Paris,
le jeudi 28 septembre 2017
Partie
1 : Texte français / Partie 2 : English text, Google traduction
En
copie :
1-
Président de la République française
2-
Commission européenne
3-
ONU
4-
Ambassades : Australie, Corée du Nord (Berne), Corée du Sud, Chine,
Européennes, Japon, Russie, USA.
5-
Présidents du Parlement et des Groupes parlementaires français
Réflexion à partir de l’article de M.
Benjamin HABIB sur la crise coréenne (lecturer, School of Social Sciences, La Trobe
University, Australie).
Les
analystes de la crise coréenne sont dans le subjectivisme. Ils refusent de
nommer la réalité des choses et pensent compenser ces décalages, entre leurs
mots et les faits, par un volontarisme politique et médiatique.
Ce
subjectivisme en fait les jouets de ces mêmes réalités qu’ils refusent de
nommer et qu’ils prétendent manipuler à leur guise.
La
crise coréenne est le fonctionnement normal de la structure administrative
imposée à la Corée par l’armistice de Panmunjeom, le 27 juillet 1953.
C’est
la technique dont il est fait usage pour cet ordinaire qui la rend exceptionnelle.
En
parlant de Corée du Nord et de Corée du Sud, les analystes identifient ces
réalités étatiques à des Etats ordinaires et s’interdisent d’en connaitre la
structure effective et par conséquent d’en comprendre les manifestations.
L’Armistice
ne met pas fin à une guerre entre deux Etats mais à un affrontement entre deux
camps militaro-politiques d’un même pays, l’Etat s’étant effondré.
Il
assigne chacun de ces camps en guerre à un territoire pour les tenir éloignés
l’un de l’autre.
Il
ne met pas fin à la guerre ni au but administratif de celle-ci qui est
l’unification hégémonique du territoire par la victoire d’un camp et la défaite
de l’autre.
En
gelant la guerre, l’armistice transforme cette visée unificatrice en séparation
réunificatrice.
Il
ne crée pas deux Etats.
Ce
sont les deux camps assignés à résidence qui se sont maquillés en Etats. Ceux-ci
n’ont pas d’autres rapports entre eux que de préparer une réunification
hégémonique.
Il
ne peut y en avoir d’autre car ces pseudo-Etats sont en fait les masques, les
évolutions factices, de ces camps militaro-politiques.
La
spécificité de la crise actuelle est produite par les conséquences de la
possession de l’arme atomique par l’un des camps.
La
quête de l’armement atomique est conçue par la Corée du nord comme une étape technologique
ordinaire dans la recherche permanente de l’équilibre des forces induite par
l’armistice et la politique de division réunificatrice.
Nul
ne conteste que le camp militaro-politique nommé Corée du Nord a préparé sont
accession à l’arme atomique dans le cadre de ses rapports de séparation
réunificatrice avec le camp militaro-politique nommé Corée du Sud.
En
fait, l’accession à l’arme atomique de la Corée du Nord change complètement la
nature des rapports entre les deux camps et accompagne une évolution civile.
Elle
a plusieurs conséquences.
1-
La fin de la réunification
Cette
possession interdit la réunification hégémonique à l’autre camp et fausse les
processus de rivalités fondés sur la possession des armes conventionnelles.
Certes,
la Corée du Sud ne peut plus prétendre subjuguer la Corée du Nord.
Mais
l’équipe de Corée du Nord ne peut pas proclamer qu’elle n’acceptera jamais
d’être réunifiée par la Corée du Sud et en même temps dire qu’elle prétend se
réserver le droit de procéder à une réunification à son profit.
En
effet, la seule condition d’une telle réunification serait la terreur atomique
et cela ferait sortir la Corée du Nord de la légalité internationale. Ce qu’elle
proclame refuser.
2-
L’émancipation des Etats
L’impossibilité
définitive de la réunification sous l’égide de l’un des deux camps met
également fin à la division comme référence de l’organisation des deux camps.
Les
deux camps militaro-politiques doivent disparaitre dans les Etats qu’ils ont conçus
comme leurs marionnettes.
L’arme
nucléaire ne fait sans doute qu’acter une évolution civile plus ancienne.
Il
s’en suit que ce ne sont plus deux camps militaro-politiques qui s’affrontent
mais deux Etats qui se constituent et se distinguent.
Cette
crise parait insoluble car les analystes confondent la logique de l’armistice qui
est celle des camps masqués en Etats et la logique imposée par l’atome qui est le
passage des Camps aux Etats de plein exercice.
Il
en est ainsi car l’accession d’un camp à l’arme nucléaire met fin à la
structuration de la corée par l’Armistice de 1953 et à la division réunificatrice
qu’elle instaure.
3-
L’initiative coréenne
Une
conséquence de cette crise provoquée par l’accession à l’atome militaire est que
désormais, de leur propre fait, les deux Corées sont maitresses de leur destin.
a-
Ce ne sont pas les puissances tutélaires qui se sont entendues entre elles et qui
présentent leurs accords aux deux Corées.
b-
C’est l’une des deux Corées qui a contraint les puissances tutélaires à constater
l’obsolescence de l’Armistice dont elles s’estimaient jusqu’alors les garantes.
L’occident
n’est plus l’objet central, la référence, de l’évolution coréenne.
4-
La mutation
La
crise coréenne est une étape dans l’émancipation de l’Asie à l’égard de
l’ancienne configuration des rapports étatiques fondée sur une hégémonie occidentale.
Cela
ne signifie pas que l’occident disparait de l’Asie mais qu’il n’y est plus la référence
légale.
5-
Une solution à cette crise, exige donc de :
1-
Prendre acte du passage des Camps aux Etats
2-
Demander à ces Etats de renoncer au processus de Panmunjeom :
a-
Renoncer à la division
b-
Renoncer à la réunification
c-
Interdire toute politique fondée sur les principes de l’Armistice.
3-
Demander aux Etats qui parrainent chacun des deux Etats de renoncer à imposer
leur hégémonie à l’autre alliance.
4-
Reprendre la discussion de la dénucléarisation sur les bases légales du Traité
de non prolifération signé par les deux Corées précédemment.
5-
Il n’y a pas à trouver de base de discussion puisqu’elles sont déjà établies et
de longue date. Les deux Corées ont déjà fait le parcours de cette discussion.
Marc SALOMONE
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