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Cour d'appel, immunité présidentielle, Sarkozy, Karachi, enquête préliminaire, viol, proxénétisme, députée, constitution
Paris, le lundi 7
octobre 2013
Monsieur le Procureur
de la République
Paris
Objet : Fait nouveau. Arrêt
de la Cour d'appel
Copie
à :
Monsieur
le Président de la République
Monsieur
le Premier Ministre
Madame
la Garde des Sceaux
Monsieur le Ministre
de l'intérieur
Monsieur le Président
de la Cour d'appel de Paris
Monsieur le Procureur
général à Paris
Monsieur
le Procureur de la République à Lille
Madame la procureuse
de la République à Bordeaux
Madame
Sylvia Zimmermann, Juge d'instruction ; Doyenne.
Madame
Sabine Kheris, Juge d'instruction
Madame
Camille Palluel, Juge d'instruction
Monsieur
FILLON Député
Premier Ministre honoraire
Monsieur le procureur
de la République,
1)- Le fait nouveau
Les obstacles légaux
à l'ouverture d'une enquête préliminaire visant à établir la
véracité ou le mensonge des faits relatés par Mme Guillaume et
signalés à l'attention de la justice par M. Salomone, depuis le 19
juillet 2012, reposaient sur la référence à la doctrine de
l'immunité du Chef de l'Etat.
Le fait nouveau qui
motive ce courrier est un Arrêt de la Cour d'appel de Paris du jeudi
3 octobre 2013. Il concerne la légalité de l'enquête sur la
violation du secret d'instruction qu'aurait commise M. Sarkozy.
En autorisant cette
enquête, la Cour d'appel de Paris supprime tout obstacle légal à
l'étude des faits rapportés par Mme Guillaume.
2)- L'immunité
La théorie de
l'immunité totale du Chef de l'Etat était le seul obstacle légal à
l'ouverture d'une enquête préliminaire concernant les faits de
viol, proxénétisme, détournement de fonds publics, viol de députée
et viol de la Constition, produits par Mme Guillaume et portés à la
connaissance de la justice depuis le 19 juillet 2012 par M. Salomone.
Le jeudi 3 octobre
2013, l'arrêt de la Cour d'appel de Paris autorise trois magistrats
à enquêter pour déterminer si M. Sarkozy s'est rendu complice
d'une violation du secret de l'instruction en marge du volet
financier de l'affaire Karachi. Les faits se déroulant durant
l'exercice de son mandat présidentiel.
Cet arrêt met fin à
la possibilité d'opposer l'immunité présidentielle à la demande
d'ouverture d'une enquête préliminaire portant sur les faits
évoqués par Mme Guillaume.
3)- L'arrêt de la
Cour d'appel
Voyons les faits qui
ont conduit à l'arrêt, les commentaires professionnels, l'identité
de cette procédure avec celle conduite par M. salomone.
1- Les faits
Des
familles de victimes de l'attentat de Karachi avaient porté plainte
le 18 juin 2012 contre l'ancien président à
la suite d'un communiqué publié en septembre 2011 par l'Elysée.
Dans ce texte, la présidence de la République affirmait que
« s'agissant de l'affaire dite de Karachi, le nom du chef de
l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier ».
Ce
communiqué laissait entendre, selon les familles, que la présidence
de la République et certains conseillers de l'Elysée avaient eu
personnellement accès à des éléments du dossier et à des pièces
de la procédure, en violation du secret de l'instruction. Trois
juges d'instruction avaient décidé d'instruire cette plainte,
contre l'avis du parquet de Paris.
Le
parquet estimait qu'il n'était pas possible de poursuivre Nicolas
Sarkozy, en vertu de l'article 67 de la Constitution stipulant que le
président de la République « n'est pas responsable des actes
accomplis en cette qualité ».
Le
ministère public avait donc fait appel. Il invoquait le principe
constitutionnel de « l'irresponsabilité » du chef de
l'Etat,
Lors
de l'examen à huis clos de cet appel le 30 mai par la chambre de
l'instruction de la cour d'appel de Paris, le parquet général
s'était opposé à l'enquête.
La
cour d'appel a décidé de confirmer l'ordonnance des juges
d'instruction, ce qui les autorise à poursuivre leur enquête, ont
précisé à l'AFP deux sources proches du dossier.
2-
Les commentaires juridiques
A-
L'avocat de la partie civile
Me
Olivier Morice, avocat des familles plaignantes, a déclaré à
l'AFP :
a-
« M. Sarkozy devra s'expliquer devant des juges d'instruction
pour des faits de violation du secret de l'instruction, du secret
professionnel, et de recel, qui lui sont reprochés »,
b-
« C'est un double désaveu pour le procureur de la République
de Paris et pour le parquet général et c'est une victoire pour les
familles des victimes qui souhaitent demander des comptes à Nicolas
Sarkozy ».
c-
« Les familles constatent que pour faire avancer la recherche de la
vérité, elles auront dû agir seules contre le ministère public.
Elles en sont indignées et espèrent que le ministère public n’aura
pas l’indécence de former un pourvoi en cassation ».
B-
Les juges d'instruction concernés
Trois
magistrats ont ouvert une enquête en janvier 2013 suite aux plaintes
des familles concernant cette présumée violation de l'instruction
et recel.
Les
juges d'instruction arguaient dans leur ordonnance :
-
Qu’à «
le supposer établi, le fait de permettre la divulgation
d’informations issues d’une instruction en cours n’entre pas
dans les fonctions du président de la République
telles qu'il les tient de la Constitution ».
3)-
L'identité des statuts
Nous
sommes là devant le même cas de figure juridique que dans la
demande d'ouverture d'une enquête préliminaire à la suite des
informations de Mme Guillaume.
A-
Karachi
1-
Les familles soumettent à la justice une information qui contient de
possibles faits juridiquement répréhensibles.
2-
Le débat judiciaire n'a pas porté sur la légalité d'une enquête
sur une violation du secret de l'instruction constatée.
3-
Ce débat a porté sur la possibilité d'ouvrir une instruction
portant sur la possibilité de cette infraction.
4-
M. le procureur de la République et M. le procureur général ont
tous deux arrêté cette instruction et l'ont attaquée en Appel.
5-
Ils l'ont fait au titre du principe d'irresponsabilité totale du
Chef de l'Etat.
6-
Ce principe a été ramené à sa plus simple expression. Il ne
s'agit plus de dire que tout ce que fait le Chef de l'Etat est
couvert par l'immunité. Il est désormais entendu que l'immunité ne
concerne que les actes accomplis en cette qualité de Chef de l'Etat.
7-
Cette qualité n'est pas attachée à la personne mais à la
fonction.
8-
C'est à la personne de se soumettre à la fonction et non à la
fonction de s'adapter à la personne.
9-
Il s'en suit que si les actes de la personne ne sont pas dépendants
de la fonction, les fautes qui en découlent éventuellement sont
passibles de l'action judiciaire.
B-
Guillaume
1-
M. Salomone demande l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les
faits révélés par Mme Guillaume.
2-
Le fait que Mme Guillaume déclare cette violence normale indique
qu'il s'agit bien d'une violence mais ne nous certifie pas son
existence.
3-
Comme pour l'enquête sur la violation présumée du secret de
l'instruction, c'est aux magistrats de nous dire si ces faits
existent réellement. S'il y a bien eu fellation contrainte de M.
Sarkozy par une députée en échange d'un paiement financé par le
fisc. Et par conséquent, mise en prostitution de la députée payée
par le fisc, viol et agression du Pouvoir exécutif contre le Pouvoir
législatif.
4-
Pour reprendre la formulation des juges d'instruction :
-
Les faits de viol, viol d'une députée, proxénétisme
hôtelier, détournement de fonds publics, viol de la Constitution,
n'entrent pas dans les fonctions du président de la République
telles qu'il les tient de la Constitution.
Conclusion
L'arrêt
de la Cour d'appel invalide tous les obstacles légaux à l'ouverture
de l'enquête préliminaire demandée par M. Salomone et portant sur
les faits rapportés par Mme Guillaume.
Je
vous prie d'agréer, Monsieur le procureur de la République,
l'assurance des mes salutations distinguées,
Marc
SALOMONE
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