Paris,
le dimanche 24 juillet 2016
En
copie à :
Président
de la République
Premier
Ministre
Présidents
du Parlement
Président
de la Cour des Comptes
M.
le Ministre des Finances et des Comptes publics,
M.
le Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique,
Il
est des circonstances où les nécessités politiques commandent tout.
Les
niçois seraient entrés en rébellion si l’indemnisation ne leur avait pas été
immédiatement garantie
Le
gouvernement déclare donc que tous ceux qui sont traumatisés au physique et à
l’âme par l’attentat de Nice, les ayants-droits des victimes et des traumatisés,
seront indemnisés.
Même
en écartant des comptes ceux qui se contenteront d’un accès gratuit à une plage
privée ou d’une indemnité cosmétique, il restera du monde et ça coûtera.
Le
13 septembre 2015, avant les 130 morts du Bataclan, j’attirais votre attention
sur la question des indemnisations (ex. : de 5 à 8 milliards pour les
Taxis).
J’écrivais
en conclusion :
« Soyons
bien certains que l’indemnisation deviendra une des grandes questions
financières, donc sociale, des prochaines décennies.
Il
faudra y répondre autrement que par le « Touche pas au Grisbi » des
uns et le « Prends l’oseille et tire toi » des autres.
Il
ne peut y avoir de solution pérenne, sans doute plurielle, à la question de
l’indemnisation que par la compréhension que l’indemnisation du PDG est de même
nature que celle de l’amputé, du découvreur de trésor Corse, de l’innocent qui
sort après 15 ans d’incarcération injustifiée.
Si
certaines indemnisations sont de simples remboursements de frais, d’autres sont
des installations sociales, des réparations publiques, voire historiques, etc.
En
tout cas, elles ne peuvent se gérer comme l’ajout d’un revenu salarial
supplémentaire et exorbitant.
Il
faut juste admettre que l’espace des indemnisations est homogène et que
l’acceptation de l’indemnisation de ceux « d’en haut » est conditionnée
par la réalité de l’indemnisation de ceux « d’en bas ».
Or,
la France oscille toujours entre le jackpot commercial pour une rupture de
contrat et le refus d’indemnisation pour une jambe détruite.
Il
ne sert à rien de vouloir importer des systèmes certes stimulants mais
inapplicables dans nos références sociales.
Le
système d’indemnisation américain semble généreux mais il repose sur un
surendettement du pays que les européens ne peuvent se permettre.
Des
solutions pérennes existent. Elles permettront les transformations des
pratiques ordinaires de l’indemnisation ; assez sordides en France. Elles
créeront de nouveaux métiers et de nouveaux parcours.
Elles
sortent des notions de Trésors, de Magots, de Loto, et prennent en compte le
souci, qu’a l’Etat, et qui est partagé par les français, d’une bonne gestion
des deniers publics ainsi que de l’égalité en droit des français.
Comme
le Viagra, ces solutions qui ont vocations à être reprises partout, relèvent de
l’utilisation inhabituelle de procédures courantes et bien maitrisées.
On
peut aussi continuer de jouer à se faire peur, ça a aussi son charme. »
Même
si les solutions rationnelles ne sont pas généralisables immédiatement et que
l’Etat continue un temps de traiter le budget comme un Trésor
providentiel ; l’accroissement impressionnant des quantités
d’indemnisations (les céréaliers montent au créneau) rend peut être crédible :
a-
de mettre en place sereinement des essais, divers et conséquents,
b-
d’étudier les rapports qui en découleront,
c-
de prendre ensuite les décisions générales.
De
façon à ce que dans cinq ans maximum, l’Etat ait une doctrine moderne et fiable
en matière d’indemnisation.
En
vous remerciant pour votre attention et dans l’attente de vous lire,
Je
vous prie d’agréer, M. le Ministre des Finances et des Comptes publics, M. le
Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, l’assurance de mes
salutations distinguées,
Marc SALOMONE
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