dimanche, août 26, 2018

26.08.18, corps sexuel 4, professeur, obscurantisme, pornographie, informatique

corps sexuel 1: 02.11.16
corps sexuel 2: 15.12.17
corps sexuel 3: 19.12.17

 
salomone.marc@neuf.fr / Livre: Les deux formes, éd. Amazon


Paris, le dimanche 26 août 2018




REFLEXION SUR LA COMPROMISSION DES SCIENTIFIQUES DANS UNE OPERATION OBSCURANTISTE BLOQUANT LA FORMATION D'UN CORPUS SCIENTIFIQUE ET PEDAGOGIQUE SUR LE CORPS SEXUEL.

Le médium France-Info se fait le relais d'une campagne obscurantiste de diabolisation incantatoire de la pornographie à laquelle un professeur de médecine apporte sa caution.

Ces anathèmes contre la pornographie vont de pair avec la redite par un comité médical officiel des imprécations éradicatrices contre l'alcool. Ces gens se sentent en situation de recommencer la prohibition américaine donc ils remettent le couvert.

Ce professeur a reçu en amphithéâtre universitaire des adolescents pour répondre scientifiquement à leurs questions sur le fonctionnement de leur Corps sexuel.

Comme toujours dans ces systèmes policiers, qui ont servi à tous les courants politiques, on donne à celui qui pourrait permettre de sortir de l'impasse et produire du savoir public le soin de condamner lui-même le moyen de rompre l'emprise de l'ignorance. Ainsi compromis, il devra se taire et boire la coupe jusqu'à la lie.

C'est donc une victoire du parti de la régression que de lui faire dire que les manifestations publiques du Corps sexuel tombent sous le coup des qualifications religieuses du Mal et doivent être exorcisées.

Comme autrefois pour les jeunes filles élevées au couvent, la connaissance de la chose, sa vue même, sont un danger pour elles ; le principal. Satan ne se représente pas.

Les jeunes gens doivent être préservés du fléau de la connaissance utile. A cette fin, celle-ci est identifiée à une activité criminelle.

Cette offensive contre la pornographie vise d'abord à masquer l'échec complet de la politique de moralisation de la connaissance du Corps sexuel.
Les organisateurs officiels de ce contrôle idéologique ne sont même pas capables de fournir aux élèves les trois heures annuelles d'information sur la sexualité qu'ils ont concédées à une société où toute la sexualité passe par des dispositions relevant du savoir rationnel (telles la contraception et l'avortement), des pratiques civiles (tels les statuts de vie communes et les majorités sexuelles), de la reconnaissance de la liberté de toutes les parties prenantes (tel les règles de consentement), d'apprentissage du jeu amoureux (tel la sexologie).

Le bon temps de la norme des bordels pour les jeunes hommes, de la paire de claque pour fêter les règles et l'accès au statut de femmes pour les jeunes filles, des bricolages ancestraux, est révolu.

1- C'est un échec sans appel du point de vue de la diffusion du savoir.
2- C'est par contre une réussite discrète pour ceux qui veulent la perpétuation de l'ignorance des interlocuteurs sur le sujet traité qui est le Corps sexuel, le leur : cela à des fins d’assujettissement des hommes et d'asservissement des femmes.

En condamnant la pornographie sous prétexte que l'ignorance des jeunes les porte à se subordonner à des instruments conçus pour la sexualité adulte et apportant l'apparence de réponses rapides à leurs questions urgentes, ces moralisateurs criminalisent donc la connaissance rationnelle du Corps sexuel.

Ce faisant, ils laissent le champ libre aux délires irrationnels et laissent les jeunes impuissants devant leurs vies abîmés. Ce n'est pas la pornographie qui donne une mauvaise image de la femme, c'est l'obscurantisme.

Le savoir rationnel est le seul qui puisse donner aux femmes et aux hommes en formation (encore appelés adolescents ou jeunes) les moyens de poser des questions et de formuler des réponses ; ce qu'il est convenu d'appeler discuter, questionner, apprendre, et finalement savoir.

Les scientifiques, les démocrates, doivent mettre leurs capacités et leur autorité au service de la connaissance publique scientifique du Corps sexuel par la mise en place de l'association qui construira ce cours au moyen de l'informatique.

Il serait bien qu'un médecin nous explique comment les adolescents peuvent s’entraîner à mettre le préservatif « la première fois » sans recourir à la pornographie soutenue par l'informatique. Combien de « sida » pour cause de moralité ?

C'est là qu'est la place d'un professeur de médecine en association avec quelques autres professionnels.

Marc SALOMONE




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