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Paris, le vendredi 26 janvier 2018
RÉFLEXION SUR CERTAINS ASPECTS DU DEVENIR DES RAPPORTS DE LA POLICE ET DE LA PUISSANCE
(Suite)
En
copie : Président de la République / Premier Ministre / Ministre de l’intérieur
Présidents
du Parlement / Présidents de groupes parlementaires
Monsieur
le Directeur général de la Gendarmerie nationale
Monsieur
le Directeur général de la Police nationale
Le
21 décembre dernier, j’ai eu l’honneur de faire part à Monsieur le Ministre de
l’intérieur de la réflexion à laquelle conduisent certaines évolutions des
rapports de la Police et de la Gendarmerie à la Puissance telles que nous les
signale l’actualité. Cf. ci-après.
Ce
rapport à la Puissance ne concerne pas l’ordinaire des calmes et des troubles publics.
Il porte sur la Direction de la maitrise de ceux-ci.
Publiquement,
le thème est toujours abordé dans le seul souci de garantir l’identification de
l’administration publique, et singulièrement des forces de l’ordre, à la
Puissance.
L’actualité
écorne cette évidence et ouvre la voie à la réflexion.
Les
affaires Traoré et Luhaka illustrent bruyamment que la Gendarmerie et la Police
sont désormais concernées de la même façon par ces redéfinitions des rapports
des administrations d’ordre public à la Puissance.
L’un des éléments de cette remise en cause de positions qui semblaient acquises pour toujours est l’évolution des rapports du financement public, le budget, et du financement privé, le capital.
1-
Le 20ème siècle est celui d’une exclusivité budgétaire et d’une mise à distance
du capital.
2-
Le 21ème siècle fonctionne déjà sur une redistribution des rapports dits du
« privé et du public ».
a-
Les nouvelles relations des Musées publics et privés ou le forum de Davos sont des
illustrations de ces évolutions.
b-
L’administration publique a déjà initié une réflexion à ce sujet.
Dans
la Police (au sens général), ces évolutions se traduisent par deux formes de
financements de l’action publique par le capital :
1-
La cession de terrains d’actions publics au profit du capital.
a-
La croissance importante des Polices privées et leurs différentes formes sont
une pénétration sèche du capital dans la fonction publique.
b-
L’administration publique délègue, voire cède, certaines de ses prérogatives au
capital privé.
2-
La prédation de capitaux des criminels au profit du public
a-
Il est acquis mondialement que l’activité économique des maffieux est désormais
incluse de plein droit dans l’activité du capital.
b-
La saisie des biens des maffieux, tels que les voitures, n’est pas seulement
une punition.
c-
Elle aussi une prédation de « capital » en vue de fournir du
matériel, du financement, à des services publics qui ne pourraient pas se payer
un tel matériel avec le « budget ».
d-
C’est une ébauche de réflexions et de réponses.
L’approche
du travail en commun du « public et du privé », du « budget et
du capital », que je propose, est distincte de cette première réponse
administrative.
Elle
se fonde sur :
1-
L’absence de délégation et de prédation
2-
Le stricte respect de la séparation des genres.
3-
L’expérimentation préalable qui permettrait d’établir son étiage.
Cette
forme de coopération du public et du privé, complémentaire d’autres formes, installe
le « public » sur le terrain dessiné par la modernité qui est
l’entremêlement du « budget » et du « capital ».
Elle
contribue à répondre à la question majeure posée par cette évolution qui est
celle de la continuité de l’intégrité de l’action publique, de ses agents, dans
ses associations aux différentes formes du capital.
En
effet, un obstacle à toute réflexion sur les associations du « budget »
et du « capital » (financements d’administrations, indemnisations de
victimes des Pouvoirs, compensations salariales pour les cadres dirigeants,
etc.) est l’incertitude dans laquelle sont un certain nombre de cadres publics
quant au bien fondé de la Puissance publique.
C’est
ce qui porte les français à s’interroger face à la mise en cause judiciaire des
serviteurs de l’Etat dans leurs confrontations avec les criminels organisés qui
sont en fait une certaine forme du « capital » et du
« Privé ».
Pour
mener cette réflexion à bien, il faut donc considérer que la Puissance publique
a lieu d’être et pouvoir dire à chaque instant qui dirige.
En
vous remerciant pour votre attention
Je
vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général de la Gendarmerie nationale, Monsieur
le Directeur général de la Police nationale, l’assurance de mes salutations
distinguées,
Marc SALOMONE
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