mercredi, novembre 01, 2023

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Marc Salomone /  Courriel : marcsalomone@sfr.fr


Paris, le mercredi 1er novembre 2023


DE L’URGENCE DE LA DENONCIATION CITOYENNE DES FAITS CRIMINELS


Notre propos ne concerne pas les interventions physiques sur les faits, politiques sur les solutions, civiles sur les actions de solidarités sociales.

Ce propos vise l’urgence actuelle de la dénonciation citoyenne.

Les français paraissent désarmés devant la criminalité. Ils ne veulent pas faire justice eux-mêmes et en même temps, nombre d’entre-deux se disent désormais terrorisés par les voyous et leurs capacités de dominer le devenir de la vie locale, voire plus.

En même temps, il revient une ritournelle qui impose l’ordre dont elle est porteuse et ses déclinaisons.

Les français ne pourraient rien contre les voyous. Ils seraient incompétents. Ils auraient peurs. Leurs interventions seraient inutiles, impossibles, nuisibles, voire couramment criminelles.

Cependant, les français disposent d’un levier d’action qui ne semble pas exploité à la hauteur des urgences. Les réseaux d’ordre public et de justice sont ouvert à l’action des citoyens au moyen du signalement appelé autrement dénonciation.

C’est un droit de collaborer avec la police et la justice de la Nation.

Dans un reportage télévisé, une dame dit que « on » n’y peut rien. Elle peut informer la police. C’est son droit.

En fait, dans le but d’empêcher son utilisation pour l’information des autorités par le citoyen, ce droit est l’objet de campagnes organisées de disqualifications, de dénigrements, de médisances.

Le rapportage est disqualifié par son usage scolaire. Il n’est pas bon d’être un « rapporteur ».

Il est aussi disqualifié par des résonances historiques artificielles.

Sous l’Occupation allemande, les « dénonciateurs » furent les instruments de la trahison de quelques français ordinaires.

Certaines manipulation des faits historiques (notamment de leur ampleur) ont servi dans les années 70-80 une entreprise de disqualification de la coopération des citoyens avec la police.

La participation des premiers à l’information de la seconde étant présentés comme la redite de la dénonciation par les collabos et les égoïstes des Résistants et des Juifs.

C’est-à-dire, la commission d’un acte criminel particulièrement abjecte et relevant de la Trahison nationale.

Cette opération idéologique est une escroquerie morale et politique.

1- Il y a eu peu de dénonciations durant l’Occupation en regard de l’ampleur de la destruction de la France opérée par l’ennemi.

L’effondrement français durant la guerre fut tel qu’il s’est passé des choses horribles.

Cependant, il est faux d’arguer d’une prétendue passion nationale pour la dénonciation.

Elle a été peu répandue même si ses dégâts humains sont à chaque fois spectaculaires et épouvantables.

Si les deux tiers des juifs ont pu survivre, c’est d’abord grâce à la bonne tenue de la population française (dont eux-mêmes), à la Résistance, aux fonctionnaires loyaux, qu’ils le doivent.

Si la France Libre a pu imposer la Libération et non le passage de témoin à un autre occupant, c’est grâce à l’action nationale des français.

De plus, les successeurs du pharmacien qui a dénoncé en 1942 le pharmacien juif pour lui prendre sa boutique n’auront jamais aucune peine de continuer d’adresser aux autorités les courriers calomniateurs, vrais ou faux, qui les intéressent.

2- Il n’y a aucune continuité entre la dénonciation d’innocents ou de patriotes et la dénonciation de délinquants, de maffieux, de terroristes, en action.

La dénonciation publique n’a pas à se préoccuper des formes tarées de son usage.

Elles sont du ressort des autorités qui grâce à l’action des français Libres ont retrouvé leurs pouvoirs et leur dignité.

3- La fonction de ces campagnes savantes est d’invalider moralement ce droit à la dénonciation et à la collaboration avec les autorités, de l’escamoter et de paralyser son usage.

Elles doivent créer une évidence, celle d’une incapacité citoyenne d’intervenir dans la connaissance qu’ont les autorités des faits criminels.

En le faisant, ils commettraient spontanément un crime plus grand ou de même nature.

La réussite de cette entreprise a jeté le trouble dans l’esprit public.

Sur la base de ces fadaises rappelées régulièrement, il est assené aux français que tout signalement à la police fait de l’auteur un salaud en puissance, un collabo, un gestapiste virtuelle.

Qui a envie de prendre cette succession ?

On reconnaît là les méthodes archaïques de l’imprécation, la malédiction, l’excommunication.

Un nouvel angle d’attaque vient compléter cette offensive première.

Les français dénonciateurs sont des salauds et donc il est légitime que les voyous les répriment.

Certes, ce n’est pas bien de frapper son prochain, mais un assimilé collabo est une proie laissée en pâture pour les voyous.

Le dénonciateur va trop loin. Les voyous reçoivent la mission implicite de l’arrêter pour le bien de tous.

Par confusion idéologique, ils reçoivent la complaisance de toutes sortes de réseaux et ils deviennent des résistants qui combattent les balances, les traîtres à la communauté, les ennemis d la Liberté.

Le public doit acquiescer. Sous peine d’être complice des Rafles de la guerre, il doit soutenir ou laisser faire les vengeurs et faire blocs avec eux contre les « flics », la brutalité de leur répression, la destruction de la Liberté.

Sous une présentation chevaleresque, ce refus de la dénonciation construit un séparatisme entre les deux parties constituantes de la Nation ; la population et l’État.

Cette fantasmagorie anti policière a bien accompagné (par la technique archaïque de l’imprécation et de la malédiction) l’installation des maffia de la drogue, des terrorismes, et de l’assujettissement des habitants à ces réseaux criminels.

Ces opérations créent un nouveau mot d’ordre à l’intention des français « ayez peurs ». Peur de vous regrouper, de protester, de dénoncer.

Ce refus de collaborer à l’action de la police accompagne l’instillation progressive dans le débat public de l’idée que les voyous incarnent la résistance à l’oppression étatique.

Par voie de conséquence, l’autorité prend la suite de Vichy, de la trahison, de l’horreur.

Les français doivent refuser cette perversion morale soutenue par une escroquerie idéologique.

Ils doivent sortir de cette logorrhée trompeuse.

La dénonciation des faits criminels est un droit que les français doivent exercer librement et aussi souvent que nécessaire.

Ils peuvent sans souci moral et juridique rapporter les noms, les dates, les horaires, les lieux, les faits, dont ils ont connaissance.

Les précautions, les lâchetés, les malédictions, doivent être balayées et il doit être dit publiquement que la participation citoyenne à l’information des forces de l’ordre et de la justice est libre, garantie, bénéfique.

Les dites autorités ne sont d’ailleurs pas si allante que ça envers la dénonciation publique.

Un peu de dénonciation valorise l’autorité.

Une dénonciation massive fait entrer le public et ses exigences dans la procédure officielle.

Et ça les autorités n’en veulent pas car elles estiment que le public empiète alors sur le périmètre de leur autorité.

Les malentendus devront être dissipés. Les dénonciateurs doivent avoir la modestie de ne pas prétendre diriger l’action du gouvernement ou de la police parcequ'il leur apportent des faits. Ils font leur devoir. 

Pour diriger, les citoyens ont les élections et les partis politiques pour participer au débat public.

La dénonciation consiste en un rapport précis des faits et le cas échéant en un commentaire suivant leur énoncé.

Ce n’est pas si facile qu’on le croit. Bien souvent, le commentaire mange l’énoncé des faits.

C’est pourquoi, un courrier dénonciateur doit être relu plus tard avant d’être envoyé pour savoir s’il contient bien l’énoncé claire des faits.

Dans une dénonciation, la seule chose qui compte est l’exactitude des faits rapportés tels qu’ils sont connus par l’auteur. Le reste est à la charge des autorités compétentes.

La police pourra constituer des dossiers bien plus complets, rapides, efficaces.

Pour ceux qui ont peur ou n’ont pas confiance dans l’étanchéité des services publics vis-à-vis des réseaux maffieux, le courrier anonyme est de droit. Il lui suffit d’être honnête et précis.

En effet, les esprits forts attendent les dénonciateurs sur cette question des lettres anonymes. Elles seraient le paroxysme de la lâcheté et de la vilenie.

L’anonymat serait tellement dégoûtant que les autorités devraient avoir à cœur de n’attacher aucune importance à ces écrits.

C’est une erreur qui ne doit impressionner ni les dénonciateurs ni les autorités.

Comme toute langue d’Ésope, l’anonymat peut être une marque de crapulerie conquérante ou de la crainte de dire la vérité. Qui va lire ? Quel en sera la suite ? Etc.

Par conséquent, les citoyens ne doivent pas se soucier des conséquences de leur action. Ils doivent agir selon leur conscience et dénoncer les criminels qui cherchent à substituer leurs lois à celles du Parlement et à les imposer au public.

Ils peuvent sans souci moral et juridique rapporter les noms, les dates, les horaires, les lieux, les faits, auxquels ils assistent.

C’est un acte civique de la plus haute moralité.

Les français comme les autorités sont pleinement capables de distinguer ce qui est crapuleux, même minuscule et sympathique, de ce qui est l’ordinaire des complications de la vie, mêmes extravagantes.

Peu importe la façon dont elle arrive, l’information doit parvenir aux autorités. La seule règle d’efficacité est la précision.

C’est déjà ainsi que travaillent toutes les polices modernes ; en France depuis Fouché.

Sauf que chacun comprend qu’il est temps de changer de dimension.

La dénonciation doit devenir un fait national.

Ni la police, ni la justice, ne sont formés pour ça. Il leur faudra apprendre en marchant.

Bien sûr, à terme, toutes ces informations se retrouveront sur Internet et poseront de façon nouvelles l’intervention du public dans les questions d’ordre public.

Nous n’en sommes pas là mais là aussi il ne faut pas craindre d’y parvenir.

Il faut simplement que chacun fasse ce qu’il a à faire.

Déjà, les citoyens doivent user de leur droit d’information des autorités concernant les faits criminels.

Le rapportage ou la dénonciation concernent aussi bien les petites gens que les cadres dirigeants.

Imperturbables, les imprécateurs vont nous expliquer que cela va générer un courrier dément, des dénonciations absurdes, des informations fausses, que cela entraînera la paralysie du travail des policiers et ils ne manqueront pas de prédire des malheurs apocalyptiques.

Il est possible que toutes sortes de manœuvres aient lieu. Elles ne pourront pas durer si les français avec simplicité s’appliquent à rapporter précisément les faits dont ils ont connaissance.

Il se constituera alors une continuité de savoir qui ira bien au-delà des dénonciations ordinaires que reçoivent les policiers, les gendarmes et la justice.

Face à l’ampleur de l’offensive illégale, subversive, factieuse, maffieuse, terroriste, ni les autorités, ni la population, ne peuvent rester sur leurs positions respectives de distances (méprisantes ou respectueuses peu importe) l’un à l’égard de l’autre.

Il est temps que ces deux parties de la Nation, la population et l’État, apprennent à se faire confiance et à ne pas se laisser décourager.

Il faut dire aux français qu’ils ont le droit de dénoncer précisément les faits criminels dont ils sont témoins.


Marc SALOMONE

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