mardi, décembre 07, 2021

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Marc Salomone / blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les Deux formes, éd. Amazon

Paris, le mardi 7 décembre 2021


REFLEXION SUR LA FONCTION DE LA VACCINATION OBLIGATOIRE DANS L'EPIDEMIE DE LA COVID 19 EN DECEMBRE 2021. La vacuité des oppositions et la solidité des complémentarités.

1)- Préambule

La vaccination contre le coronavirus apparaît comme l'instrument déterminant pour maîtriser et rendre socialement supportable l'épisode de la Covid 19.

1- Les stratégies en présence

Cette action médicale fait l'objet de trois stratégies idéologiques publiques :

1- L'anti-totalitarisme

Identifier par la pratique publique du Témoignage le vaccin à un mal et à une agression contre les droits de l'homme.

2- La responsabilisation

C'est la politique du gouvernement. Faire appel, puis contraindre indirectement, à la responsabilité de chacun pour obtenir la vaccination du plus grand nombre.

3- La vaccination obligatoire.

L'obligation vaccinale médicale pour contrer le coronavirus doit se confondre avec une obligation vaccinale juridique ou vaccination obligatoire.

2- La finalité de la réflexion

L'examen de ces trois stratégies idéologiques amène à penser que :

a- L'enjeu du débat n'est pas une opposition d'idées mais de primauté de la politique administrative publique sur les politiques administratives privées ou civiles.

b- La vaccination obligatoire est d'abord une fonction institutionnelle démocratique.

c- Elle s'adresse d'abord aux représentants de l’État auxquels elle offre la capacité juridique d'innovation.

d- L’épouvantail de la sanction tant agité est déjà en acte comme la prose de M. Jourdain.

3- Le plan

a-L'anti-totalitarisme, p2

b- Les conditions nouvelles du débat public, p3

c- La responsabilisation, p4

d- La responsabilité de l’État, p5

e- L'enjeu, p6

f- La fonction de la vaccination obligatoire, p6

g- Conclusion, p7

2)- Les anti totalitaires.

Il se répand une idéologie politique obscurantiste qui fait du Témoignage de la maladie, de la mort, du malheur, le levier critique et dénonciateur des fautes structurelles de la société en place.

La Covid 19 devient le châtiment de ces crimes inexpiables.

La Covid est l'autre nom de la crise hospitalière, de la chlordécone, etc.

Elle n'a pas vraiment d'existence par elle-même.

La vaccination est une mystification de la faute ; voire l'aggravation du crime.

Au mieux, ce n'est pas le sujet.

Le Témoignage, l'exhibition de la meurtrissure de son propre corps ou de son âme identifiés tous deux à un corps et une âme collective, voire identitaire, remplacent le débat politique public, démocratique, et l'élaboration de stratégies gouvernementales qui élaborent des questions, apportent des réponses, construisent une politique et donnent au pays les moyens de la conduire.

L'alliance des Témoins anti-vax et des Témoins vaccinés, réunis au nom de la défense des Libertés, devient un argument de masse, public, fondé sur le chantage à l'égard des cadres dirigeants qui portent de fait ou de droit la responsabilité de la diffusion de l'instrument du mal qu'est le vaccin.

Les partisans de cette idéologie exhibent ces témoignages, dénoncent les défaillances, ameutent, rassemblent.


Le résultat invariant est de placer la personne de ces témoins au centre du débat public spectaculaire et d'en sortir ou d'y marginaliser le médecin.

Que ce soit dans les rues de Guadeloupe ou sur les plateaux de télévision métropolitains, ces petits-maîtres contestataires ou révolutionnaires, en jeans ou en velours côtelés, distribuent les bons et mauvais points de la conscience morale.

Ce faisant, ils bloquent à la fois les analyses objectives et les actions à venir.

Rien n'est fait, le spectacle peut continuer et reprendre indéfiniment.

Avec des phrases sonores de critiques sociales, que les anciens connaissent bien depuis Mai-68, ces Messieurs-Dames refusent de se compromettre dans de viles distinctions entre des réalités distinctes.

C'est la réforme de l'Hôpital ou rien.

La vaccination n'est alors que l'imposture du totalitarisme sanitaire qui cherche à masquer ses tords par la production de boucs-émissaires qui rappellent « les heures-sombres-de-notre-histoire ».

Le résultat est le combat pied à pied contre la médecine scientifique et la politique sanitaire publique.

Quant à l'Hôpital et au chlordécone, ils feront comme le Capitalisme, l'impérialisme, etc, après Mai-68.

Sitôt le mouvement national stoppé, leurs critiques intransigeants, sans concession, d'alors en ont remis la transformation sine die.

Leurs successeurs critiques de la vaccination oublieront pareillement l'hôpital si la Covid s'arrête.

Ce marronnier idéologique fonctionne comme un chancre dans la Démocratie.

3)- Les conditions nouvelles du débat public

Aujourd'hui, le débat public sur la Covid19 n'a plus du tout les mêmes caractéristiques qu'il y a un ou deux ans.

1- Le débat médical

Depuis un an, il a été répondu point par point, par la parole et par les faits, à toutes les critiques de la vaccination.

Les qualités et les limites de celle-ci ont été fort bien établies.

Les dommages médicaux ont été examinés.

La pandémie est désormais celle des non-vaccinés.

Le corps médical s'est prononcé pour la vaccination obligatoire. Même s'ils en laissent la responsabilité et la mise en place aux politiques. Ce qui est logique.

En France, aujourd'hui, l'obstacle à la maîtrise de la pandémie est l'absence de vaccination de six millions de français et la coquetterie vaccinale d'autres à l'égard de la troisième dose.

Comme prévu, le Passe-sanitaire est devenu ouvertement un instrument de contrainte pour obtenir la vaccination de tous.

2- Le débat idéologique

L'une des qualités du débat public depuis bientôt deux ans est d'avoir abordé toutes les questions propres à l'intervention volontaire et générale de l’État.

Tous les risques encourus par les populations dans ces circonstances de mobilisation nationale et rassemblés sous le vocable de totalitarisme ont été évoqués.

Le confinement et le droit des gens.

Le risque vaccinal.

le risque d'assujettissement à une vaccination sans objet.

Le Passe-sanitaire et la surveillance des populations.

La formation de populations discriminées, reléguées, ostracisées.

Ce qui est remarquable est la continuités du débat et l'utilisation de tous les moyens publics pour mener ce débat.

Plus personne ne peut soutenir que le vaccin et la vaccination sont inutiles et dangereux aussi bien individuellement que collectivement ou socialement.

3- La liberté des gens

1- Il n'y a pas de renoncement à une liberté lorsque celle-ci est une activité formelle qui conduit à la destruction matérielle des sujets qui s'en réclament.

C'est le fondement des Codes de sécurité, tel le Code de la route.

2- Il n'y a pas de discrimination lorsqu'une obligation particulière est nécessaire à la vie d'autrui ou à sa propre vie.

L'obligation vaccinale des personnels soignants est certes discriminatoire vis-à-vis du reste de la population et des personnels de services publics qui n'y sont pas contraints.

Cependant, cette obligation n'est pas une discrimination quant à son objet et donc pour les personnes concernées.

Le gouvernement est fondé de vouloir que les soignants n’attrapent, ne transmettent, ne fassent circuler, le virus que sous une forme atténuée.

3- La discrimination subie par les soignants ne peut donc pas se résorber par leur libre choix de la vaccination mais par l'obligation légale de vaccination de toutes les populations de plus de douze ans, voire de plus de six ans.

4- L'opinion des français

D'une part, les français sont massivement acquis à l'autorité de la Science.

D'autre part, la conviction massive du bien-fondé de la vaccination est aussi une procédure factuelle.

a- Soit par la confiance envers les institutions et leurs représentants.

Il est patent que les français répondent massivement à un ordre du Président, un avis de leur médecin, de leur parent, etc.

b- Soit par la contrainte des faits :

La constatation par l'entourage de l’innocuité du vaccin.

La crainte pour la suite des activités sociales.

La venue d'une nouvelle Vague.

Bien malin qui pourra distinguer la conviction de la contrainte.

4)- La responsabilisation

1- La politique

Le gouvernement revendique la stratégie de vaccination générale sur la base du volontariat par la responsabilisation de la population.

A ce titre, il se réserve de forcer cette libre volonté en la réduisant par le moyen administratif du Passe-sanitaire au choix entre la vie solitaire ou la vie collective.

Le succès est au rendez-vous.

2- La faille

Ce faisant, il laisse prospérer une population de six millions de personnes non-vaccinées qui ne se résorbe pas.

La première indication de la vaccination massive est de donner à voir, dans tous les pays, que les hospitalisés sont tous non-vaccinés ; à part des vaccinés structurellement fragilisés,

En matière de raisonnement libertaire, les déclarations de ces hospitalisés sont éclairantes :

« Je n'y ai pas pensé ; J'avais peur : Je pensais attendre, etc. »

S'en suivent les traditionnelles pleurnicheries des chauffards alcooliques : « je veux dire aux jeunes de ne pas faire comme moi, ne buvez pas... »

L'Etat doit garantir la liberté de chacun de contester ses décisions et même de les combattre.

Par contre, rien ne justifie qu'il participe à la construction légale de la souveraineté, de la toute puissance, de l'omniscience, d'un individu au seul motif qu'il oppose son point de vue ou sa personne à l'action collective.

3- L'urgence

Certes, comme le signalent tous les opposants directs ou indirects à la vaccination, la vaccination générale ne ferait pas disparaître la pandémie.

Toutefois, elle en permettrait le contrôle en permettant la continuité de la vie sociale.

Cette possibilité crée une contradiction de plus en plus insoutenable entre la légèreté voire l’insouciance qui président aux débats sur la nécessité vaccinale et l'urgence sociale du contrôle de l'épidémie.

Partout, les gouvernements quittent les sottes fadaises sur le droit de chacun de remettre en cause la parole médicale la plus avérée pour prendre des dispositions expressément contraignantes.

Le passe-sanitaire qui installe le gouvernement dans l'entre-deux des sautillements spirituels et de l'obligation devient un problème.

Le gouvernement tente de résoudre ce hiatus par le durcissement des conditions de passage des tests, qui deviennent payants, puis de leur validité, qui passe de 48h à 24h..

On promet de reconduire la plaisanterie du libre-arbitre pour la vaccination des moins de 5-11 ans.

Le retour des logiques de confinement, de ces suppressions locales de la vie sociale, illustre l'emprise de cette rage contestataire protégée sur le corps social.

5)- Les responsabilités de l’État

L'Etat ne répond pas aux constructions individuelles si légitime en soi la liberté. Il répond aux questions de l'intérêt général et national.

1- L'Etat

L'Etat n'a pas à se contenter de convaincre intellectuellement.

Respecter les libertés publiques et individuelles ne consiste pas pour ses représentants à se mettre à égalité de chaque individu.

L'Etat est capable de contraindre les individus à inscrire leur critique de son action dans la participation à celle-ci.

C'est ce que font tous les jours des millions d'administrés.

2- Les administrés

Le fait d'être contre la vaccination ou de contester la primauté de celle-ci dans le combat contre le virus ne qualifie pas l'individu critique pour contester la nécessité déclarée par l’État de cette vaccination ou l'obligation vaccinale lorsqu'elle est instituée.

6)- La nouvelle conjoncture

L'Etat ne peut continuer de reconduire la même sidération hypnotique à l'égard des Marie-Chantal de l'antivax ou de l'hypocrisie électoraliste.

1- L'épouvantail de la sanction

L'argument récurrent des opposants à la vaccination obligatoire est celui de la sanction.

La Vaccination générale c'est à dire obligatoire est rejetée depuis un an car il n'y aurait pas de lois sans sanction et celle-ci serait impossible à appliquer.

Ainsi : Quelle sanction ? Va-t'on envoyer la police à domicile ? Peut-on envoyer les gendarmes contre une dame de 84 ans ? etc.

2- Cet argument ne tient plus.

a- Ces gens oublient que les « vieilles dames de 84 ans » qui voyagent (il y en a ; ma grand-mère par exemple) présentent, comme les jeunettes, leur carnet de vaccination aux douaniers et subissent comme tout le monde les éventuelles quarantaines.

b- L'Autriche et l'Allemagne vont bientôt donner à toute l'Europe le barème des sanctions applicables dans un pays démocratique.

3- La loi et la sanction

Une loi peut parfaitement s'imposer sans s'identifier à des sanctions d'ordre judiciaire.

a- Le Passe-sanitaire

Le passe-sanitaire est appliqué depuis des mois et parfaitement accepté par les français.

Il est d'autant moins contestable que ses tares sociales sont dûment exposées et scrutées.

b- Le Passe-vaccinale

Le Passe-vaccinale peut donc suffire là où le Passe-sanitaire est déclaré suffisant.

La loi ou le décret peuvent prévoir l'extension de son utilisation.

4- Il est donc établi qu'il est possible de contrôler la vaccination sans utiliser les gendarmes comme des tonton-macoutes contre les plus de 80 ans.

7)- L'enjeu

1- L'équivoque

Ce qui est juridiquement contestable est d'organiser durablement l'obligation vaccinale de fait de personnes dont on rappelle la permanence du droit au choix vaccinal.

Cette équivoque installe les opposants à la vaccination en partenaires égaux en droit aux représentants de la santé publique.

2- Etat et citoyen

Un citoyen a parfaitement le droit de penser que la vaccination est inutile, dangereuse, précipitée, etc.

L'Etat est dans son rôle de faire valoir qu'il se trompe et que l'intérêt général prime non pas sur son intérêt particulier (ce n'est pas la guerre) mais sur ses pensées particulières.

3- Les deux politiques administratives

Le débat sur l'opposition de pensée est en partie en faux débat.

L'opposition à la vaccination obligatoire ne vise pas à contrer les pensées de certains et à conforter celle d'autres.

Elle vise à déterminer dans quelle politique administrative, quelle subordination administrative, s'inscrivent les citoyens français.

Sont-ils des administrés de l'administration publique ou ceux des diverses administrations privées, telles que les religions, sectes, coquetteries sociales, et bien d'autres.

8)- La fonction de l'obligation vaccinale

Cette réflexion questionne en fait la fonction de la décision de la vaccination obligatoire.

1- Contre la population

Sert-elle vraiment et prioritairement à opposer l’État à la population ?

Son horizon est-il celui des dragonnades ou des colonnes infernales ?

Certes tout est dans tout et réciproquement.

Un train est un train, néanmoins, chacun distingue les wagons de la déportation et ceux des vacances. Ce sont pourtant les mêmes trains, la même compagnie, les mêmes voies.

2- Pour servir la population

Aujourd'hui, la fonction de l'obligation vaccinale est d'abord de donner aux représentants de la loi la possibilité légale d’agir précisément « au nom de la loi » et non plus en leur seul nom.

Par exemple, les Maires comme les médecins, ne sont pas des potes qui parlent à des copines, fut-ce de 84 ans.

Ce sont des responsables publics qui n'agissent que dans le cadre de la loi.

Que ce soit pour la politique de « l'aller vers » ou la mise en place de la vaccination des mineurs et des enfants, les dispositions prises ne sont pas les mêmes selon que leur action est personnelle, consensuelle, morale, ou légale.

Il en va de même pour les cadres du privé ou les particuliers. Le fait de savoir que la loi est avec soi donne une toute autre force que d'agir au nom d'une opinion personnelle.

9)- Conclusion

L'alignement du droit vaccinal sur l'obligation vaccinale médicale est d'abord une forme de décentralisation de l'initiative de santé publique.

Permettre au Maire, au médecin, au directeur d'école, etc. d'avoir une parole d'autorité pour aller- vers, recevoir, engager, paraît plus productif que d'en faire les portes-voix de l’exclusion, de la fermeture, du silence, par incapacité légale de parler d'homme à homme.

Marc SALOMONE


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