Marc Salomone / marcsalomone@sfr.fr / madic50.blogspot.com
Paris, le 12 mars 2024
Pour Fabien ROUSSEL / Député/ Fabien.Roussel@assemblee-nationale.fr
DEUX « DYNAMIQUES »
Monsieur le Député,
La guerre est en Europe et elle impose sa politique.
La paix qui est inscrite dans les principes politiques européens depuis des siècles n’est aujourd’hui qu’une opinion, même si c’est la vôtre.
Elle ne définit aucune politique d’État, ne rassemble personne, n’exige rien.
L’objet de l’action politique face à cette guerre en Europe est de définir quelle « dynamique » (celle de la guerre ou celle de la paix) permet d’en prendre le contrôle et d’y imposer ses solutions.
1- Le Parti communiste appelle « l'ensemble de nos concitoyens à se mobiliser et à s'exprimer (..) et à se rassembler devant les monuments aux morts […] pour faire briller les bougies de la paix ».
2- Devant les morts nos concitoyens se taisent. Ils ne s’exprimeront que pour formuler ou soutenir une ligne politique. Ils ne se mobiliseront que si cette ligne devient une plate-forme collective, nationale et européenne.
3- La fonction première d’un parti n’est donc pas d’appeler les « concitoyens » mais d’appeler les partis et les cadres politiques à se réunir pour élaborer cette plate-forme politique.
Je vous demande de franchir le pas.
La première question posée à tous est de savoir ce qui prime (ou est « en dynamique ») de la politique de guerre ou de politique de paix.
Le parti de la guerre doit-il être laissé libre d’organiser l’action publique et de définir la paix comme un résultat de la guerre ou le parti de la paix doit-il se mettre en capacité de subordonner la guerre à ses objectifs ?
Vous vous appelez, de façon statique, le « Parti de la paix ».
J’imagine que vous ne vous croyez pas en position de rassembler seul, ou avec vos « alliés » de gauche, les 500 millions d’européens.
Dans ce cas, « en dynamique », tous les partisans de la primauté de la politique de paix sur la politique de guerre doivent pouvoir se réunir, élaborer une plate-forme, se rassembler et s’adresser à tous les européens.
Etre l’avant-garde, c’est rassembler les réseaux antagoniques qui pensent de la même façon sur ce sujet.
Les références théoriques à cette politique de la primauté de la paix sont plurielles.
Vous vous référez à Jaurès, il y a Lénine mais également un homme d’État plus récent qui a traité de ce sujet, John Kennedy, le 10 juin 1963. Il a traité ainsi des suites de la crise de Cuba.
M. de Villiers, Ministre, de droite, qui est sur cette ligne de la primauté de la paix sur la guerre, se réfère lui à Mazarin et à la paix de Westphalie en 1648. cf. son intervention sur CNEWS le 2 mars.
Le Pape ; comme déjà Jean XXIII, le 11 avril 1963.
Leurs distinctions du pacifisme bêlant et du pacifisme politique, de la paix de Munich et de la paix utile, de la pax americana et de la paix vivante, etc., recouvrent la même ligne politique.
A cette fin, je vous adresse les deux textes que j’ai écrits à partir du texte de J. Kennedy et la lettre que j’ai adressée à M. de Villiers.
Comme chacun le constate, la suprématie de la paix ou de la guerre est devenue l’enjeu politique dynamique de premier plan, et sans doute bientôt déterminant du moment.
Comme en d’autres circonstances, aucune des parties intéressées n’abandonnera son programme. Pourtant, elles doivent comprendre qu’elles disent sur cette question la même chose et qu’elles doivent en faire la ligne européenne générale au lieu de la ligne du parti de la guerre qui devient prépondérante et que vous rejetez sans savoir y substituer une autre dynamique.
Les partisans de la primauté de la guerre n’hésitent pas à envisager publiquement le passage à la guerre atomique.
Les partisans de la primauté de la paix seront ils capables d’envisager publiquement le constat de leurs convergences, de se rencontrer et d’établir la plateforme sur laquelle s’adresser à ces 500 millions d’européens ?
Le Parti communiste français est particulièrement bien placé pour prendre l’initiative de cette politique qui s’inscrit dans la continuité de l’invention thorézienne de « la main-tendue », en 1934. Nul ne demande de singer ou de bégayer mais de créer et de parler claire.
Cela demande de la réflexion, du travail, de l’action. Je vous prie de bien vouloir nous y convier tous dans notre diversité.
En vous remerciant pour votre attention et dans l’attente de vous lire,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, l’assurance de mes cordiales salutations,
Marc SALOMONE
Ouvrier retraité
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