mardi, janvier 08, 2019

08.01.19, indemnisation 24, enfant, mère, père, crime, aide sociale, ASE, capital, trésor public

blog : madic50.blogspot.com / Livre : Les deux formes, éd. Amazon

Paris, le lundi 7 janvier 2019

REFLEXION (24) SUR LES POSSIBILITES DE COHESION SOCIALE OFFERTES PAR UN USAGE JUDICIAIRE DE L'INDEMNISATION SANS SPOLIATION DU TRESOR PUBLIC ET LES MODIFICACTIONS CONSECUTIVES DE LA PLACE DE CELLE-CI DANS LA PROCEDURE (Suite de la réflexion n°23 du 15 octobre 2018. cf. : madic50)

Les média nous apprennent que :
1- Le 15 novembre 2018, une femme prénommée Marie, âgée de 28 ans, a été tuée par son mari de plusieurs coups de couteau, devant ses enfants, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
2- Les deux enfants aînés de Marie, âgés de 8 et 4 ans, ont assisté au meurtre à l’arme blanche de leur mère par leur père. Le meurtre a été atroce, et pour les enfants, c’est très traumatisant.
3- Le fait qu’ils puissent tout de suite avoir des soins et parler de ce qu’ils ont vécu, c’est très important.
4- Ils sont ainsi pris en charge par des professionnels pendant 8 jours, avant un placement soit auprès de leur famille, soit dans d’autres structures de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).
5- «Actuellement, ils sont très bien entourés et accueillis par une bonne famille», indique une autre voisine qui discutait souvent avec la victime à la sortie des classes. Pour elle, la cousine germaine de Marie, qu'elle considérait comme une sœur et qui l'avait prise sous son aile lorsqu'elle était petite, serait «la mieux placée» pour accueillir les cinq enfants. «Si on me le propose, je le ferai en sa mémoire», nous confie la concernée.

Faisons confiance aux services de l’État (ASE) pour traiter de la prise en charge des enfants.

Ce qui m'intéresse ici est ce qui est absent dans les rapports des enfants à l’État.

Les commentateurs fondent leurs analyses des conséquences de ce crime pour les enfants qui en ont vu le spectacle sur l'unique importance de la psychologie et de la prise en charge sociale.

Les enfants ne seraient personnellement concernés que par le « traumatisme » et celui-ci serait uniquement psychologique et familial.

Le reste ne serait pas de leur ressort.
a- Ils perdent un appartement et des parents mais, grâce à l'ASE, ils retrouvent chacun une famille et un foyer.
b- Il suffirait de leur permettre de retrouver leur équilibre perturbé par cet événement pour effacer non pas le souvenir mais les effets de cette horreur.
b- Ce retour à l'équilibre serait le solde de tout compte juridique les concernant.

Or, ce n'est pas exact.
a- L'agression menée contre leur mère n'atteint pas indirectement des adultes qui même s'ils vivent sous son toit ne vivent pas d'elle, ou en sont capables.
b- Elle vise directement des personnes en formation qui ont un besoin vital de cette personne et de ce foyer.
c- Cette agression est créatrice d'un contentieux judiciaire propre aux enfants.
d- Sa résolution est une condition impérative de la restauration des droits des enfants.

Lorsqu'un immeuble est incendié par un criminel qui en veut aux locataires, le propriétaire se présente devant la justice :
a- Il ne lui suffit pas que l’État, par les pompiers, les services sociaux, le fisc, reloge les locataires et soustrait une partie de ses impôts.
b- En plus de la condamnation du criminel pour ce fait social, il estime être personnellement lésé.
c- Il veut donc être partie civile dans le jugement du criminel et être indemnisé à la fois du capital perdu et du tord moral,

Les enfants sont dans le même cas.
1- Ils sont lésés par le fait qu'un de leurs ascendants ait été tué, que l'autre ascendant soit le criminel volontaire, qu'ils perdent leur sécurité et leur confort, que leur vie en est bouleversée à un moment où ils sont tels des pantins entièrement dépendant de leur entourage.
2- Le secours public vital ne peut se substituer :
a- A leur qualité de partie civile, même sous tutelle.
b- A leur droit au dédommagement du dol.

Par ce féminicide, l'assassin a voulu marquer l'infériorité des femmes et réduire les enfants au néant social des orphelins. Ce qui le propre de la logique religieuse dans laquelle il s'inscrit.

Par ce détour indemnitaire, la société affirmera qu'il n'en est rien. Elle magnifie les femmes assassinée et leurs enfants.

Indépendamment de son volet répressif, la réponse à ce féminicide est la sortie officielle des enfants du cercle des malédictions.

La société constituera ainsi pour ces enfants un capital qui sera le meilleur vecteur d'une bonne éducation. A leur majorité, ce capital leur permettra de poursuivre leurs études ou de s'insérer directement dans la vie.

Pour cela il faut certaines conditions :
1- Que leur constitution en partie civile, quel qu'en soit les détours, ne soit pas un obstacle à l'indemnisation.
2- Que l'indemnisation soit disjointe du procès criminel dont ils peuvent alors s'abstraire.
3- Que l'indemnisation décidée par la justice vienne du Trésor public qui ensuite se retourne vers le fautif.
4- Que l'indemnisation ne coûte rien ou presque au Trésor public.

Ces criminels perdraient ainsi l'initiative :
a- Leur combat ne cesserait certes pas d'être jouissif. Cela concerne la répression.
b- Il cesserait toutefois d'être efficace dans leur prétention à exercer une nano direction des pouvoirs publics et à participer à leur formation en se proclamant investis d'une autorité souveraine sur le devenir des enfants et de leur mère.
c- Ils perdraient à la fois du fait d'être en prison pour longtemps et de voir les enfants de ces femmes en sortir plus fort.


Marc SALOMONE

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