Marc
Salomone / Blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les deux formes,
éd. Amazon.
Paris,
le mercredi 20 septembre 2021
Président
du Tribunal correctionnel de Versailles
5,
place André-Mignot, 78 011 VERSAILLES CEDEX
Tel. :
01 39 07 39 07
Objet :
affaire dite de la Sextape
Madame,
Monsieur, le Président du Tribunal correctionnel
Le
procès dit de la sextape s'ouvre aujourd'hui.
1)-
Les faits
Dans
l’enceinte du stade d’entraînement de l’équipe de France,
le Centre Technique National Fernand-Sastre (CTNFS), Karim Benzema,
au titre de titulaire de l’équipe de France, a communiqué les
ordres de voyous à un autre titulaire, Mathieu Valbuena, en vue de
lui imposer un chantage et donc de faire valoir la volonté de ce
criminel.
Son
crime est là.
Il
n’a pas commis un acte délinquant en privé, hors de l’équipe
de France, de ses stades, de son administration.
Il
a été commis dans l'enceinte du Centre Technique National
Fernand-Sastre (CTNFS). C'est à dire dans l'enceinte territoriale et
administrative de l'équipe de France, entre deux titulaires.
Il
a tenté d’imposer l’administration criminelle, même
séquentielle, à l’Etat, dans son enceinte, à ses Titulaires.
Autrement
dit sur le territoire de l’État, entre deux agents de l’État,
dans l'exercice de leur fonction.
Transporter
au sein de l’État ou des administrations publiques des actions
criminelles voulues par les voyous civils est l'une des définitions
les plus certaines de l'action maffieuse.
Le
contre-feu de la défense affirmant que l'intervention d'un policier
a dénaturé l'action des prévenus ne tient pas.
Ce
policier a occupé la place d'un intermédiaire demandé par les
voyous.Il n'est intervenu que pour dévoiler les auteurs et nullement
pour créer la faute.
Cette
tentative a été invalidée par la justice.
2)-
L'avenir italien
Ça
commence toujours comme ça ; par un service rendu, une
fidélité.
Ensuite,
s'installent les scores nuls, les jeux truqués, puis le reste.
L’Italie
en témoigne.
Au
moment de l'affaire, en Italie, se tenait un grand procès
anti-mafia.
a-
Les prévenus sont des cadres de la société civile, dont certains
sont élus au suffrage universel, de la droite et de la gauche
gouvernementales.
b-
Les juges italiens doivent se rendre en prison pour les juger par
incapacité de faire respecter la sécurité des Palais de justice
L’une
des raisons du transport de la justice hors de ses Palais est que les
citoyens italiens ont laissé s’organiser une présentation
publique factieuse des affaires judiciaires concernant la criminalité
maffieuse.
Nul
n’a protesté quand des personnes physiques et morales bien
intentionnées ont tourné les procédures en dérision en affirmant
avec arrogance l’évidente innocence des condamnés, la perversité
des juges, l’intéressement des avocats, la naïveté des
assassins, la sympathie des complices, l’imbécillité des
victimes, l’immoralité de leurs soutiens.
A
l’arrivée, ce sont les juges et les honnêtes gens qui ont peur.
3)-
La capitulation
Karim
Benzema est dispensé de comparution alors qu'il est le principal
acteur d'une affaire criminelle qui n'aurait pas pu se commettre sans
sa participation consciente et active.
Assuré
de son impunité, dès l'annonce de ce procès, il l'avait qualifié
de « mascarade ».
Il
a exigé et obtenu la dispense de paraître en affirmant qu'il a des
choses plus importantes à faire que de répondre de ses crimes
devant un tribunal.
Répondre
de ses crimes lui serait d'une trop grande fatigue et nuirait à sa
carrière, à ses revenus, à son prestige.
Nous
en restons bouche bée.
Cette
capitulation de l'Etat avait été annoncée par la réinsertion de
ce criminel dans l'équipe de France.
Dès
lors, tout était acté.
Les
média n'ont fait état de ce procès que ce matin pour que nul ne
puisse en discuter et ne vienne troubler la fête de M. Benzema.
Comme
dans l'Italie du Sud des belles années, ce maffieux va ressortir
blanchit du tribunal.
Il
n'aura plus qu'à se précipiter à la remise du Ballon d'or offert
par ses laudateurs du journalisme.
Comme
l'a si bien dit un journaliste, « c'est tout un peuple qui va
le soutenir ».
Un
peuple insulté, humilié, asservi ; à la botte.
4)-
Conclusion
Au
même moment, sous la menace de la force publique, les magistrats ont
su contraindre un ancien Président de la République de se déplacer
pour témoigner dans un procès vis-à-vis duquel il bénéficie
d'une immunité constitutionnelle afin de lui faire dire sous un
témoignage ce que personne ne peut lui demander sous une
inculpation.
Les
voyous, les maffieux, les factieux, auront entendu le message 5/5.
Les
honnêtes gens vont comprendre que par ce procès la peur change en
effet de camp.
En
vous remerciant pour votre attention,
Je
vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, le Président du Tribunal
correctionnel, l'assurance de mes salutations distinguées,
Marc
SALOMONE