Paris,
le jeudi 14 juillet 2016
En
copie :
M.
le Premier Ministre
MM
les Présidents du Parlement
Mmes,
MM, les Présidents des groupes parlementaires
M.
l’ambassadeur de Grande Bretagne
M.
l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne
Mme
Simonnot, journaliste
Monsieur
le Président de la République,
Au
prétexte du Brexit et des responsabilités nouvelles qu’il impose d’assumer aux
gouvernements ; il se répand crescendo sur les ondes un insupportable
bavardage.
De
nombreux commentateurs se livrent à des manifestations répétées de nationalisme
continental.
Ils
créent la fiction d’une oppression de l’Europe par l’Angleterre, proclament
l’urgence de s’en libérer et fêtent le Brexit comme l’occasion tant attendue de
prendre une revanche sur les humiliations subies.
Par
exemple, durant l’émission « 28mn », sur ARTE, le correspondant à
Bruxelles du journal Libération commente une caricature représentant les
anglais chassés du continent à coups de pieds aux fesses. Il déclare avec une excitation
jubilatoire que c’est exactement ainsi qu’il voit les choses.
Sous
des formes rock’n’roll et postmodernistes ; c’est la résurgence de la
construction de l’Europe sur une base continentale fondée sur la haine
d’Albion.
Cette
hypertrophie de la séparation du continent et de l’Ile honnie fut l’une des fractures
idéologiques par lesquelles Vichy organisa l’effacement de la France devant le
Saint empire romain germanique et le ralliement des cadres de l’Etat à l’unification
de l’Europe par la dictature hitlérienne.
L’histoire
tumultueuse de l’Europe vient précisément de la consanguinité des Etats qui en
sont l’armature.
Les
ressortissants anglais présents en Europe ne peuvent pas faire l’objet d’un
quelconque marchandage. Ils sont naturellement des citoyens européens. Leurs passeports
sont les cartes d’embarquement des pilotes de la RAF.
Il
ne peut y avoir de démocratie européenne qui ne reconnaisse l’Angleterre comme une
pièce indissociable de l’Europe.
C’est
à l’aune de cette condition impérative que doivent être examinées, de part et
d’autre de la manche, les nouveautés structurelles posées à l’Union européenne
par le Brexit.
Ceux
qui posent de vrais problèmes existentiels pour la construction européenne sont
les traitres qui préparent la rentabilisation financière de leur fonction de
Chancelier de la République fédérale allemande ou de Président de la Commission
Européenne en subordonnant l’exercice de celles-ci aux intérêts de puissances
privées qui accompagnent les Etats dont elles sont les émanations dans leurs visées
d’asservissement de l’Europe et de ses populations ; telles que Gazprom et
Goldman-Sachs.
Le
gouvernement français peut il laisser se développer une idéologie impériale
surannée fondée sur une imbécilité pleine d’avenir ; celle de l’opposition
primitive imparable des terriens et des marins, des sédentaires et des
voyageurs, des continentaux et des insulaires.
En
vous remerciant pour votre attention,
Je
vous prie d’agréer, M. le Président, l’assurance de mes salutations
distinguées,
Marc SALOMONE
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