Paris,
le lundi 3 novembre 2014
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Pour :
M.
le Président de la République
M.
le Premier Ministre
Mme
la Garde des Sceaux
Copie
à :
Président
de la Cour d’Appel
Procureur
général
Présidente
du TGI
Procureur
de la République
Président
du BAJ
Bâtonnier
Objet : Droit, Ségrégation
sociale, Dualité d’ordre et Dualité de chaos.
M.
le Président de la République
M.
le Premier Ministre
Mme
la Garde des Sceaux
Je
sollicite respectueusement votre votre aide afin de faire respecter le droit de
M. Salomone à l’attribution de l’Aide juridictionnelle (AJ) dans le but
d’obtenir l’assistance d’un avocat dans la discussion judiciaire concernant les
faits rapportés par Mme Guillaume dans son livre Le Monarque, son Fils, son
Fief.
Comme Mme la Garde des Sceaux me l’a
fait dire par la lettre du 15 septembre 2014, le gouvernement a la capacité
d’être présent dans ce débat qui engagera dès le résultat des élections
présidentielles de 2017 l’organisation des Pouvoirs publics.
Ce courrier est consacré précisément à
l’examen des logiques qui provoquent l’omerta judiciaire qui pèse sur la
demande d’ouverture d’une enquête préliminaires, déposée par M. Salomone le 19 juillet 2012, et
de la demande d’Aide juridictionnelle (AJ), déposée le 17 avril 2014.
Partie
1- L’omerta
Deux
enquêtes ont valu une Mise en examen à M. Sarkozy :
a-
L’obtention éventuelle de fonds de la part de Mme Bettencourt
b-
L’obtention d’un renseignement inutile techniquement de la part d’un haut
magistrat moyennant une recommandation pour sa reconversion professionnelle.
Dans
un cas, M. Sarkozy a obtenu le non-lieu.
Dans
l’autre cas, il a demandé l’annulation de la procédure.
Ces deux « affaires » portent
sur l’usage du formalisme judiciaire.
a- L’argent de Mme Bettencourt n’est
pas à l’origine de l’élection de M. Sarkozy en 2007.
b- Les comptes de la campagne 2007 ont
été validés par le Conseil Constitutionnel.
c- Les renseignements supposés ou réels
communiqués par ce haut magistrat n’ont joué aucun rôle dans les décisions de
la Cour judiciaire concernée.
Par contre, l’omerta la plus étanche
pèse sur l’information apportée par Mme Guillaume du viol avec prostitution
d’une députée et le détournement de fonds qui paie la passe.
Or, dans ce cas, l’action présumée de
M. Sarkozy, outre le fait du crime, participe immédiatement à une
réorganisation des rapports entre les Pouvoirs de la République.
Le bruit et l’omerta judiciaire sont
strictement parallèles au bruit et à l’omerta journalistique.
Les journaux de référence, comme le
Canard Enchaîné et le Nouvel Obs., posent immédiatement les codes du silence dans
le corps de la transmission de l’information à leurs lecteurs des faits
rapportés par Mme Guillaume : Si vous vous voulez faire partie des réseaux
de cadres vous ne questionnez pas publiquement ce pourquoi vous avez acheté le
livre de Mme Guillaume.
J’ai longuement étudié ces mécanismes
dans les courriers précédents.
a- Le Nouvel Obs., Julien Martin,
24.07.12 :
- « Au
milieu du livre, elle assène le coup de grâce au Monarque. Dans son bureau, il
reçoit une élue quand son souffle devient court : "Sois gentille... Tu
vois bien que j'ai besoin de me détendre ! Allez, c'est pas
grand-chose..." Là encore, pas de quoi s'offenser ».
Les
chefs de service de M. Martin n’ont qu’à se servir ; de lui par exemple.
b- Le Canard
Enchaîné, Jean-Michel Thénard, le 04.07.12 :
- « La cuisine politique perd de son charme quand elle est
croquée de façon trop réaliste. Ainsi Marie-Célie raconte que, lors d’un rendez
vous avec Sarko pour lui demander des fonds destinés au musée de sa ville, une
élue locale s’est vu réclamer « une gâterie ».
« Sois gentille…tu vois bien que j’ai besoin
de me détendre. Allez, c’est pas grand-chose ! Tu ne peux pas me laisser
comme ça. ». Aurait dit le Monarque. L’élue n’a pas laissé tomber et a
obtenu son financement. Une scène culte qui n’est pas pour rien dans le succès
de l’ouvrage-outrage à président. »
Ce texte est intéressant car il établit,
par un journal compétent en ce genre d’information, à la fois le viol, la
prostitution, le proxénétisme, le détournement de fonds publics.
c- La « gâterie » sera aussi
l’argument de M. Balkany venu défendre son ami sur Canal+. Un jeune journaliste
a été placé en embuscade pour surveiller le journaliste de Canal+ qui serait
trop curieux. C’est arrivé avec M. Apathie. Il a été repris de volé par le flic
politique de circonstance.
Le débat a été clos pour solde de tout
compte.
Certes, on peut dire que les obstacles
mis à l’attribution de l’Aide juridictionnelle qui revient de droit à M.
Salomone proviennent d’une ségrégation sociale ordinaire dans l’action
judiciaire. Les magistrats refusent ou acceptent les plaintes en fonction des
positions sociales respectives des parties concernées.
Pour empêcher un justiciable d’accéder
à la justice, les magistrats sont prêts à recourir à la torture du susdit ou à
couvrir les faux en écritures publiques des fonctionnaires.
Mais en l’espèce, il apparaît que l’argurement
de la ségrégation sociale et du mépris ne suffisent pas à répondre à toutes les
questions.
Plusieurs actions judiciaires visant M.
Sarkozy amènent à réfléchir à la place de la demande de M. Salomone dans la
réflexion judiciaire.
L’atermoiement emprunt de malhonnêteté dans
l’attribution de l’AJ à M. Salomone afin de permettre à un avocat d’examiner
avec M. le procureur de la République la criminalité rapportée par Mme
Guillaume dans son livre Le Monarque, son Fils, son Fief, est patent.
Il met en œuvre les rapports des
magistrats, dans leur ensemble, à :
a- Le viol
b- La séparation des pouvoirs,
c- La politique
Nous verrons alors que la distinction
opérée par les magistrats et les médias entre le bruit et les fureurs
concernant certains faits, d’une part, et l’omerta concernant d’autres faits,
d’autre part, relève d’une participation des magistrats à l’organisation de la
politique électorale et de là à l’organisation des pouvoirs publics.
Ce sont deux lignes politiques
institutionnelles qui s’affrontent au travers de l’examen de faits concernant
M. Sarkozy.
Que les magistrats participent à la
détermination des camps politiques ne rend pas plus légal pour autant pas le
refus de répondre au droit de M. Salomone à l’AJ.
Partie 2 : Les rapports au viol
d’asservissement
1)- Le droit international
Cécile Bardet, juriste internationale
spécialisée dans le crime de guerre a qualifié juridiquement un crime confondu
jusqu’alors avec sa forme générale. Elle a installé le droit du « Viol
comme arme de guerre ».
Des Balkans dans les années 1990 à la
Libye en 2012, elle s’est spécialisée sur la question. Cette année, elle a
fondé l’ONG « We are not weapons of war » pour informer et
sensibiliser sur le viol comme arme de guerre et participé au sommet de l’ONU
sur les violences sexuelles qui ont lieu pendant les conflits.
Il y a 143 millions de femmes et 73
millions d’hommes violés dans le cadre de cette criminalité spécifique.
2)- La France
Ce que Mme Bardet nomme « Viol
comme arme de guerre », je l’appelle « Viol d’asservissement ».
Les deux descriptions des faits et le fonctionnement de ceux-ci se recoupent
pleinement.
Le silence des magistrats concernant ce
viol protège tous les types de viols d’asservissement. Ils servent à des
classements administratifs fins, civils ou étatiques, des individus composant
les populations.
Le viol des prisonnières et prisonniers
dans les prisons du Tiers-monde pour obtenir leur disqualification publique et
leur asservissement au régime ne dépare pas du viol d’une députée pour marquer
la suprématie du pouvoir exécutif sur le pouvoir législatif.
M. Salomone a une expertise en matière
de « viol d’asservissement » ou de « viol comme arme de
guerre » :
a- M. Salomone a été violé en 1987, à
Vallauris, par des propriétaires terriens et des commerçants, pour le
disqualifier et imprimer sur le corps de l’ouvrier communiste et homosexuel la
marque de la suprématie d’un groupe social dominant et de sa pensée publique,.
b- M. Salomone a été violé en 2000, à
Paris, par le Chef de la police judiciaire du 11ème ardt, pour imposer et
imprimer sur le corps de l’ouvrier soutient d’une famille vulnérable la
suprématie terrorisante d’une politique administrative d’alliance de la police
judiciaire et d’une équipe de voyous civils.
c- Dans les deux cas, l’Etat,
c'est-à-dire : le Préfet, les commissaires et commissaires principaux de
trois ardt de Paris, le procureur de la République, le Président du TGI, le
Bâtonnier, les services psychiatriques, se sont ligués pour enlever,
séquestrer, torturer, M. Salomone, jusqu’à ce qu’il retire ses plaintes.
Question : « Qu’en est il de
vos plaintes, on ne cesse de nous le demander là-haut, à la préfecture ?
Réponses : « M. Salomone
retire ses plaintes.
Réponse : « Bien, vous sortez
lundi. »
La forfaiture a concerné jusqu’au
service des Affaires criminelles et des grâces.
J’entends encore les éclats de rire de
la journaliste du Monde : « Ha non M. Salomone ! Nous ne sommes
pas au Mexique ! ».
Comme dans le Tiers-monde, le
« Viol d’asservissement » ou « « Viol comme arme de
guerre ».» engage pleinement l’Etat où sévissent les violeurs concernés.
Les magistrats ne vont donc pas
examiner ici ce qu’ils couvrent ordinairement.
L’examen du « Viol comme arme de
guerre » n’est conçu en France que comme un instrument de maîtrise des
Pouvoirs blancs occidentaux sur les Pouvoirs noirs africains.
3)- L’usage d’Etat des handicapés
mentaux
a- Dans cette opération les handicapés
mentaux, par leur spoliation, leur asservissement, leur culpabilité de
substitution prévisible, sont le bétail de négociation entre l’Etat et les
voyous.
b- L’usage des handicapés mentaux comme
bétail de négociation entre l’Etat et les forces délinquantes est devenu une
règle d’Etat au point de modifier la loi pour pouvoir incarcérer les malades
mentaux et rentabiliser leurs manipulations. Ceci entre dans le champ de la
jurisprudence de Nuremberg.
Partie 3 – Les rapports à la Séparation
des pouvoirs
Les magistrats prennent aussi en
considération un autre aspect du type de viol rapporté par Mme Guillaume ;
son usage.
Dans le cas rapporté par Mme Guillaume,
le viol vient marquer la suprématie de l’exécutif sur le législatif. Le viol d’une
femme se confond ici avec le viol de la Séparation des Pouvoirs. L’asservissement
d’une femme implique celui d’un Pouvoir à un autre.
Les deux propositions suivantes ont une
fonction identique :
a- M. Sarkozy, Chef de l’Etat français,
dans l’enceinte de l’Elysée, s’adressant à une députée du fait de ses
fonctions : « Sois gentille… »
b- Mme Viviane Reding, commissaire
européenne chargée des médias, dans l’enceinte de la Chambre des députés, s’adressant
aux députés du fait de ses fonctions : « Nous commandons, vous
obéissez ! ».
Ce viol est la reconnaissance intime
pour les cadres de l’abaissement du Parlement.
Par contre, si un Chef d’Etat imposait
par le chantage une prestation sexuelle à une parlementaire européenne, du fait
de l’exercice de leurs fonctions réciproques, il serait mis en accusation. Les septiques
peuvent vérifier.
Ce viol bénéficie d’une omerta car son
questionnement judiciaire entrainerait un débat sur la Séparation des Pouvoirs,
ce dont plus aucun réseau de cadres ne veut désormais.
Au contraire, les développements de
l’action judiciaire montrent que la magistrature elle-même inscrit aujourd’hui
son action dans l’outrepassement de la Séparation des pouvoirs.
Les magistrats ne taisent plus ici
seulement un crime présumé pour couvrir l’action ordinaire des agents de l’Etat
ou des classes dirigeants pour lesquels les premiers travaillent.
Ici, le crime présumé vise aussi à une
réforme du rapport des Pouvoirs entre eux à laquelle les magistrats entendent
concourir.
Partie 4 : Les rapports à la
politique.
1)- L’historique
Lorsque j’ai commencé à interpeller les
magistrats sur la qualité judiciaire des faits rapportés par Mme Guillaume, les
magistrats faisaient savoir par voie de presse qu’ils ne pouvaient ouvrir une
enquête sur des faits du quinquennat de M. Sarkozy pour cause d’immunité totale
du Président. Ils sont même allés jusqu’à étendre l’immunité aux collaborateurs
de M. Sarkozy.
Désormais, la doctrine s’est inversée.
Les actes présidentiels, et au-delà politiques, ne seraient légaux que si les
magistrats n’y qualifient pas d’illégalités.
Ils appliquent cette doctrine à
l’ensemble de la vie publique. Les propos politiques ne sont licites que si les
magistrats les jugent tels.
En violant une députée M. Sarkozy aurait
voulu signifier aux Parlementaires qu’ils sont placés sous la coupe du Pouvoir
exécutif, autrement dit de l’administration.
En questionnant les rapports de M.
Sarkozy, Chef de l’Etat, et de son homologue du Kazakhstan, les magistrats
veulent signifier au Chef d’Etat, au Pouvoir exécutif, à tous les politiques,
qu’ils sont sous la coupe de la magistrature, et in fine des procédures
administratives qui constituent leur pouvoir.
2)- L’affaire Kazakh
A- La méthode d’investigation
Les magistrats se pensent en droit de
mettre en cause M. Sarkozy à partir d’un montage reposant sur une suspicion qui
génère un postulat.
a- La suspicion
« En effet, Nicolas Sarkozy est
lui-même soupçonné d'avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la
demande du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, afin d'adoucir le sort
judiciaire de trois hommes d'affaires d'origine kazakhe poursuivis en Belgique…
et de permettre la conclusion de ces mirifiques
contrats.
Le 4 avril 2012, les magistrats sont
informés de l’encaissement d’une somme suspecte par un chargé de mission au
cabinet de M. Sarkozy, à la présidence de la République, entre 2007 et 2010.
« Au mois de mars 2013, le parquet
de Paris ouvre une information judiciaire. La justice va établir que les
mouvements de fonds détectés par Tracfin sont sans doute en lien avec la
signature d'importants contrats commerciaux conclus, sous Nicolas Sarkozy, par
la France avec le Kazakhstan »
D’une part, les faits ne sont pas
certains, mais très probables.
D’autre part, M. Sarkozy n’est pas mis
en cause directement par cette corruption supposée.
b- Le postulat
« Second volet du dossier : les
enquêteurs examinent dans les moindres détails les circonstances de la visite
d'Etat de Nicolas Sarkozy au Kazakhstan, le 6 octobre 2009, au cours de
laquelle a été évoquée la signature des contrats. En effet la justice postule
que le président Noursoultan Nazarbaïev aurait exigé de M. Sarkozy, comme
contrepartie de ces contrats, une intervention de sa part en faveur des trois
oligarques poursuivis en Belgique. De fait, ces trois hommes d'affaires ont
bénéficié d'une loi d'exception votée à la hâte leur ayant permis d'éviter la prison. »
Autrement dit : à partir du
soupçon des transferts de fonds, les magistrats postulent d’une possible
intervention de M. Sarkozy auprès du Sénat belge.
M. Sarkozy n’est pas mis en cause dans
les transferts de fonds, ils veulent le coincer dans une intervention auprès de
l’Etat belge.
c- Les questions
Les questions que pose cette action
sont de deux ordres :
1- En quoi l’action d’Etat de M.
Sarkozy, Chef de l’exécutif, est elle du ressort de l’autorité
judiciaire ?
2- Ne disposant d’aucun indice matériel
de faute, les magistrats en postulent une.
B- L’empiètement des Pouvoirs
La magistrature :
1- Estime qu’elle a le droit
d’interroger judiciairement les actes d’Etat du Chef de l’Etat et de juger du
droit du Président, Chef de l’exécutif, élu au suffrage universel, à conduire
la politique de l’Etat.
2- Engage cette enquête sur la base
d’un postulat. C'est-à-dire d’un fait dont elle n’a à ce moment au moins aucun
indice de fait ni aucune certitude d’en avoir un jour. Elle postule un fait
mais elle ignore s’il existe.
Elle n’établit aucun lien matériel
entre son postulat et le Président.
C- Les questions que chacun peut se
poser :
1- Qu’en est il de la séparation des
pouvoirs ?
a- La magistrature s’octroie le droit
de contrôler l’activité stricto-sensu, professionnelle, du Chef de l’exécutif.
b- A contrario, pourquoi l’exécutif
doit il donner des gages de sa non intervention dans l’activité de la
magistrature ?
2- Les magistrats postulent une
intervention du Président en Belgique.
a- Qu’en est il de la souveraineté de
la Belgique.
b- Qu’est-ce qui permet à la justice
française d’interroger même verbalement, d’impliquer dans ses procédures, le
Parlement belge ?
D- Le député belge
Les journalistes Davet et Lhomme
normalisent, banalisent, lissent, l’activité de la magistrature française par la
déclaration du député belge Olivier Maingain interrogé par Le Monde.
Le député belge dénonce des pressions
sur le Sénat belge et réclame la création d'une commission d'enquête
parlementaire :
« « Je connais les liens
extrêmement étroits entre M. Sarkozy et nombre de parlementaires libéraux
belges. S'il est avéré que le pouvoir législatif belge a été instrumentalisé
par le pouvoir sarkozyste, pour, in fine, conclure un marché de vente d'hélicoptères,
alors c'est un scandale d'Etat ».
Mais en quoi un « scandale
d’Etat » belge concerne t’il la justice française ?
a- Le Parlement belge est le parlement
d’un pays souverain dont les décisions sont hors de la juridiction française.
b- La justice belge est-elle
incapable ?
3)- Le possible et l’impossible
A- Le possible
Les magistrats peuvent :
1- Enquêter sur les activités
souveraines du Pouvoir exécutif et se substituer à un Etat souverain pour
estimer celui-ci lésé et juger sa cause.
2- Enquêter sur la possible
participation du citoyen Sarkozy redevenu civil à un trafic de drogue
international. Au seul motif qu’il a loué un avion qui aurait servi à de tels
trafics.
3- Dans les deux cas, les faits sont
extrapolés et les preuves sont à rechercher sur des lieux de souverainetés
étrangères.
B- L’impossible
1- Le viol
Les magistrats français ne seraient pas
comptables du possible viol d’une députée du fait de l’exercice de ses
fonctions par le Chef de l’Etat du fait de l’exercice de ses fonctions.
Dans ce cas aussi pourtant, comme le
dit le député belge cité dans l’affaire Kazakh : « il est avéré que le pouvoir législatif
a été instrumentalisé par le pouvoir sarkozyste,
pour, in fine, » l’abaisser au profit du pouvoir exécutif ; en France
dans ce cas.
Mais là, curieusement, il n’y aurait
pas de « scandale d’Etat ». Cette notion ne fonctionnerait que dans
le cadre des manœuvres impériales, extranationales, de la magistrature
française.
2- Le détournement de fonds
Les magistrats ne peuvent demander des
comptes au chef de l’Etat d’un détournement de fonds organisé hors de ses
fonctions de Chef d’Etat, à sa seule initiative, visant à mettre une députée en
prostitution pour abaisser le Pouvoir législatif.
3- Dans les deux cas, les faits sont aisément
vérifiables à Paris, sans délais, et ils n’ont jamais été démentis.
4)- L’entrée en politique
Les magistrats se saisissent donc d’une
information financière connexe à la personne du Président pour mettre en cause
la capacité du Chef de l’Etat à conduire les affaires politiques de la Nation
sans l’avis des magistrats.
Les magistrats n’hésitent pas pour
atteindre M. Sarkozy à soumettre l’exercice du Pouvoir exécutif à la censure de
l’autorité judiciaire.
Cette affaire a au moins le mérite de
mettre hors de débat l’idée que les magistrats refuseraient d’étudier les
questions de viol et de détournements de fonds posées par M. Salomone à partir
des écrits de Mme Guillaume pour des motifs de respect de la personne
présidentielle de M. Sarkozy.
Il n’est nullement évident de
s’interroger sur les pratiques du Chef de l’Etat. M. Sarkozy discute avec son homologue
kazakh. Les magistrats sont en droit de se dire que ça ne les regarde pas.
C’est du ressort de la Séparation des pouvoirs.
Si les magistrats décident de dire que
le gouvernement belge est incompétent, juridiquement immature, pour examiner
ses propres décisions, c’est qu’ils prennent eux-mêmes des décisions
politiques.
5)- Quelle politique ?
Les magistrats veulent imposer leur
marque dans le débat politique. Il est manifeste qu’ils font de la politique,
mais laquelle ?
On ne peut comprendre le changement de
logique judiciaire des magistrats, le passage de la proclamation de l’immunité
plénière à l’investigation totale sans se référer au contentieux personnel
entre les magistrats et le Président Sarkozy et à la volonté des magistrats de
ne plus être les jouets des manœuvres du Pouvoir exécutif.
Par cette enquête sur l’activité du
chef de l’exécutif, les magistrats font deux opérations :
a- Sélectionner les candidats par la
simple accumulation des suspicions judiciaires
b- Contrôler l’exercice du Pouvoir, le
subordonner à l’appréciation de la justice.
En fait, ils visent à transformer le
Pouvoir exécutif en Direction administrative.
Notons cependant que ce foisonnement
anarchiste des empiètements des Pouvoirs les uns sur les autres au détriment du
Pouvoir législatif, seul perdant dans les deux cas, recoupe la logique
fédéraliste de l’Union Européenne.
Partie 4- La logique des interventions
Les magistrats veulent entrer en
politique, faire de la politique par l’exercice de leur profession judiciaire.
Nous verrons quels en sont les effets
logiques, donc prévisibles.
1)- Guise et Henri
Cette extension des examens judiciaires
de l’action de M. Sarkozy à l’examen de son activité de Chef d’Etat est
surement vécue par les magistrats comme une extension habile de leur pouvoir et
de celui de l’Autorité judiciaire.
En fait, elle est d’abord une brutale
aggravation de la guerre des Totems. Celle-ci fonctionne comme l’antimatière.
La matière est aspirée par le trou noir et s’effondre sous son propre poids.
Ce que j’ai appelé dans le précédent
courrier « guerre des Totems » est l’entreprise de disqualification,
voire l’élimination, par des moyens extrapolitiques des candidats susceptibles
de reproduire l’affrontement bipolaire ordinaire des démocraties matures entre
le parti du mouvement et le parti conservateur.
La disqualification de M. Sarkozy par
voie judiciaire entrainera nécessairement la disqualification de M. Hollande
par voie d’attaques personnelles basses.
A l’accentuation de l’examen judiciaire
des activités de l’un correspondra l’accentuation de l’examen des activités
personnelles de l’autre.
a- Nous apprenons comment M. Sarkozy a
vendu des hélicoptères.
b- Le combat qui s’engage à l’occasion
du manifestant écologiste Rémy Fraisse peut être considéré comme un élément de
la disqualification de M. Hollande. Le langage magique de la « tâche
indélébile » accrédite cette fonction.
Il s’en suivra que :
a- M. Sarkozy est appelé à être démoli
par les « affaires ».
b- M. Hollande est appelé à être démoli
par les « sondages » et les « révélations ».
c- La visée sous-jacente est d’anéantir
les deux.
L’assassinat du Duc de Guise a provoqué
celui d’Henri III qui avait pourtant hurlé lors de la mort de son cousin :
Je suis enfin Roi !
2)- La guerre de Cent ans
Les magistrats savent qu’en
sélectionnant les candidats ont forme une politique.
a- Sans les « affaires », le
Président Sarkozy serait, avec le Premier Ministre Juppé, l’un des deux
candidats naturels de la droite en 2017.
b- Sans les déballages intimes qui
relient les difficultés objectives du gouvernement à la personne de M.
Hollande, au point qu’un journaliste a pu dire que le journal de Mme
Trierweiler était une mise en cause de la Constitution, le Président Hollande
serait, avec le Premier Ministre Valls, l’un des deux candidats naturels de la
gauche.
En présence de cette bipolarité
politique au deuxième tour de 2017, le débat politique serait encore celui d’un
débat entre les progressistes et les conservateurs, etc. comme dans toutes les
démocraties matures.
La démolition délibérée des deux
premiers candidats bipolaires institutionnels n’a pas pour objet de leur
substituer d’autres noms. Il ne s’agit pas de remplacer M. Sarkozy par M.
Juppé, ni M. Hollande par M. Valls.
C’est la recomposition des enjeux du
débat politique décisif qu’est l’élection présidentielle qui est visé.
a- La logique prévisible, peut être
prévue, de ce chamboule-tout n’est plus celle des deux partis, ou camps : le
progressisme et le conservatisme ; chacune avec ses extrêmes.
b- La logique qui se met en place au
cours de cette guerre des Totems est celle de l’installation de deux entités
politiques, étrangères l’une à l’autre. En pratique : l’européisme
abstrait et le nationalisme abscond.
c- L’enjeu n’est plus la conduite des
affaires du gouvernement mais la conquête de l’Etat et la transformation des
pouvoirs publics. On n’accède pas au Pouvoir, on le conquiert. On ne dirige
plus les affaires de l’Etat, on le transforme.
On passe de la dualité d’ordre à la
dualité de chaos.
Et nous comprenons alors pourquoi les
partisans de la guerre des Totems affirment sans relâche que le FN est d’office
au deuxième tour des présidentielles de 2017.
Mme Le Pen incarne à leurs yeux non pas
un camp politique « extrême », comme M. Mélenchon à
« l’opposé ». Elle personnifie
une sorte de Daesch à la française. On ne s’oppose pas à elle, on lui fait la
guerre.
Que cette logique de dualité du chaos
soit bien à caractère militaire est indiqué par les propos de M. Cambadélis,
secrétaire national du PS. Il est interrogé sur La Chaine parlementaire au
sujet de la place de Mme Le Pen en 2017 (Question d’info, le 15.10.14). Il
répond : « Mme Le Pen peut être au deuxième tour, son programme est
l’Apartheid. ». Autrement dit : la guerre civile !
A cette fin, il s’est formé
insidieusement une culture publique au sujet de la présence du diable dans la
vie politique française. Le mot d’ordre des adversaires du FN n’est pas
« social » ou bien « entreprise ». C’est « Vade retro
Satanas ! ».
La liste serait longue des personnes
morales ou physiques qui organisent toute leur pensée politique active sur ce
type d’opposition à caractère ouvertement fratricide. Le code de langage actuel
est : Changement de République. On n’a rien à dire mais on peut cogner.
La France à déjà connu ce cas de
figure, c’est la querelle des Armagnacs et des Bourguignons que Jeanne d’Arc a
permis jadis de trancher en faveur des Armagnacs. C’est la Guerre de Cent ans.
3)- La logique manipulatoire
Ces manipulations extrapolitiques dans
lesquelles s’inscrivent, volontairement ou non, l’empiètement des magistrats
sur le Pouvoir exécutif et la sélection des crimes qu’ils examinent, ont des
conséquences logiques mécaniques.
Nul ne sait comment s’écrira
l’histoire, mais nous pouvons dire ce que développe la logique.
1- La bipolarité démocratique, ou
dualité d’ordre, a montré qu’elle place les dirigeants dans un espace politique
homogène. Les candidats bipolaires de 2017 auront l’expérience des exercices
précédents. A chacun d’être selon ses capacités : Félix Faure ou
Clémenceau, Queuille ou Mendes-France, etc.
2- Au travers de la disqualification des
candidats de la bipolarité d’ordre et par contrecoup de la construction d’un
dispositif électoral guerrier, on suggère que la démocratie ne suffit pas à
poser les questions et apporter les réponses qu’exigent les temps actuels.
3- Il faudrait mettre en place un
dispositif guerrier qui permette de vider certaines querelles publiques par la
force, de purger la vie publique de son pus, de ses blocages, de ses ennemis,
et la société française en sortirait renforcée. Elle pourrait régler ses
problèmes économiques notamment.
4- Ceci explique l’ardeur à détruire le
dispositif bipolaire entre égaux et à passer au dispositif visant à construire
une opposition entre le parti du diable et le parti de l’Archange Gabriel.
5- C’est le rôle qu’on veut faire
endosser par M. Juppé et Mme Le Pen après que des contingences extrapolitiques,
judiciaires et médiatiques, auraient éliminé le couple bipolaire d’ordre du second
tour de l’élection présidentielle de 2017 au profit d’un couple bipolaire
fratricide.
6- Quelqu’un a-t-il pris le temps
d’expliquer à M. Juppé et aux magistrats ce qui les attend le jour
d’après ?
4)- La mécanique
L’élimination à tous prix de M. Sarkozy
par des moyens extra-électoraux est une procédure de placement de tous les
autres candidats et par conséquent une intervention dans le fonctionnement des
Pouvoirs publics.
a- Elle entraîne la disqualification de
M. Hollande par la technique des révélations intimes.
b- Elle place M. Juppé, ou tous autres
placés en cette situation, en marionnette du face-à-face du second tour avec
Mme Le Pen.
c- Elle enferme Mme Le Pen dans un rôle
de monstre ainsi que son électorat.
d- Elle assure l’élimination de la
gauche au second tour, donc aussi bien de M. Hollande que de M. Valls.
Elle nomme le vainqueur par avance et
le met dans la situation non d’avoir montré ses capacités mais d’avoir vaincu la
Bête, si possible immonde.
Le soir du deuxième tour la France est
divisée en vainqueurs et vaincus, monstres et humains, citoyens et parias.
M. Le Maire semble avoir saisi le
hiatus lorsqu’il proclame : - « Je ne serai pas la caution du retour
raté de la droite au pouvoir. ».
On peut donc « rater » son
« retour » comme on peut « rater » son opération Mani
pulite.
6)- Une confirmation
Cette logique de la dualité de chaos a
été notée par d’autres, chacun sa manière et pour ses propres préoccupations.
1- Un journaliste de gauche
- Le 29 septembre, un éditorialiste, M.
Szafran, disait sur une chaine d’information : « la question n’est
plus de savoir qui de la gauche ou de la droite sera au deuxième tour. On sait
que le FN sera au second tour face à la droite. La seule question est de savoir
qu’est-ce qui va se passer à droite d’ici 2017. »
2- M. Sarkozy profite des socialistes
- « Quel que soit le candidat de
gauche, Hollande qui est mort de chez mort, ou un autre, il sera battu car
Marine Le Pen sera au second tour avec le candidat représentant la
droite ! Il suffit donc d’asseoir ma domination à droite en prenant l’UMP
et je suis élu président de la République. ». Cf. Le Canard Enchaîné, P.
2, le 24.09.14
M. Sarkozy s’attend au score de M.
Chirac de 2002 : 80% des voix, la gauche étant à nouveau
« obligée » de voter pour la droite contre l’extrême-droite.
3- M. Tandonnet dénonce les socialistes
(cf. : Post Scriptum)
M. Tandonnet est énarque, ancien
collaborateur de M. Sarkozy à l’Elysée.
« …Ainsi, nous observons aujourd’hui un
furieux déchaînement médiatique destiné à imposer à la France une victoire
électorale en 2017 des socialistes bien qu’ultra minoritaires dans le pays.
L’outil de ce stratagème: imposer à la France un second tour des
présidentielles Hollande-Le Pen. Il faut voir le sondage qui circule sur tous
les médias se matin, dans le cadre d’une véritable opération de matraquage,
présentant le Pen comme le « premier opposant » à l’actuel chef de
l’Etat (60%), la surexposition médiatique du parti lepéniste ou les caresses
mielleuses des socialistes les plus radicaux au FN de manière à renforcer ce
mouvement…. »
4- M. Tandonnet expose les conséquences
- « . Bien entendu, dans cette
hypothèse, M. Hollande serait réélu avec 60% des voix. Mais aussi avec un taux
d’abstention de 60% à 70% des Français. Dès lors, une immense vague de dégoût
et de répulsion déferlerait sur le pays ridiculisé, méprisé, se sentant
trahi. Un président, réélu par moins de 20% du corps électoral, aurait la
satisfaction de garder son poste, comme l’ensemble des élites
socialistes. Mais une telle farce électoraliste, négation totale de
la démocratie, de la loi de la majorité, déboucherait soit sur une
vague de violence, dont les évènements de ces derniers jours prouvent
qu’elle reste possible, pouvant aller jusqu’à la guerre civile, soit
sur l’abattement total, la fuite à l’étranger, le désespoir collectif de tout
un peuple et le repli individualiste. »
5- Commentaire de M. Salomone
M. Tandonnet conclut par ces
mots : « Personne n’a rien à gagner à l’abolition par les calculs et
les magouilles de la démocratie en France. »
La différence entre ces analystes
compétents et M. Salomone est que ces gens ne sortent pas de la logique de la
dualité de chaos. Ils ne font qu’en dénoncer les bénéficiaires ou au contraire
proclamer qu’elle leur profitera.
En comprenant que la dualité du chaos
vient en parallèle à une dualité d’ordre, M. Salomone permet à chacun de
prendre ses responsabilités et de garantir la démocratie.
Partie 5 : La Morale politique
Donner suite à la demande de M.
Salomone, tant pour l’ouverture d’une enquête que pour l’attribution de l’Aide
juridictionnelle, ne requiert pas seulement d’être soucieux de la légalité.
Autrement cette demande aurait déjà été satisfaite.
La démarche de M. Salomone se justifie
d’abord par son objet propre qui est la dénonciation du viol d’asservissement,
de la prostitution d’une députée, d’un détournement de fonds, d’un conflit des
Pouvoirs.
Elle amène de ce fait une réflexion sur
la place de la magistrature dans les affrontements politiques au plus haut
niveau de l’Etat. Ceux qui conduisent la politique de la France.
La présence de la justice sur le
terrain politique d’Etat n’est pas un hasard, c’est une nécessité. Les faits
l’ont imposée.
J’ai entamé cette procédure à un
moment, en juillet 2012, où tous les juristes et tous les journalistes
prouvaient que M. Sarkozy bénéficiait d’une immunité totale, absolue. Des
professeurs de droit constitutionnel avaient expliqué qu’il était possible que
les magistrats ne puissent examiner la demande de divorce de M. Sarkozy
tellement il était au dessus des lois.
Mon propos ne peut donc pas être
soupçonné de vouloir mettre en cause l’action des magistrats dans les affaires
de la direction de l’Etat.
Ce n’est pas M. Salomone qui refuse la
présence des magistrats sur ce terrain. Ce sont les magistrats qui restent sans
voix devant la présence d’un ouvrier, un retraité pauvre, dans ces procédures.
Ils n’admettent pas cette présence bien
sur pour des raisons de ségrégation sociale. Ils en sont imprégnés jusqu’à la
moelle des os.
Mais le facteur déterminant est
politique.
Je m’aperçois que l’action judiciaire,
sous des allures de Mani Pulite, vise aussi à partager l’exercice du Pouvoir
exécutif.
Mettre en cause un Chef d’Etat, ancien
ou de nouveau candidat, n’a pas les mêmes conséquences ni significations que la
mise en cause d’un Chef de parti, par exemple.
A contrario, l’action de M. Salomone
contient originellement la possibilité pour les magistrats de se placer dans
les affrontements du sommet de l’Etat sans empiéter sur la Séparation des
Pouvoirs.
La question posée n’est donc pas de
savoir si les magistrats peuvent être présents sur le terrain du Pouvoir
exécutif ou s’ils doivent en partir. Elle est de savoir ce qu’ils y font.
Comme le public, je constate que
l’action judiciaire participe, même involontairement, à la disqualification ou
paralysie poujadiste des rares cadres susceptibles de diriger l’Etat. A ce
titre, cette action contribue au glissement de la dualité d’ordre à la dualité
de chaos.
Les hommes d’Etat doivent répondre aux
questions posées par les magistrats, mais lesquelles ?
Comme tout le monde, les magistrats
sont confrontés au fait que leurs interventions personnelles envers M. Sarkozy :
a- Doublent de fait les instances
constitutionnelles de contrôles
b- N’ont de conséquences que
politiques.
c- Accompagnent pour l’instant l’émergence
de la dualité du chaos.
d- Conduisent à la fracturation du
système électoral.
Donner suite à la démarche de M.
Salomone placera la justice en mesure de :
1- Restaurer l’autorité des instances
décisionnelles incontestées
2- Devenir le garant des engagements de
ceux qui concourent aux charges suprêmes ou décisives :
a- Quant au respect de la Séparation
des Pouvoirs et des instances constitutionnelles,
b- Quant à leur engagement au respect
des droits des personnes.
Ce n’est donc, ni en s’effaçant, ni en
permettant aux fautifs présumés de fuir leurs responsabilités, ni en accumulant
les non-lieux pour M. Sarkozy, que les magistrats construisent leur place dans
ce débat judiciaire.
C’est d’ailleurs parceque leur présence
est indispensable autant que celle des justiciables concernés que je demande le
respect de mon droit à la présence d’un avocat pour accompagner mon
questionnement.
Cette clarification effectuée, les
hommes d’Etat concurrents peuvent embrasser la plénitude des questions,
s’affronter politiquement comme il convient, placer les extrêmes en dehors des
enjeux cruciaux, du second tour et des responsabilités décisives.
C’est ce que j’ai appelé lors du
dernier courrier un gentleman agreement.
Ce n’est pas pareil que le Front
National soit enchâssé dans la dualité démocratique, dont il devient un des
éléments, ou formaté par la disqualification des cadres de celle-ci ce qui en
fait un des deux pôles de la confrontation ainsi créée.
Il me parait étonnant d’appeler la
population à la sérénité et :
a- De consacrer toute son énergie à sélectionner
les cadres capables de concourir à la charge suprême en les disqualifiant par
des moyens extra-électoraux.
b- D’accompagner la création d’une
dualité fondée sur l’organisation du chaos au détriment de celle fondée sur
l’ordre.
Encore faut-il que la paix civile apparaisse
comme utile.
Conclusion
Il est absurde de penser que l’élection
présidentielle de 2017 se déroulera en dehors de la prise en compte des
préoccupations des magistrats en faisant comme si leur action n’était qu’un
impondérable de plus.
L’action professionnelle des magistrats
se retrouve liée à une opération purement politique de destruction ou
disqualification des candidats institutionnels et d’appels au renversement des
institutions, pacifique ou violent.
La substitution progressive de la
dualité de chaos à la dualité d’ordre qui se met en place est une construction
et nullement un simple fait d’opinion.
L’incapacité d’examiner le viol d’une
députée au motif que la demande d’examen vient d’un ouvrier est une pièce de
plus dans cette paralysie dont parlent désormais les hommes politiques de tous
bords.
Les atermoiements quant à l’attribution
de l’Aide juridictionnelle (AJ) qui revient de droit à M. Salomone sont dus à
la fois :
a- A l’idéologie de ségrégation sociale
qui imprègne la magistrature
b- A la question politique de la place
de la magistrature dans les affrontements au sommet de l’Etat.
Je pense avoir apporté des éléments de
réflexion utiles à ce débat.
En vous remerciant pour votre attention
et dans l’attente de vous lire,
Je vous prie d’agréer, M. le Président
de la République, M. le Premier Ministre, Mme la Garde des Sceaux, l’expression
de mes salutations distinguées,
Marc SALOMONE
PS : Documents
1- Lettre de Mme la Garde des Sceaux
Le
15.09.14, Mme Rouy-Fazi, le Chef du bureau de l’AJ au Ministère, au nom de Mme
la Ministre, m’adresse une lettre. Cette lettre est envoyée le 15.09 et me
parvient le 18.09.
-
« Par courrier en date du 6 juin 2014, vous avez bien voulu appeler
l'attention de Madame la Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, sur vos
difficultés relatives à l'obtention de 1'aide juridictionnelle.
Après
avoir pris contact avec le Bureau d'aide juridictionnelle prés le Tribunal de
Grande Instance de Paris, il m'a été indiqué que votre dossier sera
prochainement examiné.
La
décision vous sera notifiée ultérieurement. »
2- Une réflexion informée 1 novembre
2014 à 11:01
Les choses cachées de la politique
française
Vendredi, j'ai déjeuné avec un jeune et
brillant journaliste, connu quand j'étais à l'Elysée, spécialisé dans les
enquêtes politiques, qui travaille pour un grand hebdomadaire.
Les méandres de la vie politique
nationale, je les observe comme tout le monde.
Mais ce qu'il m'a raconté, son
quotidien désespéré, preuves à l'appui - les choses qu'il ne peut pas écrire
- m'a fait franchir un cran supplémentaire dans la sidération. Je résume,
en quelques mots: les pactes secrets entre les pouvoirs en place et
la presse, même la plus radicale, pour taire les affaires explosives,
pires que celles qui nous sont révélées; l'entente des politiques
de tout bord et des médias qui se concertent pour faire monter
l'extrême droite en parlant d'elle, afin de "lepéniser" la
révolte et l'étouffer; l'obsession généralisée de la conquête des
"postes" au détriment de tout sens civique et au mépris le plus
sournois des citoyens; les collusions secrètes, entre gens de la presse, de la
politique, y compris d'extrême droite et d'extrême gauche, ou
des médias, supposés se haïr et s'affronter; les grands lynchages publics
orchestrés par le plus proche entourage; la part des vengeances intimes dans
l'ouragan de la vie publique.. Bref, un climat d'hypocrisie, de manipulation et
de délitement de la vie politique et médiatique dont les plus
cyniques propagateurs sont parfois les parangons de vertu. On
croit que le monde est devenu transparent mais seule la face visible de
l'iceberg parvient à nos sens. Et nous retombons toujours sur la même question:
comment sortir de ce marasme, bien plus moral qu'économique ou social? La
réponse ne peut être qu'individuelle, personnelle.
Elle tient à l'esprit critique, à la
distance, au recul, refus de se laisser manipuler, rejet de toute forme
d'idolâtrie, de soumission intellectuelle à un parti, une idéologie ou autre
forme d'envoûtement et cultiver en soi une sorte de désenchantement positif...
Maxime TANDONNET
3- Tandonnet : 2 novembre 2014
Le drame du décès
de Rémi Fraisse, 20 ans, opposant au barrage du Tarn, les violences qui ont
suivi à Nantes et à Toulouse, au-delà de l’émotion, soulèvent des questions de
fond sur l’état de notre société. La politique, puis la démocratie, ont été
inventées pour permettre aux sociétés de régler leurs désaccords autrement que
dans la violence et la guerre civile, sur la base d’une règle du jeu
collective: chacun s’exprime librement mais à la fin, c’est la volonté de la
majorité qui tranche et fonde le choix collectif. Or aujourd’hui, plus personne
ne croit ni dans la politique, ni dans la démocratie et cette crise de la
démocratie ressuscite la violence. Ainsi, nous observons aujourd’hui un furieux
déchaînement médiatique destiné à imposer à la France une victoire électorale
en 2017 des socialistes bien qu’ultra minoritaires dans le pays. L’outil de ce
stratagème: imposer à la France un second tour des présidentielles Hollande-Le
Pen. Il faut voir le sondage qui circule sur tous les médias se matin, dans le
cadre d’une véritable opération de matraquage, présentant le Pen comme le
« premier opposant » à l’actuel chef de l’Etat (60%), la
surexposition médiatique du parti lepéniste ou les caresses mielleuses des
socialistes les plus radicaux au fn de manière à renforcer ce mouvement. Une
telle éventualité n’est pas à exclure compte tenu du délitement croissant
de l’opposition républicaine et du comportement irresponsable de ses leaders.
Bien entendu, dans cette hypothèse, M. Hollande serait réélu avec 60% des voix.
Mais aussi avec un taux d’abstention de 60% à 70% des Français. Dès lors, une
immense vague de dégoût et de répulsion déferlerait sur le pays ridiculisé, méprisé,
se sentant trahi. Un président, réélu par moins de 20% du corps électoral,
aurait la satisfaction de garder son poste, comme l’ensemble des élites
socialistes. Mais une telle farce électoraliste, négation totale de
la démocratie, de la loi de la majorité, déboucherait soit sur une
vague de violence, dont les évènements de ces derniers jours prouvent
qu’elle reste possible, pouvant aller jusqu’à la guerre civile, soit
sur l’abattement total, la fuite à l’étranger, le désespoir collectif de tout
un peuple et le repli individualiste. Personne n’a rien à gagner à l’abolition
par les calculs et les magouilles de la démocratie en France.
Maxime TANDONNET
4- Un journaliste
Le 29 septembre, un éditorialiste, M.
Szafran, disait sur une chaine d’information : « la question n’est
plus de savoir qui de la gauche ou de la droite sera au deuxième tour. On sait
que le FN sera au second tour face à la droite. La seule question est de savoir
qu’est-ce qui va se passer à droite d’ici 2017. »
5- M. Sarkozy:
- « Quel que soit le candidat de
gauche, Hollande qui est mort de chez mort, ou un autre, il sera battu car
Marine Le Pen sera au second tour avec le candidat représentant la
droite ! Il suffit donc d’asseoir ma domination à droite en prenant l’UMP
et je suis élu président de la République. ». Cf. Le Canard Enchaîné, P.
2, le 24.09.14
M. Sarkozy s’attend au score de M.
Chirac de 2002 : 80% des voix, la gauche étant à nouveau
« obligée » de voter pour la droite contre l’extrême-droite.
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