lundi, mai 03, 2021

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Marc Salomone / Blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les deux formes, éd. Amazon.

Paris, le lundi 3 mai 2021

REFLEXION SUR L'ANNONCE DU PROCES DIT DE LA SEXTAPE ET VISANT KARIM BENZEMA VS MATHIEU VALBUENA.

Les médias nous annoncent que le procès dit de la Sextape se tiendra les 20 et 22 octobre 2021 au Tribunal de Grande Instance de Versailles.

C'est une très bonne nouvelle que la justice ait tenu bon face aux pressions irresponsables qui ont cherché à éviter le procès.

Le débat public sur cette affaire va se poursuivre jusqu'au procès. Tout va être fait pour que ce procès soit un parcours de santé pour les voyous concernés.

C'est à ce titre que je donne mon avis.

1)- Les faits

Dans l’enceinte du stade d’entraînement de l’équipe de France, le Centre Technique National Fernand-Sastre (CTNFS), Karim Benzema, au titre de titulaire de l’équipe de France, a communiqué les ordres de voyous à un autre titulaire, Mathieu Valbuena, en vue de lui imposer un chantage et donc de faire valoir la volonté de ce criminel.

Son crime est là.

Il n’a pas commis un acte délinquant en privé, hors de l’équipe de France, de ses stades, de son administration.

Il a été commis dans l'enceinte du Centre Technique National Fernand-Sastre (CTNFS). C'est à dire dans l'enceinte territoriale et administrative de l'équipe de France, entre deux titulaires.

Il a tenté d’imposer l’administration criminelle, même séquentielle, à l’Etat, dans son enceinte, à ses Titulaires.

Autrement dit sur le territoire de l’État, entre deux agents de l’État, dans l'exercice de leur fonction.

Transporter au sein de l’État ou des administrations publiques des actions criminelles voulues par les voyous civils est l'une des définitions les plus certaines de l'action maffieuse.

Le contre-feu de la défense affirmant que l'intervention d'un policier a dénaturé l'action des prévenus ne tient pas.

Ce policier a occupé la place d'un intermédiaire demandé par les voyous.Il n'est intervenu que pour dévoiler les auteurs et nullement pour créer la faute.

Cette tentative a été invalidée par la justice.

2)- L'avenir italien

Ça commence toujours comme ça ; par un service rendu.

Ensuite, s'installent les scores nuls, les jeux truqués, puis le reste.

L’Italie en témoigne.

Au moment de l'affaire, en Italie, se tenait un grand procès anti-mafia.

a- Les prévenus sont des cadres de la société civile, dont certains sont élus au suffrage universel, de la droite et de la gauche gouvernementales.

b- Les juges italiens doivent se rendre en prison pour les juger par incapacité de faire respecter la sécurité des Palais de justice

L’une des raisons du transport de la justice hors de ses Palais est que les citoyens italiens ont laissé s’organiser une présentation publique factieuse des affaires judiciaires concernant la criminalité maffieuse.

Nul n’a protesté quand des personnes physiques et morales bien intentionnées ont tourné les procédures en dérision en affirmant avec arrogance l’évidente innocence des condamnés, la perversité des juges, l’intéressement des avocats, la naïveté des assassins, la sympathie des complices, l’imbécillité des victimes, l’immoralité de leurs soutiens.

A l’arrivée, ce sont les juges et les honnêtes gens qui ont peur.

3)- La jurisprudence

1- Une affaire distincte

Dernièrement, dans une affaire formellement comparable, la justice a prononcé une peine de prison ferme.

Le résumé de l’affaire :

Un homme a été reconnu coupable d'avoir usé de son passage par les postes d'Etat pour tenter d’obtenir d’un magistrat à la Cour de cassation des informations confidentielles le concernant, voire de peser sur une procédure déjà engagée.

En échange, il aurait promis d’intervenir en faveur du magistrat pour qu’il obtienne un poste de prestige.

Il a été condamné à trois ans de prison fermes qui sont virtuellement aménageables.

La présidente du tribunal avait indiqué que la partie ferme de sa peine pourrait être aménagée avec une "détention à domicile sous surveillance électronique", comme cela est précisé dans le délibéré du 1er mars 2021.

2- Une logique identique

Dans les deux cas, il s'agit d'une intervention délinquante entre des agents publics dans l'exercice de leur fonction, même symboliques, ou du fait de celle-ci, au profit d'une cause délinquante.

La Cours d'Appel dira ce qu'il en est. Cependant, en première instance, la jurisprudence est établie.

La justice refuse désormais de cautionner ou de minimiser la corruption et les trafics d'intérêts au sein de l’État entre ses agents au profit d'intérêts particuliers fautifs.

Un ancien Président de la République peut être condamné à une peine de prison ferme avec aménagement civil de celle-ci.

Je ne vois pas en quoi cette jurisprudence ne pourrait être appliquée à un sportif. Si les juges le décident.

4)- Conclusion

1-La justice de fait

a- Pour l'instant, la seule personne sanctionnée professionnellement est la victime qui a perdu sa carrière dans l'équipe de France.

b- Pour les voyous, tout va très bien, merci.

2- La justice de droit

a- A l'occasion d'un jugement concernant un sportif et ses acolytes connus des Services de police, les français se demanderont de quel coté est la justice.

b- Des conséquences s'en suivront.



Marc SALOMONE


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