Paris, le dimanche 19 juillet 2015
Monsieur le Procureur de la République
de Paris
Objet : Complément à l’audition à
la DPJ du 21 janvier 2015
Copie à :
Monsieur le Président de la République
Madame la Garde-des-Sceaux
M. le Directeur de la Police judiciaire
Fax : 01 55.75.27
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Monsieur
le Procureur de la République,
1)-
Les circonstances
Le
21 janvier 2015, j’ai été convoqué à la DPJ pour y être entendu par la
Brigadière de police Krys afin de développer le questionnement que j’ai
entrepris quant au financement par la Mairie de Paris d’un ensemble immobilier qui
associe le cultuel et le culturel.
Plus
personne ne peut feindre d’ignorer le nouveau rôle de ce couple idéologique, le
culturel et le cultuel.
Il
ne sert plus au premier chef à permettre aux cultes de développer
d’authentiques activités culturelles, comme ils en ont la capacité. Cette
dualité est devenue prioritairement la figure institutionnelle d’un combat déclaré
contre la loi 1905. A la façon Yougoslave, les Maires font désormais de la
politique avec la religion.
2)-
La procédure
J’ai
dit que les documents publics dont je disposais me permettaient de penser que
les crédits affectés à la dite entreprise immobilière pouvaient provenir du
détournement des crédits affectés aux handicapés.
C’est
la crédibilité de cette spoliation des handicapés et ses conséquences qui
organise mon questionnement.
Je
me suis fondé sur :
a-
Le constat de Mme Kristeva que la Mairie était exemplaire en matière d’aide aux
handicapés. Brusquement, l’action s’est arrêtée et M. le Maire de Paris en
personne lui a enjoint de se tourner vers les établissements religieux. Ce
qu’elle a fait.
b-
le constat de Mme Emeyé de l’absence de toute structure pour les handicapés à
Paris. Elle a dû envoyer son enfant à plusieurs centaines de kilomètre de chez
elle.
c-
La crédibilité d’une possible organisation de vases communiquant entre les fonds dévolus aux handicapés qui auraient
disparus et les fonds affectés à cette entreprise immobilière qui seraient
alors apparus.
Je
croyais que depuis ces faits le sort des handicapés avait été pris en compte
par la Mairie. Un fait me conduit à penser qu’il n’en est rien.
C’est
pourquoi je reviens vers vous.
2)-
Le fait nouveau
Le
jeudi 16 juillet, je rencontre les parents parisiens d’un enfant autiste qui s’appelle
Mathieu .
Je
leur demande des nouvelles de leur enfant, ils me disent :
- « Nous
avons vu l’assistante sociale (ASE). Si elle ne trouve pas de centre ou de
famille d’accueil spécialisée à Paris, elle cherchera en Normandie. C’est même
sûr, car à paris il n’y a rien. Le foyer où il est n’est pas adapté. Mme
Mélicine (Secrétariat d’Etat aux handicapés) nous cherche un logement en
Normandie pour que nous puissions vivre à coté de Mathieu. ».
Cet
enfant est ainsi promené de foyers en foyers. La mécanique est toujours la
même. Le nouveau foyer est présenté comme idéal. Les responsables et psychiatres
du foyer expliquent aux parents qu’ils vont rattraper les dégâts des incapables
précédents. Puis, ils disparaissent et le foyer est à son tour déclaré inapte,
voire néfaste. Il faut repartir vers une structure idéale.
Mathieu
est déjà bousillé pour ce qui est des apprentissages auxquels peuvent prétendre
les autistes. Il sera toute sa vie inapte à l’autonomie.
Ce
n’est pas nouveau pour cette famille qui vit avec la seule Cotorep de la mère.
Les
deux frères ainés qui ont été placés en foyer de la Dass ont été détruits par
les cadres des foyers ; tous deux placés en tords quelques semaines avant
leurs 18 ans et virés de la Dass le jour de leurs 18 ans ; le métier.
Je
n’évoque ce cas particulier que parcequ’il témoigne à l’improviste que rien ne
change dans ce qui semble être la spoliation des handicapés.
3)-
La convergence des faits
Je
ne peux pas éviter de repenser aux deux déclarations de Mmes Emeyé et
Kristeva : à Paris, il n’y a rien pour les handicapés.
Il
y a des mesures qui sont de droit, des maisons du handicap gérées par le
département. A Paris, les témoins compétents disent que les bâtiments légaux
n’existent pas. Et ça continue.
Il
est donc possible que l’absence continue de structures d’accueils sérieuses
pour les handicapés à Paris vienne de la continuité de ces détournements de
fonds présumés en faveur d’activités particulières dont la grandiloquence
n’assure pas la légalité.
Nous
ne sommes pas dans l’insuffisance, même criante, ni dans l’insatisfaction des
familles. Elles sont rejetées dans le néant. Il n’y a rien.
Trop
de questions convergent vers les manipulations que j’ai évoquées pour qu’elles
ne soient pas prises en compte.
Comme
ce sont des handicapés, aucun groupe politique ou associatif ne viendra
discuter de ces possibles spoliations au bénéfice de tiers.
Il
est pertinent de dire que les handicapés remplissent aujourd’hui une fonction
de variable d’ajustement de la société française admise par tous les réseaux de
cadres.
Le
hasard veut que je vote pour les grands électeurs de Mme Hidalgo et elle a
toute ma confiance pour diriger la Municipalité. Cela ne peut nous conduire à l’acceptation
d’une éventuelle corruption.
Je
suis allé dernièrement à la réunion publique de ma députée, Mme Carrey-conte,
du parti de Mme Hidalgo. Son grand souci est la perte de crédibilité des élus
et politiques.
C’est
le moment pour eux de montrer leur capacité à gérer l’intervention légitime de
l’autorité judiciaire dans l’exercice de l’action publique.
L’enjeu
de ce débat n’est pas que dans dix ans un jugement devenu inutile désigne des
boucs-émissaires retraités. Il est que les handicapés retrouvent, dès à
présent, le budget qui leur revient de droit.
Je
vous prie d’agréer, M. le procureur de la République, l’assurance de mes
salutations distinguées,
Marc SALOMONE
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