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Méric, Esteban, Extrême-droite, Antifascisme
10.06.13
Martyr sacrificiel et
victime expiatoire
1)- L'ordre des priorités
Dans l'affaire Méric, il
apparaît qu'il n'y a pas eu d'agression, de calcul, de volonté d'en
découdre, de mise en danger d'autrui, de haine, de la part des
Skinheads.
1- Ils ont d'abord refusé
de s'engager dans la bagarre qui leur a été imposée pour deux
raisons :
a- Ils n'étaient pas
venus pour se battre mais pour acheter des vêtements, comme les
antifas.
b- Ils ne voyaient pas en
quoi leurs interlocuteurs revendiquaient la fonction d'adversaires
permanents en dehors des heures de séances d'agressivité politique.
c- Ils mesuraient leur
supériorité physique et ils l'ont fait savoir à leurs
provocateurs.
2_ Ils ont au contraire
été agressés, provoqués, contraints, au combat.
Ils l'ont été par ceux
qui se réclament d'un groupe « antifas » qui ont
provoqué de manière répétée les skinheads.
Le fait que l'un des
provocateurs soit mort ne change rien à l'ordre des priorités.
3- Le comportement des
skinheads avant l'altercation, en boutique, indique que ces gens
n'ont pas fonctionné selon les critères de la haine. La haine dont
la justice doit examiner la présence et les conséquences n'est pas
la rage qui se mobilise dans la circonstance du combat.
En droit, c'est une
preuve ; à tout le moins un indice grave et concordant.
2)- Les priorités des
« antifas »
Les étudiants dits
« antifas » ont :
a- Agressé verbalement
et violemment les skinheads.
- Ils auraient tenus des
propos tels que :
« On vous a
reconnu. Vous n'avez pas intérêt à acheter beaucoup de sacs. On
vous attend dehors. ».
M. Méric aurait ainsi
déclaré : « Ce sont des gens qui ne devraient même pas être
vivants. »
b- Préparé une
agression.
Le meneur avait des gants
de boxe dans son sac et poussait ses camarades à organiser un
combat.
c- Construit la
contrainte de combat
L'agression verbale a eu
lieu dans l'appartement de vente.
Les « antifas »
ont ensuite attendu les skinheads à la sortie.
A plusieurs reprises, ils
ont refusé et contourné les exigences de dispersion des vigiles en
reconduisant un peu plus loin la création d'une obligation de
bagarre.
d- Ils ont refusé
l'autorité du vigile qui leur enjoignait de quitter les lieux et de
partir de la place. Ils ont créé le lieu du combat et défini un
assujettissement moral à ce combat pour les skinheads.
Ça fait beaucoup pour
des défenseurs de la loi et l'ordre démocratique outragés
3)- M. Méric
M. Méric est une
personne visiblement fragile. Son image en atteste. Il se relève
d'une leucémie. Son corps est inapte à encaisser les coups rageurs
d'un combat.
Cette visibilité de sa
fragilité lui a été signifiée par ses interlocuteurs qui
refusaient aussi à ce titre d'être ses ennemis.
C'est de sa propre
responsabilité qu'il s'est inscrit dans une action dont la finalité
principale est la violence physique sur autrui et avec autrui, donc
aussi sur soi-même.
Il ne s'est pas défendu.
Il a attaqué.
Il n'est pas une victime,
il est un bourreau.
Il n'est pas en légitime
défense. Il est un justicier.
M. Méric n'est pas dans
ce combat parcequ'il se trouve pris dans un vent de folie qui souffle
parfois dans un lieu public composé de jeunes. Comme à la sortie
d'une boite de nuit après une soirée bien arrosée.
M. Méric est présent
parcequ'il est inscrit dans une activité organisée de recherche de
l'action violente.
Cette recherche de la
violence est inhérente au projet qui forme l'adhésion à ce groupe.
Ce dernier est uni par la recherche et l'éradication des
manifestations de ce qu'ils appellent le « fascisme ».
Nous verrons qu'il porte en fait un autre nom, celui du Mal.
C'est cette recherche qui
lui a fait refuser l'autorité publique dont est investi le vigile.
4)- Le Mal
Les « antifas »
auxquels appartenait M. Méric ne sont pas seulement des étudiants
qui font face physiquement au camp politique d'en face ; avec ce
que cela laisse de possibilités d'affrontements et de dégazages
d'hormones. Toutes les générations étudiantes ont ce genre de
mobilisations. Elles sont le substitut universitaire des gangs des
quartiers populaires.
L'activité de ces
groupes relève d'une orientation idéologique nouvelle en France.
Leur antifascisme n'a plus que de lointains rapports avec
l'opposition politique du fascisme et de la démocratie.
Ils ne combattent pas
pour la démocratie. Ils se battent contre une réalité idéologique
en soi, un objet social, le fascisme. Leur seul but est de
l'éradiquer en combattant physiquement ses membres et ses
manifestations. Ce fascisme ne s'oppose à rien. Il est un mal en
soi. Il en est ainsi car ce fascisme est en fait le visage politique
et laïc du Mal, la manifestation de Satan, la « bête
immonde » qu'il faut chasser de la terre.
Ils développent une
vision religieuse de la société. Ils sont des sortes de satanistes
qui vont traquer le Mal, les manifestations du Malin, pour le faire
fuir. Ce combat est partout et à chaque instant. En interrogeant les
militants ont trouvera inévitablement des références à la traque
des vampires des séries hollywoodiennes.
La violence à l'égard
des personnes supposées incarner ce Mal est nécessaire et
inévitable puisque ces gens sont possédés par le démon et qu'il
s'agit d'extirper de leur corps cette présence maléfique pour toute
la société.
Les skinheads sont des
êtres humains, certes, mais ils sont possédés par le Mal, le
démon. Ils sont légèrement différents des hommes en ce qu'ils
sont des êtres démoniaques. Ils doivent être vaincus pour
restaurer la toute puissance du Bien et par là-même la sécurité
de la société. D'où la nécessité de rester sur place au lieu de
partir.
Ce mouvement, sous des
dehors laïcs, est en fait imprégné de religiosité. La question
qui se pose historiquement pour tous ces mouvements est la suivante :
Après, à qui le tour ? Si l'extrême-droite est vaincue et
retourne en enfer, qui d'autre sera désigné comme l'incarnation du
Mal ?
5)- La normalisation
La formule de M. Méric,
« Ce sont des gens qui ne devraient même pas être vivants »,
tous les pédés l'ont entendue.
C'est la formule par
laquelle les combattants s'investissent d'un droit d'éradication de
l'adversaire qui est un ennemi du genre humain. Il ne faut pas
seulement éliminer un ennemi, une force. Il faut purger la société
d'un mal qui peut grangrener la société. Ces gens sont anormaux.
Les éliminer revient à restaurer la norme du vivant. Epurer, c'est
garantir la vie.
On ne peut pas dire que
M. Méric est « mort pour ses idées » et passer sous
silence celles qu'il exprime. Le moins qu'on puisse dire est que nous
ne sommes pas éblouis par l'évidence de leur antifascisme.
6)- Le martyr et le
sacrifice
A- Le martyr
Il est visible que M.
Méric a été dès l'annonce de sa mort sanctuarisé en martyr.
Cette mort, celle-ci ou une autre, était attendue par les uns comme
le signe divin guidant les messagers errants. Elle était attendue
aussi par d'autres comme le signal de l'action. Vieille techniques
politique d'Etat. Les exemples historiques abondent.
Toute la prose concernant
cette mort est une montée vers l'autel, la croix, le lieu saint.
Même depuis qu'on sait que c'est la petite équipe de M. Méric qui
a agressé les skinheads, ceux-ci sont nécessairement les
« agresseurs ». Ce qui est faux.
La tombe sociale de M.
Méric doit être la source où viennent s'abreuver toutes les forces
antifascistes pour partir et repartir au combat contre la bête
immonde, le Mal. La fontaine miraculeuse de la gauche française
encore officiellement laïque.
B- Le sacrifice
Au martyr de M. Méric
doit répondre, tout aussi religieusement, le sacrifice de son
pseudo-agresseur.
La question qui se pose
n'est pas de savoir s'il y a culpabilité ou pas. La culpabilité est
un « acquis social ».
La question est de savoir
s'il va être possible de donner au parcours judiciaire tout son
retentissement dans l'éradication du Mal, alias l'extrême-droite,
alias le fascisme, alias ce qui en prendra la suite.
La procédure
sacrificielle doit être l'épicentre d'un tsunami antifasciste
rédempteur. Il doit détruire l'extrême-droite, briser la droite,
mettre au pas la gauche. Le soleil brillera à nouveau.
7)- La vengeance sociale
1- Un homme est mort. M.
Méric. Fils de deux universitaires, professeurs de droit, élève à
Sciences-Po. Déjà remarqué comme un futur cadre dirigeant.
Sa présence dans un
mouvement violent, cagoulé, pour le moins insouciant de la loi,
n'est pas un handicap moral. C'est son stage commando. C'est bon pour
le CV si on a ce paqrcours.
2- Un homme serait
responsable de sa mort. M. Esteban.
a- Il est habillé pour
les quatre saisons par les universitaires spécialistes de
l'extrême-droite :
- « C'est un jeune
désoeuvré. Le lumpen prolétariat radicalisé. Avec ses camarades,
ils ne forment pas un public d'intellectuel (capable d'intelligence).
Il ne font pas de colloques. Ils se livrent à toutes sortes
d'actions que ni vous ni moi n'avons l'habitude de faire. Ces gens ne
peuvent pas être des cadres de parti. »
Fermez le ban.
b- Nous apprenons
tardivement que Esteban n'est probablement que son prénom et non son
nom.
Il n'a pas le droit au
nom, tout comme au titre de détenu il n'a pas le droit à montrer
son visage. Avant même d'être reconnu coupable, il est déjà
indigne d'être un homme.
C'est du féodalisme.
3- La mécanique
idéologique développe l'argument d'une opposition sociale entre une
gauche radicale, mais de Sciences Po, et une droite radicale, mais du
prolétariat.
En bref, les bourgeois
sont à gauche et démocrates. Les prolétaires sont à droite et
fascistes.
Lorsque Mme Thatcher
disait que « le général Pinochet a sauvé la démocratie »
elle disait, juste avec un temps d'avance, ce que les universitaires
et journalistes français peuvent enfin dire aujourd'hui.
Thiers aussi a expliqué
documents à l'appui que les ouvriers de la Commune de Paris étaient
des délinquants multirécidivistes.
Le temps a dû paraître
long aux universitaires. Tout ce long détour par le respect des
prolétaires avant de revenir enfin aux fondamentaux de la haine et
du mépris.
8)- La justice
1- Le racisme social
a- La justice met en
accusation le prénommé Esteban. La presse, par racisme social, ne
nous en donne pas le nom.
Rappelons que c'est juste
inconstitutionnel. La justice étant publique.
b- Il est accusé
d'homicide involontaire.
Pour être certain qu'il
aille en prison, on commence par l'y mettre d'office. Chacun sait que
les magistrats du siège couvrent la peine illégale de détention
préventive par une peine équivalente.
C'est un abus de pouvoir.
2- L'inégalité devant
la loi
La copine de cet homme
est mise en examen pour « complicité » de violence ayant
entraîné la mort.
Cela pose un problème de
droit.
Qu'on dise que M. Esteban
est le seul coupable des coups mortels, soit. Le procès statuera.
Par contre, à partir du
moment où on parle de « complicité » tout change.
Il a été établit que
ce sont les « antifas » qui ont provoqué et plus encore
commandé, organisé, la contrainte de la bagarre.
Ils l'ont fait en :
a- Insultant
b- Convoquant les groupes
dehors
b- Refusant l'autorité
publique du vigile.
Comment la justice peut
elle déterminer une « complicité » sans examiner celle
des adversaires de M. Esteban ?
Il faudrait pour ne
retenir que la seule « complicité » de la copine de M.
Esteban retenir le thèse de l'agression de gentils antifascistes
agressés par des méchants skinheads fascistes. Personne ne peut
plus retenir cette thèse.
Soit, la justice s'en
tient à la qualification de complicité pour la seule personne d'un
seul camp. Dans ce cas, il y a violation manifeste de l'égalité de
tous devant la loi.
Soit, la justice examine
les responsabilités judiciaires de l'ensemble des personnes
présentes. Dans ce cas, la position juridique de M. Esteban peut
s'en trouver modifiée.
9)- Les conséquences
civiles
Désormais, le sang à
coulé et cette trace de sang est érigée en ligne de front entre la
légalité et la barbarie. La veillée funèbre est une veillée
d'arme.
M. le Premier Ministre ne
s'y est pas trompé. Il ordonne de « tailler en pièce »
les groupes d'extrême-droite.
C'est très exactement le
langage que rapportent les historiens lorsqu'ils racontent qu'à
l'issue de la bataille, l'un des deux camps lâche prise et se
débande. Le général de l'autre camp demande à sa cavalerie de
courir sus aux fuyards et de les « tailler en pièce ».
C'est donc que nous
serions en présence d'une guerre qui n'a jusqu'ici pas dit son nom.
La mort de M. Méric est la révélation subreptice d'un champ de
bataille dans la cité. Les guerriers sont parmi nous.
Cette guerre, après
s'être incarnée dans le corps broyé du jeune Méric, va s'inscrire
sur le corps supplicié du jeune Esteban.
Le sang de M. Méric est
le sang originel, la source miraculeuse, la fontaine de jouvence, où
viendront continuellement s'abreuver les bénéficiaires de cette
« Divine surprise », ou de cette « Étrange
défaite ».
La mort cruelle de ce
jeune homme pour lequel les guerres des adultes continuaient d'être
des jeux d'enfants crée un substitut au droit. Il permet de le
contourner en son sein. Cette mort légitime ce qui a bien besoin de
l'être et tisse la légalité de ce qui détruit les principes de
celle-ci.
Souhaitons que la raison
l'emporte, que les magistrats ne s'en laissent pas conter, que M.
Méric repose en paix.
Marc SALOMONE
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