Paris, le vendredi
11 août 2017
En
copie :
1-
Président de la République française
2-
Commission européenne
3-
ONU
4-
Ambassades :
Angleterre,
RFA, USA, Russie, Chine, Vietnam, Japon, Corée du Nord, Corée du Sud,
5-
Présidents du Parlement et des Groupes parlementaires français
Réflexion
sur la dispute entre deux gouvernements concernant la Corée.
Il
faut remonter à 1939, puis à 1914, pour trouver un précédent du niveau
d’infantilisme et de lâcheté intellectuelle qui préside aujourd’hui au
traitement de l’affaire des deux Corées.
L’humanité
prend le risque d’une guerre rendue incontrôlable par le seul fait de l’imbécilité
qui y préside.
Les
seules propositions que formulent les gouvernements concernés sont pour l’un de
traiter l’autre d’abrutis qui ne comprend que les effets des bombes atomiques
et pour l’autre de promettre le feu nucléaire à son alter ego.
La
seule intervention des autres gouvernements est de se préparer à dire que quoi
qu’il arrive ils n’y sont pour rien.
Le
fin mot des analyses avisées des spécialistes est de répéter en cœur qu’ils ne
croient pas à la possibilité d’une guerre.
En
France nous avons l’habitude de cette lucidité. Ils disaient la même chose le
31 juillet 1914 et le 2 septembre 1939. Ensuite, Ils annonçaient la chose
courte et chirurgicale.
Face
à cette faillite des gouvernants et des universitaires, comme pour le crime de
Lybie, les citoyens ordinaires ont le droit et le devoir de dire leur mot.
Ce
que les journalistes appellent un Combat de coq entre le Président de la Corée
du Nord et le Président des États-Unis est en fait un débat sur l’intangibilité
de la frontière du 38ème parallèle établie à la Conférence de Yalta, le 11
février 1945 et constitutive de ces deux régimes politiques.
Avant
d’être des régimes sociaux-économiques différents, les deux Corées sont d’abord
des zones d’exclusion de la puissance militaire du camp défini comme autre et
le monopole de la puissance du camp défini comme sien.
Ce
ne sont pas les populations qui définissent ces deux entités politiques. Ce
sont les appareils militaro-politiques qui ont été produits par les
déchirements de la 2ème guerre mondiale.
Ils
n’ont pas d’autre fonction que de reproduire éternellement cette division.
Si
le conflit reprend une tournure aussi antagonique, c’est que la propagande sur
l’unification des deux Corées fonctionne dans le déni de cette réalité.
La
première guerre de Corée a déjà été provoquée par le mythe d’une réunification
possible au profit de l’une ou l’autre des doctrines hégémoniques.
Mécaniquement,
la seule visée de ces politiques de réunification, quelqu’en soit l’habillage
idéologique, est l’assujettissement militaire d’une partie par l’autre.
Le
seul moyen de sortir de l’institutionnalisation de cette exclusion primordiale
et de laisser une chance à la paix immédiate et à une réunification lointaine
est d’en prendre acte et de renoncer officiellement aux mensonges d’une unification
factice.
Il
est exclut qu’il y ait des troupes Chinoises ou Russes à Séoul de même que des
troupes Américaines à Pyongyang.
La
poudrière de la Corée ne pourra être pacifiée qu’aux deux conditions premières
qui suivent :
1-
Les Etats-Unis s’engagent par un Traité avec les Etats concernés à ne jamais
franchir le 38ème parallèle, envahir la Corée du Nord, y installer des troupes,
l’inclure dans un réseau militaire qui leur soit favorable, soit directement,
soit par des intermédiaires.
2-
La Fédération de Russie et la République Populaire de Chine s’engagent par un
Traité avec les États concernés à ne jamais franchir le 38ème parallèle, envahir
la Corée du Sud, y installer des troupes, l’inclure dans un réseau militaire qui
leur soit favorable, soit directement, soit par des intermédiaires.
Cette
double garantie de respect des réalités politiques entrainera la disqualification
des politiques aventurières et la légitimation de l’obligation d’apaisement et
de dialogue de la part des deux Corées.
Les
parties peuvent se réunir à Paris où un lieu a déjà présidé à cette fonction
d’entente entre ces deux groupes d’intérêts militairement divergents.
A
partir de ce moment, l’ONU peut agir.
Marc SALOMONE
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