mercredi, juin 03, 2020

03.05.20, réflexion 44, parité, égalité, de droit, premier ministre, deux formes,

Marc Salomone / 06.28.22.88.96 / Courriel : salomone.marc@neuf.fr
blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les Deux formes, éd. Amazon

Paris, le mercredi 3 avril 2020

CONTRIBUTION (44) AU DEBAT NATIONAL VOULU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE EN 2020.
REFLEXION SUR LA PRESENCE DES DEUX SEXES, LES DEUX FORMES, LA REFORME DE LA CONSTITUTION.(Suite de la réflexion n°43 du 19 mai 2020 et précédentes. cf. : madic50.blogspot.com)

POUR RECONNAÎTRE LA PRESENCE DE DROIT DES DEUX SEXES ET EN FINIR AVEC LA CHARITE MASCUNLINE ENVERS LES FEMMES.

Chapitre 1 : Une affaire d'Etat

1)- Le Grenelle
Le 3 septembre 2019, dans son discours d'ouverture de l'assemblée de responsables féministes dite « le Grenelle des violences faites aux femmes », le Premier Ministre, Édouard Philippe, acte le lien qu'il y a entre les processus sociaux de domination des hommes sur les femmes et les violences dites conjugales.

Pour cela, il reprend la question d'une femme violentée :
« L’une de nos concitoyennes, Christine, m’écrit qu’elle se demande « où est la justice ». Et qu’elle trouve « inadmissible cette justice des hommes ».
Il place la réponse sous la responsabilité des gouvernants :
« La question de Christine est insoutenable, pour chacun de nos concitoyens, et plus particulièrement pour ceux, dont je fais partie, qui ont la responsabilité de trouver des solutions. »

2)- Les deux urgences
A ce Grenelle, le Premier Ministre aborde deux urgences :

1- L'urgence technique
Il répond à l'urgence du moment. Il s'agit de protéger la fuite des femmes violentées.
« La première urgence, c’est de protéger les femmes victimes de violences conjugales en leur assurant une mise à l’abri rapide ».
Cette réunion aura donc eu le mérite de prendre de telles mesures.
2- L'urgence institutionnelle
Mais, par ses exemples et ses commentaires, le Premier Ministre nous dit que la question de Christine impose à l’État de répondre à une autre urgence.
a- Celle-ci date d'avant l'invention des hébergements d'urgence :
« Depuis des siècles, ces femmes sont ensevelies sous notre indifférence, notre déni, notre incurie, notre machisme séculaire, notre incapacité à regarder cette horreur en face. »
b- Elle relève de l'organisation de la société :
« Car les violences conjugales ne sont pas des disputes de couples où les torts seraient partagés : c’est un processus d’emprise sexiste, tellement ancré dans nos mentalités et dans nos pratiques que certains hommes se sont habitués à l’impunité. »
c- Elle réclame le changement de politique des cadres institutionnels.
« Le gouvernement est pleinement mobilisé, mais nous avons besoin de vous, de votre expertise d’association, de parlementaire, d’élu local ou de professionnel de terrain, que vous soyez policier, gendarme, magistrat, travailleur social, médecin, enseignant, responsable d’un centre d’hébergement, maire. Parce que notre responsabilité est collective, le travail doit être collectif. »
d- Elle impose un changement radical :
« C’est à ce prix que ce Grenelle pourra changer radicalement les choses »

3)- La réalité du droit
Christine n'est pas confrontée à un crétin isolé mais à une autorité qui bénéficie de « la justice des hommes »
Cette inclusion dans un fonctionnement de la « justice », c'est à dire dans la force du droit, a pour premier effet de placer les femmes hors du droit chez elles.

Une femme peut être « chassée, par un conjoint alcoolique et violent, de son domicile » parce que, même si elle propriétaire de l'appartement, la « justice des hommes » légitime l'occupation des lieux par l'homme et disqualifie les droits de la femme à l'occupation des lieux.

4)- La prépondérance
a- Le présent
Tout autant que le crétinisme criminel de telles personnes, c'est aussi la place juridique respective des hommes et des femmes que ces violence reconduisent.

La raison pour laquelle la « justice » est celle des « hommes » est que l'autorité légale, constitutionnelle, reconnaît in fine la prépondérance juridique des hommes sur les femmes.

Ça se passe, souvent bien, fréquemment moyennement, parfois très mal.

b- L'avenir
Le Premier Ministre indique que la radicalité de l'action collective fait partie de la réponse : « Parce que notre responsabilité est collective, le travail doit être collectif. C’est à ce prix que ce Grenelle pourra changer radicalement les choses »
Cette radicalité doit en premier lieu remettre de l'ordre dans le droit en formulant que c'est au violent de quitter les lieux et non à la battue et aux enfants de chercher un refuge.

5)- Le lieu du débat
Le Grenelle des violences faites aux femmes nous certifie que les progrès démocratiques des rapports sociaux entre les deux sexes ne sont pas stables, voire durables, tant que la question juridique de la « justice des hommes » n'est pas abordée et n'a pas reçue des premières réponses décisives.

Le lieu de ce débat est le système électoral.

C'est là que les femmes se sont installées publiquement d'égal à égal avec les hommes dans la société.

Cet acquis a permis de donner une forme publique, politique, au débat sur l'inégalité administrative des deux sexes.
Les administrations, publiques ou privées, peuvent se passer des femmes et non pas des hommes.

6)- La réforme Jospin
La première réforme qui aborde cette question, en 1999, à l'initiative du Premier Ministre Lionel Jospin, a le mérite d'avoir ouvert la brèche dans la domination légale d'un sexe sur l'autre.

Elle a cependant maintenu la légitimité de l'inégalité des sexes en transformant la domination en préséance. Elle a déplacé la question. Elle n'y a pas répondue.

Art. 1, §2 : « La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. »

Art. 4, §2 : « (les partis) Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi.

La « loi », les « partis », sont déjà là. Ils sont chargés de faire quelque chose pour intégrer les femmes qui sont dehors au jeu institutionnel qu'ils dirigent naturellement depuis toujours. Et ce, alors qu'aucune règle n'a changé. En effet, « favoriser » n'est pas une légalité.

Que peuvent-ils donner d'autre que la reconduite à l'infini de la prépondérance, ou préséance, masculine ?

7)- Les deux Parités

1- La parité concurrentielle
La réforme Jospin peut être dite de Parité concurrentielle puisqu'elle met les sexes en concurrence pour les postes à pourvoir

2- La parité de droit
Ce qu'il faut donc, c'est passer à la parité de droit.
Les deux sexes sont présents de droit là où ils s'organisent.

C'est à l'étude de cette réforme qu'est consacrée la réflexion ci-après.

Chapitre 2 : La parité de droit

8)- Élections et sexes
Les élections ne sont possibles que parce que les deux sexes sont les seuls acteurs du vote.
L'égalité formelle des deux sexes, leur indistinction dans l'électorat et le scrutin, est donc la seule réalité à prendre en compte dans une procédure électorale.

9)- La souveraineté humaine
L'élection moderne a pour fonction première d'acter que les hommes sont les seuls à décider pour eux-mêmes.
Les extra-humains peuvent les inspirer, ils ne peuvent décider pour eux.
L'élection c'est l'humanité qui exprime sa souveraineté.
Ainsi, en même temps qu'il détruit l'ordre des Templiers et qu'il fait plier le Pape, le roi Philippe Le Bel convoque la première assemblée des États-Généraux ; les femmes sont « convoquées ».
Dès lors, le chef de l'exécutif détient le monopole de la légitimité à dire le juste et l'État va devenir le producteur des justifications sur lesquelles il fait reposer ses propres décisions. cf. Wikipédia.
Il n'y pas d'élection s'il n'y a pas eu préalablement l'éviction des extra-humains du champ de l'organisation des Pouvoirs publics.

10)- Le certificat d'humanité
Le principe du vote renvoie à la société. Il est le lieu de sa création politique.
Lorsque le vote prend la forme du suffrage universel, il acquiert la capacité de définir l'humanité.
Les hommes étant seuls dans la gestion des Pouvoirs publics, il se pose donc la question de la définition et de la délimitation de l'humanité.
Il faut savoir qui va voter.
L'arrivée au vote des deux sexes est inévitable à partir du moment où le droit de vote est un contrôle et un certificat d'humanité.
C'est pourquoi, tous les systèmes électoraux sont passés au suffrage universel et à l'égalité des sexes. Les suffrages censitaires et monosexués ne pouvant être dans ce cadre qu'une séquence particulière et intenable de l'universalité.

11)- Le plafond de verre
L'égalité formelle des deux sexes dans le droit de vote s'est installée à partir de la fin du 19ème siècle.

Sortie des limbes de la conquête héroïque d'un droit, l'égalité formelle des deux sexes confrontée à ses conséquences peut paraître apporter la preuve de son inanité.

En effet, l'égalité formelle des deux sexes lors d'une élection produit invariablement une inégalité réelle des deux sexes dans les résultats du vote. Le sexe masculin est massivement majoritaire parmi les élus.

12)- L'indistinction
La méthode de l'égalité est l'indistinction.
L'indistinction des deux sexes signifie leur présence conjointe.
Leur distinction rend possible l'absence de l'un ou de l'autre.
Les électrices sont identiques aux électeurs et les deux se confondent dans la même procédure de vote.
Par contre, lorsque les élus sont systématiquement des hommes, et on sait que la présence massive des femmes n'est due qu'à des obligations extérieures au vote, cela pose question.
Si on pense que les élus sont le produit de l'égalité, du choix souverain de personnes égales, et que les candidatures des deux sexes sont libres, alors le fait de cette domination masculine dans les résultats du vote remet en cause l'égalité réelle des deux sexes.
L'un est manifestement considéré par les deux comme étant plus capable que l'autre.
Le choix est libre, il s'agit donc d'une appréciation. Elle est largement partagée.
Le vote égal remet en cause l'égalité des capacités des deux sexes d'exercer des responsabilités publique, dont celle du vote.
Ce que les médias appellent le « plafond de verre » se présente aussi comme un plafond de capacité.

13)- L'incertitude
Il en est ainsi car la notion d'égalité des deux sexes impose son évidence mais elle ne dit pas laquelle.
Il y a deux sexes, ils sont égaux, ils votent indistinctement ; soit.
Mais que produit l'égalité dans le déroulement complet de l'élection ?
Je suis électeur, je vote.
Mais la question de l'égalité se pose dans quel moment du vote et de ses conséquences ?
a- Les électeurs sont des individus et un collectif. Ils sont les électeurs ou l'électorat.
b- Les élus sont des individus et un collectif. Ils sont élus ou membres d'une assemblée.
c- Où se place l'égalité, dans la composition des individus ou dans celle des collectifs ?
Comment se place-t'elle ?

14)- Les deux secteurs
Pourquoi une distinction au sein de la même « cause », celle de l'égalité, s'est-elle imposée dans la gouvernance des Etats ?
a- L'égalité va de soi pour les listes électorales.
b- Elle devient compliquée, voire insoluble, pour la composition des ensembles élus, donc des assemblées.

Cette « cause » comprend des ruptures logiques que nous appelons ici « secteurs ». Ils imposent leur conséquences pratiques.

Le secteur 1 est l'égalité. L'égalité est l'addition des deux sexes.
Le secteur 2 est la parité. La parité est la présence de droit égale de deux sexes.

Secteur 1 :
Il s'applique à toutes les situations juridiques où l'unité masculine peut être doublée de l'unité féminine.
Les femmes peuvent être partout où l'unité administrative, organisationnelle, peut être duale.
Le dédoublement permet l'égalité des sexes par leur présence dans le double.
La présence des femmes satisfait à l'idéologie de la complémentarité des deux sexes.
Ce droit est construit, c'est l'égalité : en l'espèce des deux sexes.

Secteur 2 :
Il s'applique à toutes les situations juridiques où l'unité ne peut pas se dédoubler.
Les femmes ne peuvent être là où l'unité est une car la place est déjà prise.
Dans ces circonstances, les femmes peuvent être à coté des hommes. Elles ne peuvent être à leur place.
L'unicité de la fonction rompt avec la complémentarité et présente les femmes en spoliatrices, prédatrices, expropriatrices.
Cette l'unicité de l'occupation d'une place modifie le fonctionnement du principe d'égalité.
Ce principe devient la parité.
S'il y a besoin de parité c'est donc qu'il y a des champs où l'unité ne peut pas se dédoubler.


15)- Les deux formes
Le vote et son résultat, l'égalité et la parité, appartiennent donc à deux structures sociales distinctes les questions et les réponses sont différentes.

Ces réalités qui nous préoccupent ici appartiennent à deux formes entremêlées, voire fusionnelles, mais distinctes. cf. Les deux formes, éd. Amazon.
1- La forme économique :
a- Elle régit les structures socio-économiques. Elle produit les Etats et la société civile : politique, droit, philosophie, citoyenneté, élections, rationalité, etc. L'égalité comme l'inégalité, la liberté comme l'esclavage, les systèmes économiques, etc., y sont pensables.
b- C'est la forme des masses humaines grandes ou petites, des majorités et des minorités.

2- La forme administrative
a- La forme administrative est la combinaison infinie des deux sexes, le 1-0 de l'informatique ou le 1-2 de la sécurité sociale.
b- La première idéologie administrative dirigeante fut l'idéologie religieuse. Elle a imposé ses logiques totales jusqu'à l'invention de la laïcité.
c- L'idéologie religieuse repose sur deux piliers : les extra-humains et la subordination de la femme à l'homme.
d- Elle fonctionne par la fabrication de l'individu et de la totalité.

3- Rapports des deux
Le rapport d'une forme à l'autre peut être éclairé par la description du fascia et de son rôle :
« Un fascia est :
a- Une membrane fibro-élastique qui recouvre ou enveloppe une structure anatomique.
b- Il est composé de tissu conjonctif très riche en fibres de collagène.
Les fascias sont connus pour être des structures passives de transmission des contraintes générées par l'activité musculaire ou des forces extérieures au corps.
Il a également été montré qu'ils sont capables de se contracter et d'avoir une influence sur la dynamique musculaire et que leur innervation sensitive participait à la proprioception et à la nociception ».

4- L'élection est un acte politique (les masses, le droit) qui intervient dans une structure administrative (le 1-2) et impose l'égalité des citoyens et des sexes dans cet espace ou l'influence religieuse séculaire la rendait impossible dans cette disposition.

16)- La totalité
Selon le langage administratif de la totalité et de l'individualité ; le parcours du suffrage universel définit l'humanité comme étant une totalité génétique.
Elle est composée de deux sexes et de rien d'autre.
Devenant un vote des deux sexes, l'élection manifeste sa forme administrative qui est la combinaison infinie des deux sexes ; la totalité et l'individu.

1- D'une part, la totalité est parvenue à une distribution égale des deux sexes pour les élections.
2- D'autre part, elle produit une distribution élective discriminante des deux sexes

17)- Les logiques
Il en est ainsi car la logique administrative particulière de l'électorat est organisée par la politique.

Ce dernier s'est débarrassé des idéologies extra-humaines et des dominations sexuées appelées autrement religieuses qui organise toujours les administrations de candidatures et d'assemblées d'élues.

La logique particulière des assemblées délibérantes est en effet toujours partagée entre :
a- Les principes politiques, c'est à dire l'égalité et l'exclusion des idéologies extra-humaines dans l'exercice de ses fonctions politiques. La forme politique, ou économique, conditionne les groupes politiques et le vote des lois.
b- Les principes de ces mêmes idéologies dans sa composition administrative. Dans les rapports individuels de la totalité de leurs membres, les assemblées retiennent une distinction entre les sexes.
Il n'est pas obligatoire pour le fonctionnement ordinaire, administratif, des assemblée que les deux soient présents.

Autrement dit :
1- Politiquement, les assemblées délibérantes sont citoyennes et égalitaires ; au moins virtuellement.
2- Administrativement, les mêmes assemblées reproduisent le socle religieux de la domination des hommes sur les femmes et l'infériorisation de celles-ci.

18)- La discontinuité
Les citoyens peuvent avoir l'impression que le suffrage universel va (même progressivement) porter une indistinction sexuelle identique parmi les élus que parmi les votants.

En fait, il n'y a pas de continuité administrative entre l'électorat, ou corps électoral, et l'électivité, ou corps des élus.
1- Lorsqu'un électeur pénètre dans un bureau de vote, il est dans un haut lieu de la forme administrative.

Cependant, l'idéologie de fonction de celui-ci vient de la forme économique via la politique. Ce lieu fait fonctionner l'égalité des sexes, des citoyens.
2- Lorsqu'il met son bulletin dans l'enveloppe puis dans l'urne, il ne vote pas dans la continuité de l'administration électorale où il se trouve.
3- Il intervient dans un secteur de la forme administrative qui est distinct de l'électorat et qui assure encore la primauté des idéologies ancestrales de rapports des deux sexes.
4- Je l'appelle électivité ou totalité élective.
5- Elle est formée des administrations de la candidature, des élus, des groupes d'élus.

19)- La rupture
Il y a, au sein même du bureau de vote, l'expression d'une rupture de continuité entre l'électorat et l'électivité.

Cette rupture de continuité commence avec les candidats et l'administration des candidatures. Les hommes sont plus nombreux à être élus d'abord parcequ'ils sont plus nombreux à se présenter et à être présentés.

C'est que les candidats et candidatures sont de la même filière administrative particulière que les élus et électivités. Ils font partis de la même continuité.

Cette discontinuité entre l'électorat et le bloc électif est double :
1- Elle est objective en ce sens que les deux activités sont distinctes et donnent lieu à des logiques différentes.
2- Elle est logique en ce sens que :
a- L'une des administrations est régie par la logique politique.
b- L'autre est régie par la logique administrative encore soumise à l'idéologie de distinction des hommes et des femmes.

Elle laisse voir la progressivité de la laïcisation, la politisation, de la forme administrative dont l'idéologie publique première fut la religion.

Dans tous les pays du monde, l'égalité des deux sexes fut d'abord l'indistinction au sein de l'électorat accompagnées de l'éligibilité des femmes et de quelques règles de droit permettant l'égalité formelle des deux sexes.

Hors du bureau de vote, point de salut pour l'égalité et la présence de droit des deux sexes.

20)- La solution
L'égalité des deux sexes n'échoue donc pas à imposer l'indistinction des sexes dans la filière administrative de l'électivité.

L'absence de femmes dans les assemblées, leur faible nombre, leur impuissance à modifier vraiment les rapports sociaux entre les sexes, ne provient pas de l'incapacité de ce sexe.

L'électivité est régie selon des mécanismes distincts de ceux de l'électorat.

C'est donc en supprimant les effets de ces principes sur l'électivité (les candidats et les élus) que l'indistinction des deux sexes pourra se retrouver dans les assemblées.
1- Pour la formation de l'électorat, la politique s'est substituée aux idéologies archaïques. Elle a imposé l'égalité des sexes dont on oublie trop vite qu'elle n'est pas allé-de-soi.
2- Pour la formation de l'électivité, cette opération est à venir.
La politique doit imposer, non pas l'égalité des sexes qui est déjà acquise, mais la présence indistincte, de droit, des deux sexes.

21)- Individu et totalité
Il se pose alors la question de l'adéquation des deux formes administratives singulières ; l'électorat et l'électivité.

On ne peut comprendre les mécanismes du suffrage universel sans distinguer l'individu et la totalité.

Les électeurs n'existent pas sans l'électorat.
Les candidats n'existent pas sans la candidature.
Les élus n'existent pas sans l'électivité (candidats et élus)

L'électorat est composé par l'indistinction des sexes.
Son organisation est préalable au vote.
Par contre, chaque électeur vote selon son seul jugement et à bulletin secret.

La candidature est une totalité, une administration, informelle gérée par de multiples forces.
Le candidat est le produit de la candidature mais il est unique.

L'électivité est composée d'une foultitude de groupements qui constituent à ce titre une force légale pour ses membres.
A rebours de l'électorat, l'électivité ne prend son sens qu'après l'élection.
Le candidat est la chenille, l'élu est le papillon.

En résumé
a- L'égalité des deux sexes vaut pour la composition de l'électorat. La liste des électeurs ou des électrices est commune.

b- Cette égalité assure donc le droit de chaque citoyen de voter au même titre que tout autre.
c- Par contre, elle n'assure pas l'indistinction du vote de chaque électeur. Ces votes sont spécifiques et secrets.
d- L'égalité de présence des élus vaut pour la composition de l'électivité. La présence des élus des deux sexes est égale.
e- Pour l'électorat, l'égalité est préalable au vote. L'indistinction des électeurs définie l'électorat.
d- Pour l'électivité, le dispositif est distinct.
e- Les élus organisent leur présence conformément aux règles d'égale présence des deux sexes.

22)- Que faire ?
Les principes légaux d'égalité des sexes ne concernent que les totalités et non pas les personnes.

1- L'égalité des sexes dans les élections ne relève pas des électeurs mais de l'organisation administrative de l'électorat.
a- Une électrice n'est pas d'un électeur. Elle est unique.
b- Le rapport d'égalité ne concerne que l'appartenance de l'une et de l'autre à des totalités telles que les sexes et l'électorat.
2- L'égalité de présence des deux sexes dans les assemblées, dite parité, ne relève pas du choix des électeurs mais de l'organisation légale de l'électivité.
3- L'égalité des sexes pour les élus ne peut être préalable à l'élection. Elle est l'égale présence des élus des deux sexes dans les assemblées ; après l'élection.
4- La loi doit donc disposer que :
a- L'assemblée, au titre d'administration des élus, organise la présence égale des élus des deux sexes dans l'assemblée.
b- Cette parité dans l'assemblée impose que l'administration des candidatures prépare des candidats des deux sexes.
c- L'administration électorale organise le vote de telle façon que l'assemblée des élus puisse y organiser l'égale présence des deux sexes.

23)- Les partis
L'administration des candidatures, leur totalité, a été officiellement nommée telle par la réforme constitutionnelle de 1999. Ce sont les partis politiques.

En France, au terme de la constitution, depuis la réforme paritaire de 1999, les partis sont les représentants de l'administration élective :
Article 4 :
 alinéa1 : « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage... »

alinéa 2 « Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi. »
Il n'y a rien à y changer.

Les partis sont constitutifs de la totalité élective :
1- Les candidats ne se présentent aux électeurs, et ne se maintiennent entre deux tours, que par l'acceptation ou la volonté des partis.
2- Les assemblées n'accompagnent la présence égale des élus des deux sexes qu'au travers des groupes politiques.

24)- La liberté individuelle
L'obligation de présence égale des deux sexes qui est faite aux assemblées ne s'oppose pas au libre arbitre des électeurs.

Les électeurs votent pour les candidats de leur choix, dont la candidature est conforme au règles du suffrage et dans les formes prévues par la loi.

D'une part, ces candidats sont désignés, par les partis ou par des groupements.
D'autre part, lorsque les électeurs votent pour des listes, que la loi prévoit le panachage, que les candidats appellent à voter pour un autre au second tour, ou lorsqu'un candidat rate son inscription, etc.

Dans tous ces cas où le libre arbitre des électeurs est nul, personne ne déclare que leur liberté de vote est faussée juridiquement.

La présentation de tel ou tel candidat au vote ne dépend absolument pas des électeurs. Ce sont des parcours totalement indépendant de l'élection.

L'électeur a pour seule fonction de voter, en secret, pour l'un des candidats dont les bulletins lui sont présentés sur la table du bureau de vote.

25)- La proposition
Je propose donc de réformer la Constitution ainsi :
1- Supprimer :
Art. 1, alinéa 2
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.

2- Inscrire
Art.1, alinéa 2
Les Pouvoirs publics, les assemblées délibérantes, les directions et hiérarchies de services publics, de droit, de fait, par délégation ou circonstances, sont constitués par la présence égale, conjointe, de droit, universelle, des deux sexes.
25- L'effort historique
La parité paraît compliquée à acquérir. Par contre, le droit de vote et l'égalité formelle semblent avoir été évident, presque facile.
Il n'en est rien.

1- L'unité
Le 21 avril 1944, Le général De Gaulle, coprésident avec le général Giraud du Comité français de libération nationale (CFLN), signait l'ordonnance présentée par l'Assemblée consultative d'Alger : "Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions de l'homme.".
Les députés n'en voulaient pas au départ. Ils se sont ralliés à la formule du député communiste Fernand Grenier.
De Gaulle n'était pas féministe. Il a signé sur le champ.
Sans cette unité et ce courage intellectuel de ces gens qui avaient été formés aux responsabilités dans une opinion contraire, la France aurait raté l'avenir.

2- Le principe
le 21 avril 2017, La ministre de la Justice Christiane Taubira a donné la voie à suivre pour conquérir les droits des femmes : «Non, ni donné ni octroyé, conquis ! Par des générations de femmes opiniâtres, ingénieuses, courageuses, résistantes. Merci.»

27- Conclusion
Combien de temps les femmes vont-elles encore être considérées comme des invitées ?

Il est temps, il devient urgent, qu'à nouveau, par un trait de plume, la France rature son passé et dicte son avenir.

Marc SALOMONE

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