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Paris,
le lundi 17 juin 2013
Monsieur
le procureur de la République
à
Paris
Copie
à :
Monsieur
le Président de la République
Madame
la Garde des Sceaux
Monsieur,
1)-
Questions et réponses
A- Question
à Paris
En 2000, en
présence de tous ses collègues et notamment de la nouvelle Cheffe
du commissariat, un capitaine de police noir m'a explicitement
qualifié d'esclave en les termes suivants : « Vous êtes
à votre place, Monsieur Salomone, en bas. ». J'étais à
genoux, la figure maintenue contre le sol.
Donc, lors
de la convocation pour une déposition dans l'affaire Sarkozy, à la
demande de M. le procureur de la République, l'accueil policier,
organisé sur ordre de M. le Commissaire de Police, ne m'a pas étonné
outre mesure.
J'ai
l'habitude d'être traité comme un chien par les personnels de
l'Etat.
En 2000,
j'étais convoqué, à la demande de M. le procureur de la
République, pour être entendu sur mes plaintes pour Association de
malfaiteurs et viol contre des officiers de police judiciaires qui
organisaient l'asservissement de malades mentaux à des voyous aux
fins d'installer ceux-ci socialement. Le tout sous le couvert de la
magistrature.
Au lieu de
ça, j'ai été enlevé, séquestré, torturé, jusqu'à ce que je
retire mes plaintes. M. le Procureur de la République étant partie
prenante.
Est-ce que
cette démonstration de force d'une criminalité officielle a répondu
à la question posée, celle de l'indépendance des agents de l'Etat
envers les maffieux ?
B- Réponse
à Marseille
La réponse
est venue de Marseille en 2011.
a- Un
policier dénonce à sa hiérarchie la compromission de la BAC avec
les dealers. Il est radié de la Police nationale
b- L'année
suivante, par un de leurs membres, les caïds dénoncent auprès du
préfet le racket dont ils sont l'objet par la dite BAC. Tous les
membres de celle-ci son arrêtés. Les caïds sont reconnus comme des
« interlocuteurs valables » selon une expression
historique.
Hormis sous
l'Occupation, jamais l'administration policière française n'a été
à ce point assujetie à la racaille de droit commun.
2)- M.
Sarkozy
Cette fois
encore je pose une question qui gêne.
L'impossibilité
dans laquelle se trouve M. le procureur de la République d'obtenir
de la police qu'elle accepte de prendre honnnêtement, sans saboter
le travail, la déposition de M. Salomone ne vient pas seulement du
mépris ordinaire des fonctionnaires à l'égard des pauvres.
La justice
se trouve confrontée à une double série de difficultés au sein
desquelles elle ne parvient pas à trancher.
A- Les deux
droits
Comme il me
semble l'avoir démontré, ou du moins indiqué, le viol mis en
évidence par Mme Guillaume met en lumière l'affrontement de deux
droits dont les marqueurs les plus connus sont le Code civil et la
Charia.
Les réseaux
administratifs sont loin d'être univoques quant à leur position par
rapport à l'un et l'autre des ces deux types de droit.
Le problème
que pose le viol prété à M. Sarkozy par Mme Guillaume est d'être
la clé de voûte de cet affrontement au sein d'un même système de
références légales.
En
affrontant ainsi le Pouvoir législatif, M. Sarkozy a lancé un
message de mobilisation aux administrations du Pouvoir exécutif.
Cette mobilisation ne peut se faire que sur la référence à un
droit de type Charia que j'appelle le droit parallèle. C'est le même
droit qui organise le viol à l'Elysée et la corruption à
Marseilles.
Comme
l'exemple de Marseille le démontre, après toute l'expérience de la
maffia italienne, et toute l'expérience constitutive du savoir
judiciaire, ce droit parallèle est administrativement celui du Chaos
et politiquement celui des aventurismes factieux. M. le Ministre de
l'Intérieur a dû ressortir le terme « factieux »
inusité depuis la Guerre d'Algérie.
B- Notariat
et psychiatrie
La
différence entre les affaires financières qui semblent impliquer
les proches de M. Sarkozy, voire lui-même, et cette affaire de viol,
probablement organisé, repose sur deux types distincts d'engagement
de l'Etat.
1- Ecarter
l'Etat
Dans un cas,
il s'agit de savoir si l'Etat maintiendra son importance vis-à-vis
du monde économique et des populations qui aspirent à se passer de
lui.
Les frasques
financières, l'affaire Tapie par exemple, quelques soient leurs
évolutions judiciaires, restent des affaires entre soi. Peu de
français s'identifient à Mme Bettencourt, M. Tapie, les autorités
pakistanaises ou M. Khadafi.
L'affaire
Tapie interpelle les français sur la capacité des hommes d'Etat à
gérer les finances publiques et non gérer le quotidien de tout un
chacun.
Publiquement,
ces affaires relèvent des élections.
2- Subvertir
l'Etat
Dans l'autre
cas, il s'agit de savoir si l'Etat garantira les principes de Liberté
et d'Egalité pour l'ensemble de la population. Autrement dit, s'il
maintiendra sa maitrise vis-à-vis de populations, de fractions, qui
aspirent à s'y substituer, à l'investir, le subvertir.
L'affaire du
viol interpelle tous les français sur la capacité des hommes d'Etat
à maîtriser autant la criminalité officielle que civile. Chaque
français, et pas seulement les femmes, se reconnaît dans cet abus
de pouvoir.
Il s'en suit
que les effets ne portent pas tant sur le choix électoral par les
français d'une bonne équipe de gouvernance que sur l'organisation
des rapports quotidiens, même stratégiques, entre les français et
les réseaux administratifs.
Violer une
députée ce n'est pas changer le Code civil, c'est aménager la
dictature dans les procédures démocratiques. On ne ruine pas
l'Etat, on le délite.
C- La
difficulté
Apparemment,
évoquer publiquement ce type d'affaire n'est pas évident.
Manifestement,
il est plus facile de vérifier les comptes que de vérifier les
procédures. On est d'accord pour s'étriper raisonnablement sur la
gestion des biens familiaux mais pas pour mettre sur la tables les
désirs sexuels des membres d'une famille.
Le notariat
rassure, la psychiatrie fait peur.
3)-
Conclusion
Je peux
concevoir que le gouvernement veuille prendre l'initiative du débat,
comme dans l'affaire Tapie où il se porte partie civile.
Seule la
distinction solidement établie par les pratiques des personnels
d'Etat entre les chiens et les hommes est inaceptable.
Lorsque deux
malades mentaux se sont recontrés dans la rue et ont réservé une
chambre d'hôtel pour s'aimer, la Dass à porté plainte pour viol
tout en reconnaissant le fait de la rencontre amoureuse.
Les
sous-hommes n'auraient pas le droit de s'aimer, les hommes supérieurs
auraient le droit de violer.
Par quels
articles, de quel Code, M. le procureur de la République
justifie-t'il cette pratique juridique fondée sur le rétablissement
des inégalités et des privilèges ?
Je vous prie
d'agréer, Monsieur le procureur de la République, l'assurance de
mes salutions distinguées,
Marc SALOMONE
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