Paris
le dimanche 21 septembre 2014
Copie
à :
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Monsieur le Premier Ministre
-
Mme la Garde des Sceaux
-
M. le procureur général à Paris
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Monsieur le Procureur de la République,
-
M. le Bâtonnier
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Monsieur
le Président de la République
Le
refus d’accorder l’Aide juridictionnelle (AJ) à M. Salomone pour la demande déposée
le 17 avril 2014 serait de la pure et simple ségrégation sociale.
Cette
gifle s’adresserait aux huit millions de personnes qui vivent en dessous du
seuil de pauvreté, 954 euros par mois, et qui ont donc recours à l’AJ pour
obtenir les services d’un avocat.
Cette ségrégation paraît naturelle aux
magistrats, aux personnels administratifs de la justice, aux avocats. Il va de
soi pour eux de profiter d’une dépendance pour violer le principe d’égalité.
Peu
importe, puisque les cadres français sont convaincus de pouvoir éternellement rester
entre soi.
Le
19 juillet 2012, j’ai déposé une demande d’ouverture d’enquête préliminaire
concernant les faits rapportés par Mme Guillaume et qui m’ont été communiqué
par le Canard Enchaîné.
On
a répondu par l’omerta à mes questions à ce sujet.
Mme
Donzel, Cheffe d’entreprise et écrivaine, a résumé tous les cas de figures de cette
complicité séculaire et mondiale à l’égard du viol. Elle le fait à l’occasion
d’une déclaration d’un député indien concernant le « viol légitime ».
Je joins son développement à ce texte. Il rend inutile que je redéveloppe cet
aspect de la question ici.
Jean
Marie-Rouart, de l’Académie française, dans l’émission « le 22h » de
LCP, le 11 septembre 2014, raconte qu’il a interviewé récemment M. Sarkozy. Ces
entretiens purement littéraires ont mis en valeur l’intérêt de M. Sarkozy pour
la littérature classique.
Au
passage, M. Rouart dit : « M. Sarkozy est un homme d’acier. Je l’ai
vu deux jours avant sa convocation chez les juges et deux jours après. Il
n’avait pas bougé. Il est d’acier. »
M.
Rouart en conclu qu’il est capable d’être l’homme dont a besoin la France.
Précisément du fait de ce caractère d’acier.
Ce
témoignage retire toute crédibilité à la supputation d’un quelconque laissé
allé pulsionnel de M. Sarkozy lors de la scène de la fellation. Avant, pendant,
après, il a toujours eu une maitrise parfaite de ses actes.
Lorsque
j’ai posé cette question, le 19 juillet 2012, M. Sarkozy se proclamait lui-même
hors du champ de la politique.
On
ne peut donc insinuer que par cette démarche j’aurais voulu intervenir dans un
processus d’habilitation politique qui se passe en 2014.
Je
l’ai fait car j’étais convaincu que la morale est devenue une composante
majeure de la vie politique d’un pays moderne.
Aujourd’hui,
cette question morale est un facteur déterminant du fonctionnement du Pouvoir.
Elle légitime le Pouvoir en place. Elle ambitionne de sélectionner et contrôler
ses détenteurs présents et à venir.
Des
cadres de l’Etat français pensent pouvoir affronter cette question comme nombre
d’autres ; par l’omerta et le déni.
L’omerta
est une connivence idéologique de l’ensemble des réseaux de cadres. Les média
parlent de cet ouvrage, car : « En quelques jours, l'ouvrage s'est
hissé en tête des ventes. ». (Nouvel obs. 19.07.12)
Ils
signalent en même temps à tous que le
code d’appartenance aux réseaux de cadres est de ne plus en parler.
Exemples :
1-
Les Média
a-
« La cuisine politique perd de son charme quand elle est croquée de façon
trop réaliste. » Le Canard Enchainé, 04.07.12
b-
« Dans
son bureau, il reçoit une élue quand son souffle devient court : "Sois
gentille... Tu vois bien que j'ai besoin de me détendre ! Allez, c'est pas
grand-chose..." Là encore, pas de quoi s'offenser : » Nouvel obs.
19.07.12
Jouissez
en silence !
2-
Les femmes
a-
« Quand on est une femme politique, si on n'est pas capable de gérer ça,
il vaut mieux changer de métier. » Guillaume, 19.07.12
b-
« Plus près de nous et sur des fronts moins ouvertement réactionnaires, on
se souviendra d'un fameux défenseur de DSK considérant qu'un viol, "c'est
avec un couteau ou un pistolet" pour mettre en cause la parole de la
plaignante,… »
Donzel,
09.06.14
M.
Strauss-Kahn a servi de dérivatif, de poupée gonflable, aux féministes. Concernant
les informations de Mme Guillaume sur M. Sarkozy, je n’ai eu aucune réponse de
la part des parlementaires, hommes et femmes, auxquels je me suis adressé pour
obtenir l’aide juridictionnelle. Même ça.
Cependant,
à l’époque de la mondialisation et
d’internet l’omerta est un produit hautement inflammable. Sa solidité apparente
est due à l’illusion des réseaux de cadres français de vivre dans la même bulle
protectrice qu’au siècle dernier.
Sous
les allures d’un contrôle total de la situation, en imposant le silence à ceux
qu’on pense faible, l’omerta indique l’incapacité des cadres dirigeants
français à regarder la réalité en face et à en maitriser toutes les situations.
A
ce sujet, l’agression personnelle du Président Obama contre le Président
Hollande au sujet du paiement des rançons pour les otages devrait ouvrir les
yeux aux cadres français. Ils ne sont plus les seuls à intervenir dans le
contrôle des affaires françaises.
Le
vendredi 12 septembre 2014, M. le Premier Ministre déclare : « Nous
sommes dans une crise de confiance… il faut être exemplaire et agir avec une
certaine gravité... »
Jusqu’à
présent, la réponse des magistrats est de refuser la présence d’un avocat dans
la discussion d’un crime à plusieurs facettes dont la réalité factuelle n’est
contestée par personne, pas même les personnes visées.
Le
Chef de l’administration viole et détourne des fonds. Le Chef de l’exécutif
agresse avec préméditation une représentante du législatif. Aucun compte ne lui
est demandé. Il ne s’est rien passé. Ça tombe sous le sens.
Que
pourront maîtriser des réseaux de cadres qui ne peuvent même pas regarder en
face le viol d’une députée et sa mise en prostitution, du fait de l’exercice de
ses fonctions, par le Chef de l’Etat, du fait de l’exercice de ses fonctions,
le proxénétisme hôtelier et le détournement de fonds publics qui en
découlent ? Cette action préméditée ayant manifestement pour objet
d’assujettir symboliquement le Pouvoir législatif au Pouvoir exécutif.
L’Omerta
permet à chacun de vivre dans l’illusion que rien d’irréparable ne viendra
gâcher cette guerre civile en dentelle
Pourquoi s’arrêter ? Ainsi, M. Sarkozy présente
t’il sa candidature à la Présidence de son parti en vue de l’élection présidentielle
à venir. Il déclare aussitôt que M. Juppé a été « condamné par la
justice ». Ce n’est qu’en début.
La
spirale autodestructrice du personnel politique et étatique français est devenue
criminelle.
a-
Soit, qu’elle conduise à la prétention de se servir de la morale pour écraser
l’autre camp.
b-
Soit qu’elle préside à l’occultation d’un crime qui obligerait les cadres à
regarder cette démence en face.
Quand
le haut procède par coups de forces (viol d’une députée, élimination d’un
plaignant pauvre) qu’a t’il à dire aux coups de forces d’en bas (Morlaix) ?
L’Etat
ne peut fonder son action sur l’occultation des crimes de ses dirigeants et des
plaintes de huit millions de pauvres officiels sans se couper du peuple. L’obligation
faite à M. le Ministre de l’économie de s’excuser pour avoir nommé l’illettrisme
d’ouvrières de l’usine Gad est un signe de cette rupture.
Pour
les deux ans à venir le pays peut prétendre à un débat de qualité sans que les
excités du changement de pouvoir, tous ceux qui s’estiment les meilleurs ou
indispensables, puissent faire n’importe quoi et imposer leurs hystéries, de
base ou de sommet.
Seul
l’établissement d’un gentleman agreement entre toutes les forces dirigeantes du
débat politique contraindra chacun à s’en tenir au cadre démocratique. C’est le
seul moyen pour les électeurs d’écouter des propos libres et de se rassembler
librement.
Cela
ne peut s’établir qu’avec un Etat qui se montre capable de connaitre, examiner,
étudier, toutes les questions ; qui ne les fuit ni ne les occulte.
Le
3 février 2014, j’écrivais à M. le procureur de la République : « Comment
peut-on engranger les honneurs sans répondre du sien ? »
A
cet effet, le Bureau d’aide judiciaire (BAJ), instance administrative et non
judiciaire, doit être capable de reconnaitre le bien-fondé de la demande d’AJ
de M. Salomone déposée le 17 avril 2014.
Que
les juges et les personnes en cause soient capables de discuter avec un avocat peut
paraitre un minimum pour garantir l’Etat de droit
Je vous prie d'agréer, Monsieur le procureur de la République,
l'assurance de mes salutations distinguées,
Marc SALOMONE
PS :
1)-
Le droit
J’attire
votre attention sur les points suivants :
Je
peux me prévaloir aussi des articles suivants :
Je
sollicite l’usage de votre capacité d’arbitrage (Art. 5 ; Constitution).
Je
suis citoyen, j’ai le droit, par mes représentants :
a-
De « suivre l’emploi » des impôts ; notamment de questionner les
détournements de fonds publics (Art. 14 ; Déclaration)
b-
De bénéficier, par l’AJ, de la répartition des ressources communes (Art.
13 ; Déclaration)
d-
De demander compte aux agents de l’administration publique ; dont le chef
de l’Etat (Art. 15 ; Déclaration).
2)-
Un très bon résumé de l’omerta sur le viol
Marie
DONZEL
Cheffe
d’entreprise, auteure
09.06.14
"Le
viol est un crime social qui dépend des hommes et des femmes. Parfois, c'est
légitime, parfois, c'est injuste." La récente déclaration du député
indien Babulal Gaur suscite une vague d'indignation internationale, assortie de
rappels nécessaires sur les chiffres des agressions sexuelles en vertigineuse
croissance dans le pays.
S'il
y a évidemment de quoi se scandaliser de tels propos, il est étonnant de lire
ici et là des commentaires rapprochant cette ignoble sortie d'un contexte
culturel, social et politique spécifique.
Parce
qu'en réalité, cette idée selon laquelle d'une part le viol serait une forme de
relation entre femmes et hommes "dépendant" des protagonistes et
d'autre part qu'il y aurait des cas dans lesquels le crime serait
"légitime" est loin d'être absente des perceptions et discours dans
notre cher occident si sûr de son avance sociale, politique et culturelle.
On
peut citer par exemple le Républicain américain Todd Akin qui parlait en août
2012 de "legitimate rape" pour distinguer les
"vrais" viols des "faux" et illustrer sa conviction qu'il
est impossible de tomber enceinte à l'issue d'une agression sexuelle et étayer
in fine son (euh?!) argumentation fermement anti-IVG.
Plus
près de nous et sur des fronts moins ouvertement réactionnaires, on se
souviendra d'un fameux défenseur de DSK considérant qu'un viol, "c'est
avec un couteau ou un pistolet" pour mettre en cause la parole de la
plaignante, en suggérant a minima son manque d'ardeur suspect à se débattre ou
fuir, voire sa passivité coupable instillant le doute sur son non-consentement
déclaré.
Ou
alors, on rappellera la ligne de défense des policiers soupçonnés d'avoir violé
une touriste canadienne en avril dernier dans les locaux de la PJ à Paris et
qui visait principalement à déterminer si la victime avait été ou non
suffisamment "avenante" pour induire en erreur ceux qui furent tentés
de requalifier en "relation sexuelle" le viol dont on les accusait.
Ou
bien, on citera toutes ces plaidoiries d'avocat-es qui, lors des procès
d'agression sexuelle, reposent prioritairement sur l'analyse (volontiers
salissante) de la personnalité de la victime, de son comportement et d'une
situation prêtant à l'interprétation subjective des faits.
Car,
c'est bien de la valeur du non-consentement que l'on discute systématiquement,
en matière de viol et d'agressions sexuelles. Il en est pour penser que la
notion même de consentement n'a pas de pertinence dans certaines relations
statutaires (à commencer par le couple : selon l'ONU, 53 pays dans le monde ne
considèrent toujours pas le viol conjugal comme une infraction passible de
poursuites pénales, ça mérite d'être rappelé).
Mais
il en est surtout, et dans nos contrées en l'occurrence, pour relativiser en
toute bonne conscience la portée d'une agression en la renvoyant précisément au
rang de "relation", avec
toutes les ambiguïtés possibles et imaginables que l'on peut supposer dans une
interaction entre humain-es. Alors, ce n'est pas tant la "légitimité"
à violer qui est officiellement promue (s'il faut s'en réjouir), mais plutôt la
non-illégitimité d'une prétendue mécompréhension des signes adressés à celui
qui deviendrait agresseur presque malgré lui, sans l'avoir voulu, juste parce
que l'autre ne s'est pas très bien fait comprendre en disant "non".
Erigée
en principe de prudence face au risque d'erreur judiciaire (principe hautement
légitime, pour le coup), cette mise en cause de la légitimité à se plaindre
d'une agression (parce qu'on l'aurait cherchée ou pas assez vigoureusement
empêchée, parce qu'on n'aurait pas le "profil" de la victime
acceptable) me parait précisément contraire à l'idée de justice quand il
s'agit, au nom de la présomption d'innocence de l'accusé-e d'instruire la
potentielle culpabilité de la victime. Si cette technique éculée d'inversion de
la charge de la preuve n'est pas ce qui se fait de plus glorieux dans les
prétoires, elle reste cependant admise, écoutée et considérée comme...
Légitime. »
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