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Paris,
le dimanche 17 décembre 2017
Partie
1 : Texte français / Partie 2 : English text, Google traduction
En
copie :
1-
Président de la République française
2-
Commission européenne
3-
ONU
4-
Ambassades : Australie, Corée du Nord (Berne), Corée du Sud, Chine,
Européennes, Japon, Russie, USA.
5-
Présidents du Parlement et des Groupes parlementaires français
REFLEXION
SUR LES PROPOS SUR LA COREE DE MONSIEUR GUTERRES, SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU,
le 14 décembre 2017.
Voir
les articles précédents sur Madic50.blogspot.com
1-
11.08.17
2-
29.08. 17
3-
03.09.17
4-
05.09.17
5-
10.09.17
6-
15.09.17
7-
18.09.17
8-
20.09.17
9-
23.09.17
10-
24.09.17
11-
28.09.17
12-
09.10.17
13-
01.12.17
REFLEXION
SUR LES PROPOS SUR LA COREE DE MONSIEUR GUTERRES, SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU,
le 14 décembre 2017.
1)-
Le somnambulisme
Le
jeudi 14 décembre 2017, à l'occasion d'une visite à Tokyo, le secrétaire général des Nations Unies,
Antonio Guterres, a déclaré «La pire des choses possibles serait que nous
entrions en somnambules dans une guerre qui pourrait avoir des circonstances
dramatiques».
Il
reprend là l’expression de l’historien australien Christopher Clark consacré
aux causes de la Grande guerre de 1914.
Cet
historien n’analyse pas les causes de la guerre mais la mécanique finale qui la
rend fatale.
C’est
l’enchevêtrement des incompétences, des calculs étriqués, des quant-à-soi, des
entre-soi, qui a libéré l’espace dans lequel s’est déchainée la violence
militaire des antagonismes primordiaux.
Ces
gens n’ont pas voulu la guerre à proprement parler, du moins pas celle-là.
Ils
ont simplement rendu impossible l’examen rationnel de toute autre solution aux
problèmes insolubles du moment. Ils ont asphyxié l’intelligence.
M.
le Secrétaire général prévient la communauté internationale du risque d’un tel enchevêtrement
des bonnes raisons d’un aveuglement collectif.
Cette
mise en garde amène la réflexion qui suit.
2)-
Le statut quo
Comme
en 1914, la barre de soutènement de cette ruée vers le désastre est
l’affirmation que l’action institutionnelle vise à maintenir ce qui est.
On
mobilise pour le statut quo et rien ne doit changer.
Cette
fois, on se donne l’illusion de s’opposer à la prolifération de l’arme
nucléaire.
En
réalité, les mots servent à masquer que cette opposition ne vise pas le danger
de la prolifération des armes nucléaires mais la nouveauté qu’instaure leur
possession par la Corée du nord.
A
nouveau et toujours sous couvert du maintient de l’ordre établit, on refuse de
nommer les changements que produit ce statut quo.
En
effet, la Corée du nord veut elle aussi le statut quo. Mais en se donnant les
moyens de le rendre pérenne, elle en bouleverse les équilibres.
Ces
équilibres sont en apparences immobiles et en réalité ils sont dynamiques.
Ce
renversement des équilibres est donc une conséquence des règles de
fonctionnement de l’Armistice de Panmunjeom, du 27 juillet 1953.
3)-
Les équilibres dynamiques
L’Armistice
constate l’impossibilité pour chacun des camps militaro-politiques d’unifier la
Corée sous son dictat.
a-
Il cantonne les deux camps militaro-politiques dans deux parties distinctes de
la Corée.
b-
Il leur fixe comme fonction et devoir de gérer leur campement et de préparer la
réunification.
c-
Sans l’inadéquation d’un camp à l’autre l’unité aurait déjà été réalisée.
d-
La Réunification est donc une politique et elle implique une inévitable
subordination d’un camp à l’autre.
Le
raisonnement officiel des Puissances concernées est que la Corée du nord
ajouterait inutilement une arme non conventionnelle, exceptionnellement
dangereuse, à un arsenal classique suffisant pour que l’Armistice continue
d’organiser paisiblement la division du pays.
Par
conséquent, l’action internationale consisterait à contraindre la Corée du nord
d’abandonner son entreprise nucléaire déclarée sans objet et à revenir au
statut quo des deux Corées géré par des armes conventionnelles sans danger
direct pour autrui.
Sauf
que la mécanique de l’Armistice n’est pas celle de l’immobilisme.
Tant que les deux camps s’observaient avec des armes conventionnelles, tous les espoirs étaient permis pour chacun d’eux de subvertir l’autre à son profit et d’apparaitre comme la seule Corée légitime.
En
maitrisant l’arme atomique, la Corée du nord rend impossible cette
réunification au profit du camp militaro-politique du Sud.
En
même temps, elle suscite l’inquiétude légitime de la part de la Corée du Sud de
voir cette arme accompagner une politique de réunification au profit du Nord.
L’émoi
provoqué par l’accession de la Corée du nord à l’arme atomique vient donc
autant de la rupture de l’équilibre des deux camps à son profit que de
l’impossibilité pour le camp d’en face de le rompre à son bénéfice.
En
conséquence, toute politique visant à faire céder un camp, sur les moyens qu’il
utilise pour remplir cette fonction et ce devoir que lui assigne l’Armistice,
revient à reconduire l’affrontement militaire ante.
Comme
la Guerre de 14 fut une Guerre mondiale européenne, une nouvelle guerre de
Corée serait une sorte de Guerre mondiale asiatique ; Les armes atomiques,
coréennes, pakistanaises, chinoises, américaines, indiennes, russes, en plus.
4)-
La Médiation de l’ONU
Pour ouvrir « le dialogue » nécessaire à la
promotion de la paix, M. Guterres formule une exigence «Nous sommes disponibles, mais nous ne pouvons
servir de médiateurs que lorsque les deux parties acceptent notre médiation».
Il
pourrait développer ce point de vue en définissant les modalités de sa
« médiation » en des termes acceptables pour les deux parties et
utiles pour la paix.
M.
le Secrétaire général déclare «Le dialogue doit avoir un but et le but pour
nous est de parvenir à la dénucléarisation de la Péninsule coréenne et de
manière pacifique».
Il
est impossible d’atteindre ce but sans régler au préalable les questions
auxquelles le nucléaire est une réponse.
Pour ce faire, la « médiation » de l’ONU doit commencer par l’examen des questions posées par l’Armistice signé sous l’autorité de l’ONU et de la raison pour laquelle les « deux parties » y font une référence continuelle soixante-cinq ans après sa signature.
1-
Les Etats
a-
Ces deux camps ont chacun construit un Etat distinct de l’autre, pour les
besoins d’une couverture internationale.
b-
Ces Etats sont toujours les masques de ces camps.
c-
Les Etats doivent dominer les Camps et non plus l’inverse.
2-
la Réunification
a-
Tant que ces Etats seront les otages des camps qui les ont produits, ils seront
prisonniers des dispositifs de l’Armistice et en particulier de la politique de
réunification.
b-
L’émancipation de ces Etats à l’égard des camps passe par le renoncement à la
politique de Réunification.
c-
Celle-ci a absorbé les liens culturels des deux Corées. Elle en est cependant distincte.
5)-
La solution des Traités
La
fonction de l’ONU est d’être le lieu de résolution des évolutions conduites par
l’Armistice.
1-
Les deux Etats
Si
par Traité, les deux Etats se reconnaissent eux-mêmes comme souverain vis-à-vis
des camps qui les ont construits et s’ils renoncent à toute politique de
réunification, l’agressivité de l’un envers l’autre perd tout fondement
politique et juridique.
2-
Les soutiens
A
partir de là, il est possible d’obtenir des entourages étatiques de ces deux
Etats qu’ils renoncent également par Traité à toute politique de participation
à une réunification quelconque.
3-
Le TNP
Sur
cette base, l’examen de l’inscription des deux Corées dans le TNP devient
d’autant plus plausible que les deux parties en ont été signataires.
6)-
Conclusion
M. le Secrétaire général de l’ONU se dit « prêt à
aller n'importe où, n'importe quand, lorsque c'est utile » et il précise
que « Les rencontres n'ont de sens que si elles ont une raison d'être. »
Il
peut créer cette «raison d’être » en effaçant les apparences d’immobilisme
de l’Armistice de 1953 et en inscrivant sa médiation dans le dynamisme effectif
de celui-ci.
Il
peut dès lors accompagner l’installation de la suprématie juridique de ces deux
Etats et laisser la culture coréenne à ceux qui la pratiquent.
Il
pourra atteindre le but de l’ONU quant à l’actualisation, par les deux Etats, sous
sa Haute autorité, de la signature du TNP déjà maitrisée par « les deux
parties ».
Marc SALOMONE
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