vendredi, octobre 05, 2018

armée du salut 2, 05.10.18 magistrat, ministre, égalité,

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Paris, le jeudi 4 octobre 2018


Madame la Ministre de la justice,

Je n'ai pas d'argent pour le RAR. J'espère que personne n'en profitera pour effacer le texte ci-après.

1)- Le trop plein

1- D'une part :
Les magistrats utilisent la presse pour dire du Président de la République « ce mec est dingue. Il fait ce qu'il veut. » pour la seule raison qu'il rappelle que la magistrature est une Autorité et que lui seul est un Pouvoir ; c'est à dire qu'il procède du suffrage universel.

Ils en profitent aussi pour faire savoir que « Nicole Belloubet est une ministre sans pouvoir et incapable de choisir la bonne personne. »

2- D'autre part :
Ils organisent sciemment l'inégalité des français devant le droit par la ségrégation sociale et raciale.

J'ai vécu leur solidarité avec les violeurs, les tortionnaires, les voleurs, selon le statut social des agresseurs et des agressés.

Aujourd'hui, j'apprends qu'il en va de même en matière de racisme et des conséquences individuelles immédiates de cette pratique ; en l'espèce la privation de repas.

Même en cas de danger les français pauvres ne peuvent jamais accéder à la justice.

J'en ai marre !

3- La manœuvre
Le syndicat de magistrats USM déclare au sujet de la nomination du Procureur de la République de Paris : « Il y a une espèce de manœuvre du Pouvoir qui pose problème ».
Il reconnaît par là-même que l'activité des cadres dirigeants de l’État peut relever de la « manœuvre » et « poser problème ».
C'est très exactement de quoi relève l'action du procureur de la République à l'occasion de cette plainte.

2)- les faits
La simplicité des faits :
Deux hommes, 20 et 68 ans, sortent tous deux de l'hôpital pour une cheville cassée. Ils ont tous deux une broche et des vis en guise de cheville.
Ils se présentent le même jour, à la même heure, simultanément, à la Soupe de l'Armée du Salut, dans le hall de l'ancienne Chambre du commerce.
Ils réclament tous deux, simultanément, de ne pas être contraint d'aller dans les files d'attentes qui leur sont réservées, du fait du danger qu'ils courent de façon évidente pour leurs chevilles dans les bousculades inhérentes à ces files.
Les trois gardes coutumiers reconnaissent ces dangers.
Ils acceptent la demande pour l'un et la refusent pour l'autre.
Ils disent à l'un de se mettre à l'écart pour éviter la bousculades.
Ils enjoignent à l'autre de rejoindre sa file.
Le premier est arabe, le second français.
Les gardiens sont arabes et noirs.

Lorsque le français dit au gardien que le racisme est constitué, celui-ci lui dit à l'intention des magistrats :
Tu leurs dis ça ! Et Il agite de haut en bas un doigt d'honneur.
Ensuite, il mobilise des arabes qui viennent à la soupe.

Il n'y a aucun doute quand au racisme de la démarche et aux conséquences de mise en danger d'autrui.

Le Directeur du centre et la Direction nationale de l'Armée du Salut déclarent que les gardiens sont leurs représentants exclusifs.

3)- La plainte
Vous trouverez la plainte exhaustive ci-après.

Je porte plainte pour :
« Plainte contre x pour racisme, refus d'assistance à personne en danger, refus de se conformer à l'objet public de son entreprise, refus de nourriture, association de malfaiteurs, calcul et préméditation. »

Le parquet reçoit la plainte le 17 septembre 2018, le RAR faisant foi.
Il répond le19 septembre 2018.
Autrement dit : il répond par retour du courrier.


1- L'attention
Le procureur de la République dit : « J'ai l’honneur de vous faire connaître que j'ai bien pris connaissance de votre plainte en date du 10 septembre 2018 qui a retenu toute mon attention. »

Il n'a pas pris le temps d'y prêter la moindre « attention ».

Comme pour les viols, les tortures, les vols :
a- Il a jaugé la condition sociale des intervenants, l'agressé est pauvre, l'agresseur est une institution semi-publique.
b- En conséquence, il a couvert le délit ou le crime de l'institution du plus fort socialement.

2- Tout est permis avec un pauvre.

A- La manœuvre
a- Le procureur de la République transporte cette plainte dans le service de la « presse et protection des libertés ».
b- Il constate que les « faits » sont « dénoncés sous une qualification autre que celle d'injure »
c- Il crée donc lui-même des faits qu'ils proclament inexistants pour ce service.
B- L'astuce
a- Il découvre que ces faits qu'il a lui-même inventés :
b- Ne concernent donc pas la 6ème division, section AC4
c- « N'apparaissent pas caractérisés » au titre de la qualification d'injure.
C- Il s'en suit :
« En conséquence votre plainte est classée sans suite à mon parquet sous le numéro ci-dessus indiqué. »
D- La signature est volontairement rendue illisible. Pourquoi se nommer devant un pauvre ?

3- Le transfert indu
Par le recours à cette astuce, le procureur de la République dit lui-même que l'action raciste sans phrase et le refus d'assistance ne relèvent pas de la 6ème division, AC4.

Le transfert de la plainte dans ce service est donc une solidarité corporatiste.

4)- L'injure
S'adressant à un pauvre, le procureur de la République croit malin, drôle sans doute, d'empiler les vexations :
« Par ailleurs, je vous indique que le parquet ne prend pas l'initiative des enquêtes et des poursuites en matière d'injure envers un particulier. »

Je rappelle que la seule « injure » qui ait été faite et qui est « caractérisée » l'a été à l'intention de la « justice ».
Même un sous-homme sait que la « justice » n'est pas un « particulier » mais une institution.
Le parquet peut donc prendre « l'initiative des enquêtes et des poursuites en matière d'injure ».

5)- L'obstruction
En renvoyant au Doyen des juges d'instruction, le procureur de la République sait très bien qu'il organise une obstruction au fonctionnement de la justice.

1- L'accessibilité
a- La procédure engagée par le parquet est gratuite.
b- La procédure engagée par le Doyen est payante. Sans tenir compte de la loi, le Doyen exige une somme qui était dans les années 2000 de 2000 euros pour une plainte pour viol et torture déposée par un smicard. Elle n'a pas due diminuer.
c- L'argent élimine donc d'office les pauvres.

2- L'Aide juridictionnelle
Ces propos sont d'autant plus odieux que le procureur de la République sait que la condition pour que l'Aide juridictionnelle ou l'Assurance juridique privée fonctionnent est l'ouverture d'une enquête, la prise en compte judiciaire de la plainte.

La présence d'un avocat est nécessaire d'abord pour comprendre le charabia juridique tel que : « Vous avez la faculté soit de saisir la juridiction civile ou pénale compétente, soit de (voir) devant le Doyen des juges d'instruction. »

Cette exigence institutionnelle est évoquée dans la plainte. Le procureur l'a lue, il le sait, il s'en amuse.

3- La privation d'avocat
Lorsque le procureur de la République dit : « Je vous invite à prendre l'attache d'un avocat qui pourra vous assister dans votre démarche »,

Il sait :
a- Qu'il s'adresse à un pauvre qui mange à la soupe charitable
b- Qu'il lui interdit toute aide juridictionnelle en refusant l'engagement de poursuites,
c- Qu'il interdit donc l'accès de ce justiciable à un avocat.

6)- L'inégalité des français devant la justice
Si les rôles étaient inversés, si le plaignant était un français arabe et l'agresseur un français européen, les informations judiciaires des médias montrent que le parquet aurait donné suite à cette agression raciste.
Le procureur de la République est là dans « une espèce de manœuvre » qui « pose un problème ».

7)- Conclusion
Sous couvert d'un rappel rituel du règlement, le procureur de la République menace de prendre parti pour les agresseurs.

Je ne dirais pas que cela m'étonne. Ces menaces sont l'ordinaire de l'action des magistrats à l'égard des pauvres et des personnes vulnérables.

Certes, je ne me permets pas de dire qui sera le procureur de la république

Mais je suis en mesure de vous demander que celui qui est en place le soit pour tout le monde, qu'il travaille selon les règles d'égalité de tous devant la loi, et qu'il permette ainsi l'accès de tous à un avocat.

Il leur a fallu moins d'une journée pour prendre fait et cause pour les racistes. J'espère qu'il n'en faudra pas beaucoup plus pour les contraindre à prendre parti pour le droit.

En vous remerciant pour votre attention et dans l'attente de vous lire,

Je vous prie d'agréer, Madame la Ministre, l'assurance de mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE


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