Paris,
le 10 septembre 2017
Partie
1 : texte français / Partie 2 : texte anglais, google traduction
En
copie :
1-
Président de la République française
2-
Commission européenne / 3- ONU
4-
Ambassades : Angleterre, Corée du Nord (Londres), Corée du Sud, Chine,
Japon, RFA, Russie USA.
5-
Présidents du Parlement et des Groupes parlementaires français
Réflexion
sur une démarche de M. Xi auprès de Mme Merkel et de M. Macron.
1)-
L’absence du droit
La
caractéristique principale de la Crise coréenne est l’évacuation du droit. Il
n’en est fait mention nulle part. Comme s’il ne servait à rien, sauf à
entériner les faits et gestes du vainqueur.
C’est
un pléonasme que de dire qu’il n’y pas de solution pacifique hors du droit, de
l’autorité et des moyens de celle-ci qu’il confère.
Or,
tout le discours des hommes et instances d’Etat repose sur un vocabulaire
subjectif et une politique volontariste qui sont en fait la trame, le masque,
du discours civil de la guerre.
L’incapacité
des gouvernements à maitriser cette crise vient de leur utilisation du vocabulaire
de la guerre, qui leur semble aller de soi depuis toujours, alors que pendant
leur sommeil, la péninsule coréenne a basculé à l’insu de tous dans le droit.
2)-
Qui appeler ?
En
appelant la chancelière allemande puis le président français, le président chinois
souligne l’urgence de la situation et sa dangerosité.
En
même temps, il demande à l’Europe de prendre une place dirigeante dans la
résolution de la crise coréenne.
Il
attribue une place particulière à la France au titre de Membre permanent du
Conseil de Sécurité de l’ONU : « La Chine espère que la France, en tant que membre permanent du Conseil de
sécurité de l’ONU, jouera un rôle constructif pour apaiser la situation et
relancer le dialogue »
Dans
leur conversation les interlocuteurs Allemands, Chinois et Français, ont évoqué
les trois points qui balisent cette discussion mondiale.
a-
Selon l’Elysée, les deux dirigeants « ont rappelé la condamnation par la
communauté internationale des provocations nord coréennes ».
b-
Selon M. Xi « La question coréenne ne peut être résolue que par des
moyens pacifiques, par le dialogue et des consultations ».
c-
Comme il l’avait déjà déclaré quelques heures plus tôt à la chancelière
allemande Angela Merkel, le président chinois a répété que son pays souhaitait
« la dénucléarisation de la péninsule coréenne ».
La
« dénucléarisation de la péninsule coréenne » est en effet la bonne
réponse à la question d’un affrontement nucléaire possible.
Encore
faut-il savoir à qui s’adresser pour cette opération. Comme pour l’Europe de
Kiesinger, il n’y a pas de numéro de téléphone coréen pour discuter de la
dénucléarisation.
La
solution à la question de la prolifération nucléaire en Corée et des dangers
qu’elle fait courir à la planète va donc de pair avec l’identification des
interlocuteurs.
3)-
1953
Les
deux Etats coréens sont réputés avoir été créés par l’Armistice de Panmunjeom,
le 27 juillet 1953. Ils sont séparés par le 38ème parallèle.
Cet
armistice a été signé par la Chine mais pas par la Corée du Sud. Ce qui signifie qu'aucun traité de paix n'a
vraiment été signé, et que les deux parties de la Corée sont toujours
officiellement en guerre l'une contre l'autre.
Cet
armistice n’a pas séparé des Etats en guerre mais il a attribué une zone
géographique à deux Armées politiques.
C’est
à partir de cette division du Champ de bataille que ces Armées politiques vont
constituer deux populations distinctes et deux Etats.
Pour
elles, l’armistice n’est qu’une pose dans un combat qui doit mener à la
victoire et donc au contrôle de tout le territoire.
Cette
évidence militaire s’impose, aux dirigeants de ces Etats qui ne sont que les façades
civiles des armées, sous la forme de l’idéologie de la Réunification.
L’impossibilité
pratique de celle-ci conduit les uns à des alliances militaires et les autres à
un armement atomique.
L’instabilité
et l’insécurité dans lesquelles vivent ces pseudo-Etats, les visées
expansionnistes de l’un et l’autre camp, sont produites par le cadre juridique
de l’armistice entre deux Armées politiques et la doctrine de la Réunification
qu’il induit.
Permettre
aux instances internationales ad hoc de réclamer des rapports internationaux
pacifiques de la part des deux Corées et permettre aux populations lucides et
entreprenantes de développer ces pays sans être sous la tutelle de la
Réunification, implique de sortir du dispositif de Panmunjeom. Celui-ci a rendu
service. Il devient contre-productif et cause de troubles.
4)-
2017
Ces
deux Etats coréens doivent être mis dans la possibilité de se déclarer Nation
et non plus Camp militaro-politique.
C’est
donc la question de la Réunification qu’il faut aborder pour régler la question
des Etats et permettre une solution à la question militaire et nucléaire.
Tant
que la politique de ces deux Etats reste la « Réunification », ces Etats
restent les habillages des deux Armées politiques qui continuent leur
affrontement par d’autres moyens en espérant revenir à l’affrontement armé
unificateur.
Le
verbiage sur les réunifications pacifiques, par exemple par l’effondrement de
la Corée du Nord, n’ont jamais été que du Trompe-l’œil.
Seul
l’abandon de la politique de la Réunification peut conduire à l’émancipation
des deux Etats de leur fondation originelle en 1953 à partir des deux Armées
politiques.
Ils
peuvent alors devenir des Etats de plein droit.
a-
Le 38ème parallèle n’est plus une ligne de démarcation mais une frontière.
b-
Les Etats ne sont plus des zones géographiques militaires mais des pays indépendants
dont les populations ont de fortes liaisons personnelles.
c-
La réunification est dite inconstitutionnelle.
Il
faut donc réunir une conférence avec toutes les parties.
5)-
La conférence
Contrairement
aux habitudes, personne ne propose de conférence. Il en est ainsi parceque tous
les acteurs sont englués dans les schémas archaïques de la suprématie des
Armées politiques et de leur gri-gri de la réunification.
Les
mots leur manquent pour qualifier une réalité nouvelle qu’ils ne perçoivent que
par ses ressemblances à l’ancienne.
Les
Puissances pensent tenir les coréens par cette vieillerie alors que leurs dirigeants
sont eux-mêmes prisonniers des barbelés du 38ème parallèle.
L’objet
de la conférence ne peut être de ratifier une paix. Ce serait à nouveau placer
le contentieux militaire des Armées politiques à la direction de la
négociation.
1-
Reconnaissance des deux Etats
La
conférence doit avoir pour premier objet de reconnaitre les deux Etats comme
Etats et non plus comme pérennisation des Armées politiques.
A
partir du moment où ces deux Etats sont reconnus, la position des personnels
d’Etat et des sociétés civiles changent complètement.
Virtuellement,
les uns et les autres ne doivent plus rien aux Armées politiques auxquels
l’armistice a attribué ces territoires.
2-
L’indépendance des Etats
En
second lieu, la conférence doit reconnaitre l’indépendance de ces Etats. L’un
n’a plus rien à voir juridiquement avec l’autre. Ce sont des Etats frontaliers
dont les populations ont une histoire et une culture commune, des liens
familiaux.
Ces
deux opérations doivent conduire à la signature d’un Traité de reconnaissance,
d’indépendance, de renonciation à la Réunification. Ces deux camps étatiques
peuvent ainsi changer de nom.
3-
Les puissances
En
troisième lieu, la conférence doit amener les puissances alliées, directement
ou non, de chacune des deux Corées, à reconnaitre le premier Traité et à signer
le Traité garantissant le renoncement à toute mainmise sur la Corée de l’autre
alliance.
La
Chine n’a pas à être à Séoul. Les Etats-Unis n’ont pas à être à Pyongyang.
4-
La sécurité
La
conférence doit faire le constat de la garantie juridique de sécurité reconnue
aux deux Corées.
a-
Chacune des deux Corées ne peut plus revendiquer l’autre.
b-
Aucune puissance étrangère soutenant une Corée ne peut revendiquer l’hégémonie
sur l’autre pour quelque raison que ce soit.
A
partir de ce moment, la négociation sur le respect du Traité de non-prolifération
signé par la Corée du Nord peut avoir un sens pratique.
La
conférence peut décider que le Secrétaire général de l’ONU présente les Traités
en personne et directement aux populations des deux nouveaux pays.
6)-
Conclusion
Rechercher
une solution « diplomatique et politique » du 21ème siècle en
privilégiant le vocabulaire du rapport de force et de l’assujettissement du
20ème siècle est un archaïsme.
Lorsque
le 8 septembre, la Chancelière Merkel déclare « ne pas voir de solution
militaire à ce conflit », elle prend acte d’un basculement dans
l’organisation du conflit coréen.
Au
20ème siècle, le militaire a prévalu sur le politique. Que ce soit par la
guerre ou par l’armistice. Il a conduit les questions et les réponses. Il forme
les deux Etats et leur assigne leur politique de réunification.
Le
volontarisme est la redite à l’infini de cette suprématie :
a-
Il subordonne les gouvernements aux évolutions technologiques monstrueuses de la
logique codifiée par l’Armistice.
b-
Il interdit aux gouvernements de maitriser un dispositif dont ils sont les
prisonniers.
Au
21ème siècle, la dispute nucléaire marque la fin de la primauté de la logique
militaire. Celle-ci n’est plus en situation ni d’échouer ni de réussir.
La
péninsule coréenne est passée de l’efficacité du militaire à celle du droit.
Les
deux Etats ne s’opposent plus parcequ’ils veulent se vaincre, mais d’abord parceque
leurs codifications juridiques ne sont plus adéquates.
Les
gouvernants ne trouvent pas les solutions politiques et diplomatiques dont ils
se revendiquent car ils refusent de faire le travail sur soi qu’impose une réalité
nouvelle conservant les apparences de l’ancienne.
C’est
tellement plus facile de vivre dans les fantômes du passé.
Une
conférence du droit doit donc s’ouvrir. Si la France n’est pas capable de l’organiser,
un autre pays doit s’en charger.
Certaines
personnes qualifiées disent que c’est urgent.
Marc SALOMONE
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