corps sexuel 2: 15.12.17
corps sexuel 3: 19.12.17
salomone.marc@neuf.fr
/ Livre: Les deux formes, éd. Amazon
Paris, le
dimanche 26 août 2018
REFLEXION
SUR LA COMPROMISSION DES SCIENTIFIQUES DANS UNE OPERATION
OBSCURANTISTE BLOQUANT LA FORMATION D'UN CORPUS SCIENTIFIQUE ET
PEDAGOGIQUE SUR LE CORPS SEXUEL.
Le médium
France-Info se fait le relais d'une campagne obscurantiste de
diabolisation incantatoire de la pornographie à laquelle un
professeur de médecine apporte sa caution.
Ces
anathèmes contre la pornographie vont de pair avec la redite par un
comité médical officiel des imprécations éradicatrices contre
l'alcool. Ces gens se sentent en situation de recommencer la
prohibition américaine donc ils remettent le couvert.
Ce
professeur a reçu en amphithéâtre universitaire des adolescents
pour répondre scientifiquement à leurs questions sur le
fonctionnement de leur Corps sexuel.
Comme
toujours dans ces systèmes policiers, qui ont servi à tous les
courants politiques, on donne à celui qui pourrait permettre de
sortir de l'impasse et produire du savoir public le soin de condamner
lui-même le moyen de rompre l'emprise de l'ignorance. Ainsi
compromis, il devra se taire et boire la coupe jusqu'à la lie.
C'est donc
une victoire du parti de la régression que de lui faire dire que les
manifestations publiques du Corps sexuel tombent sous le coup des
qualifications religieuses du Mal et doivent être exorcisées.
Comme
autrefois pour les jeunes filles élevées au couvent, la
connaissance de la chose, sa vue même, sont un danger pour elles ;
le principal. Satan ne se représente pas.
Les jeunes
gens doivent être préservés du fléau de la connaissance utile. A
cette fin, celle-ci est identifiée à une activité criminelle.
Cette
offensive contre la pornographie vise d'abord à masquer l'échec
complet de la politique de moralisation de la connaissance du Corps
sexuel.
Les
organisateurs officiels de ce contrôle idéologique ne sont même
pas capables de fournir aux élèves les trois heures annuelles
d'information sur la sexualité qu'ils ont concédées à une société
où toute la sexualité passe par des dispositions relevant du savoir
rationnel (telles la contraception et l'avortement), des pratiques
civiles (tels les statuts de vie communes et les majorités
sexuelles), de la reconnaissance de la liberté de toutes les parties
prenantes (tel les règles de consentement), d'apprentissage du jeu
amoureux (tel la sexologie).
Le bon temps
de la norme des bordels pour les jeunes hommes, de la paire de claque
pour fêter les règles et l'accès au statut de femmes pour les
jeunes filles, des bricolages ancestraux, est révolu.
1- C'est un
échec sans appel du point de vue de la diffusion du savoir.
2- C'est par
contre une réussite discrète pour ceux qui veulent la perpétuation
de l'ignorance des interlocuteurs sur le sujet traité qui est le
Corps sexuel, le leur : cela à des fins d’assujettissement
des hommes et d'asservissement des femmes.
En
condamnant la pornographie sous prétexte que l'ignorance des jeunes
les porte à se subordonner à des instruments conçus pour la
sexualité adulte et apportant l'apparence de réponses rapides à
leurs questions urgentes, ces moralisateurs criminalisent donc la
connaissance rationnelle du Corps sexuel.
Ce faisant,
ils laissent le champ libre aux délires irrationnels et laissent les
jeunes impuissants devant leurs vies abîmés. Ce n'est pas la
pornographie qui donne une mauvaise image de la femme, c'est
l'obscurantisme.
Le savoir
rationnel est le seul qui puisse donner aux femmes et aux hommes en
formation (encore appelés adolescents ou jeunes) les moyens de poser
des questions et de formuler des réponses ; ce qu'il est
convenu d'appeler discuter, questionner, apprendre, et finalement
savoir.
Les
scientifiques, les démocrates, doivent mettre leurs capacités et
leur autorité au service de la connaissance publique scientifique du
Corps sexuel par la mise en place de l'association qui construira ce
cours au moyen de l'informatique.
Il serait
bien qu'un médecin nous explique comment les adolescents peuvent
s’entraîner à mettre le préservatif « la première fois »
sans recourir à la pornographie soutenue par l'informatique. Combien
de « sida » pour cause de moralité ?
C'est là
qu'est la place d'un professeur de médecine en association avec
quelques autres professionnels.
Marc SALOMONE
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