dimanche, juin 06, 2021

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Marc Salomone/  blog : madic50 / Livre : Les deux formes

1)- Paris, le samedi 10 avril 2021

Le précédent et la succession. Ursula von der Leyen et Prisca Thévenot,

Le fait est d'autant plus remarquable que chacun a été mobilisé sur sa logique le mardi 6 avril 2021 par le camouflet protocolaire infligé par M. Erdogan à Mme Von der Layen, Présidente de la Commission européenne.

Le samedi 10 avril 2021, comme si de rien n'était, sur la Chaîne Cnews, vers 18h45, Punchline, Mme Prisca Thévenot, porte parole de LREM, doit s'arrêter et commenter le nième ricanement d'un participant à chacune de ses interventions et le sourire narquois lorsqu'elle proteste.

Elle n'hésite pas à qualifier ces interruptions moqueuses de « mépris ».

C'est en effet ainsi que le voient les téléspectateurs qui ont droit eux aussi au respect des intervenants.

Il est assez constant que les femmes doivent jouer des coudes lors des débats télévisés pour pouvoir s'exprimer. Il arrive qu'elles soient complètement cornérisées par la connivence de ces messieurs.

Mais, là, comme à Ankara, nous assistons à ce que la presse nomme une « faute protocolaire ».

Ce n'est pas une bousculade, c'est un déclassement. Elle n'est pas écartée. Elle est mise à sa place, en dessous.

Nous assistons à la même connivence putride de la part des participants.

Une femme se prend une gifle, morale ou matérielle, ça reste une affaire privée entre elle et son agresseur. Ça reste « protocolaire », familial, entre-nous.

Comme le moquait si bien Coluche :

Certains disent que c'est des bavures. T'aurais vu la gueule de la bavure !

Est-ce trop demander aux dirigeants de la France de mettre un coup de pompe pour évacuer ces pestilences ?

Marc SALOMONE



2)- Paris, le vendredi 30 avril 2021

Messieurs les Présidents du Parlement

Mesdames, Messieurs les Présidents de deux chambres

En zappant comme il convient, je m'aperçois peu à peu d'une chose invisible au premier regard et stupéfiante dans sa répétition très probable.

1- Le samedi 10 avril, j'écrivais à cantonade :

« Le samedi 10 avril 2021, comme si de rien n'était, sur la Chaîne Cnews, vers 18h45, Punchline, Mme Prisca Thévenot, porte parole de LREM, doit s'arrêter et commenter le nième ricanement d'un participant à chacune de ses interventions et le sourire narquois lorsqu'elle proteste. »

2- Depuis, je vois la Députée Thévenot sur différents plateaux d'émissions.

Mais, je remarque peu à peu qu'il semble qu'elle ne soit plus jamais sur le plateau où elle a essuyé une ratonnade sexiste en bonne et due forme.

Par contre, le journaliste agresseur et ses complices en omerta, ou en soumission, sont eux toujours à leur poste.

Ils y sont sûrement en raison de leur excellence.

Il n'en reste pas moins que Mme la Députée n'y est plus alors qu'elle est toujours la déléguée de LREM sur cette chaîne. Mais pas dans cette émission, de 18H-19H.

La seule explication est qu'elle se tient à l’écart en raison de la gêne occasionnée.

Comme depuis toujours, elle a compris, ou on lui a fait comprendre, qu'il serait élégant de sa part de ne plus venir, au moins pendant un certain temps. Sinon, elle se donnerait le ridicule de mettre tout le monde mal à l'aise, à commencer par le fautif.

Comme au bon vieux temps.

Comme me l'a dit un avocat en 1992 : « un problème dont on ne parle pas est un problème qui n'existe pas. On ne va plus parler de ce viol et il n'aura jamais existé. » . Avec le soutien du Bâtonnier, du parquet, du siège, du Préfet.

Les choses ont-elles vraiment changées ?

Est-ce trop demander aux parlementaire de ne pas accepter qu'on jouisse moralement de l'une d'entre eux en public ?

Les parlementaires sont-ils à ce point aveugles, lâches, irresponsables, qu'ils pensent qu'une telle agression puisse rester impunie sans qu'il s'en suive des conséquences publiques ?

La différence avec les harcèlements de rue ? L'émission de télévision se place désormais en jurisprudence de la rue. Elle est la caution, l'étalon, juridique des gouapes de trottoirs.

Je demande que le parlement organise l'audition publique de cet incident, que la chaîne s'explique sur l'antenne sur cette ratonnade machiste, présente des excuses à Madame la Députée et au public, dise publiquement si quelqu'un doit quitter l'émission et qui.

Si vous pensez qu'il n'y a pas mort d'homme et que l'omerta est la solution, il faut le dire aussi.

En vous remerciant et dans l'attente de vous lire dans la presse,

Je vous prie d'agréer, Messieurs les Présidents du Parlement, Mesdames, Messieurs les Présidents de deux chambres, l'expression de mes sentiments distinguées,

Marc SALOMONE



3)- Paris, le mardi 11 mai 2021

Messieurs les Présidents du Parlement

Mesdames, Messieurs les Présidents de Groupes des deux chambres

En même temps que la gifle d’Istanbul et l'immolation de Mérignac ; les parlementaires semblent accepter comme allant de soi qu'une députée soit bafouée par un journaliste durant un débat télévisé à la façon dont en 2013 une alter ego avait dû subir le caquetage d'un collègue de banc pendant qu'elle intervenait en séance.

Quand une députée apostrophe le chef d'émission en disant qu'on lui manque de respect dans le débat en cours, je la crois.

Au fond, les choses sont plus normales qu'il n'y paraît. Rien ne change.

1- Le 9 octobre 2013, un député avait caqueté durant l'intervention d'une députée pour l'assimiler à une cocotte.

Il avait dû s'excuser et avait été sanctionné.

C’était l'ancien prix à payer pour que la présence des femmes à l'Assemblée soit tolérée.

2- Le mardi 6 avril 2021, M. Erdogan, Président de la Turquie, inflige un camouflet protocolaire à Mme Von der Layen, Présidente de la Commission européenne.

Il le fait parcequ'elle est une femme et selon les procédures d'injures spécifiquement adressées à celles-ci.

C'est le nouveau prix à payer pour un éventuel accord entre l'UE et la Turquie.

3- Tout rentre dans l'ordre.

Il est décidé que l'auteur n'est responsable de rien.

a- C'est à Mme Von der Leyen de s'organiser à l'avenir.

b- C'est aux européens de justifier l'action sexiste.

4- Le samedi 10 avril 2021, comme si de rien n'était, sur la Chaîne Cnews, vers 18h45, Punchline, Mme Prisca Thévenot, porte parole de LREM, doit s'arrêter et commenter le nième ricanement d'un participant à chacune de ses interventions et le sourire narquois de celui-ci lorsqu'elle proteste. 

C'est le nouveau prix à payer pour une information équilibrée sur les violences faites aux femmes.

5- Tout rendre dans l'ordre.

Le jeudi 7 mai ou le vendredi 8 mai, de mémoire, les mêmes personnes sont présentes dans la même émission.

Mme Thévenot rend un discret hommage au chroniqueur qui l'a insultée.

Celui-ci pérore et prend cette présence comme un adoubement.

6- Le 4 mai à Mérignac, une femme est brûlée vive.

Source le figaro: "Elle voulait vivre en France comme une Française, mais son mari n’était pas de cet avis. Il voulait une Algérienne comme en Algérie», explique une source proche du dossier. «Elle n’était pas très libre, elle voulait sortir dans des cafés et mettre des jeans, mais lui ne voulait pas», poursuit la même source"

C'est le nouveau prix à payer pour le respect des différences culturelles.

7- La continuité de l'action

Par le caquetage, le retrait du siège, des ricanements, un peu d'essence, ces gens remettent à leur place les femmes, ces cocottes, ces inutiles, ces hystériques, ces inconscientes.

Elles sont d'abord des instruments à la disposition des machistes qui sont les seuls détenteurs légitimes du Pouvoir.ité du plaisir

a- Le député caquetait par plaisir et il reprochait à ses collègues des autres groupes de manquer d'humour.

b- M. Erdogan, Chef d'Etat, humilie son interlocutrice pour atteindre l'organisation qu'elle représente ; et par plaisir.

c- Un journaliste humilie une députée pour assoir sa propre autorité dans l'émission ; et par plaisir.

d- A Mérignac, un homme tue sa femme parcequ'elle refuse de se conformer à ses principes administratifs religieux ; et par plaisir.

Il y a trois formules que connaissent par cœur toutes les personnes qui ont été abusées :

a- Si vous ne savez pas rire, je n'y peux rien.

b- Il est indécent de faire des histoires.

c- La pire erreur serait d'en parler.

Comment peut-on espérer imposer le respect à des gens qui constatent que les représentants du Peuple rient avec eux, refusent de faire des histoires, s'imposent l'oubli des faits ?

En fait, il n'y a eu aucune réparation publique de cette abaissement volontaire d'une députée parcequ'elle est une femme.

L'arrangement qui conduit la députée à flatter obséquieusement son agresseur n'est pas une excuse.

Au cas où des excuses auraient été faites qu'on nous dise le lieu de leur publication.

En tout cas, des excuses publiques doivent être faites par l'auteur et la chaîne de télévision.


En vous remerciant de votre attention et dans l'attente de vous lire,

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de mes salutations distinguées,

Marc SALOMONE


4)- Paris, le jeudi 13 mai 2021

Messieurs les Présidents du Parlement

Mesdames, Messieurs les Présidents de Groupes des deux chambres

Dans mes précédents courriers concernant Mme Prisca Thévenot, j'ai commis une erreur.

Elle n'est pas Députée mais l'une des Porte-paroles de LREM.

Ceci explique mieux la brutalité et la veulerie de l'agression verbale qu'elle a subit de la part d'un journaliste lors d'une émission à laquelle elle participait régulièrement ; jusque là

Je m'excuse pour cette erreur.

Cela ne dispense personne de demander des excuses publiques à l'auteur des faits ainsi qu'à la chaîne qui les a tolérés dans son activité.

Le 12 mai 2021, M. le Président du Sénat n'a pas hésité à rappeler à l'ordre M. le Garde des Sceaux pour ce qu'il estimait être un manque de respect à l'égard d'une sénatrice et envers la sérénité du débat de la Haute assemblée.

Cette jurisprudence du dialogue public ne doit-elle pas s'étendre aux journalistes des média politiques qui insultent astucieusement la simple Porte-parole de l'organisme constitutionnel qu'est un parti ?

Faut-il des Titres ou du sang pour que le respect dû à une femme soit dit ?

En vous remerciant de votre attention et dans l'attente de vous lire,

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de mes salutations distinguées,

Marc SALOMONE

5)- Paris, le jeudi 27 mai

N. Réf. : Samedi 10 avril 2021 / Vendredi 30 avril 2021 / Le mardi 11 mai 2021 / Le jeudi 13 mai 2021

Messieurs les Présidents du Parlement

Mesdames, Messieurs les Présidents de Groupes des deux chambres

Il est donc établit qu'une femme peut se faire insulter et traiter en être inférieur en public, dans l'exercice de ses fonctions, et en être affectée dans l'évolution de celles-ci, sans que nulle autorité publique n'en demande compte.

Ce qui s'est passé à Cnews le samedi 10 avril 2021, est identique à l'action de disqualification menée par un député contre sa consœur le 9 octobre 2013.

a- Dans un cas, le député a été sanctionné.

b- Dans l'autre, la femme, porte-parole de LREM, dans l'exercice de ses fonctions, a été déplacée et officient sur d'autres chaînes ou d'autres émissions, après avoir fait acte d'allégeance à son agresseur.

La seule raison de ce soutien semble être l'importance politique de l'agresseur dans le dispositif idéologique de la Chaîne.

Nous sommes là dans le scénario classique de l'homme important qui peut se distraire de la femme dérisoire.

Tous les téléspectateurs l'ont vu et ont remarqué qui est resté et qui est parti.

A partir du moment où les autorités publiques choisissent les agressions à taire et celles à rendre publiques, les agresseurs à sanctionner et ceux à protéger :

a- Que peuvent dire les cadres français aux autres agresseurs de femmes ?

b- Quelle est leur autorité morale et politique pour le faire ?

c- Au nom de quelle jurisprudence ?

En vous remerciant de votre attention et dans l'attente de vous lire,

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de mes salutations distinguées,

Marc SALOMONE

6)- Paris, le dimanche 6 juin 2021

N. Réf. : Samedi 10 avril 2021 / Vendredi 30 avril 2021 / Le mardi 11 mai 2021 / Le jeudi 13 mai 2021 / jeudi 27 mai 2021

Messieurs les Présidents du Parlement

Mesdames, Messieurs les Présidents de Groupes des deux chambres

Le vendredi 4 juin, j'ai revu Mme Thévenot dans l'émission Punchline où elle s'est faite insulter le 10 avril 2021 dans les mêmes conditions que la députée Véronique Massonneau, interrompue par des cris de poule, le 9 octobre 2013 à l'Assemblée nationale.

Il semble qu'elle y soit à nouveau de plein droit.

J'ai pris l'émission en cours. Mais s'il y avait eu le moindre débat ou la moindre excuse de la part du journaliste fautif nous en aurions eu connaissance par ailleurs.

Elle a de la chance. Elle ne s'est pas faite virer de son poste de porte-parole de LREM pour cause de manque d'humour et faiseuse d'histoires.

Pendant ce temps, d'autres hommes se seront drapés dans la jurisprudence de cette émission pour rabaisser d'autres femmes, les remettre à leur place, tester leur sens de l'humour et leur capacité de vie commune.

J'ignore les coulisses de cette émission, mais je suppose que cette femme interchangeable a été le tapis sur lequel l'homme indispensable s'est essuyé les pieds ; la grouillotte et la star.

Je persiste à croire que cette affaire est une chausse-trappe pour l'autorité publique des défenseurs des droits des femmes. Les machistes ont acquis une maîtrise des codes de ceux-ci.

Ce fut effectivement un acte politique volontaire, examiné, suivi.

En vous remerciant de votre attention et dans l'attente de vous lire,

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de mes salutations distinguées,

Marc SALOMONE



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