Paris,
le jeudi 4 octobre 2018
Madame
la Ministre de la justice,
Je
n'ai pas d'argent pour le RAR. J'espère que personne n'en profitera
pour effacer le texte ci-après.
1)-
Le trop plein
1-
D'une part :
Les
magistrats utilisent la presse pour dire du Président de la
République « ce mec est dingue. Il fait ce qu'il veut. »
pour la seule raison qu'il rappelle que la magistrature est une
Autorité et que lui seul est un Pouvoir ; c'est à dire qu'il
procède du suffrage universel.
Ils
en profitent aussi pour faire savoir que « Nicole Belloubet est
une ministre sans pouvoir et incapable de choisir la bonne
personne. »
2-
D'autre part :
Ils
organisent sciemment l'inégalité des français devant le droit par
la ségrégation sociale et raciale.
J'ai
vécu leur solidarité avec les violeurs, les tortionnaires, les
voleurs, selon le statut social des agresseurs et des agressés.
Aujourd'hui,
j'apprends qu'il en va de même en matière de racisme et des
conséquences individuelles immédiates de cette pratique ; en
l'espèce la privation de repas.
Même
en cas de danger les français pauvres ne peuvent jamais accéder à
la justice.
J'en
ai marre !
3-
La manœuvre
Le
syndicat de magistrats USM déclare au sujet de la nomination du
Procureur de la République de Paris : « Il y a une espèce
de manœuvre du Pouvoir qui pose problème ».
Il
reconnaît par là-même que l'activité des cadres dirigeants de
l’État peut relever de la « manœuvre » et « poser
problème ».
C'est
très exactement de quoi relève l'action du procureur de la
République à l'occasion de cette plainte.
2)-
les faits
La
simplicité des faits :
Deux
hommes, 20 et 68 ans, sortent tous deux de l'hôpital pour une
cheville cassée. Ils ont tous deux une broche et des vis en guise de
cheville.
Ils
se présentent le même jour, à la même heure, simultanément, à
la Soupe de l'Armée du Salut, dans le hall de l'ancienne Chambre du
commerce.
Ils
réclament tous deux, simultanément, de ne pas être contraint
d'aller dans les files d'attentes qui leur sont réservées, du fait
du danger qu'ils courent de façon évidente pour leurs chevilles
dans les bousculades inhérentes à ces files.
Les
trois gardes coutumiers reconnaissent ces dangers.
Ils
acceptent la demande pour l'un et la refusent pour l'autre.
Ils
disent à l'un de se mettre à l'écart pour éviter la bousculades.
Ils
enjoignent à l'autre de rejoindre sa file.
Le
premier est arabe, le second français.
Les
gardiens sont arabes et noirs.
Lorsque
le français dit au gardien que le racisme est constitué, celui-ci
lui dit à l'intention des magistrats :
Tu
leurs dis ça ! Et Il agite de haut en bas un doigt d'honneur.
Ensuite,
il mobilise des arabes qui viennent à la soupe.
Il
n'y a aucun doute quand au racisme de la démarche et aux
conséquences de mise en danger d'autrui.
Le
Directeur du centre et la Direction nationale de l'Armée du Salut
déclarent que les gardiens sont leurs représentants exclusifs.
3)-
La plainte
Vous
trouverez la plainte exhaustive ci-après.
Je
porte plainte pour :
« Plainte
contre x pour racisme, refus d'assistance à personne en danger,
refus de se conformer à l'objet public de son entreprise, refus de
nourriture, association de malfaiteurs, calcul et préméditation. »
Le
parquet reçoit la plainte le 17 septembre 2018, le RAR faisant foi.
Il
répond le19 septembre 2018.
Autrement
dit : il répond par retour du courrier.
1-
L'attention
Le
procureur de la République dit : « J'ai l’honneur de
vous faire connaître que j'ai bien pris connaissance de votre
plainte en date du 10 septembre 2018 qui a retenu toute mon
attention. »
Il
n'a pas pris le temps d'y prêter la moindre « attention ».
Comme
pour les viols, les tortures, les vols :
a-
Il a jaugé la condition sociale des intervenants, l'agressé est
pauvre, l'agresseur est une institution semi-publique.
b-
En conséquence, il a couvert le délit ou le crime de l'institution
du plus fort socialement.
2-
Tout est permis avec un pauvre.
A-
La manœuvre
a-
Le procureur de la République transporte cette plainte dans le
service de la « presse et protection des libertés ».
b-
Il constate que les « faits » sont « dénoncés
sous une qualification autre que celle d'injure »
c-
Il crée donc lui-même des faits qu'ils proclament inexistants pour
ce service.
B-
L'astuce
a-
Il découvre que ces faits qu'il a lui-même inventés :
b-
Ne concernent donc pas la 6ème division, section AC4
c-
« N'apparaissent pas caractérisés » au titre de la
qualification d'injure.
C-
Il s'en suit :
« En
conséquence votre plainte est classée sans suite à mon parquet
sous le numéro ci-dessus indiqué. »
D-
La signature est volontairement rendue illisible. Pourquoi se nommer
devant un pauvre ?
3-
Le transfert indu
Par
le recours à cette astuce, le procureur de la République dit
lui-même que l'action raciste sans phrase et le refus d'assistance
ne relèvent pas de la 6ème division, AC4.
Le
transfert de la plainte dans ce service est donc une solidarité
corporatiste.
4)-
L'injure
S'adressant
à un pauvre, le procureur de la République croit malin, drôle sans
doute, d'empiler les vexations :
« Par
ailleurs, je vous indique que le parquet ne prend pas l'initiative
des enquêtes et des poursuites en matière d'injure envers un
particulier. »
Je
rappelle que la seule « injure » qui ait été faite et
qui est « caractérisée » l'a été à l'intention de la
« justice ».
Même
un sous-homme sait que la « justice » n'est pas un
« particulier » mais une institution.
Le
parquet peut donc prendre « l'initiative des enquêtes et des
poursuites en matière d'injure ».
5)-
L'obstruction
En
renvoyant au Doyen des juges d'instruction, le procureur de la
République sait très bien qu'il organise une obstruction au
fonctionnement de la justice.
1-
L'accessibilité
a-
La procédure engagée par le parquet est gratuite.
b-
La procédure engagée par le Doyen est payante. Sans tenir compte de
la loi, le Doyen exige une somme qui était dans les années 2000 de
2000 euros pour une plainte pour viol et torture déposée par un
smicard. Elle n'a pas due diminuer.
c-
L'argent élimine donc d'office les pauvres.
2-
L'Aide juridictionnelle
Ces
propos sont d'autant plus odieux que le procureur de la République
sait que la condition pour que l'Aide juridictionnelle ou l'Assurance
juridique privée fonctionnent est l'ouverture d'une enquête, la
prise en compte judiciaire de la plainte.
La
présence d'un avocat est nécessaire d'abord pour comprendre le
charabia juridique tel que : « Vous avez la faculté soit
de saisir la juridiction civile ou pénale compétente, soit de
(voir) devant le Doyen des juges d'instruction. »
Cette
exigence institutionnelle est évoquée dans la plainte. Le procureur
l'a lue, il le sait, il s'en amuse.
3-
La privation d'avocat
Lorsque
le procureur de la République dit : « Je vous invite à
prendre l'attache d'un avocat qui pourra vous assister dans votre
démarche »,
Il
sait :
a-
Qu'il s'adresse à un pauvre qui mange à la soupe charitable
b-
Qu'il lui interdit toute aide juridictionnelle en refusant
l'engagement de poursuites,
c-
Qu'il interdit donc l'accès de ce justiciable à un avocat.
6)-
L'inégalité des français devant la justice
Si
les rôles étaient inversés, si le plaignant était un français
arabe et l'agresseur un français européen, les informations
judiciaires des médias montrent que le parquet aurait donné suite à
cette agression raciste.
Le
procureur de la République est là dans « une espèce de
manœuvre » qui « pose un problème ».
7)-
Conclusion
Sous
couvert d'un rappel rituel du règlement, le procureur de la
République menace de prendre parti pour les agresseurs.
Je
ne dirais pas que cela m'étonne. Ces menaces sont l'ordinaire de
l'action des magistrats à l'égard des pauvres et des personnes
vulnérables.
Certes,
je ne me permets pas de dire qui sera le procureur de la république
Mais
je suis en mesure de vous demander que celui qui est en place le soit
pour tout le monde, qu'il travaille selon les règles d'égalité de
tous devant la loi, et qu'il permette ainsi l'accès de tous à un
avocat.
Il
leur a fallu moins d'une journée pour prendre fait et cause pour les
racistes. J'espère qu'il n'en faudra pas beaucoup plus pour les
contraindre à prendre parti pour le droit.
En
vous remerciant pour votre attention et dans l'attente de vous lire,
Je
vous prie d'agréer, Madame la Ministre, l'assurance de mes
salutations distinguées,
Marc
SALOMONE
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