dimanche, janvier 14, 2018

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Paris, le dimanche 14 janvier 2018

Partie 1 : Texte français / Partie 2 : English text, Google traduction

En copie :
1- Président de la République française
2- Commission européenne
3- ONU
4- Ambassades : Australie, Corée du Nord (Berne), Corée du Sud, Chine, Européennes, Japon, Russie, USA.
5- Présidents du Parlement et des Groupes parlementaires français


REFLEXION SUR LES ILLUSIONS DE LA REPRISE DES NEGOCIATIONS ENTRE LES DEUX COREES, le 9 janvier 2018.


Voir les articles précédents sur madic50.blogspot.com

1- 11.08.17
2- 29.08. 17
3- 03.09.17
4- 05.09.17
5- 10.09.17
6- 15.09.17
7- 18.09.17
8- 20.09.17
9- 23.09.17
10- 24.09.17
11- 28.09.17
12- 09.10.17
13- 01.12.17
14- 17.12.17

REFLEXION SUR LES ILLUSIONS DE LA REPRISE DES NEGOCIATIONS ENTRE LES DEUX COREES, le 9 janvier 2018.

1)- L’illusion des rencontres
Les deux Corées se rencontrent le 9 janvier 2018 comme elles se sont rencontrées auparavant et elles se diviseront à nouveau comme précédemment.

La bonne ou la mauvaise volonté des uns et des autres n’y est pour rien. C’est la logique même de leur rencontre qui provoque leur inévitable séparation porteuse de la prochaine rencontre.

Ces rencontres se fondent sur les illusions produites par les modalités de la séparation.
a- Elles sont fondatrices de la division en la légitimant par la perspective de la Réunification.
b- Elles organisent ainsi à la fois la division et la réunification.

Par ce balancier de l’une à l’autre, elles reconduisent à l’infini la logique de l’armistice qui est celle de l’installation de l’état de guerre dans des formes civiles et de l’impossibilité de la paix.

2)- Les deux chimères
Les deux chimères produites par l’armistice du 27 juillet 1953 sont la Réunification et les deux Etats qui doivent y concourir. Ni l’une ni l’autre de ces réalités politiques et idéologiques n’ont la moindre réalité.

1- Les deux Etats
Aujourd’hui, ces deux Etats n’existent pas. Ils sont les fantômes publics, les figures diplomatiques présentables, de ces deux camps militaro-politiques auxquels l’Armistice a accordé à chacun un territoire séparé et sa gestion souveraine.

2- La Réunification
La Réunification est la continuation, sous la forme civile codifiée par l’Armistice de 1953, de la guerre d’unification menée sous des formes militaires de juin 1950 à juillet 1953.

Dans les deux cas la logique de l’unification est celle de l’assujettissement d’un camp à l’autre.

En accédant à un armement atomique stable, en devenant une puissance nucléaire, la Corée du Nord a rendu caduque toutes les espérances de réunification au profit du camp du Sud.

La Corée du sud peut aussi craindre que le camp du Nord intègre peu à peu sa puissance nucléaire dans ses relations ordinaires avec celui du Sud.

En fait chaque camp est heureux que sa raison d’être, la réunification dominatrice, soit la logique publique des relations des deux camps et des puissances qui les soutiennent.

3)- Le malentendu obscurantiste
Il y a cependant un malentendu entre les coréens et les puissances occidentales. Cet aveuglement interdit toute évolution de la réflexion des Etats.

1- Les Occidentaux
Les puissances occidentales font comme si elles dominaient toujours le monde.

Or, le plus visible de cette nouvelle crise coréenne est que l’Occident n’a plus les capacités d’imposer sa loi à aucune des deux Corées ; ni à la Corée du Nord, ni à la Corée du Sud.

Les Etats-Unis n’ont pas pu empêcher l’accession de la Corée du Nord à l’arme nucléaire mais ils ne peuvent pas non plus manipuler la Corée du Sud comme un bras armé.

Les occidentaux pensent toujours dominer en Asie alors qu’ils sont de plus en plus les supplétifs arrogants, les potentats mercenaires, des Etat asiatiques dans leurs conflits internes.

2- Les deux Corées
Ce n’est pas la première fois que la Corée se divise en deux Etat distincts et souverains. Les coréens savent parfaitement manipuler cette conflictualité.

Les deux Corées savent qu’elles font parties de l’ensemble asiatique dont la place dans le monde sera déterminante au 21ème siècle.

Il s’en suit qu’aucune des deux Corées n’acceptera d’être la serpillère des calculs du parti occidental.

Si les occidentaux veulent transformer leur présence séculaire, conflictuelle et bénéfique, en partenariat d’une société mondialisée, ils doivent admettre de travailler avec les coréens tels qu’ils sont.

4)- L’Armistice
Le 9 juillet 1953, à Panmunjeom, les parties en cause ont établi une doctrine dite Armistice selon laquelle deux camps militaro-politique se partagent la Corée territorialement et ont un rang diplomatique d’Etat.

Par l’Armistice les deux camps prennent acte de l’impossibilité pour un camp de remporter la victoire militaire. Ils reconduisent leurs buts de réunification hégémonique sous des formes civiles.

Tout ce qui ressort de la gestion de l’Armistice ramène la primauté des deux camps sur les formes étatiques et entretient la concurrence de ces deux camps pour réaliser la réunification à leur profit.

Les rapprochements entre les deux Corées sont donc des produits du dispositif qui les sépare pour que ce rapprochement conduise à la défaite de l’un et à la victoire de l’autre.

Les manœuvres militaires américaines avec la Corée du Sud tout comme l’armement atomique de la Corée du Nord sont les conditions du bon fonctionnement ordinaire de l’équilibre des antagonismes organisé par l’Armistice.

5)- Les renoncements constructifs des deux Corées
Pour sortir de l’affrontement et des risques de guerre nucléaire actuels, il faut donc sortir des règles de fonctionnement de l’armistice.

Cela demande des renoncements constructifs.
Il faut renoncer aux objectifs des deux camps militaro-politiques et prendre acte de l’inutilité de ces deux camps.

Les deux Etats, jusque là subordonnés aux deux Camps de l’Armistice, doivent cesser d’être les faux-semblants de ces camps.

Ils doivent prendre le pas sur leur origine partisane et proclamer leur souveraineté extérieure et intérieure.

Cette souveraineté se manifeste par l’abandon des visées partisanes des deux camps et donc de la Réunification comme affaire d’Etat et de gouvernement.

En conséquence :
a- Chaque Etat coréen cesse de s’adresser à la population de l’autre Etat.
b- Ces Etats s’interdisent de mettre en place quelque modalité d’intervention souveraine que ce soit, à partir de son territoire, envers l’autre Etat coréen.
c- La ligne de démarcation devient une frontière.

Devenus souverains, les deux Etats coréens reprennent les discussions sur le TPN auxquelles ils ont tous deux déjà adhéré antérieurement. Tous les circuits administratifs de cette discussion sont déjà en place.

Toutes ces questions font l’objet de Traités.

6)- Les renoncements constructifs des Puissances alliées.
Tout cela parait évident à l’observateur solitaire et terriblement compliqué aux cadres des Etats concernés, coréens ou autres.

En effet, tous les Etats concernés par ce conflit ont établi leurs logiques diplomatiques respectives sur les règles de l’Armistice et donc celles de la poursuite de la guerre par d’autres moyens.

La tension permanente de la réunification et de la division en est la routine.

Il leur faut sortir de ce confort intellectuel inclus dans toutes les géostratégies de ces puissances.
Les règles de la Paix entrainent pour chacun des abandons considérables en termes de manipulations géostratégiques.

En devenant un objectif stratégique, l’exigence que les Coréens vivent en paix influe sur les calculs des Puissances.

7)- L’avenir de l’Europe
Les Etats-Unis sont un pays riverain de l’Océan pacifique et ils se sont installés sur la Route de la soie. Ils continueront à ce titre d’être présents en Asie.

Les européens se sont déjà laissés expulser de tout travail en commun avec les Républiques de l’Union soviétiques ; de Kiev à Vladivostok.

Si en plus ils ne savent pas sortir de l’Armistice de 1953 pour travailler en commun avec les deux Corées ; ils s’excluront aussi de l’histoire asiatique.

Il y a certaines réalités sur lesquelles les quidams et les Puissants devraient pouvoir parler un même langage.


Marc SALOMONE





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