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Paris, le vendredi 22 mars 2024
NOTE SUR LA VISITE D’EMMANUEL MACRON, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, A MARSEILLE ET SES BAINS DE FOULES.
Le mardi 19 mars, j’ai zappé sur toutes les chaînes d’information. Elles donnaient les Directs filmés du passage à Marseille de Monsieur le Président de la République, en accompagnement de l’opération Place nette.
A un moment, je me suis entendu penser que le bénéfice électoral de cette séquence irait au profit de Marine Le Pen et du Rassemblement national (RN).
Ce qui est étonnant puisque le but de cette prestation télévisée est certainement de damer le pion aux susdits.
Cette note vise à comprendre cette sensation spontanée.
Je ne parle pas là de l’opération d’ordre public Place nette. Elle est un travail institutionnel complexe et je lui souhaite de réussir.
Je fais référence à la seule partie de communication politique de la prestation publique du Président.
a- celle qui justement s’adresse à chacun de nous et nous prend à témoin de ce qu’elle engage.
b- celle qui est diffusée par les média, la seule connue de tous les français.
On voit le Président prendre des bains de foules comme il sait le faire avec cette aisance, cette détermination et cette maîtrise qui sont les siennes.
Un bain de foule par ci, un bain de foule par là, certes, mais avec qui ? Exclusivement avec des foules arabes et leurs compagnons de routes actuels, les africains.
Ces gens peuvent être français pour la plupart.
Cependant, l’exclusivité de leur présence met en évidence que les caractéristiques ethniques de ces populations servent à les distinguer des autres français et par conséquent à caractériser ces derniers par le fait qu’ils n’ont pas ces caractères. Leur absence n’en est que plus perceptible.
Or, le Président n’est pas allé à Marseille pour traiter des questions propres aux migrants ou à telles catégories de français issues de l’immigration.
Il y va pour traiter d’affaires nationales (la drogue, ses ravages, ses pouvoirs, l’ordre public, la police, le droit public) et du devenir de Marseille qu’il veut puissant.
Dans cette discussion publique d’intérêt national, les français le voient prendre à témoin exclusivement une population particulière à l’exclusion d’une autre. Il distingue, il choisit, il promeut, il oublie.
Il s’en suit que dans cette séquence, les français constatent que le Président met en scène la prééminence des populations de filiation ou de subordination musulmane pour mobiliser l’ensemble de la population française contre le drogue et pour Marseille.
Or, les français disposent déjà d’un réseau dense d’intermédiaires entre eux et le gouvernement, ce sont les élus. Leur intermédiation mobilise toute la population sans distinction.
Par ces bains de foules, il tient hors de sa vue, les populations qui subissent depuis quarante ans la terreur ethnico religieuse venant des populations (françaises ou étrangères) dont le Président acceptent les quolibets et les remontrances.
Spontanément, la population retenue par le Président pour partager ses préoccupations contre la drogue se comporte en parti communautaire.
D’une part, parcequ’elle dit ce qu’elle pense, d’autre part, parcequ’elle pense que c’est ce qu’on attend d’elle.
Elle lui impose ses débats sur l’ordre public (contre la police, voire pour les voyous) et sa ligne politique communautaire (contre Israël pour le Hamas). Pour finir, ces gens menacent le Président de prochains embrasement des « cités » si leur ligne politique ne devient pas celle du gouvernement.
Tout se passe comme si les communicants de l’Élysée ne voyaient pas que la garantie d’inclusion à l’égard des populations arabo-africaines, populations urbaines, obtenue par l’exclusivité de leur présence étaient simultanément une garantie d’exclusion des populations autrefois dites françaises, puis européennes et désormais blanches, rejetées dans le périurbain, la ruralité, ou le silence en ville, et dont on ne sait de quoi est constituée leur absence de ce jour.
Les français retiendront la manipulation en acte d’une certaine séparation au profit d’un coté et par oubli de l’autre. .
Les ratiocineurs pourront distinguer à l’envie les masses et les individus, ils ne changeront pas le regard. Les français ont vu.
Par ailleurs, chacun comprend que ce ne sont pas les classes dirigeantes qui sont exclues de ces rencontres. Elles sont représentées par l’aréopage qui accompagne le Président.
Ce sont donc bien les classes populaires qui sont placées en spectatrice de leur effacement.
Le Président a peut-être satisfait l’exotisme des cadres, j’en doute. En tout cas, il a signifié aux français et singulièrement aux catégories populaires, celles qui désormais votent pour le RN ou s’abstiennent, qu’il ne traite pas des questions nationales de terrain (insécurité, drogue, etc.), voire politique (Gaza), avec elles et aux Marseillais de Pagnol qu’ils ne sont pas de sa vision d’avenir.
Le RN fait de si bon résultats, sans jamais être majoritaire, non pas parcequ’il combat les populations de filiation musulmane, les français ont montré mainte fois qu’ils n’en ont que faire.
Il en est ainsi car il se préoccupe publiquement des français.
Or précisément, dans cette séquence, le Président met en scène la prééminence des populations de filiation ou de subordination musulmane ainsi que l’oubli ou l’occultation simultanés des français sans autre filiation publique que française.
Ce faisant, il acte la religion musulmane (appelons là culture ou comme on voudra) comme césure entre deux populations françaises dont l’une perd peu à peu cette qualification.
Au sujet des élections européennes, Olivier Dussopt, chargé de la campagne de Renaissance pour les élections européennes dit aux journalistes : « les sondages ne sont pas bon ».
Comment le seraient-ils puisque le Chef de ce parti, le Président de la République, donne à penser qu’aux yeux du gouvernement les français n’existent pas ou sont inutiles à la mobilisation nationale ou locale ?
J’ignore les conséquences de ce malentendu. Chacun se doute qu’il y en aura.
Marc SALOMONE
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