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Paris, le vendredi 5 janvier 2018
Nicole BELLOUBET
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
En copie :
Président de la République
Premier Ministre
Présidents du Parlement
Présidents des Groupes parlementaires
Madame la Ministre,
Avec le respect que je vous dois, je me permets de vous
interpeller à brûle-pourpoint au sujet de vos déclarations à l’émission de M. Bourdin,
ce 5 janvier, au sujet du Cannabis.
Votre gouvernement a l’autorité nécessaire pour légaliser le
Cannabis.
Il faut d’urgence en autoriser la culture personnelle ou de
compagnie et programmer son organisation commerciale légale à venir avec le
paiement des taxes afférentes.
Cela casserait l’exclusivité de la domination maffieuse sur
cette consommation et permettrait à la police de se consacrer à son cœur de
métier qui est la traque du crime et non la fouille des slips et des culottes.
Les écoles, les banlieues, les villes, les campagnes, n’en
peuvent plus de cette dictature criminelle que garantie la prohibition.
J’attire respectueusement votre attention sur une anecdote :
a- Dans le 12ème ardt de Paris, des policiers de la BSQ sont
actuellement mis en examen pour avoir voulu disputer aux dealers la
représentation de l’autorité publique.
b- Ils le sont à la demande d’une association américaine.
Nous en sommes donc déjà au transfert de l’autorité publique
des « flics » vers les « voyous » ; à Paris.
Cette affaire met en scène la fonction des lobbys moralistes
comme cache-sexes des intérêts maffieux et des manipulations troubles, y
compris étrangères.
Comment allez-vous demander 150 euros, ou même 30 euros, à
des hommes et des femmes sans le sou ?
En fait, vous aurez simplement permis la focalisation
officielle de l’action policière sur les consommateurs au profit de la liberté
des trafics maffieux.
Je connais un peu les effets de la prohibition.
a- Elle livre les jeunes les plus fragiles aux dealers et
interdit aux éducateurs de toutes sortes, y compris les policiers, d’intervenir.
b- Les médecins eux-mêmes ne peuvent exercer librement leur
métier.
c- Elle conduit ces jeunes à être des boulets pillards pour
leurs familles.
Savez-vous ce qu’est l’angoisse de ces parents de surveiller
leurs affaires contre leur enfant et de voir arriver la police ?
Et vous voulez en plus leur envoyer le fisc pour des sommes
qu’elles ne pourront pas payer ou qu’elles devront prendre directement sur la
nourriture ?
Il n’est plus possible de taire que la prohibition est une
solidarité voulue avec l’activité maffieuse et ses conséquences politiques régressives.
Le fait de vouloir en contrôler le développement impétueux
ne dédouane pas des responsabilités prises à la continuer.
Vous avez les moyens et les capacités gouvernementales d’une
politique démocratique à l’égard de cette question de toute façon complexe.
Il n’est plus possible de la laisser aux seules péroraisons incantatoires
et anathémisantes.
Je vous prie de bien vouloir y réfléchir.
En vous remerciant pour votre attention.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’assurance de
mes salutations distinguées,
Marc SALOMONE
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