lundi, octobre 15, 2018

indemnisation 20; 15.10.18; médical, pénal, industrie, sanofi


blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les deux formes, éd. Amazon

Paris, le lundi 15 octobre 2018


REFLEXION N°20 SUR LES MECANISMES DE LA CONFUSION ORGANISEE PAR LA PROCEDURE ENTRE LA FAUTE PENALE POSSIBLE ET LES CONSEQUENCES EXCESSIVES INDEMNISABLES. (cf. madic50)

Cette année, encore deux personnes sont sorties tétraplégiques d'une opération sinon bénigne du moins routinière.

Il leur faudra attendre au moins dix ans avant que le dossier en indemnisation soit clos.

Les juges indiquent par l'évolution de la jurisprudence que l'erreur, la faute, la criminalité, médicales, sont de moins en moins soustraites au regard du droit.

Pareillement, les patients admettent de moins en moins les tords qui leur sont ainsi portés.

Le rapport 2010 de l'Observatoire des risques médicaux indique que l’État est pleinement informé des questions d'indemnisations des tords causés par la médecine à des patients.

Ce qui m'intéresse ici est de remarquer qu'une partie de la solution à cette « lancinante question », selon les média, ressort d'une évolution du droit.

Même si elles ont été actualisées, les formulations du droit indemnitaire sont fondées sur une logique du 19ème siècle.

Comme sur d'autres sujets, cette logique conduit toutes les réformes et les adaptations du droit à hypertrophier les solutions existantes au lieu d'en promouvoir de nouvelles.
1- Elle reporte les demandes d'indemnisations sur une augmentation des cotisations de « l'assurance en responsabilité civile des médecins ».
a- En démultipliant un procédé adapté à des cas circonscrits, ces prédations assurantielles deviennent excessives.
b- Elles déséquilibrent les assurances et dissuadent de l'exercice de ces spécialités.
2- En même temps, la confusion des parcours pénal et indemnitaire déresponsabilise les professions médicales en leur permettant de ne pas se contraindre à réfléchir à l'individualisation séculaire quasi souveraine de leurs actes.
Il faut résoudre deux questions :
1- La distinction de l’indemnisation et de l'examen de la faute pénale.
2- La distinction de l'indemnisation et de la spoliation ; que ce soit celle du Trésor public, des trésoreries d'entreprises, des fonds assuranciels.

L'actuelle logique juridique ne peut répondre ni à l'une ni à l'autre de ces questions.

Cette mutation de la logique et des qualifications juridiques touchent d'autres secteurs.

Ainsi, la logique actuelle de l'indemnisation participe-t'elle aux impasses des débats publics au sujet de l'entreprise Sanofi ; ce dont témoignent les heurts parlementaires.

Une recomposition des principes de celle-ci permettrait à la justice d'aborder les questions industrielles hors des conflits indemnitaires et de conduire ceux-ci sans prédation de trésorerie de l'entreprise.

Il est vrai que la justice développerait sans doute les capacités du pénal dès lors qu'il ne serait plus confondu avec l’indemnisation.

Cette perspective ne convient peut être pas aux cadres concernés ; ici, ceux de la médecine et de l'industrie.

Ceux-ci sont peut être plus favorables au chaos provoqué par une logique obsolète qu'à l'ordre installé par une logique adéquate.

Toutes ces questions méritent d'être examinées sereinement par les représentants de la Nation au lieu de provoquer de leur part des gerbes d'insultes en séances publiques.


Marc SALOMONE

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