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Paris,
lundi 8 avril 2013
Monsieur
le procureur de la République
Copie
à :
-
Monsieur le Président de la République
-
Madame la Garde des Sceaux
Objet :
Les criminels et l'autorité publique
Monsieur
le procureur de la République
Titre
1 : Les thèses de M. Sarkozy
Le
25 mars 2013, M. Sarkozy publie sur sa page Facebook une déclaration
de principe qui contient des thèses sur ses rapports à la justice.
Ces
formules ont un caractère universel. Elles sont indépendantes de
l'affaire pour laquelle elles ont été produites.
Par
ces thèses M. Sarkozy disqualifie tous ceux qui prétendent le
prendre pour référence de leur inertie et de leur participation à
l'Omerta.
1)-
Le texte sur Facebook
"Au
moment où je dois faire face à l'épreuve d'une mise en examen
injuste et infondée, je veux remercier du fond du coeur tous ceux
qui ont tenu à me témoigner de leur confiance. A tous, à ceux qui
m'ont soutenu comme à ceux qui m'ont combattu, je veux affirmer qu'à
aucun moment dans ma vie publique, je n'ai trahi les devoirs de ma
charge.
Je
vais consacrer toute mon énergie à démontrer ma probité et mon
honnêteté. La vérité finira par triompher. Je n'en doute pas.
Il
va de soi que je ne réclame aucun traitement particulier si ce n'est
celui de tout citoyen d'avoir le droit à une justice impartiale et
sereine.
C'est
parce que j'ai confiance dans l'Institution judiciaire que
j'utiliserai les voies de droit qui sont ouvertes à tout citoyen.
NS"
2)-
La « trahison »
«
Je veux affirmer qu'à aucun moment dans ma vie publique, je n'ai
trahi les devoirs de ma charge. »
Sous
réserve que Mme Guillaume, le Canard Enchaîné, Canal+, le Nouvel
observateur, qui me servent de référence, aient dit la vérité, ne
se soient pas trompés, aient vérifiés leurs sources, les faits
contredisent cette formule.
M.
Sarkozy a « trahi les devoirs de sa charge » par:
1-
un viol
a-
Très probablement en bande organisée
b-
viol, proxénétisme, proxénétisme hôtelier, détournement de
fonds publics, soustraction d'impôts au fisc,
2-
Viol d'une députée
Viol
d'une représentante du Pouvoir législatif par le Chef de l'Etat,
c'est à dire du Pouvoir exécutif.
Viol
de la séparation des Pouvoirs
Viol
de la Constitution
3-
Modification criminelle du fonctionnement des pouvoirs publics
Création
d'un droit maffieux parallèle au droit administratif publique.
Droit
de cuissage des administratifs sur les administrés.
Il
est donc manifeste que M. Sarkozy ne peut rendre compte par lui-même
des faits criminels rapportés par la presse et qui concernent le
fonctionnement des institutions. C'est alors à la justice de poser
les questions et d'obtenir les réponses.
3)-
La vérité
« Je
vais consacrer toute mon énergie à démontrer ma probité et mon
honnêteté. La vérité finira par triompher. Je n'en doute pas. »
M.
Sarkozy s'est confronté de lui-même publiquement à la question de
la « trahison de sa charge ». Il estime qu'il n'a pas
failli. Les faits indiquent le contraire. C'est à la justice de
trancher ce différent entre la vérité et lui-même.
M.
Sarkozy affirme qu'il va consacrer toute son énergie à établir sa
probité et son honêteté. M. le procureur de la République peut
donc ouvrir le débat avec un interlocuteur averti et disponible.
4)-
L'immunité
Par
deux formules M. Sarkozy montre qu'il à lui-même renoncé à la
fable servile de l'immunité totale du Chef de l'Etat en exercice.
A-
« Je
n'ai trahi les devoirs de ma charge ».
L'idée
de trahir les devoirs de sa charge indique que M. Sarkozy ne croit
plus à l'idéologie de l'immunité. Il peut « trahir »
et donc sortir du cadre légal qui organise sa « charge »
et son immunité.
B-
Traitement ordinaire
« Il
va de soi que je ne réclame aucun traitement particulier si ce n'est
celui de tout citoyen d'avoir le droit à une justice impartiale et
sereine. »
M.
Sarkozy abandonne là toute référence à un traitement
extraordinaire lié à l'immunité. Il reconnaît que pour les
questions de criminalité personnelle il doit être jugé comme tout
un chacun.
5)-
L'Omerta et la loi
En
réclamant d'être jugé comme tout le monde, M. Sarkozy invalide la
technique astucieuse par laquelle les réseaux de cadres ont rapporté
les faits, y compris Mme Guillaume.
On
rapporte les faits tout en prévenant qu'il serait indécent d'y voir
autre chose qu'une mondanité. A partir de ce moment, tous les cadres
qui s'essaieraient à porter l'affaire en justice serait
immédiatement isolés, ostracisés, neutralisés, par leurs pairs.
C'est
pourquoi, seul un employé subalterne, sans ambition publique ou
institutionnelle, peut porter ce fol projet de faire remarquer à M.
le procureur de la République qu'un viol a été commis, lequel, et
qu'il doit être jugé.
Selon
les critères retenus par M. Sarkozy, un viol commis par lui-même
doit être examiné par la justice comme celle-ci le fait pour tout
un chacun.
6)-
Le droit
« C'est
parce que j'ai confiance dans l'Institution judiciaire que
j'utiliserai les voies de droit qui sont ouvertes à tout citoyen »
A-
Les
voies de droits sont ouvertes à tous les citoyens.
B-
M. Sarkzoy accepte les questionnements de la magistrature. Ils vont
de soi.
Ceci
met fin aux considérations sur l'inégalité entre les justiciables
du juge-chercheur Salas.
Titre
2 : La justice
7)-
Le silence de M. Sarkozy
Il
est permis de penser que M. Sarkozy est au courant de ma démarche,
Paris est petit. Cette page Facebook vaut donc à la fois pour
l'affaire où il est mis en examen et pour celle dans laquelle
j'interviens.
Par
l'affirmation selon laquelle il n'a jamais « trahi les devoirs
de sa charge », M. Sarkozy proclame en fait que dans l'affaire
soulevée par Mme Guillaume il n'a aucune conscience d'avoir commis
une faute, ni envers une femme, ni envers « sa charge »,
c'est à dire l'Etat, la République.
M.
Sarkozy ne prend même pas la peine de répondre ni aux révélations
de Mme Guillaume, ni à la demande d'enquête formulée par M.
Salomone suite à la publicité de ces faits.
Il
a reçu la garantie de la part des médias qu'ils ne chercheront pas
à obtenir une enquête judiciaire.
Il
sait que je juge-chercheur Salas a fait paraître un article dans le
Parisien pour déclarer que M. Salomone est d'un rang social trop
inférieur pour que les magistrats acceptent sa demande concernant
une personne de rang présidentiel.
Ayant
été Président de la République, il sait que M. Salomone est
considéré par les magistrats comme d'un rang social inférieur à
toute action judiciaire concernant des cadres de l'Etat. Quelques
soient les crimes commis par ceux-ci à son égard.
8)-
L'idéologie de l'importance
Le
déni vient d'abord de la certitude que le procureur de la République
n'acceptera jamais de donner suite à la demande d'un homme sans
importance qui vise une personne très importante. Le clochard et le
VIP.
Ce
n'est nullement un hasard si, dans l'affaire où M. Sarkozy est Mis
en examen, le ministère ou le parquet ont laissé passer
l'information que le parquet demanderait le non-lieu pour M. Sarkozy.
Certes, l'information a été partiellement démentie. Il a été
rappelé que le rapport de M. le procureur de la République serait
remis dans 4 mois.
Personne
n'est dupe. Pour les cadres français, il fallait dire publiquement
que l'inculpation d'un personnage aussi important ne va pas de soi.
Ils devaient créer l'évidence que le Mis en examen important à le
bras long, des relations dans la magistrature, des relais dans la
procédure.
La
distinction de ce qui est « important » ou « pas
important » est une idéologie obsessionnelle à tous les
étages des administrations d'Etat.
Lorsque
vous êtes pauvre, faible, vulnérable, la première qualification de
votre affaire que vous entendez, que vous devez admettre, est que
« votre affaire n'est pas importante ». « ça n'est
pas important ». « Vous croyez que c'est important, mais
ça n'est pas important ». Policiers, magistrats, avocats, tous
fonctionnent d'abord à la qualification de l'importance et de la
non-importance.
Coluche
résumait la non-importance d'un mot : « Circulez, il n'y
a rien à voir ».
Le
fait de rejeter les demandes judiciaires de gens « sans
importances » sert à diqualifier leurs démarches
ultérieures ; au titre du dépôt d'une demande judiciaire pour
venger le rejet de la précédente. Ce désir de vengeance supposé
permet de torturer le vengeur pour le soigner et protéger ses
victimes potentielles. Roulez manèges, le mépris n'a plus de
limite.
9)-
Une autre pratique du droit
Dans
l'affaire qui nous occupe, M. Sarkozy a agit au titre de Chef de
l'Etat. Le viol présumé de cette femme a eu lieu pour :
a-
Assigner les femmes à une place, à ce qui fut leur place,
b-
Assigner les administrés à une place, qui fut leur place avant la
Révolution ou sous l'Occupation,
c-
Assigner les réseaux de cadres administratifs à une place face aux
administrés, leur donner une politique. Cette place était la leur
sous l'Ancien régime, sous l'Occupation, dans les colonies face aux
indigènes.
En
ouvrant une enquête préliminaire, M. le procureur de la
République :
a-
Ebranlerait l'impunité des cadres dirigeants de l'Etat.
b-
Disqualifierait l'impunité des cadres civils, privés, qui agissent
eux aussi par l'évidence d'un pouvoir tutélaire.
c-
Ouvrirait la voie à la discussion des politiques administratives qui
réduisent les rapports des administratifs aux administrés à des
manipulations d'objets.
En
accompagnant l'Omerta civile par une absence judiciaire, M. le
procureur de la République laisse la voie libre à une autre
pratique du droit. M. Cohen-Tanugi, dans un livre « Le droit
sans Etat », présente cette pratique comme l'avenir du droit.
Elle se définie par l'acceptation spontanée par le plus faible de
la domination sans partage du plus fort.
C'est
la substitution de l'évaluation du rapport de force à la règle de
droit.
Cette
substitution est à l’œuvre dans cette affaire :
1-
C'est ce qu'a fait Mme la députée en acceptant de se subordonner
aux propos de M. Sarkozy, de le suivre, de s'agenouiller, de le
sucer, d'avaler, de revenir en salle.
2-
C'est ce que font les citoyens ordinaires en se taisant.
3-
C'est ce que fait Mme Guillaume en faisant du point de vue du plus
fort l'aune à laquelle juger les faibles.
Elle
dispose ainsi que :
a-
La députée doit impérativement accepter.
b-
Par contre, Mme Guillaume distribue des paires de claques. Par cela
elle est dans le camp des forts ; mais toujours dans le droit au
viol.
4-
La presse informe en se gardant bien de qualifications qui pourraient
paraître ramener les deux protagonistes, faible et fort, à égalité
devant la justice.
10)-
Les Codes de procédures administratives
M.
le procureur de la République peut penser que ce droit parallèle au
droit légal a toujours existé. Il s'appelle aujourd'hui le droit de
« la bavure ».
Certes,
mais lorsque ces pratiques des caniveaux administratifs deviennent
celles de la direction de l'Etat, de son chef, elles deviennent un
nouveau code de procédure administrative et entrent en concurrence
avec les codes officiels, légaux.
Il
n'y a aucune raison pour que ce second Code de procédure
administrative ne s'augmente pas d'un troisième, religieux par
exemple, puis d'un autre, maffieux, d'un autre, affairiste, etc.
Par
exemple :
1-
M. Cahuzac utilise le Code de procédure administrative qui permet la
fraude fiscale. Ce code a été déclaré interdit. Mais cela n'est
pas allé de soi. Par elle-même l'administration publique a accepté
l'existence de ce Code parallèle. Il a fallu une information de
presse et une action judiciaire tardive.
2-
Les policiers de la Bac de Marseille ont mis en place un code
autorisant le racket et la participation à un commerce illicite.
a-
Le policier qui s'y est opposé a été licencié pour un motif infamant. Le Code a donc été déclaré inexistant.
Par
conséquent il n'a pas été déclaré interdit et a pu continuer de
fonctionner.
b-
L'année suivante, à la demande des dealers, leur Code a été
déclaré interdit.
c-
Cette interdiction du Code parallèle de la Bac, à la demande d'un
dealer, est elle allée de pair avec une certaine reconnaissance du
Code administratif parallèle des dealers ?
3-
M. Sarkozy met en scène un Code de procédure qui autorise le viol.
Le fait est déclaré inexistant. L'usage de ce Code n'est dont pas
interdit.
Question
subsidiaire :
a-
Combien de temps les autres Codes pourront ils être déclarés
interdits ?
b-
Combien de temps, le Code administratif officiel pourra-t'il avoir le
monopole de la légalité ?
c-
Combien de temps, la multiplicité des Codes administratifs parallèle
pourra-t'elle être présentée comme illégale ?
Chacun
attend la réponse judiciaire.
11)-
La criminalité des cadres
Pour
enquêter sur les cadres encore faut il admettre la possibilité de
leur criminalité.
C'est
précisément ce dont ne veulent pas entendre parles les cadres
français. Le crime ce sont les classes populaires. L'honnêteté, ce
sont les classes dirigeantes.
Donc,
au lieu d'aborder les criminalités comme elles se présentent, les
cadres français jouent en permanence une comédie hystérique.
a-
D'une part, les spécialistes reniflent en permanence les selles des
classes populaires pour interpréter les manifestations de leurs
dangerosités.
b-
D'autre part, les réseaux de cadres se répandent partout en propos apocalyptiques à chaque fois qu'un cadre est pris la main dans le pot
de confiture.
c-
La rétalité n'est ni meilleurs ni pire. Elle est autre.
Il
n'y a rien d'extravagant à ce que M. Sarkozy et M. Cahuzac, par
exemple, soient dits criminels. La criminalité est une qualification
de pratiques humaines qui se retrouvent évidement partout.
Ce
qui peut étonner, c'est le retrait de la magistrature quant à
l'étude de ces faits. Les magistrats sont les seuls qui puissent
donner aux français des repères juridiques.
8)-
Conclusion
Il
n'est pas besoin d'être dans les secrets « importants »
pour comprendre que M. le Sarkozy est protégé au titre de Président
honoraire et de future candidat possible au même poste.
Je
pense avoir démontré que cette affaire concerne le fonctionnement
des institutions et de la constitution.
Ce
serait à coup sur une aide judiciaire considérable à
l'établissement du droit des femmes que d'interroger un Président
sur ses rapports aux femmes, à leur place dans la société, à
leurs droits.
En
tout cas, les femmes prendraient surement confiance dans la
magistrature.
Eventuellement,
si cela intéresse les magistrats, ce serait un pas important vers la
prise en considération d'un Pouvoir judiciaire par les Pouvoirs de
la République.
Il
nous vient cependant une question. La réponse à cette question peut
conforter ou invalider notre démarche : le viol d'une femme
députée est-il important ?
Je
vous prie d'agréer, Monsieur le procureur de la République,
l'assurance des mes considérations distinguées,
Marc
SALOMONE
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