Marc
Salomone / 06.28.22.88.96 / Courriel :
salomone.marc@neuf.fr
blog :
madic50.blogspot.com / Livre : Les Deux formes, éd. Amazon
Paris,
le mercredi 3 avril 2020
CONTRIBUTION
(44) AU DEBAT NATIONAL VOULU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE EN
2020.
REFLEXION
SUR LA PRESENCE DES DEUX SEXES, LES DEUX FORMES, LA REFORME DE LA
CONSTITUTION.(Suite
de la réflexion n°43 du 19 mai 2020
et
précédentes. cf. : madic50.blogspot.com)
POUR RECONNAÎTRE LA
PRESENCE DE DROIT DES DEUX SEXES ET EN FINIR AVEC LA CHARITE
MASCUNLINE ENVERS LES FEMMES.
Chapitre
1 : Une affaire d'Etat
1)-
Le Grenelle
Le
3 septembre 2019, dans son discours d'ouverture de l'assemblée de
responsables féministes dite « le Grenelle des violences
faites aux femmes », le Premier Ministre, Édouard Philippe,
acte le lien qu'il y a entre les processus sociaux de domination des
hommes sur les femmes et les violences dites conjugales.
Pour
cela, il reprend la question d'une femme violentée :
« L’une
de nos concitoyennes, Christine, m’écrit qu’elle se demande «
où est la justice ». Et qu’elle trouve « inadmissible cette
justice des hommes ».
Il
place la réponse sous la responsabilité des gouvernants :
« La
question de Christine est insoutenable, pour chacun de nos
concitoyens, et plus particulièrement pour ceux, dont je fais
partie, qui ont la responsabilité de trouver des solutions. »
2)-
Les deux urgences
A
ce Grenelle, le Premier Ministre aborde deux urgences :
1-
L'urgence technique
Il
répond à l'urgence du moment. Il s'agit de protéger la fuite des
femmes violentées.
« La
première urgence, c’est de protéger les femmes victimes de
violences conjugales en leur assurant une mise à l’abri rapide ».
Cette
réunion aura donc eu le mérite de prendre de telles mesures.
2-
L'urgence institutionnelle
Mais,
par ses exemples et ses commentaires, le Premier Ministre nous dit
que la question de Christine impose à l’État de répondre à une
autre urgence.
a-
Celle-ci date d'avant l'invention des hébergements d'urgence :
« Depuis
des siècles, ces femmes sont ensevelies sous notre indifférence,
notre déni, notre incurie, notre machisme séculaire, notre
incapacité à regarder cette horreur en face. »
b-
Elle relève de l'organisation de la société :
« Car
les violences conjugales ne sont pas des disputes de couples où les
torts seraient partagés : c’est un processus d’emprise sexiste,
tellement ancré dans nos mentalités et dans nos pratiques que
certains hommes se sont habitués à l’impunité. »
c-
Elle réclame le changement de politique des cadres institutionnels.
« Le
gouvernement est pleinement mobilisé, mais nous avons besoin de
vous, de votre expertise d’association, de parlementaire, d’élu
local ou de professionnel de terrain, que vous soyez policier,
gendarme, magistrat, travailleur social, médecin, enseignant,
responsable d’un centre d’hébergement, maire. Parce que notre
responsabilité est collective, le travail doit être collectif. »
d-
Elle impose un changement radical :
« C’est
à ce prix que ce Grenelle pourra changer radicalement les choses »
3)-
La réalité du droit
Christine
n'est pas confrontée à un crétin isolé mais à une autorité qui
bénéficie de « la justice des hommes »
Cette
inclusion dans un fonctionnement de la « justice », c'est
à dire dans la force du droit, a pour premier effet de placer les
femmes hors du droit chez elles.
Une
femme peut être « chassée, par un conjoint alcoolique et
violent, de son domicile » parce que, même si elle
propriétaire de l'appartement, la « justice des hommes »
légitime l'occupation des lieux par l'homme et disqualifie les
droits de la femme à l'occupation des lieux.
4)-
La prépondérance
a-
Le présent
Tout
autant que le crétinisme criminel de telles personnes, c'est aussi
la place juridique respective des hommes et des femmes que ces
violence reconduisent.
La
raison pour laquelle la « justice » est celle des
« hommes » est que l'autorité légale,
constitutionnelle, reconnaît in fine la prépondérance juridique
des hommes sur les femmes.
Ça
se passe, souvent bien, fréquemment moyennement, parfois très mal.
b-
L'avenir
Le
Premier Ministre indique que la radicalité de l'action collective
fait partie de la réponse : « Parce
que notre responsabilité est collective, le travail doit être
collectif. C’est à ce prix que ce Grenelle pourra changer
radicalement les choses »
Cette
radicalité doit en premier lieu remettre de l'ordre dans le droit en
formulant que c'est au violent de quitter les lieux et non à la
battue et aux enfants de chercher un refuge.
5)-
Le lieu du débat
Le
Grenelle des violences faites aux femmes nous certifie que les
progrès démocratiques des rapports sociaux entre les deux sexes ne
sont pas stables, voire durables, tant que la question juridique de
la « justice des hommes » n'est pas abordée et n'a pas
reçue des premières réponses décisives.
Le
lieu de ce débat est le système électoral.
C'est
là que les femmes se sont installées publiquement d'égal à égal
avec les hommes dans la société.
Cet
acquis a permis de donner une forme publique, politique, au débat
sur l'inégalité administrative des deux sexes.
Les
administrations, publiques ou privées, peuvent se passer des femmes
et non pas des hommes.
6)-
La réforme Jospin
La
première réforme qui aborde cette question, en 1999, à
l'initiative du Premier Ministre Lionel Jospin, a le mérite d'avoir
ouvert la brèche dans la domination légale d'un sexe sur l'autre.
Elle
a cependant maintenu la légitimité de l'inégalité des sexes en
transformant la domination en préséance. Elle a déplacé la
question. Elle n'y a pas répondue.
Art.
1, §2 : « La loi favorise l'égal accès des femmes et
des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi
qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. »
Art.
4, §2 : « (les partis) Ils contribuent à la mise en
œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er
dans les conditions déterminées par la loi.
La
« loi », les « partis », sont déjà là. Ils
sont chargés de faire quelque chose pour intégrer les femmes qui
sont dehors au jeu institutionnel qu'ils dirigent naturellement
depuis toujours. Et ce, alors qu'aucune règle n'a changé. En effet,
« favoriser » n'est pas une légalité.
Que
peuvent-ils donner d'autre que la reconduite à l'infini de la
prépondérance, ou préséance, masculine ?
7)-
Les deux Parités
1-
La parité concurrentielle
La
réforme Jospin peut être dite de Parité concurrentielle
puisqu'elle met les sexes en concurrence pour les postes à pourvoir
2-
La parité de droit
Ce
qu'il faut donc, c'est passer à la parité de droit.
Les
deux sexes sont présents de droit là où ils s'organisent.
C'est
à l'étude de cette réforme qu'est consacrée la réflexion
ci-après.
Chapitre
2 : La parité de droit
8)-
Élections et sexes
Les
élections ne sont possibles que parce que les deux sexes sont les
seuls acteurs du vote.
L'égalité
formelle des deux sexes, leur indistinction dans l'électorat et le
scrutin, est donc la seule réalité à prendre en compte dans une
procédure électorale.
9)-
La souveraineté humaine
L'élection
moderne a pour fonction première d'acter que les hommes sont les
seuls à décider pour eux-mêmes.
Les
extra-humains peuvent les inspirer, ils ne peuvent décider pour eux.
L'élection
c'est l'humanité qui exprime sa souveraineté.
Ainsi,
en même temps qu'il détruit l'ordre des Templiers et qu'il fait
plier le Pape, le roi Philippe Le Bel convoque la première assemblée
des États-Généraux ; les femmes sont « convoquées ».
Dès
lors, le chef de l'exécutif détient le monopole de la légitimité
à dire le juste et l'État va devenir le producteur des
justifications sur lesquelles il fait reposer ses propres décisions.
cf. Wikipédia.
Il
n'y pas d'élection s'il n'y a pas eu préalablement l'éviction des
extra-humains du champ de l'organisation des Pouvoirs publics.
10)-
Le certificat d'humanité
Le
principe du vote renvoie à la société. Il est le lieu de sa
création politique.
Lorsque
le vote prend la forme du suffrage universel, il acquiert la capacité
de définir l'humanité.
Les
hommes étant seuls dans la gestion des Pouvoirs publics, il se pose
donc la question de la définition et de la délimitation de
l'humanité.
Il
faut savoir qui va voter.
L'arrivée
au vote des deux sexes est inévitable à partir du moment où le
droit de vote est un contrôle et un certificat d'humanité.
C'est
pourquoi, tous les systèmes électoraux sont passés au suffrage
universel et à l'égalité des sexes. Les suffrages censitaires et
monosexués ne pouvant être dans ce cadre qu'une séquence
particulière et intenable de l'universalité.
11)-
Le plafond de verre
L'égalité
formelle des deux sexes dans le droit de vote s'est installée à
partir de la fin du 19ème siècle.
Sortie
des limbes de la conquête héroïque d'un droit, l'égalité
formelle des deux sexes confrontée à ses conséquences peut
paraître apporter la preuve de son inanité.
En
effet, l'égalité formelle des deux sexes lors d'une élection
produit invariablement une inégalité réelle des deux sexes dans
les résultats du vote. Le sexe masculin est massivement majoritaire
parmi les élus.
12)-
L'indistinction
La
méthode de l'égalité est l'indistinction.
L'indistinction
des deux sexes signifie leur présence conjointe.
Leur
distinction rend possible l'absence de l'un ou de l'autre.
Les
électrices sont identiques aux électeurs et les deux se confondent
dans la même procédure de vote.
Par
contre, lorsque les élus sont systématiquement des hommes, et on
sait que la présence massive des femmes n'est due qu'à des
obligations extérieures au vote, cela pose question.
Si
on pense que les élus sont le produit de l'égalité, du choix
souverain de personnes égales, et que les candidatures des deux
sexes sont libres, alors le fait de cette domination masculine dans
les résultats du vote remet en cause l'égalité réelle des deux
sexes.
L'un
est manifestement considéré par les deux comme étant plus capable
que l'autre.
Le
choix est libre, il s'agit donc d'une appréciation. Elle est
largement partagée.
Le
vote égal remet en cause l'égalité des capacités des deux sexes
d'exercer des responsabilités publique, dont celle du vote.
Ce
que les médias appellent le « plafond de verre » se
présente aussi comme un plafond de capacité.
13)-
L'incertitude
Il
en est ainsi car la notion d'égalité des deux sexes impose son
évidence mais elle ne dit pas laquelle.
Il
y a deux sexes, ils sont égaux, ils votent indistinctement ;
soit.
Mais
que produit l'égalité dans le déroulement complet de l'élection ?
Je
suis électeur, je vote.
Mais
la question de l'égalité se pose dans quel moment du vote et de ses
conséquences ?
a-
Les électeurs sont des individus et un collectif. Ils sont les
électeurs ou l'électorat.
b-
Les élus sont des individus et un collectif. Ils sont élus ou
membres d'une assemblée.
c-
Où se place l'égalité, dans la composition des individus ou dans
celle des collectifs ?
Comment
se place-t'elle ?
14)-
Les deux secteurs
Pourquoi
une distinction au sein de la même « cause », celle de
l'égalité, s'est-elle imposée dans la gouvernance des Etats ?
a-
L'égalité va de soi pour les listes électorales.
b-
Elle devient compliquée, voire insoluble, pour la composition des
ensembles élus, donc des assemblées.
Cette
« cause » comprend des ruptures logiques que nous
appelons ici « secteurs ». Ils imposent leur conséquences
pratiques.
Le
secteur 1 est l'égalité. L'égalité est l'addition des deux sexes.
Le
secteur 2 est la parité. La parité est la présence de droit égale
de deux sexes.
Secteur
1 :
Il
s'applique à toutes les situations juridiques où l'unité masculine
peut être doublée de l'unité féminine.
Les
femmes peuvent être partout où l'unité administrative,
organisationnelle, peut être duale.
Le
dédoublement permet l'égalité des sexes par leur présence dans le
double.
La
présence des femmes satisfait à l'idéologie de la complémentarité
des deux sexes.
Ce
droit est construit, c'est l'égalité : en l'espèce des deux
sexes.
Secteur
2 :
Il
s'applique à toutes les situations juridiques où l'unité ne peut
pas se dédoubler.
Les
femmes ne peuvent être là où l'unité est une car la place est
déjà prise.
Dans
ces circonstances, les femmes peuvent être à coté des hommes.
Elles ne peuvent être à leur place.
L'unicité
de la fonction rompt avec la complémentarité et présente les
femmes en spoliatrices, prédatrices, expropriatrices.
Cette
l'unicité de l'occupation d'une place modifie le fonctionnement du
principe d'égalité.
Ce
principe devient la parité.
S'il
y a besoin de parité c'est donc qu'il y a des champs où l'unité ne
peut pas se dédoubler.
15)-
Les deux formes
Le
vote et son résultat, l'égalité et la parité, appartiennent donc
à deux structures sociales distinctes les questions et les réponses
sont différentes.
Ces
réalités qui nous préoccupent ici appartiennent à deux formes
entremêlées, voire fusionnelles, mais distinctes. cf. Les deux
formes, éd. Amazon.
1-
La forme économique :
a-
Elle régit les structures socio-économiques. Elle produit les Etats
et la société civile : politique, droit, philosophie,
citoyenneté, élections, rationalité, etc. L'égalité comme
l'inégalité, la liberté comme l'esclavage, les systèmes
économiques, etc., y sont pensables.
b-
C'est la forme des masses humaines grandes ou petites, des majorités
et des minorités.
2-
La forme administrative
a-
La forme administrative est la combinaison infinie des deux sexes, le
1-0 de l'informatique ou le 1-2 de la sécurité sociale.
b-
La première idéologie administrative dirigeante fut l'idéologie
religieuse. Elle a imposé ses logiques totales jusqu'à l'invention
de la laïcité.
c-
L'idéologie religieuse repose sur deux piliers : les
extra-humains et la subordination de la femme à l'homme.
d-
Elle fonctionne par la fabrication de l'individu et de la totalité.
3-
Rapports des deux
Le
rapport d'une forme à l'autre peut être éclairé par la
description du fascia et de son rôle :
« Un
fascia est :
a-
Une membrane fibro-élastique qui recouvre ou enveloppe une structure
anatomique.
b-
Il est composé de tissu conjonctif très riche en fibres de
collagène.
Les
fascias sont connus pour être des structures passives de
transmission des contraintes générées par l'activité musculaire
ou des forces extérieures au corps.
Il
a également été montré qu'ils sont capables de se contracter et
d'avoir une influence sur la dynamique musculaire et que leur
innervation sensitive participait à la proprioception et à la
nociception ».
4-
L'élection est un acte politique (les masses, le droit) qui
intervient dans une structure administrative (le 1-2) et impose
l'égalité des citoyens et des sexes dans cet espace ou l'influence
religieuse séculaire la rendait impossible dans cette disposition.
16)-
La totalité
Selon
le langage administratif de la totalité et de l'individualité ;
le parcours du suffrage universel définit l'humanité comme étant
une totalité génétique.
Elle
est composée de deux sexes et de rien d'autre.
Devenant
un vote des deux sexes, l'élection manifeste sa forme administrative
qui est la combinaison infinie des deux sexes ; la totalité et
l'individu.
1-
D'une part, la totalité est parvenue à une distribution égale des
deux sexes pour les élections.
2-
D'autre part, elle produit une distribution élective discriminante
des deux sexes
17)-
Les logiques
Il
en est ainsi car la logique administrative particulière de
l'électorat est organisée par la politique.
Ce
dernier s'est débarrassé des idéologies extra-humaines et des
dominations sexuées appelées autrement religieuses qui organise
toujours les administrations de candidatures et d'assemblées
d'élues.
La
logique particulière des assemblées délibérantes est en effet
toujours partagée entre :
a-
Les principes politiques, c'est à dire l'égalité et l'exclusion
des idéologies extra-humaines dans l'exercice de ses fonctions
politiques. La forme politique, ou économique, conditionne les
groupes politiques et le vote des lois.
b-
Les principes de ces mêmes idéologies dans sa composition
administrative. Dans les rapports individuels de la totalité de
leurs membres, les assemblées retiennent une distinction entre les
sexes.
Il
n'est pas obligatoire pour le fonctionnement ordinaire,
administratif, des assemblée que les deux soient présents.
Autrement
dit :
1-
Politiquement, les assemblées délibérantes sont citoyennes et
égalitaires ; au moins virtuellement.
2-
Administrativement, les mêmes assemblées reproduisent le socle
religieux de la domination des hommes sur les femmes et
l'infériorisation de celles-ci.
18)-
La discontinuité
Les
citoyens peuvent avoir l'impression que le suffrage universel va
(même progressivement) porter une indistinction sexuelle identique
parmi les élus que parmi les votants.
En
fait, il n'y a pas de continuité administrative entre l'électorat,
ou corps électoral, et l'électivité, ou corps des élus.
1-
Lorsqu'un électeur pénètre dans un bureau de vote, il est dans un
haut lieu de la forme administrative.
Cependant,
l'idéologie de fonction de celui-ci vient de la forme économique
via la politique. Ce lieu fait fonctionner l'égalité des sexes, des
citoyens.
2-
Lorsqu'il met son bulletin dans l'enveloppe puis dans l'urne, il ne
vote pas dans la continuité de l'administration électorale où il
se trouve.
3-
Il intervient dans un secteur de la forme administrative qui est
distinct de l'électorat et qui assure encore la primauté des
idéologies ancestrales de rapports des deux sexes.
4-
Je l'appelle électivité ou totalité élective.
5-
Elle est formée des administrations de la candidature, des élus,
des groupes d'élus.
19)-
La rupture
Il
y a, au sein même du bureau de vote, l'expression d'une rupture de
continuité entre l'électorat et l'électivité.
Cette
rupture de continuité commence avec les candidats et
l'administration des candidatures. Les hommes sont plus nombreux à
être élus d'abord parcequ'ils sont plus nombreux à se présenter
et à être présentés.
C'est
que les candidats et candidatures sont de la même filière
administrative particulière que les élus et électivités. Ils font
partis de la même continuité.
Cette
discontinuité entre l'électorat et le bloc électif est double :
1-
Elle est objective en ce sens que les deux activités sont distinctes
et donnent lieu à des logiques différentes.
2-
Elle est logique en ce sens que :
a-
L'une des administrations est régie par la logique politique.
b-
L'autre est régie par la logique administrative encore soumise à
l'idéologie de distinction des hommes et des femmes.
Elle
laisse voir la progressivité de la laïcisation, la politisation, de
la forme administrative dont l'idéologie publique première fut la
religion.
Dans
tous les pays du monde, l'égalité des deux sexes fut d'abord
l'indistinction au sein de l'électorat accompagnées de
l'éligibilité des femmes et de quelques règles de droit permettant
l'égalité formelle des deux sexes.
Hors
du bureau de vote, point de salut pour l'égalité et la présence de
droit des deux sexes.
20)-
La solution
L'égalité
des deux sexes n'échoue donc pas à imposer l'indistinction des
sexes dans la filière administrative de l'électivité.
L'absence
de femmes dans les assemblées, leur faible nombre, leur impuissance
à modifier vraiment les rapports sociaux entre les sexes, ne
provient pas de l'incapacité de ce sexe.
L'électivité
est régie selon des mécanismes distincts de ceux de l'électorat.
C'est
donc en supprimant les effets de ces principes sur l'électivité
(les candidats et les élus) que l'indistinction des deux sexes
pourra se retrouver dans les assemblées.
1-
Pour la formation de l'électorat, la politique s'est substituée aux
idéologies archaïques. Elle a imposé l'égalité des sexes dont on
oublie trop vite qu'elle n'est pas allé-de-soi.
2-
Pour la formation de l'électivité, cette opération est à venir.
La
politique doit imposer, non pas l'égalité des sexes qui est déjà
acquise, mais la présence indistincte, de droit, des deux sexes.
21)-
Individu et totalité
Il
se pose alors la question de l'adéquation des deux formes
administratives singulières ; l'électorat et l'électivité.
On
ne peut comprendre les mécanismes du suffrage universel sans
distinguer l'individu et la totalité.
Les
électeurs n'existent pas sans l'électorat.
Les
candidats n'existent pas sans la candidature.
Les
élus n'existent pas sans l'électivité (candidats et élus)
L'électorat
est composé par l'indistinction des sexes.
Son
organisation est préalable au vote.
Par
contre, chaque électeur vote selon son seul jugement et à bulletin
secret.
La
candidature est une totalité, une administration, informelle gérée
par de multiples forces.
Le
candidat est le produit de la candidature mais il est unique.
L'électivité
est composée d'une foultitude de groupements qui constituent à ce
titre une force légale pour ses membres.
A
rebours de l'électorat, l'électivité ne prend son sens qu'après
l'élection.
Le
candidat est la chenille, l'élu est le papillon.
En
résumé
a-
L'égalité des deux sexes vaut pour la composition de l'électorat.
La liste des électeurs ou des électrices est commune.
b-
Cette égalité assure donc le droit de chaque citoyen de voter au
même titre que tout autre.
c-
Par contre, elle n'assure pas l'indistinction du vote de chaque
électeur. Ces votes sont spécifiques et secrets.
d-
L'égalité de présence des élus vaut pour la composition de
l'électivité. La présence des élus des deux sexes est égale.
e-
Pour l'électorat, l'égalité est préalable au vote.
L'indistinction des électeurs définie l'électorat.
d-
Pour l'électivité, le dispositif est distinct.
e-
Les élus organisent leur présence conformément aux règles d'égale
présence des deux sexes.
22)-
Que faire ?
Les
principes légaux d'égalité des sexes ne concernent que les
totalités et non pas les personnes.
1-
L'égalité des sexes dans les élections ne relève pas des
électeurs mais de l'organisation administrative de l'électorat.
a-
Une électrice n'est pas d'un électeur. Elle est unique.
b-
Le rapport d'égalité ne concerne que l'appartenance de l'une et de
l'autre à des totalités telles que les sexes et l'électorat.
2-
L'égalité de présence des deux sexes dans les assemblées, dite
parité, ne relève pas du choix des électeurs mais de
l'organisation légale de l'électivité.
3-
L'égalité des sexes pour les élus ne peut être préalable à
l'élection. Elle est l'égale présence des élus des deux sexes
dans les assemblées ; après l'élection.
4-
La loi doit donc disposer que :
a-
L'assemblée, au titre d'administration des élus, organise la
présence égale des élus des deux sexes dans l'assemblée.
b-
Cette parité dans l'assemblée impose que l'administration des
candidatures prépare des candidats des deux sexes.
c-
L'administration électorale organise le vote de telle façon que
l'assemblée des élus puisse y organiser l'égale présence des deux
sexes.
23)-
Les partis
L'administration
des candidatures, leur totalité, a été officiellement nommée
telle par la réforme constitutionnelle de 1999. Ce sont les partis
politiques.
En
France, au terme de la constitution, depuis la réforme paritaire de
1999, les partis sont les représentants de l'administration élective
:
Article
4 :
alinéa1 :
« Les partis et groupements politiques concourent à
l'expression du suffrage... »
alinéa
2 « Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé
au second alinéa de l'article 1er dans les conditions
déterminées par la loi. »
Il
n'y a rien à y changer.
Les
partis sont constitutifs de la totalité élective :
1- Les
candidats ne se présentent aux électeurs, et ne se maintiennent
entre deux tours, que par l'acceptation ou la volonté des partis.
2-
Les assemblées n'accompagnent la présence égale des élus des deux
sexes qu'au travers des groupes politiques.
24)-
La liberté individuelle
L'obligation
de présence égale des deux sexes qui est faite aux assemblées ne
s'oppose pas au libre arbitre des électeurs.
Les
électeurs votent pour les candidats de leur choix, dont la
candidature est conforme au règles du suffrage et dans les formes
prévues par la loi.
D'une
part, ces candidats sont désignés, par les partis ou par des
groupements.
D'autre
part, lorsque les électeurs votent pour des listes, que la loi
prévoit le panachage, que les candidats appellent à voter pour un
autre au second tour, ou lorsqu'un candidat rate son inscription,
etc.
Dans
tous ces cas où le libre arbitre des électeurs est nul, personne ne
déclare que leur liberté de vote est faussée juridiquement.
La
présentation de tel ou tel candidat au vote ne dépend absolument
pas des électeurs. Ce sont des parcours totalement indépendant de
l'élection.
L'électeur
a pour seule fonction de voter, en secret, pour l'un des candidats
dont les bulletins lui sont présentés sur la table du bureau de
vote.
25)- La proposition
Je propose donc de
réformer la Constitution ainsi :
1- Supprimer :
Art. 1, alinéa 2
La loi favorise
l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et
fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles
et sociales.
2- Inscrire
Art.1, alinéa 2
Les Pouvoirs
publics, les assemblées délibérantes, les directions et
hiérarchies de services publics, de droit, de fait, par délégation
ou circonstances, sont constitués par la présence égale,
conjointe, de droit, universelle, des deux sexes.
25-
L'effort historique
La
parité paraît compliquée à acquérir. Par contre, le droit de
vote et l'égalité formelle semblent avoir été évident, presque
facile.
Il
n'en est rien.
1-
L'unité
Le
21 avril 1944, Le général De Gaulle, coprésident avec le général
Giraud du Comité français de libération nationale (CFLN), signait
l'ordonnance présentée par l'Assemblée consultative d'Alger :
"Les femmes sont
électrices et éligibles dans les mêmes conditions de l'homme.".
Les
députés n'en voulaient pas au départ. Ils se sont ralliés à la
formule du député communiste Fernand Grenier.
De
Gaulle n'était pas féministe. Il a signé sur le champ.
Sans
cette unité et ce courage intellectuel de ces gens qui avaient été
formés aux responsabilités dans une opinion contraire, la France
aurait raté l'avenir.
2-
Le principe
le
21 avril 2017, La
ministre de la Justice Christiane Taubira a donné la voie à suivre
pour conquérir les droits des femmes : «Non,
ni donné ni octroyé, conquis ! Par des générations de femmes
opiniâtres, ingénieuses, courageuses, résistantes. Merci.»
27-
Conclusion
Combien
de temps les femmes vont-elles encore être considérées comme des
invitées ?
Il
est temps, il devient urgent, qu'à nouveau, par un trait de plume,
la France rature son passé et dicte son avenir.
Marc
SALOMONE
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