jeudi, juillet 05, 2018

05.07.18 race, constitution, racisme, antiracisme,

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Paris, le jeudi 5 juillet 2018


REFLEXION SUR LA SUPPRESSION DU RACE DANS LA CONSTITUTION


Les médias nous informent que le Parlement pourrait supprimer le mot « race » de l'article 1 de la Constitution.

Le texte qui ci-après est consacré à une réflexion sur cette incompréhensible décision.

Nous sommes là devant la victoire d'une volonté sur une autre.

1)- La volonté constitutionnelle
L'art.1 de la Constitution, alinéa 1, stipule que « La France....assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion »

Cette formulation est venue de l'expérience du nazisme et plus particulièrement de la dislocation interne de l’État français sous l'occupation et des conditions du rétablissement de l’État par la démocratie. Les initiateurs de ce recul balaient ces préoccupations d'un revers de main

Cet article n'assure pas la constitutionnalité du mot race. Il travail avec ce mot en prenant acte de sa pertinence dans la désignation de certaines réalités socio-politiques.

Aujourd'hui :
a- Une pétition fait état de « l'épuration ethnique à bas bruit » des juifs de Sarcelles et de banlieue.
b- Le Président de la République écarte un rapport, qu'il a lui-même commandé, au motif que des « mâles blancs » ne peuvent faire un état des lieux des « quartiers populaires » parce que ceux-ci sont identifiés désormais à une composition ethnique, ou raciale, différente.
c- Des syndicalistes, des élus, des associatifs subventionnés par des collectivités territoriales, organisent des réunions fondées sur l'exclusivité raciale des membres, à l'exclusion, ou à la subordination, des personnes définies comme étant de race blanche.

d- Le vocabulaire public a complètement intégré l'idéologie raciale par des glissements de mots : « quartiers », « quartiers populaires », quartiers sensibles » signifient : populations arabes et africaines à l'exclusion des populations dites « françaises » ou « blanches ».

Les éradicateurs du mot « race » prennent le prétexte des évolutions du mot et de son histoire mouvementée.

A ce compte là, il faut supprimer le mot « Liberté ». Madame Rolland sur l’échafaud disait au bourreau de transmettre ce message au monde « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ».

Peu importe les variations historiques, sociologiques, personnelles, du mot. Par cet article, la Constitution assure que l'égalité devant la loi s'organise indistinctement des races.

Quand on supprime le mot race de la constitution, on ne supprime pas les races mais l'indistinction de celles-ci dans l'exercice de l'égalité devant la loi.

2)- Les deux buts visés

1- Le premier but
Le premier but de la suppression du mot race est d'interdire aux français définis comme étant de race blanche, et à eux seuls d'intervenir dans un débat public où désormais le mot race et ses équivalents, tels que ethnie ou quartiers, sont des concepts clés, des catégories incontournables.

2- Le second but
Le second but de la suppression de l'indistinction constitutionnelle des races quant à l'égalité devant la loi est d'en autoriser ipso-facto la distinction.

La suppression du mot race entraîne la suppression de l'indistinction des races. Il s'en suit consécutivement que les races peuvent être légalement distinguées.

En conséquence, l'indivisibilité de l’État est aussi supprimée. L'unité nationale n'est plus qu'une chimère.

3)- La première offensive coloniale
La loi 1905 est fondée sur l'indistinction des races devant la loi.

Si le mot était effacé, les français pourraient demander un amendement du texte pour inscrire de façon différenciée, distinguée, leur égalité devant cette loi selon leur race.

La légende communautariste et antilaïque veut que la loi 1905 ne concernait que les religions chrétiennes présentent en métropole, à l'exclusion des autres religions de l'Empire colonial.

C'est faux.

La loi 1905 s'appliquait à toutes les religions, dont celles des peuples colonisés, notamment l'islam.

C'est le parti colonial qui a réussi en 1910 à en faire sortir l'islam et les religions dites des indigènes.

Pour ce faire, le lobby colonial a obtenu que l’État fasse une distinction entre les races au motif que les races étaient le support de statuts juridiques distincts ; celui de la citoyenneté et celui de l'indigénat.

Par cette distinction, ce lobby a pu réaliser cette escroquerie juridique qui est d'identifier les races à des religions et obtenir une distinction entre les religions selon les statuts distincts des races.

L'égalité devant la loi devient ainsi l'égalité devant des lois distinctes produites par des distinctions de statuts attachés à des populations définies par leur race. Pour les uns la loi de la laïcité. Pour les autres, la loi de la religion.

C'est précisément au vu des crimes auxquels a conduit cette « distinction entre les races » que le Constituant de 1946 a apporté cette précision qu'est l'indistinction des races.

4)- La seconde offensive coloniale
La raison pour laquelle cette question a pu ne pas être discutée avant 1946 n'est pas une ouverture d'esprit que n'avaient pas les constituants de 1946.

L'inégalité des français devant la loi instituant la laïcité de l’État s'est donc organisée à partir de l'institutionnalisation d'une distinction de valeur constitutionnelle des races et d'identification des races à des religions distinctes.

La fameuse identification des « arabes » aux « musulmans » est par excellence une distinction qui n'a traversé le 20ème siècle que par la décision du parti colonial d'exclure certaines populations de la République et de la Citoyenneté et de les assigner à une politique administrative religieuse.

On ne peut recourir à cette identification sans restaurer l'idéologie coloniale.

En supprimant cette indistinction des races, les éradicateurs veulent d'abord reconstruire de façon moralement positive le dispositif séparatiste qui a fonctionné de façon moralement négative de 1910 à 1945 sous l'égide du colonialisme.

Il est crucial de constater que les communautaristes d'aujourd'hui ressuscitent le « colonialisme » pour le conjurer par une opération cabalistique de « décolonisation ».

Le communautarisme imposé par le parti colonial n'est plus présenté comme un instrument d'asservissement des populations visées mais comme celui de leur émancipation, de leur « décolonialisme ».

En fait d'émancipation de population, c'est l'offensive d'une idéologie qui a fort bien fonctionné avec toutes les formes d'asservissement.

Les communautaristes prétendent être des victimes du colonialisme. En fait, ils s'imprègnent de son idéologie pour en reproduire les logiques séparatistes et esclavagistes.

5)- L'inégalité des races
Pour assurer l'universalisme de cette idéologie communautariste sans être les dindons de leur propre farce ; les communautaristes ont besoin d'un ennemi racial à abattre.

Celui par lequel le malheur est arrivé et dont la défaite assurerait le bonheur sur terre aux opprimés de bonne race.

Il en faut une qui trinque pour valoriser les autres. C'est la race blanche.

En affirmant que les mâles blancs n'ont pas la légitimité pour parler des conditions de vie des populations des « quartiers », autrement dit d'autres races, M. le Président de la République a signalé une conséquence de cette émancipation de l'idéologie raciale dans la métropole.

Cette politique juridique fondée sur le refus de la citoyenneté s'organise nécessairement à partir de l'inégalité entres les légitimités raciales.

La parole présidentielle nous dit que la race blanche doit reconnaître son illégitimité à représenter d'autres races.

L'interdiction qui est faite, par les tribunaux d'abord, par le Parlement désormais, aux personnes dites de race blanche de nommer le débat racial avec les outils démocratiques de la République française, est la continuité de cette disqualification des « mâles blancs » à parler des autres races ; à les nommer pour commencer.

Il en ressort la subordination du débat public aux formes les plus archaïques de l'usage du mot race.

Les racismes et antisémitismes qui en résultent deviennent des preuves prouvantes. Et le tour est joué.

6)- L'inégalité en acte
Cette substitution de la racialité à la citoyenneté est déjà en acte et visible.

Au moins à Paris, la racialisation des circuits publics ou privés, l'exclusion des personnes définies par leur appartenance à une race dite blanche, sont des données visibles majeures de la vie publique. Tout particulièrement vis-à-vis des classes populaires et des groupes vulnérables.

L'apparence de l'appartenance ethnique et la certification religieuse de celle-ci (ramadan) organisent déjà une priorité, ou du moins des circuits prioritaires, pour l'emploi, le logement, les circuits sociaux, les crédits de formation d'entreprise (Planet-Finance se fait fort de financer les créateurs d'entreprise selon cette appartenance).

La racialisation des rapports publics et administratifs est déjà dominante au détriment des personnes perçues comme « blanches » ou « françaises ».

Depuis son inauguration en 2013, le Tram T3 n'est conduit que par du personnel arabe et noir. Les rares femmes sont arabes.

Par contre, en 2013, les femmes dites blanches ou françaises, non musulmanes, conductrices de bus, ont dû soutenir une offensive d'humiliation et de disqualification sexuée couverte par les directions locales et générale. Il leur a fallu diffuser une vidéo sur le net pour que la direction veuille bien prier les militants ethnico-religieux de remettre la suite à plus tard.

Fin juin, je vais au nouveau Palais de justice. Quelque chose que la dangerosité du parquet retient mon attention.

Dans cet immense hall tout blanc, le personnel d’accueil est exclusivement noir mêlé de quelques d'arabes.

C'est juste l'incrustation de la ségrégation raciale sur le lieu de définition du droit ; trois fois rien.

La suppression de l'indistinction des races comme principe constitutionnel permettra à cette préemption raciale des activités sociales de s'organiser légalement.

Pour l'instant, ce qu'au sujet des populations juives des pétitionnaires ont signalé comme étant une « épuration ethnique » se fait à « bas-bruit ».

Avec la suppression de l'indistinction des races, elle deviendra une norme légale et proclamée.

Déjà, les affaires de police portées devant les tribunaux ne sont ni plus ni moins que des demandes, de plus en plus souvent victorieuses, de constitution d'une dualité de pouvoir administratif sur le sol français.

Les émeutes de Nantes de juillet 2018 sont une étape prévisible de cette rupture de la continuité de l’État et d'indivisibilité de la République.

Ces émeutes permettent de mesurer l'acceptation, voire le soutien, par des réseaux de cadres de cette politique raciale de séparation administrative.

7)- L'engrenage
Les communautaristes ne visent pas seulement tel ou tel mot. Ils visent la déconstruction de tout l'édifice constitutionnel français.

Ce sont un à un tous les contreforts de l’État républicain qui sont effacés de la Constitution.

C'est un travail de sape qui dure depuis des années de la part de ceux qui n'ont jamais admis ni la Citoyenneté, ni l’État républicain, ni la France.

8)- Conclusion
L'indistinction constitutionnelle entre les races du point de vu de l'égalité en droit de chacun est donc un dispositif historique majeur, décisif, pour former juridiquement le caractère indivisible de la République et assurer la direction de la démocratie.

La suppression du mot race avant celui d'indivisibilité, puis d'égalité, puis de République, etc. serait une défaite stratégique pour la République française et l'unité nationale.

Les français ont droit à des explications.


Marc SALOMONE






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