dimanche, novembre 19, 2023

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Marc Salomone / Courriel : marcsalomone@sfr.fr / blog : madic50.blogspot.com


Paris, le dimanche 19 novembre 2023


RÉFLEXION SUR UNE SÉQUENCE D’OBSTACLES A LA PAIX CIVILE DANS LES SOCIETES MODERNES


Les groupes de populations juives et musulmanes se définissent chacun par une référence prioritaire à une religion. Les israéliens et les palestiniens sont ces mêmes populations qui ont les armes pour le dire.

Indépendamment des circonstances qui conduisent à refuser l’aventure criminelle d’un mouvement terroriste à l’égard de la population civile israélienne et les résurgences d’un antisémitisme qui a déjà fait les preuves de sa criminalité ; la paix civile paraît impossible entre les juifs et les musulmans, les israéliens et les palestiniens.

Certains éléments structurels organisent le séparatisme, la création et l’exclusion de l’autre. Ils ne sont en effet pas compatibles avec la paix civile entre ces deux groupes et sont le catalyseur de troubles à l’intérieur des sociétés qui hébergent ces groupes.

Parmi ces éléments séparatistes problématiques issus des religions concernées :

1- La mutilation sexuelle

Les religions juives et musulmanes pratiquent toutes deux la mutilation du sexe (mal ou femelle) de leurs enfants pour qu’ils ne puissent jamais se fondre dans d’autres groupes que le leur (circoncision et excision).

Ces pratiques religieuses sont un reliquat de l’époque où les religions se substituaient à la puissance publique pour définir la politique du Lien personnel, c’est à dire la politique administrative des Etats ; la combinaison infini du 1-0 de l’informatique.

Ces Etats ont été rétablis dans leurs prérogatives et préséances.

C’est pourquoi deux populations (l’enfance et les femmes) sont le lieu de repli de cette primauté indue.

a- les enfants sont mineurs donc sous le contrôle des majeurs et en pratique à leur disposition. Ils ont été historiquement les premiers esclaves, avant les femmes et les autres populations asservies.

b- les femmes ne sont plus dites mineures depuis environ un siècle, ce qui est peu, mais encore largement sous la domination de l’autre sexe, au moins moralement.

La gestion genrée du droit prévaut du fait de la reconnaissance par la puissance publique à cette occasion de la primauté d’un sexe sur l’autre.

Pour cette raison, les lobbys religieux (tous solidaires en la circonstance) concèdent aux pouvoirs publics l’interdiction de l’excision et la criminalisation des exciseuses.

Les femmes étant considérées au moins moralement comme inférieures, elles peuvent servir de lieu de négociation pour définir la modernité par l’archaïsme ou la démocratie.

Par contre, les mêmes refusent avec indignation l’interdiction de la pratique de la circoncision et a fortiori la criminalisation des exciseurs.

Les hommes étant supérieurs, l’incarnation du pouvoir, il ne peut être question d’ébranler l’édifice dont ils sont les murs porteurs.

S’il s’agissait d’une question de spiritualité, ces mutilations pourraient être pratiquées à la majorité, sur elles-mêmes, par des personnes volontaires.

Mais il s’agit d’un marquage administratif visant à organiser l’asservissement d’une population à une idéologie séparatiste.

Une fois marquées, ces personnes ne peuvent plus se fondre dans le fourmillement des populations et disparaître de leurs groupes initiaux ou y rester en lien avec d’autres.

Ce qui nous intéresse n’est pas le débat juridique sur ces pratiques mutilantes mais de remarquer :

a- leur fonction première qui est le séparatisme.

b- la violation flagrante de l’intégrité physique et morale des enfants.

c- la consolidation discrète mais ferme de la disqualification des femmes.

Les parents ne peuvent servir de paravent à l’accaparement du corps d’un humain au prétexte de son éducation.

2- La séparation culinaire

Le refus de manger de tout avec tout le monde, notamment la viande la plus universellement consommée depuis la nuit des temps, le porc, est la construction d’un mur de séparation.

La solidarité collective est ici indistincte du choix individuel qui n’a aucune signification.

L’individu est seulement le porteur de la revendication de la construction d’une séparation.

Cette séparation du pure et de l’impure est destinée à structurer l’ensemble des relations humaines.

Le partage du repas est le premier acte de toute rencontre. Il est rendu impossible.

3- L’enterrement

Le refus d’être enterré au cimetière municipal, parmi tous les morts, indistinctement, reconduit dans l’éternité les différences de la société.

Il est le socle d’une fracture parmi les vivants. Il fige leurs haines et interdit toute évolution et toute recomposition des sociétés.

Bien loin d’être une pratique ancestrale en voie de résorption, la revendication séparatiste est plus actuelle que jamais. Elle commence par la demande de carrés religieux spécifiques puis évolue en exigence de cimetières séparés.

4- Le droit public

Pour des raisons structurelles, aucune religion n’admet la primauté du droit public sur le droit religieux.

Par contre, en masse, les croyants chrétiens ont admis de ne pas conditionner l’application du droit civil à la satisfaction des procédures du droit religieux.

Un catholique peut refuser le divorce pour lui-même, il ne conditionne plus l’acceptation d’un jugement de divorce à une procédure religieuse parallèle.

Dans le cas du mariage, par exemple, les juifs n’acceptent la décision de la justice publique que sous la condition de l’application des règles de droit religieuses. Ce qui peut amener la justice civile à trancher des querelles qui en découlent. La religion s’intègre ainsi malicieusement dans le droit civil.

C’est une fracture dans la légalité.

Les musulmans sont à l’avant-garde du mouvement politique visant à faire prévaloir le droit religieux sur le droit civil comme principe de modernité.

En Israël, l’ambiguïté fondatrice de l’État tend à se résoudre au bénéfice de la suprématie religieuse.

7- L’inégalité des sexes

Une fonction majeure des religions est l’entretien du principe millénaire de l’ordre des liens personnels d’action entre les humains, ce tissu humain constitutif de toutes les administrations des activités humaines.

Il est fondé sur les combinaisons à l’infini des deux sexes.

Il est manifeste que le combat mondial des religions s’est recentré sur la querelle de l’égalité des deux sexes. Elles n’ont pratiquement plus rien d’autre à dire au public.

Les religions apparaissent comme la force dirigeante de l’archaïsme, c’est à dire de l’inscription dans la modernité de l’asservissement d’un sexe par l’autre, de la disqualification, totale ou partielle, des femmes.

Ce qui distingue l’archaïsme du passéisme ou du conservatisme.

Chacun connaît le combat des musulmans pour assurer la primauté du droit archaïque de l’inégalité des sexes dans la définition de la modernité. Ils font de la proclamation de ce principe millénaire désormais ébranlé le principe de la modernité.

Les juifs qui paraissent participer à la modernité démocratique maintiennent parallèlement au code public un code juridique qui subordonne la femme à l’avis d’un homme ; par exemple pour la validation du divorce civil.

C’est à dire qui maintien si discrètement soit-ce la subordination de la femme à l’homme.

« Le mariage n’est pas un simple accord entre deux individus qui peut être dissous aussi facilement qu’il est contracté. C’est l’union de deux âmes. Le même Dieu qui a prescrit une procédure permettant la fusion de deux âmes (la cérémonie tenue sous le dais nuptial) a également prescrit dans le détail la procédure à travers laquelle ces deux âmes peuvent revenir à un état d’individualité. »

L’inégalité est une prescription divine qui peut être contournée astucieusement mais non effacée.

Dans l’exemple du refus de reconnaître l’exclusivité de la légalité publique dans les pratiques publiques telles que le divorce, il apparaît que la pratique de l’accord du mari pour le divorce n’a aucun sens si les deux sexes sont considérés comme égaux. Il n’y a pas alors à attendre l’avis religieux du mari.

Le recours à un second droit, un droit de derrière le rideau, n’a plus de sens que par l’allégeance à l’infériorité de la femme.

La procédure religieuse du mariage comme celle du divorce ayant été organisées par Dieu lui-même, l’infériorité de la femme est une procédure divine.

Ce n’est pas anecdotique dans un moment où l’essentiel des interventions religieuses vise le statut de la femme.

6- Les sacrifices

Les sacrifices animaliers peuvent être en fait des sacrifices humains dérivés (c’est parcequ’Abraham est prêt à égorger son fils et non lui-même qu’il obtient de Dieu le droit de dériver son couteau sur un mouton).

Dans ce cas, ils marquent la suprématie de l’asservissement à Dieu sur toute autre allégeance.

Dans le cas de sacrifices purement animaliers, ils impriment dans la nourriture (c’est à dire la constitution des hommes), la distinction par la religion du pure et de l’impure. Autrement dit la suprématie du Livre sur la pensée humaine, laïque, universelle.

L’homme ne pense pas par lui-même mais par le détour des égorgements qui lui révèlent la pensée extra-terrestre qui le domine.

7- L’autre

Il s’en suit que ces systèmes de pensée séparatistes sont arc-boutés dans la fabrication d’un « autre ».

Les quidams croient que cet autre est l’évidence du prochain qui n’est pas nous-même mais avec lequel nous pourrions nous confondre.

Non.

Dans ce cas, l’autre est celui qui est indéfiniment produit et reproduit comme celui qui ne peut être du même espace homogène. Plus on veut l’approcher, plus il s’éloigne.

La hantise de ces séparatistes est de se fondre dans des ensembles humains plus vastes qu’eux et de perdre leur statut de singularités humaines créées par des extras terrestres et congénitalement distinctes des autres filières humaines. Ils ont la hantise de disparaître, de chuter, dans une future humanité globale forcément inférieure.

Ils peuvent commercer mais non pas se fondre, même à long terme.

Or, la paix est fondée par cette conviction d’appartenir au même groupe humain quelqu’en soient les différences et la possibilité, un jour, de ne faire qu’un.

Ce qui peut paraître curieux, c’est qu’ils se fassent la guerre avec une telle rage alors qu’ils participent du même espace d’exclusion de leur prochain (les Goys, les mécréants).

II se retrouvent dans la situation de ces groupes sectaires qui paraissent partager les mêmes idéaux mais qui proclament détenir chacun le secret de la vraie Croix. Le combat est aussi futile que sans merci.

Entre Israël et les musulmans de Palestine, l’enjeu est la reconnaissance de la suprématie de l’un sur l’autre.

Il est plaisant de voir qu’au fil des retournements de ces combats, les parties en appellent toutes deux à la rescousse de ces autres inférieurs qu’ils fabriquent par leurs cérémonies sacrificielles.

En Europe, les conflits entre les juifs et les musulmans ont la même fonction que les querelles de bars. Ça commence entre deux clients et ça fini dans une mêlée générale et le saccage du commerce.

Pour une large part, ces affrontements intercommunautaires, musulmans et juifs, ont une fonction qui n’apparaît pas au premier abord mais qui vise à faire fonctionner ces principes et à les imposer à tous, notamment aux « autres ».

En France, les affrontements dits « intercommunautaires », entre musulmans et juifs, sont une pièce maîtresse de l’action de sape de la loi 1905.

Il y a d’autres raisons à la conflictualité humaine ; économiques par exemple.

Mais dans le cas de la Palestine (du Jourdain à la Mer) les conflits économiques, et leurs solutions, n’apparaîtront que lorsque ces populations auront surmonté leur inscription passionnée dans les filières archaïques.

En France, en Europe, nous ne maîtriseront les secousses de ce tremblement de terre qu’en ayant une claire conscience de leur mode de propagation.

La paix civile sera maintenue par l’installation de la modernité sur la primauté des principes civils démocratiques sur les principes religieux de disqualification des uns par rapports aux autres.

Le droit à la Sûreté garantit la vie sereine des juifs comme de tout un chacun.

Il garantit aussi celle des enfants et ainsi leur intégrité physique et morale. Un enfant n’a nul besoin de voir son sexe charcuté pour recevoir l’éducation de ses parents.

L’unicité des procédures juridiques définies par des assemblées élues au suffrage universel disqualifie toute référence publique à des procédures privées.

Le principe de l’égalité en droit de chacun garantit l’égalité des deux sexes et conduit à leur parité, c’est à dire à leur présence égale,universelle, conjointe, de droit, dans la formation et l’exercice des Pouvoirs publics et de leurs dépendances.

Il peut alors y avoir une seule humanité si diverse soit-elle. La paix est alors possible.

Conclusion

La paix entre deux parties qui ne peuvent disparaître réclame l’abandon des prétentions particulières qui la rendent impossible.

Les juifs, les musulmans, les « autres », doivent condescendre à respecter l’intégrité physique et morale des enfants (ramener l’éducation religieuse des enfants au verbe des parents et non à leurs couteaux), manger de tout avec tout le monde, enterrer leurs morts parmi tout un chacun, reconnaître l’unicité publique du droit et de sa source humaine, admettre l’égalité des sexes sans ajouts.

A cette condition, ils n’auront plus besoin de mimer des guerres intercommunautaires pour asseoir leur domination sur tous et d’abord toutes.

Marc SALOMONE







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