Paris,
le lundi 3 février 2014
Monsieur
le procureur de la République
Objet :
Recel
Copie à :
Monsieur
le Président de la République
Monsieur
le Premier Ministre
Madame la Garde des Sceaux
Monsieur
le Ministre de l'intérieur
Monsieur
le Président de la Cour d'appel de Paris
Monsieur
le Procureur général à Paris
Monsieur
le procureur de la République,
1)-
Le recel
M.
Sarkozy, le jeudi 30 janvier 2014, commente l'activité de M.
Hollande, chef de l'Etat au titre d'ancien Chef d'Etat lui-même. Il
dit ce que l'expérience le conduit à penser de ce que doit dire et
faire un Chef d'Etat.
a-
"Quand on est président, on a un devoir"
b-
"En démocratie, il n'y a rien de pire que le mensonge."
d-
"Les Français peuvent accepter la vérité même si elle était
difficile à entendre"
e-
« Nous n'avons jamais menti ».
Il
parle là, à la fois, de sexualité, au travers de l'affaire
Trierweiler, de chômage, de stratégie économique.
La
presse précise bien que « A Châtelaillon-Plage, son discours
fut aussi l'occasion de porter encore un autre coup à l'actuel
président François Hollande, qui n'a pas réussi à tenir sa
promesse d'inverser la courbe du chômage »
C'est
bien à ce niveau là, en se servant de son autorité d'ancien Chef
de l'Etat, qu'il cherche à déstabiliser l'actuel Chef de l'Etat,
son successeur, au moins son image, en le qualifiant successivement
d'irresponsable, de menteur et de lâche.
Ces
propos s'inscrivent dans la stratégie publique de sa candidature à
l'élection présidentielle de 2017.
Ce
qui nous intéresse ici, c'est que ces propos s' inscrivent dans un
discours qui participe de fait à l'organisation de la légalité.
Ainsi, M. Sarkozy retire t'il aux magistrats toute possibilité
d'enterrer l'affaire Guillaume. Il assume tout. Il assume la vérité,
refuse le mensonge et reconnaît n'avoir au titre de Chef de l'Etat
que des devoirs. Il déclare ne jamais mentir dès qu'il s'adresse
aux français.
Il
interdit donc à qui que ce soit de prétendre protéger ses
mensonges au nom de la raison d'Etat et de sa personne, puisque dit
il « Nous n'avons jamais menti ».
Ce
n'est pas seulement une invitation à l’interroger sur les
affirmations de Mme Guillaume quand à un viol possible à l'Elysée.
C'est aussi la création d'une obligation de le faire.
Certes,
comme tous les justiciables, il veut choisir les vérités auxquelles
il doit faire face, les mensonges dont il doit répondre et les
devoirs qui lui incombent.
Les
magistrats ne sont pas tenus de se conformer à ces vues judiciaires
des justiciables.
Par
contre, ils ne peuvent plus se réfugier derrière une raison d'Etat
quelconque, ce logo « secret défense » inscrit jusque
sur le papier toilette de toute administration publique.
Le
fait qu'ils taisent les faits présumés de viol, prostitution,
proxénétisme, détournement de fonds, agression contre le Pouvoir
législatif, ne peut plus passer pour de la hauteur de vue, c'est
très vulgairement devenu une des manifestations de la qualification
à usages multiples de « recel ».
Les
magistrats ne détiennent plus des informations, ils ne les
retiennent plus, ils ne les classent plus. Ils les recèlent. La
faute présumée est désormais en passe d'être partagée.
Il
ne reste plus aux magistrats qu'à dire, comme tant d'autres qui au
moins ne se targuent pas de juger, que la force prime le droit.
2)-
L immunité des plus forts
M.
Sarkozy était réputé disposer d'une immunité constitutionnelle.
Cette farce a été démolie par la justice. Il n'en reste pas moins
intouchable dans cette affaire de viol. De quel type d'immunité
s'agit-il alors ?
1-
Un cas type
Une
femme porte plainte à 18 ans contre deux de ses cousins qui l'ont
obligée à des fellations lorsqu'elle avait entre 6 et 11 ans. Comme
toujours dans les affaires pédophiles, lorsque l'enfant prend de la
poitrine ou du poil, il n'intéresse plus.
Est-ce
en raison d'un vide juridique que les cousins ne sont pas jugé ?
Que nenni. Les faits sont reconnus et admis par la justice ; la
possibilité de leur qualification judiciaire aussi.
Le
procureur de la République a simplement demandé à la femme de
prouver que la petite fille de 6 ans n'était pas consentante pour
sucer ses cousins.
N'importe
qui sait qu'imposer un rapport sexuel à un mineur de quinze ans est
une faute pénale.
Qui
peut prétendre que l'imposition à une enfant pré pubère, durant
cinq ans, de la vue, l'odeur, les poils, sur le sexe et dans la
bouche, la présence intime du sexe, la pénétration, l'éjaculation,
la violence sexuelle particulière de la vue de deux appareils
génitaux d'hommes en érection, le désir bruyant de ces hommes,
peut s'inscrire dans le cycle des jeux libres et consentis d'une
enfant de six à onze ans ?
Comme
dans toute affaire pédophile, la présentation du sexe est tout
autant violente que son retrait. La soudaineté de l’abandon du
godemichet sexuel par ses bourreaux est presque aussi traumatisante
que son usage répété. Tous les jeunes hommes abandonnés à l'âge
de la puberté ou de leurs 16 ans par leurs abuseurs en témoignent.
Mais je n'épilogue pas, ça ne fait qu'alimenter le plaisir des
bacs+5 de l'Etat.
Ce
qui me concerne directement dans ce témoignage, c'est la protection
dont bénéficient les cousins. Elle s'établit au même titre que la
protection dont bénéficie M. Sarkozy dans une affaire identique.
Ces
gens ne se connaissent pas, ne sont pas du même monde, et pourtant
ils bénéficient du même droit implicite à l'archaïsme
immunitaire.
L'immunité
dont bénéficient les cousins ne peut provenir d'on ne sait quelle
farce constitutionnelle.
C'est
pourquoi elle revêt la forme d'une immunité militante ; une
immunité d'assaut.
Les
cousins pourraient être coupables. Ce n'est pas un problème. Le
problème, c'est la femme. Elle ne parvient pas à faire la preuve
qu'elle n'est pas une salope qui aime ça à six ans.
Les
cousins ressortissent donc d'une autre règle que la règle
constitutionnelle ; celle de l'archaïsme de la loi du plus
fort.
La
justice reconnaît un droit de cuissage ou d'exploitation constant
des forts sur les faibles tout particulièrement dans les milieux les
plus vulnérables. C'est ainsi que fonctionne l'ordre public.
C'est
pourquoi, dénoncer le viol par les forts sur des faibles justifie la
mise en torture jusqu'au retrait des plaintes. La parole étant
considérée comme insensée, la torture est psychiatrique.
Tout
irait bien dans le meilleurs des mondes et les « cousins »
continueraient comme si de rien n'était de violer les « cousines »
sous les regards protecteurs et énamourés des agents de l'Etat si
un imprévu ne s'était pas glissé dans les rouages séculaires et
immuables de l'Etat français.
La
puissance inébranlable de l'Etat français s'est établie sur des
myriades d'individualités d'une même population assujetties au seul
droit français. Ce qui n'était pas prévu c'est l'émergence de
populations compactes nouvelles se référant à d'autres sources du
droit ; ce qu'il est convenu d'appeler les banlieues.
A
partir de là, le regard de l'Etat n'est plus le seul à distribuer
les « forts » et les « faibles ». D'où la
formation de dualités des pouvoirs éparpillées.
Si
Mme Guillaume dit vrai, alors M. Sarkozy en violant délibérément
une députée s'inscrirait pleinement dans ces questionnements de la
multiplicité des sources du droit et de la formation des Pouvoirs
publics. Selon le témoignage de Mme Guillaume, il établit un
rapport de domination du Pouvoir exécutif sur le Pouvoir législatif.
B-
L'immunité de M. Sarkozy
L'immunité
des « cousins » ramène celle de M. Sarkozy à ses justes
proportions. C'est parcequ'il fait parti du réseaux des « plus
forts » que M. Sarkozy n'est pas convoqué en justice. Comme
les cousins.
Ça
n'a plus rien à voir avec le droit constitutionnel. La fameuse
« Immunité constitutionnelle » n'est même plus évoquée.
L'immunité qui fonctionne est celle qui couvre aussi les « cousins
violeurs ». On passe de la rue Montpensier à la rue des
abbesses.
3)-
Les jurisprudences variables
1-
Les plaintes inclusives et exclusives
a-
Inclusives
Les
magistrats ouvrent des enquêtes à la demande de gens qui citent
Pierre Paul Jacques et Mohamed pour prouver sans trace écrite que M.
Kadhafi à donné plusieurs millions d'euros à M. Sarkozy.
Ils
ouvrent des enquêtes au cours desquels ils passent dans les couloirs
avec les justiciables des accords qui assurent leur « belle
promotion ». Comme dans l'affaire Bettencourt.
Etc.
Ils
savent dès le départ qu'aucune ne pourra aboutir.
b-
Exclusives
Par
contre, une demande d'ouverture d'une enquête préliminaire sur un
fait de viol, prostitution, proxénétisme hôtelier, détournement
de fonds publics, à partir d'un témoignage public, jamais contesté
par les intéressés, ne les intéresse pas.
2-
La plainte en miroir
Pour
une faute identique, mais non prouvée dans son cas, M. Dominique
Strauss-Khan, de même rang de Chef d'Etat que M. Sarkozy, s'est
retrouvé nu, enfermé, jugé par la justice américaine. Il a
renoncé à son poste de secrétaire général du FMI sans quoi il ne
ressortait pas.
Bénéficiant
d'un non-lieu aux États-Unis, il pouvait relever la tête. En
conséquence, il a fait l'objet en France d'une nouvelle procédure
visant cette fois-ci des rencontres avec des prostituées. Il y est
toujours contraint. Un magistrat de la Cour de Cassation, hors de ses
fonctions, s'est impliqué dans cet acharnement.
M.
Strauss-Khan a déplu au gouvernement américain. M. Sarkozy est un
atout de ce gouvernement.
Cette
distinction est devenue discriminante dans l'Etat français jusqu'à
la formation du langage. Toutes les propositions d'évolutions du
droit français visent expressément à substituer les principes du
droit américain à ceux du droit français. Par exemple, les délais
de prescription.
Il
est visible que l'activité judiciaire accompagne cette pénétration
d'une domination étrangère.
4)-
Le rapport au peuple
1-
Les règlements de comptes
Il
est symptomatique que les seules enquêtes visant M. Sarkozy
concernent en fait ses relations avec les réseaux de cadres de
l'Etat français dans leurs fonctionnements.
Pratiquement
personne ne peut avoir eu de contact avec M. Kadhafi, Mme
Bettencourt, ou les généraux pakistanais.
Le
pillage des fonds de caisse de Mme Bettencourt, les français s'en
foutent et ne s'y identifient pas. Les financements de partis, etc.
pareillement. Ils font confiance à la justice de leur pays pour
maintenir un certain ordre.
De
la même façon que les élus ne veulent pas respecter les
limitations de vitesses ni payer leurs amendes, les cadres ne veulent
pas répondre comme le tout venant du peuple de ses actes criminels.
Aussi
bien M. Cahuzac que M. Strauss-Khan n'ont été sanctionnés que par
des procédures qui relèvent du règlement de comptes. Ils n'ont pas
affronté leur fautes éventuelles mais leurs fautes supposées ont
servi à leurs alter ego à les affronter et à les vaincre.
Par
ces plaintes, les réseaux de cadres sont entre soi. Ils congratulent
sur leurs mérites respectifs. Ils se servent par la justice comme
ils se sont servis par le crime.
M.
Sarkozy est ainsi sommé de reconnaître l'autorité de la
magistrature, des corps constitués, etc. Il a voulu les subordonner,
il leur a exposé son mépris, il les a provoqué. Au travers de ces
procédures les agents de l'Etat rappellent à M. Sarkozy qu'il doit
composer avec eux.
2-
La justice ordinaire
Par
contre, les français comprennent le viol. Ils savent alors ce que
les mots veulent dire.
Avec
la demande d'ouverture d'une enquête préliminaire concernant un
viol, l'action judiciaire passe à autre chose. Le viol, tout le
monde connaît. M. Sarkozy passe à la justice ordinaire. C'est
l'homme qui est jugé dans une affaire qui est aussi une affaire
d'Etat.
Serait
alors en cause, à la fois, la capacité de la justice à juger une
affaire qui peut concerner la population, la place du viol dans
l'intérêt du public, la capacité d'un homme qui serait réputé
violeur, si c'est le cas, à solliciter les suffrages de ses
concitoyens.
Si
M. Sarkozy répond à des questions sur le livre de Mme Guillaume,
« Le Monarque, son fils, son fief », concernant une
supposée affaire de viol et de mise en prostitution d'une députée,
il y répondra nécessairement au titre de citoyen ordinaire ;
comme tout le monde.
Ce
qui sera présenté au départ comme un règlement de comptes
deviendra un vrai débat judiciaire démocratique. Aux magistrats de
savoir le conduire.
Le
veulent ils ?
5)-
L'impasse
Pour
l'instant, M. le procureur de la République refuse d'ouvrir une
enquête préliminaire à cette occasion. Sa seule action est d'avoir
fait insulter M. Salomone par un Gardien de la paix pour lui
signifier qu'il ne prend pas en compte les demandes des chiens et des
ouvriers.
Il
n'en reste pas moins que :
1-
En interpellant M. Hollande, Chef de l'Etat, comme il l'a fait, au
nom :
a-
De la primauté des devoirs de sa charge dans l'exercice de celle-ci,
b-
De l'exigence de vérité qui s'impose à ceux qui servent le Peuple
français,
c-
De l'antagonisme de la démocratie et du mensonge,
d-
Du serment de n'avoir jamais menti dans les déclarations concernant
directement le peuple français,
2-
M. Sarkozy a placé tous ceux qui sont en charge, pour le Peuple
français, des informations de Mme Guillaume concernant un viol
présumé et de ce qui l'accompagne à l'Elysée, dans l'obligation
de ne garder par devers eux, ni mensonge, ni vérité, ni manquement
aux devoirs.
La
rétention d'informations concernant les devoirs, mensonges et
vérités, relève désormais non de l'appréciation d'une situation
mais du recel d'une information criminelle.
M.
Sarkozy ne peut servir de paravent par exemple par l'adhésion à la
théorie américaine du To big to fail. Il vient en effet de
discréditer toute utilisation de sa personne pour taire un mensonge,
cacher une vérité, accepter un manquement aux devoirs du Chef de
l'Etat.
6)-
Le Pouvoir Fort
A-
La demande
M.
Dessertine, l'archétype de l'universitaire conseiller du Prince,
membre du Haut Conseil des finances publiques depuis mars 2013, a
réclamé publiquement dans une Tribune du Figaro un Pouvoir fort.
Selon
le CEVIPOF, Centre de recherches politiques de Sciences Po, dirigé
par Pascal Perrineau, autre sommité académique, 50% des français
demandent un « pouvoir fort ».
Les
français pensaient naïvement que la Vème République avait été
conçue justement pour régler cette question.
Le
malentendu vient de ce que les fondateurs de la Vème République ont
entendu par « pouvoir fort » des « institutions
fortes ».
Les
cadres dirigeants actuels entendent autre chose. Le « Pouvoir
fort » est celui d'un homme, un vrai, qui en a. Un
« parachutiste », un tueur.
B-
Le baroudeur
M.
Sarkozy passe pour l'incarnation type du baroudeur capable d'imposer
un « Pouvoir fort ».
Dans
cette optique mettre au bout de sa verge, à la fois, une femme et le
Pouvoir législatif, trace la ligne de Pouvoir fort et marque la
virilité propre à sa mise en œuvre.
Le
harcèlement judiciaire dont il fait l'objet de la part de gens très
divers (magistrats, journalistes, avocats, etc.) se comprend dans
cette optique.
Il
est placé sous le coup de recherches permanentes sur ses activités.
Il est sous surveillance.
Ces
affaires sont conçues dès le départ comme ne pouvant pas aboutir.
Ne serait-ce que pour des délais de prescription.
Par
contre, elles sont d'excellents moyens de pressions, de négociations,
d'immunités des castes attaquantes. Le Pouvoir fort à venir ne
pourra cogner ceux qui ont mis en place un réseau de contrôle du
bonhomme.
Si
l'incarnation du Pouvoir Fort voulait recommencer à faire des
misères aux « corps intermédiaires », ceux-ci alors
pourrait bien trouver des affaires qui aboutissent.
Mais
là encore, c'est la République censitaire, l'entre soi.
Exemple,
1960 :
-
Le massacre du Peuple algérien, oui. L'Occupation du Palais de
Justice et du Café de Flore par les « Paras », non.
C-
L'Omerta
Le
viol d'une députée concerne le Peuple, la totalité de la
population. Il n'est plus question d'en faire mention. C'est
l'Omerta.
Exemple,
1968 :
Les
folles audaces des petits bourgeois estudiantins défiant de Gaulle
sur les barricades, oui.
L'association
avec les puent la sueur de Boulogne-Billancourt et avec les
« crapules staliniennes » de la CGT qui les dirigent,
non.
7)-
Une équivalence
Le
cinéaste Woody Allen vient de recevoir un nouvel oscar, le 24ème.
Il est le metteur en scène le plus titré du cinéma mondial. Tous
les acteurs qui comptent ont joué sous ses ordres.
Ce
1er février 2014, Dylan Farrow publie dans le New York Times une
lettre ouverte, accusant son père d'agression sexuelle, donnant sa
version des faits :
1-
Les faits
-
«Quand j'avais
sept ans, Woody Allen m'a prise par la main et menée dans un grenier
sombre, qui ressemblait à un placard, au deuxième étage de notre
maison. Il m'a dit de m'allonger sur le ventre et de jouer avec le
train électrique de mon frère. Puis il m'a agressée sexuellement.
Pendant ce temps-là il me parlait, me murmurant que j'étais une
bonne petite fille, que c'était notre secret, me promettant que nous
irions à Paris et que je serais une star dans ses films. Je me
souviens d'avoir regardé fixement le petit train, me concentrant
dessus tandis qu'il faisait le tour de la pièce sur ses rails.
Aujourd'hui encore, j'ai du mal à regarder des trains en
plastique».
2-
L'outrage au notable
-
«Pendant
tellement longtemps, la reconnaissance dont jouit Woody Allen m'a
réduite au silence. Je le prenais comme un reproche personnel (...).
Mais les survivantes d'agressions sexuelles qui m'ont parlé – pour
me soutenir, partager leur peur de parler haut et fort d'être
traitée de menteuse, de se voir dire que leurs souvenirs sont
erronnés – m'ont donné des raisons de sortir de mon silence, ne
serait-ce que pour que d'autres sachent qu'elles n'ont pas à sortir
de leur silence.»
3-
Pourquoi le dire ?
Et
le déclencheur a été sa nomination aux Oscar, une énième. «Mais
cette fois, je refuse de m'effondrer. Pendant tellement
longtemps, la reconnaissance dont jouit Woody Allen m'a réduite au
silence. Je le prenais comme un reproche personnel (...). Mais les
survivantes d'agressions sexuelles qui m'ont parlé – pour me
soutenir, partager leur peur de parler haut et fort d'être traitée
de menteuse, de se voir dire que leurs souvenirs sont erronés –
m'ont donné des raisons de sortir de mon silence, ne serait-ce que
pour que d'autres sachent qu'elles peuvent sortir de leur silence.»
Nous
avons là tout le scénario Sarkozy.
1-
Le viol
2-
Le dire est un mensonge, un délire, une agression contre l'Etat.
3-
Qui élisez vous ?
Certes,
l'Oscar honore un professionnel. Mais, il fait plus que ça. Il donne
une renommée publique à un homme avec toutes les facilités qui en
découlent. Woody Allen n'a t'il pas bénéficié de connivences dans
l'enquête qui a eu lieu en 1992 au sujet de ce viol ? En tout
cas, le juge a disqualifié l'enquête et a refusé la garde des
enfants à Woody Allen.
Cette
femme demande simplement comment Woody Allen peut engranger les
honneurs sans répondre du sien ?
M.
Sarkozy en faisant savoir qu'il va se représenter au titre de
sauveur qui plus est, fait face au même questionnement.
7)-
Conclusion
Comment
peut on permettre à un ancien Chef d'Etat de donner, au Chef de
l'Etat en exercice, des leçons publiques de vérité, de mensonge,
de devoir, sans qu'il réponde lui-même d'une accusation de viol sur
la personne d'une députée, avec prostitution, proxénétisme et
détournement de fonds publics.
La
pertinence de cette question s'établit aussi par le fait que ce viol
présumé d'une députée est constitutif d'une expérience cruciale
du premier mandat ; celui par lequel M. Sarkozy s'autorise à
donner des leçons à M. Hollande et à justifier son retour à la
direction de l'Etat.
Comment
peut on laisser un ancien Chef d'Etat définir les rapports du
mensonge et de la vérité en démocratie dans le but d'en diriger à
nouveau l'Etat, sans lui demander compte de l'organisation d'un
affrontement délibéré entre le Pouvoir exécutif et le Pouvoir
législatif au moyen du viol présumé de cette députée ?
M.
Sarkozy veut redevenir, entre autre, le « garant de
l'indépendance de l'autorité judiciaire », art. 64 de la
Constitution.
Comment
imagine-l’on qu'il puisse s'adresser aux plus hauts magistrats pour
leur indiquer la volonté de l'Etat sans s'être expliqué devant les
plus humbles au sujet de ce qui met en cause son honneur, son
intégrité, sa droiture. ?
Comment
prétendre assurer la paix civile lorsque ceux qui sont en charge de
rendre compte de ses fêlures se font les complices silencieux de
crimes qui mettent en cause l'équilibre des Pouvoirs de la
République ?
Cette
vérité dont se réclame M. Sarkozy, le Peuple français doit
l'entendre.
Je
renouvelle ma demande d'ouverture d'une enquête préliminaire pour
l'étude des informations apportées par Mme Guillaume. Je verse la
totalité de mes écrits à ce sujet depuis le 19 juillet 2012 à
cette demande.
Je
vous prie d'agréer, Monsieur le procureur de la République,
l'assurance de mes salutations distinguées,
Marc
SALOMONE
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