blog :
madic50.blogspot.com / Livre : Les Deux formes, éd. Amazon
Paris,
le dimanche 5 mai 2019
CONTRIBUTION
(19) AU DEBAT NATIONAL VOULU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE EN
2019.
LA
PROHIBITION DES DROGUES ET LE DOUBLE JEU DES DIVERSES AUTORITES. LA
PROHIBITION COMME INSTRUMENT D'ORDRE PUBLIC. L'ASSUJETISSEMENT
OFFICIELLE DES PERSONNES VULNERABLES.
(
Suite de l'article du 2 mai 2019, cf. madic50)
Une
sénatrice débat à la télévision en compagnie de deux professeurs
de médecine et d'une responsable d'un organisme officiel.
Ils
discutent des autorisations du cannabis thérapeutique et du cannabis
récréatif.
Tous
omettent un aspect de cette question : les réalités du
fonctionnement de la prohibition.
Pour
faire court, en voici l'exposé de la règle telle qu'elle forme un
cas particulier.
Un
adolescent de 15 ans, de la Dass (aujourd'hui ASE), se prend dans les
filets de la drogue, et de la bande d'identification qui va avec.
1-
Toutes les demandes d'aides de la part de la famille (cotorep et RSA)
se heurtent à une formule récurrente qui se décline avec des
ajouts corporatifs :
-
Pourquoi voulez vous l'empêcher de fumer ? Moi aussi étant
étudiant il m'est arrivé de fumer.
Qui
le dit ? Psychiatres du Centre médico psychologique (CMP), les
inspecteurs du commissariat local, les assistantes sociales locales,
de tutelle, de l'ASE, le procureur de la République, le juge des
enfants.
Je
dois en oublier.
Ces
gens n'auront jamais l'idée qu'ils sont bacs+5 et que ce jeune
n'aura jamais le Brevet.
2-
Lorsque les parents demandent l'aide de la psychiatrie (CMP et
hôpital où le jeune est transporté par les pompiers après une
crise suicidaire), la réponse est uniformément :
-
Sachez que c'est fini le temps où l'on enfermait les gens à vie !
3-
Après une tentative de suicide, le mardi, avec agression de pompiers
et policiers, un placement préfectoral, le psychiatre du service
vient le voir le samedi et lui dit : « est-ce que tu te
sens fou ? Non. Bien, tu sors aujourd'hui ! ».
4-
Lorsque ce jeune est mis en prison une fois majeur pour des faits de
sa minorité, une sénatrice intervient auprès du Directeur de la
prison de Fresnes pour qu'il bénéficie du service psychiatrique.
Le
Directeur charge l'assistante sociale du dossier. Elle le convoque :
Est-ce que tu sens fou ? Non, Donc tu retournes en cellule.
Le
jeune consomme maintenant des drogues dures.
En
fait, par la technique de la mise en retrait, les autorités diverses
se servent de la prohibition et de la drogue comme d'instruments de
régulation sociale et de gestion de l'ordre public.
La
prohibition permet l'usage de la drogue à des fins de destruction
mentale, morale, civile et d'asservissement des personnes les plus
vulnérables.
Les
enfants de l'ASE sont jetés à la rue le jour de leurs 18 ans, sans
diplôme, sans formation, sans permis de conduire, sans emploi, sans
logement, sans avenir.
La
prohibition est un des moyens de les rendre incapables de demander
des comptes et de s'assurer qu'ils continueront d'être les garçons
de fermes, les fous, les militaires, les bagnards, que formait
l'Assistance publique du 19ème siècle.
C'est
un cas, il y en a d'autres, d'autres types.
C'est
pour ce type de dispositifs que les titulaires des postes de
commandement refusent de supprimer la prohibition qui est l'étalage
de leur toute puissance.
Les
pauvres, les vulnérables, sont trop cons pour comprendre.
Marc
SALOMONE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire