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Paris,
le mardi 16 avril 2013
Copie
à :
Monsieur
le Président de la République
Madame
la Garde des Sceaux
Vos
Réf. : 12/00282 (à rappeler dans toute correspondance)
Objet :
fautes de perturbation, fautes de fonctionnement ; Omerta et
ségrégation sociale.
Monsieur le
procureur de la République
L'omerta
sert de procédure pour répondre à la demande d'enquête
préliminaire concernant les faits imputés à M. Sarkozy par Mme
Guillaume.
Au même
moment :
a- Sous
l'égide du gouvernement le gota électif et associatif se réunit à
Paris pour demander la pénalisation des clients de prostituées.
b- Les
médias nous annoncent que M. Fillon, ancien Premier Ministre, est
visé par une enquête préliminaire pour une demande de sondage sans
appel concurrentiel durant son exercice. Ce que l'intéressé dément.
c- M.
Sarkozy est mis en examen pour la qualification d'abus de faiblesse.
Ce que l'intéressé dément.
Dans cette
énumération à la Prévert, on trouve :
1- De la
criminalisation de clients de prostituées. Mais pas un mot des mêmes
sur le témoignage de Mme Guillaume concernant un client qui
transforme une femme honnête en prostituée.
2- De
l'ouverture d'enquêtes préliminaires sur simples dénonciations de
presse, Cahuzac, Sarkozy, Fillon, etc.
Mais pas un
mot sur le témoignage de Mme Guillaume.
3- De la
Mise en examen de M. Sarkozy à partir de dénonciations de presse ;
Bétencourt.
Mais pas un
mot sur le témoignage de Mme Guillaume.
Il y a tout
de même une inégalité flagrante dans l'examen de deux faits à
qualifications identiques, concernant le même justiciable, par la
même justice.
M. Sarkozy
est Mis en examen au titre de l'Abus de faiblesse. Dans ce cas, cette
qualification est indirecte. L'Abus de faiblesse visait, s'il est
retenu, à obtenir de l'argent. La qualification de collecte de fonds
électoraux qui est l'accusation principale, directe, est prescrite.
Les avocats de M. Sarkozy ne manqueront pas de demander au juge si
l'Abus de faiblesse n'est pas un moyen factice de contourner un délai
de prescription. Les faits sont contestés par l'intéressé.
Par contre,
lors du viol de la députée, l'Abus de faiblesse est la
qualification directe de l'infraction. Pour abuser sexuellement d'une
personne, il faut abuser de sa faiblesse. On peut demander de
l'argent sans abuser de la faiblesse d'une personne, même agée. On
ne peut violer, prostituer une députée, détourner des fonds
publics, sans abuser d'une situation de faiblesse. Les faits n'ont
jamais été contestés par l'intéressé.
Par
conséquent si la qualification d'Abus de faiblesse est retenue pour
la demande de fonds électoraux, elle doit être retenue pour le
viol.
Or, dans ce
cas, la justice, du même pays, pour la même personne, la même
qualification, refuse l'ouverture d'une enquête, soit le simple
examen des faits. Elle se défausse de ses responsabilités en
remettant l'établissement de la déposition aux mains d'un gardien
de la paix qui la rend impossible, probablement sur ordre.
L'honnêteté
et la conscience professionnelle sont les piliers de la moralisation
de l'action publique. A partir du moment où on s'en écarte, on
passe inévitablement à la corruption.
Il est
manifeste que la justice se sert de la presse pour choisir ses
actions. Ce n'est pas la presse qui informe le public des actions de
la justice. C'est la justice qui choisit les fautes à étudier parmi
celles présentées par la presse.
A cet effet
la justice subordonne son raisonnement à celui de la presse.
M. le
Directeur de Médiapart a expliqué à la télévision que la
procédure de Mise en examen de M. Sarkozy, ou l'audition judiciaire
de M. Cahuzac, étaient des copiés-collés du dispositif
d'exposition des enquêtes de Médiapart.
Dans
l'écriture de son livre, Mme Guillaume met au point l'omerta
intelligente, reprise par les médias dès la publication de son
livre. Celle-ci consiste à exposer les faits et à coder leur
étouffement public, à disqualifier à la fois toute volonté d'en
débattre et les débatteurs.
La fameuse
société civile est muette : Associations féministes, syndicat
du fisc, parlementaires, juristes, syndicats de magistrats,
Association Anticor.
Des refus,
rien.
Les avocats
sont trop occupés.
Les
journalistes ont déjà annoncé leurs choix.
Les éditeurs
sont spécialisés en tout mais pas en ça.
L'article du
journal Le Monde du 12.12;12, intitulé :
« Ile de France : le « système Huchon », dont
M. le procureur de la République a eu connaissance par mes soins le
18.12.12, est un acte de l'entreprise de subornation de témoin
engagée par la Direction du Conseil régional d'Ile de France. Le
principal journal français est impliqué professionnellement dans
une manoeuvre de corruption.
Les
magistrats ont organisé leur subordination à cette omerta :
Ils ont
couvert les relations de M. Bartolone avec un affairiste ; les
frasques financières des élus régionaux d'Ile de France.
Ils font le
silence sur la subornation de témoin organisée par la Direction du
Conseil régional d'Ile de France.
Pourquoi
étudieraient ils chez l'un ce qu'ils masquent chez l'autre ?
Bien sûr,
dans le cas de M. Sarkozy, il y a viol d'une femme, d'une députée,
de la constitution, proxénétisme hôtelier et agravé, détournement
de fonds publics, fraude fiscale, etc. Il est plus difficile de clore
la procédure en disant que ça n'est ni pénal ni important.
Face à
cette réalité, la magistrature met en œuvre deux formules du
Président Queuille :
1- « Il
n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par
venir à bout. »
2- « La
politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire
taire ceux qui les posent. »
L'usage du
silence et de la torture sont en effet deux pratiques ordinaires des
magistrats pour éliminer les gêneurs et organiser l'impunité des
cadres de l'Etat. Ceux-ci sont aux yeux des magistrats les seuls
garants de la paix publique. Les incursions de la justice dans leurs
pratiques ne peuvent être que de l'ordre du règlement de compte ou
de l'ajustement interne.
Ce n'est
plus un Etat technocratique. C'est un Etat teutonique.
Cette
subordination de la justice à une camarilla de la société civile,
à la façon de la quatrième République, organise une rupture de
type coloniale entre les cadres de l'Etat et le Peuple. On se met
d'accord entre soi sur les fautes de perturbation qu'on juge et les
fautes de fonctionnement qu'on couvre.
La
distinction des deux Abus de faiblesses n'a pas d'autre raison
d'être.
Si je devais
résumer d'un mot cette politique judiciaire, ce serait ainsi :
Les magistrats se trompent et ils mettent la justice en tord.
Je vous prie
d'agréer, Monsieur le procureur de la République, l'assurance de
mes salutations distinguées,
Marc SALOMONE
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