Paris, le dimanche 6 septembre 2015
Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55 rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Tel. : +33 1 42 92 81 00
Fax : 01.42.92.82.99
Monsieur le Président de la République,
Les hommes politiques français
continuent de dire que ce qui fait défaut dans l’affaire de Syrie ce sont les
autres.
Les autorités américaines viennent
d’exprimer publiquement un avis différent.
Ainsi, le général Breedlove, à l’époque
vice-chef d’état-major de l’US Air Force et aujourd’hui commandant suprême des
forces alliées de l’Otan, a t’il demandé à la Rand de réaliser une étude
établissant que l’intervention en Lybie est « la guerre de Sarkozy »
et « un engagement personnel de celui-ci ».
Par leur intervention brutale les
autorités américaines envoient à la face du monde que toute la responsabilité
de l’affaire libyenne revient à la France et à elle seule.
En résumé, l’intervention en Libye est illégale,
criminelle et française.
Le général n’a pas passé la commande de
cette étude de son propre chef ni pour commencer l’écriture de ses mémoires.
Le gouvernement américain lui en a
donné l’ordre parcequ’il prend acte que l’intervention libyenne est un crime dont
les conséquences constituent l’obstacle premier à toute action collective et
politique dans l’affaire syrienne.
Il estime que le temps est venu de se débarrasser
de ce fardeau.
En conséquence de quoi, il recherche un
bouc émissaire aux fins de pouvoir passer outre et ouvrir une discussion avec
toutes les parties qui depuis la forfaiture de Lybie ne veulent plus signer
d’accord d’ingérence et de protection des populations avec les occidentaux.
Le bouc émissaire est la France et le sacrificateur
sont les Etats-Unis.
Le rapprochement entre les puissances
concernées par la crise syrienne va donc se faire entre gens qui reconnaissent
que l’affaire libyenne fut un crime mais qu’il ne doit pas empêcher les
personnes innocentes de reprendre langue dans l’intérêt de général.
La logique de la criminalité de
l’affaire libyenne est le dogme selon lequel les Etats occidentaux peuvent
passer outre la légalité des Etats envers lesquels ils agissent.
Ce sont les principes du droit
international qui se trouve ainsi annihilés ;
Quoique pense un gouvernement, ou
groupe de gouvernements, d’un Chef d’Etat et d’un Etat, il leur est impossible
de passer outre la légalité de ceux-ci. Tout le droit international repose sur
ce principe.
De plus, au terme du rapport commandé
par le général, c'est-à-dire par le gouvernement américain, l’astuce qui
consiste à masquer la légalité d’un Etat sous le postulat de la criminalité de son
chef, pour effacer l’Etat sous le crime, n’est plus considérée comme
pertinente.
Les passagers américains du Thalys ont
montré que les citoyens ordinaires doivent désormais intervenir dans le devenir
des crimes en utilisant les moyens que leur accorde la loi.
Alors que les magistrats se contentent
de reproduire les préjugés d’antan.
J’interpelle déjà et en vain M. le
procureur de la République sur les faits rapportés par le journal Le Canard Enchaîné, le mercredi
4 juillet 2012, P. 7, faisant état des informations livrées par Mme Guillaume
dans son livre « Le Monarque, son Fils, son Fief ».
Les magistrats français ne conçoivent
pas qu’un citoyen français mette en cause le droit du Chef d’Etat à commettre
un viol présumé sur une députée afin d’abaisser le Parlement.
Je n’aurais pas plus de succès en ce
qui concerne l’interpellation de M. le procureur de la République auquel je
transmets la dénonciation du général Breedlove rapportée par le même journal, le
mercredi 26 août 2015, p. 3.
Nous ne pourrons que constater que les
magistrats n’admettent pas non plus cette
demande concernant les faits dénoncés par le Commandant suprême des
forces alliées de l’Otan au sujet du crime de Lybie. Il ne s’est agit que de
détruire un Etat, son chef, et la diplomatie française ; peu de choses en
vérité.
La France peut se mentir à elle-même, mais
il ne lui sera pas possible d’esquiver le questionnement public des Etats-Unis.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président,
l’assurance de mes salutations distinguées,
Marc SALOMONE
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