vendredi, avril 30, 2021

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Marc Salomone/ / blog : madic50 / Livre : Les deux formes

Vendredi 30 avril 2021

Messieurs les Présidents du Parlement

Mesdames, Messieurs les Présidents de deux chambres

En zappant comme il convient, je m'aperçois peu à peu d'une chose invisible au premier regard et stupéfiante dans sa répétition très probable.

1- Le samedi 10 avril, j'écrivais à cantonade :

« Le samedi 10 avril 2021, comme si de rien n'était, sur la Chaîne Cnews, vers 18h45, Punchline, Mme Prisca Thévenot, porte parole de LREM, doit s'arrêter et commenter le nième ricanement d'un participant à chacune de ses interventions et le sourire narquois lorsqu'elle proteste. »

2- Depuis, je vois la Députée Thévenot sur différents plateaux d'émissions.

Mais, je remarque peu à peu qu'il semble qu'elle ne soit plus jamais sur le plateau où elle a essuyé une ratonnade sexiste en bonne et due forme.

Par contre, le journaliste agresseur et ses complices en omerta, ou en soumission, sont eux toujours à leur poste.

Ils y sont sûrement en raison de leur excellence.

Il n'en reste pas moins que Mme la Députée n'y est plus alors qu'elle est toujours la déléguée de LREM sur cette chaîne. Mais pas dans cette émission, de 18H-19H.

La seule explication est qu'elle se tient à l’écart en raison de la gêne occasionnée.

Comme depuis toujours, elle a compris, ou on lui a fait comprendre, qu'il serait élégant de sa part de ne plus venir, au moins pendant un certain temps. Sinon, elle se donnerait le ridicule de mettre tout le monde mal à l'aise, à commencer par le fautif.

Comme au bon vieux temps.

Comme me l'a dit un avocat en 1992 : « un problème dont on ne parle pas est un problème qui n'existe pas. On ne va plus parler de ce viol et il n'aura jamais existé. » . Avec le soutien du Bâtonnier, du parquet, du siège, du Préfet.

Les choses ont-elles vraiment changées ?

Est-ce trop demander aux parlementaire de ne pas accepter qu'on jouisse moralement de l'une d'entre eux en public ?

Les parlementaires sont-ils à ce point aveugles, lâches, irresponsables, qu'ils pensent qu'une telle agression puisse rester impunie sans qu'il s'en suive des conséquences publiques ?

La différence avec les harcèlements de rue ? L'émission de télévision se place désormais en jurisprudence de la rue. Elle est la caution, l'étalon, juridique des gouapes de trottoirs.

Je demande que le parlement organise l'audition publique de cet incident, que la chaîne s'explique sur l'antenne sur cette ratonnade machiste, présente des excuses à Madame la Députée et au public, dise publiquement si quelqu'un doit quitter l'émission et qui.

 Si vous pensez qu'il n'y a pas mort d'homme et que l'omerta est la solution, il faut le dire aussi.

En vous remerciant et dans l'attente de vous lire dans la presse,

Je vous prie d'agréer, Messieurs les Présidents du Parlement, Mesdames, Messieurs les Présidents de deux chambres, l'expression de mes sentiments distinguées,

Marc SALOMONE



ps/ Le courrier du 10 avril.

Samedi 10 avril 2021

Le précédent et la succession. Ursula von der Leyen et Prisca Thévenot,

Le fait est d'autant plus remarquable que chacun a été mobilisé sur sa logique le mardi 6 avril 2021 par le camouflet protocolaire infligé par M. Erdogan à Mme Von der Layen, Présidente de la Commission européenne.

Le samedi 10 avril 2021, comme si de rien n'était, sur la Chaîne Cnews, vers 18h45, Punchline, Mme Prisca Thévenot, porte parole de LREM, doit s'arrêter et commenter le nième ricanement d'un participant à chacune de ses interventions et le sourire narquois lorsqu'elle proteste.

Elle n'hésite pas à qualifier ces interruptions moqueuses de « mépris ».

C'est en effet ainsi que le voient les téléspectateurs qui ont droit eux aussi au respect des intervenants.

Il est assez constant que les femmes doivent jouer des coudes lors des débats télévisés pour pouvoir s'exprimer. Il arrive qu'elles soient complètement cornérisées par la connivence de ces messieurs.

Mais, là, comme à Ankara, nous assistons à ce que la presse nomme une « faute protocolaire ».

Ce n'est pas une bousculade, c'est un déclassement. Elle n'est pas écartée. Elle est mise à sa place, en dessous.

Nous assistons à la même connivence putride de la part des participants.

Une femme se prend une gifle, morale ou matérielle, ça reste une affaire privée entre elle et son agresseur. Ça reste « protocolaire », familial, entre-nous.

Comme le moquait si bien Coluche :

Certains disent que c'est des bavures. T'aurais vu la gueule de la bavure !

Est-ce trop demander aux dirigeants de la France de mettre un coup de pompe pour évacuer ces pestilences ?

Marc SALOMONE

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