres certes, mais d’une ampleur inégalée durant la guerre.

Comment peut-on croire que les juifs auraient en France la place qui est la leur sans cette participation égale et de plein droit à la Résistance politique et armée sur le sol national ?

3)- Les justes parmi les Nations

Le 19 août 1953, est créé, à Jérusalem, l’Institut Commémoratif des Martyrs et des Héros de la Shoah -YAD VASHEM.

En 1963, une Commission présidée par un juge de la Cour Suprême de l’Etat d’Israël est chargée d’attribuer le titre de « Juste parmi les Nations », la plus haute distinction civile décernée par l’Etat hébreu, à des personnes non juives qui, au péril de leur vie, ont aidé des Juifs persécutés par l’occupant nazi.

1- Yad Vashem estime que l’hommage rendu aux Justes parmi les nations revêt une signification éducative et morale :

  • a- Israël a l’obligation éthique de reconnaître, d’honorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-Juifs qui, malgré les grands risques encourus pour eux-mêmes et pour leurs proches, ont aidé des Juifs à un moment où ils en avaient le plus besoin ;

    b- les actes des Justes prouvent qu’il était possible d’apporter au moins une aide aux Juifs.

    2- Depuis 1963, une « commission d'hommage », présidée par un Juge de la Cour suprême d'Israël, a été créée pour décerner le titre de « Juste parmi les nations ».

La commission respecte des critères précis et s’appuie sur une documentation méthodique reposant principalement sur les témoignages directs. Les dossiers permettant d’établir la reconnaissance d’un Juste doivent établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants tels que :

  • a- le fait d’avoir apporté une aide dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration ;

    b- le fait d’avoir été conscient qu’en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité ou sa liberté personnelle, les nazis considérant l’assistance aux Juifs comme un crime ;

    c- le fait de n’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l’aide apportée

3- Le comité Yad Vashem France établit ainsi la reconnaissance de la qualité de Juste entre les nations :

« Les personnes ainsi distinguées doivent avoir procuré, au risque conscient de leur vie, de celle de leurs proches, et sans demande de contrepartie, une aide véritable à une ou plusieurs personnes juives en situation de danger. 

Les organisations communistes, de 1940 à 1945 cochent toutes les cases de ces exigences.

4)- Conclusion

C’est pourquoi les autorités publiques françaises, les autorités communautaires juives françaises, doivent demander à l'Institut Yad Vashem de Jérusalem que soient reconnus Justes parmi les Nations le PCF et les JC de la période de guerre de 1940 à 1945.

Si le PCF est trop lourd politiquement à porter pour l'Institut Yad Vashem, les Jeunesses communistes, JC, de la période 40-45, qui furent le socle des entrées des juifs en Résistance armée doivent être reconnue par lui.


Marc SALOMONE



PS : les citations sont tirées de l’article du Point de Jérôme Cordelier, paru sur le net, le 14 février 2024.

https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/celebrites/robert-birenbaum-on-était-jeunes-on-était-fous-on-voulait-se-battre-pour-foutre-les-allemands-dehors/ar-BB1ihIE1


Robert Birenbaum : « On était jeunes, on était fous, on voulait se battre pour foutre les Allemands dehors »


Article par Jérôme Cordelier

« Eux, c'étaient de vrais héros. » À chaque fois qu'il évoque le groupe Manouchian, Robert Birenbaum a du mal à contenir son émotion. « Dès que je parle d'eux, je pleure », glisse-t-il dans un sanglot. Ce fut le cas lorsque le président de la République Emmanuel Macron lui remit la Légion d'honneur, le 18 juin 2023, au mont Valérien, en présence de la nièce de Missak Manouchian. « Elle m'a embrassé, en larmes, et cela m'a beaucoup troublé, se souvient le vieux résistant. Être embrassé par la nièce de Manouchian, c'était aussi une Légion d'honneur pour moi.

Comme il le raconte dans le récit de ces années de guerre, 16 ans, résistant, qui sort ce 14 février (éditions Stock), Robert Birenbaum avait rendez-vous, le 17 novembre 1943, pour intégrer le groupe de francs-tireurs et partisans (FTP) : ils furent arrêtés la veille? « J'avais insisté pendant des jours pour les rejoindre, pour moi, cela signifiait que j'allais prendre part à la lutte armée, ils m'avaient admis parmi eux, et ils ont été pris, soupire encore aujourd'hui le vieil homme. Leur arrestation et l'Affiche rouge que les nazis ont affichée, plus tard, en février 1944, sur les murs de Paris avec les noms des visages de ceux qu'ils appelaient ?l'armée du crime?, loin de nous démobiliser, nous ont galvanisés. »

Fils de Moshe et Rywka Birenbaum, émigrés juifs qui avaient fui la Pologne antisémite pour la patrie des droits de l'homme, Robert Birenbaum, né le 21 juillet 1926 à Paris, n'est qu'un adolescent lorsque l'armée allemande entre dans la capitale française. Une Occupation qui démarre en douceur, remarque-t-il. « Les soldats allemands étaient beaux, ils avaient l'air civilisés, ils distribuaient de la soupe aux malheureux, ils faisaient tout pour séduire la population, nous confie Robert Birenbaum. Et les juifs avaient la chance de pouvoir les comprendre, car le yiddish est un dérivé de la langue allemande. Mais à partir de 1941, le jour où l'on a mis l'étoile jaune pour la première fois, il n'y eut soudain plus de sympathie : les juifs sont devenus différents. Le port de l'étoile a tout changé. »

Cette étoile, le jeune Robert s'efforce de la cacher. « J'allais chanter au café Pigalle où jouait le saxophoniste Robert Mavounzy en la masquant derrière un journal, se souvient-il. Je n'étais pas encore résistant, j'étais insouciant. » Cette insouciance prend subitement fin le jour où Robert croise un groupe de soldats allemands dans la rue qui, apercevant son étoile, le passe à tabac. Parce qu'il est juif. « Ce jour-là, j'ai juré de me venger », dit-il, les lèvres serrées.

Après la rafle du Vél' d'Hiv, qui ne le frappe pas, il entre dans la clandestinité. Il a seize ans. Entraîné par ses copains, puis par sa tante Dora, il rejoint les jeunesses communistes. Il prend le surnom, le blase comme on dit, de Guy, en hommage à Guy Môquet, le jeune communiste fusillé en octobre 1941, à dix-sept ans ? prénom qu'il donnera d'ailleurs à son second fils.

« J'étais très mûr pour mon âge, se souvient Robert Birenbaum. Plutôt bon élève ; on lisait mes rédactions en classe. Je n'étais pas politisé ; d'ailleurs, je n'ai jamais été communiste de ma vie, même si j'ai toujours voté à gauche, communiste ou socialiste, par fidélité à mes copains. Mais, en face de l'épicerie que tenaient mes parents, le cordonnier Nathan, un juif allemand émigré, m'avait initié aux idées de Karl Marx. J'ai intégré les Jeunesses communistes parce qu'ils se battaient. J'avais seize ans, mes camarades en avaient vingt, j'étais le petit gars, le petit frère? Et je suis monté très vite en grade. »

Robert distribue des tracts partout dans Paris, jusque dans des lieux où grouillent les Allemands, prenant de gros risques. Doté d'un solide bagout ? on le surnomme « Monsieur Baratin » ?, il devient agent recruteur pour enrôler les jeunes, puis chef de secteur, dans le 19e arrondissement, un cadre de la MOI (main-d’œuvre immigrée), et soldat de la compagnie Rajman, composante du bataillon Liberté, après la libération de Paris. Il arpente les rues de Paris avec un pistolet automatique qu'il a caché dans son caleçon, prêt à dégainer par la poche percée de son pantalon. Il ne l'utilisera qu'une seule fois, sur un soldat, qu'il n'atteindra pas, précise-t-il. « S'il n'a jamais tué un officier allemand ni provoqué le déraillement d'un train, Robert Birenbaum a été un authentique résistant. Un résistant du quotidien », souligne Antonin Amado, qui l'a aidé à rassembler ses souvenirs pour ce « témoignage écrit de première importance », comme le qualifie l'historien Denis Peschanski, qui en signe la préface.

Un récit émouvant, digne, que livre sans fard ni fioritures cet homme de plus de 97 ans, doté d'une forme physique olympique entretenue par le tennis ? auquel il jouait encore il y a quelques années ? et d'une mémoire époustouflante nourrie par la passion des mots croisés ? « J'ai été force 5 au stylo-bille », précise-t-il. L'un des derniers témoins, qui se dépeint lui-même comme « un petit gradé de la Résistance qui n'avait fait qu'accomplir son devoir ».

Car c'est d'abord aux autres que pense Robert, tous les jours. Ces frères de combat, dont les noms et les visages l'habitent encore. « Je veux surtout leur rendre hommage à eux, mes copains, dit Robert, du feu dans les yeux. On était jeunes, on était fous, on voulait se battre pour foutre les Allemands dehors. Et nous avons réussi ! »

Des fantômes passent. Pierre Georges, alias le colonel Fabien, « qui habitait au 100, boulevard de la Villette, qui fut le premier à tuer un officier allemand, au métro Barbès, et qui mourra sur le front, trois jours après la longue conversation que nous avons eue toute une nuit durant ». Henri Krasucki qui, avant d'être le dur patron de la CGT que l'on connaît, fut l'un des dirigeants de la résistance communiste parisienne. « J'ai rencontré Henri Krasucki le 21 septembre 1942, au lendemain de la première manifestation que nous avions organisée sur les Champs-Élysées, raconte Robert Birenbaum. Il était responsable des cadres des Jeunesses communistes. Je le revois comme si c'était hier, serré dans son pardessus, me suivant à distance partout où j'allais pour s'assurer que je n'étais pas filé par la police? »

Mais, à côté des figures connues, il y a les nombreux autres, discrets. Les Maurice Zylbert et Marcel Kaminsky, ou encore les Robert Endewelt, Paul Schwartz, Jean Capievic, Jacob Tancerman ? « à nous cinq, nous encadrions plus de deux cents hommes », précise Robert Birenbaum, qui met un point d'honneur à les citer tous dans son livre. Et il y a aussi ce prisonnier allemand hurlant « Heil Hitler ! », et que les camarades de Robert auraient lynchés si celui-ci ne s'était pas interposé. « En agissant ainsi, nous dit-il, je signifiais la différence entre un nazi fanatique et un Français qui, malgré les attaques, restait humain. On respecte les prisonniers. Je tenais là ma revanche sur ceux qui avaient tabassé l'enfant juif que j'étais. »

De ces souvenirs, un nom émerge, et trône dans le Panthéon de Robert Birenbaum. Celui de Thérèse-Tauba Zylberstein. Celle qui, rencontrée le jour même de la Libération de Paris, allait devenir son épouse pendant soixante-cinq ans, jusqu'à son décès le 6 février 2009, et qu'il évoque avec les yeux du premier jour, devant nous : « C'était une femme très belle, très intelligente, c'est elle qui a fait ce que je suis, et qui a façonné notre famille. » Un silence. Le nonagénaire serre ses mains sur le pommeau argenté de sa canne, et il lâche, droit dans les yeux : « Je dis ce qui est. »

Pendant plus de deux ans, du 18 juillet 1942 au 25 août 1944, Thérèse et ses parents avaient vécu dans un débarras de six mètres carrés, sous les toits d'un immeuble de la rue Saint-Maur, à Paris, cachés par un « couple de Français modestes ». Cet homme et cette femme, Rose et Désiré Dinanceau, Robert Birenbaum se bat désormais pour qu'ils soient reconnus Justes parmi les nations par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem. Il en a parlé au président Macron au mont Valérien, et il compte à nouveau évoquer leur souvenir, s'il en a l'occasion, lors de la cérémonie d'entrée, ce 21 février, au Panthéon de Missak Manouchian, accompagné de son épouse Mélinée. C'est là le dernier combat d'un homme juste, généreux et humble. Comme savent l'être les vrais héros.

16 ans, résistant , par Robert Birenbaum, avec la collaboration d'Antonin Amado, préface de Denis Peschanski, éditions Stock, 173 pages, 18,50 euros. Il est l'invité de La Grande Librairie ce soir sur France 5.










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