Marc Salomone / blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les Deux formes, éd. Amazon
Paris, le mardi 28 septembre 2021
Réflexion sur les rapports du PCF au débat public dans la campagne présidentielle
1)- Préambule
L'objet d'une campagne présidentielle est de mettre en scène les capacités nationales d'un candidat et du parti auquel il se réfère.
Fabien Roussel, le candidat du Parti communiste français (PCF), et ce parti, en ont-ils encore les capacités ?
Les sondages qui le créditent de moins de 2% des voix semble attester qu'il est hors-jeu du débat public et donc des élections.
Pourtant, d'autres éléments laissent entendre que le PCF et donc son candidat peuvent toujours être au centre des débats publics.
L'enjeu pour ce parti et aussi pour la France est qu'à la suite de cette campagne, il dispose à nouveau d'un Groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale.
2)- La fête de l'Humanité
Le samedi 11 septembre 2020, le seul lieu où tous les partis et candidats, à l'exception du RN et de Marine Le Pen, peuvent venir débattre tel qu'ils pensent, est la Fête de l'Humanité.
Le public a été houleux à souhait, passionné, mais respectueux.
C'est donc que le Parti communiste, sa culture, sa population partisane, sont le lieu où s'exposent les fondamentaux de la vie socio-politique française.
Lorsque Valéry Pécresse, de la Droite, veut annoncer le changement de paradigme du système social français qui repose sur les cotisations sociales elle vient en débattre à la Fête de l'Huma avec le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, car l'Histoire et la légitimité sont là.
Ce faisant, celui-ci déclare qu'il a une base de discussion commune avec la droite ; la hausse des salaires.
De la même façon, Gabriel Attal, Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, Porte-parole du Gouvernement, du parti présidentiel, est allé discuter avec le Secrétaire général de la CGT des retraites. Il l'a fait devant un parterre populaire.
Le fait est encourageant :
a- Attal : j’ai débattu avec Philippe Martinez SG de la CGT. L’ambiance était vive, les mots forts, mais nous avons pu débattre de tout.
b- « On s’attendait à ce que le public soit plutôt hostile, mais le débat est courtois », juge un proche du porte-parole du gouvernement.
c- À l’issue du débat, Antoine s’étonne presque de l’ambiance dans laquelle s’est tenu l’échange : « Je suis agréablement surpris, je m’attendais à ce qu’ils n’arrivent pas du tout à se parler. »
d- Rachel estime que chacun a « fait son boulot », mais que « ça ne changera l’avis de personne »
Ce n'est pas seulement le PCF, ni la gauche, qui sont présents dans ces débats multiples.
C'est aussi une certaine composition de la France, son histoire, ses préoccupations, ses réflexions ; une composante de l'unité nationale.
Pourquoi ne pas continuer de dialoguer avec la France, au-delà de la Fête ?
3)- L'objet du débat
a- Le but n'est pas de gouverner mais de dépasser les 5% et conserver un Groupe à l'Assemblée nationale.
b- L'enjeu du débat électoral n'est donc pas de remporter l'élection, pas même de préparer la victoire du second tour, la bande de crétins qui divise la gauche en est déjà éliminée, mais de placer le candidat communiste sur les lieux de passages obligés du débat politique.
4)- Propositions
Je propose divers réformes nationales.
1- National
a- La parité de droit en substitution à la parité concurrentielle de Lionel Jospin, 1999.
b- Le Pouvoir judiciaire, donc question des élections au suffrage universel.
2- Pénal
c-- Le principe de « conséquences excessives d'une action légale » qui permettrait aux forces de l'ordre d'agir légalement et sans crainte.
d- La substitution pénale du majeur manipulant au mineur manipulé.
e- L'obligation légale de constat verbal du consentement dans les relations sexuels entre les mineurs et les majeurs.
3- Jeunesse
f- Constitution d'un cours scolaire complet par Internet d'enseignement du Corps sexuel.
4- International
g- Le renoncement à l'unité des deux Etats coréens.
5)- La pratique
Le candidat communiste y trouverait matière à s'adresser à des catégories de populations et à leurs entourages publics, politiques, sans se subordonner aux divisions politiques formelles.
1- Les femmes (Le droit)
2- Les justiciables dont les victimes (L'indemnisation)
3- Les forces de l'ordre (La distanciation juridique)
4- Les magistrats (Le Pouvoir)
5- Les jeunes et le savoir
6- Personnel d'Etat
a- Certes, ça ne nous dit rien sur le pouvoir d'achat, l'âge de la retraite, la relance économique, etc.
b- Cela permet de :
- causer passionnément avec beaucoup de gens.
- subordonner les concurrents à cette logique.
Ainsi, les féministes seront-elles contraintes de s'y couler.
Aucune de ces réformes ne heurte les lois et traités en vigueurs.
Le candidat communiste n'a pas les moyens de transgresser verbalement les règles en vigueurs. Il n'a plus la force militante capable d'informer tout un pays. Il ne serait tout simplement pas audible.
Il s'agit d'obliger les autres candidats à s'inscrire dans les filets de ses propositions, d'y engager le vainqueur, et de placer le PCF parmi les garants des promesses de la campagne.
A partir de là, le PCF devient, redevient, l'un des lieux efficaces du débat politique.
Cela s'appelle susciter l'espoir.
6)- Conclusion
Par ce dialogue avec les électeurs, le PCF retrouverait la place nationale qu'il a acquise depuis 1934.
Les électeurs y verraient une raison de lui apporter à nouveau leurs suffrages.
Les classes populaires et la France ont besoin d'un Groupe communiste au Parlement.
Marc SALOMONE
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