vendredi, février 08, 2019

08.02.19, contribution7, retour, jihadistes, syrie, enfants

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Paris, le vendredi 8 février 2019

CONTRIBUTION (7) AU DEBAT NATIONAL VOULU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE EN 2019. LE RETOUR DES JIHADISTES ET LES AFFINITES DE L'ISLAMISATION (11). (Suite de la réflexion n°10 du 2 février 2018 et n°5 du 6 Février 2019, cf. : madic50)

Le gouvernement français vient de se prononcer pour le retour en France des jihadistes détenus par les autorités Kurdes.

L'un des aspects majeurs du retour des jihadistes dans leur pays de nationalité est qu'ils sont ainsi soustraits à la justice du pays qui leur a servi de pivot pour se former, se regrouper, mettre en place leur stratégie de crime de guerre, leur politique d'allers-retours criminels entre ce pays d'accueil et les pays de départ.

Se réserver le droit de qualifier la légitimité des magistratures nationales, en fonction des intérêts supposés des pays occidentaux, est non seulement illégal mais relève d'une résurgence du colonialisme politique et universitaire.

Confier les jihadistes aux forces Kurdes n'avait de sens et de légalité internationale que dans la perspective d'un travail en commun entre les combattants Kurdes et la justice nationale syrienne.

A partir du moment où les forces Kurdes ne paraissent plus pouvoir assurer elles-mêmes la garde et le jugement de ces criminels de guerre, ceux-ci doivent être remis, dans les formes et sans plus de détours, à la justice syrienne sur le territoire de laquelle ils doivent rester.

En effet, l'Etat syrien n'a jamais cessé d'exister ni d'être reconnu par le droit international.

Cela, quelques soient les difficultés du gouvernement syrien à remplir ses obligations quant à l'unité nationale et la préservation de ses populations.

Les forces qui se sont constituées contre le gouvernement officiel n'ont, à aucun moment, ni produit un gouvernement ni concurrencé celui de Damas.

L'annonce française du rapatriement des jihadistes de nationalité française en cas d'empêchement d'agir des forces Kurdes souligne l'incapacité de celles-ci d'incarner une quelconque légitimité étatique, judiciaire en l'espèce.
a- le gouvernement syrien est toujours à Damas.
b- de la même façon, la justice syrienne n'a jamais cessé d'être là où sont ses juges.

La France ne reconnaît pas le gouvernement syrien.
Mais dire que le seul fait d'un désaccord entre Paris et Damas suffit à disqualifier cette justice est une plaisanterie diplomatique et juridique.

Cette guerre est conduite par une dizaine de pays étrangers, de multiples organisations criminelles et des partis démocrates dominés.

Le plus clair des résultats est que la Syrie existe et que sa représentation légale est à Damas.

D'ailleurs, en 2017-2018, le gouvernement français a lui-même reconnu la légalité du gouvernement syrien de Damas et la souveraineté de l’État syrien sur le territoire syrien :
a- Le Quai d'Orsay explique au sujet des jihadistes : « Ils sont destinés, s’ils sont détenus, à être jugés par les tribunaux soit en Irak soit en Syrie […] Pour l’instant on n’a jamais envisagé qu’ils soient jugés ailleurs que sur place »
b- Florence Parly, Ministre des Armées : « S’il y a des jihadistes qui périssent dans ces combats, je dirais que c’est tant mieux et s'ils tombent entre les mains des forces syriennes, eh bien ils dépendront de la juridiction des forces syriennes ».

Un revirement politique ne conditionne pas un changement juridique. Sauf à ce que la France s'érige en puissance tutélaire de la Syrie ; autrement dit coloniale.

Ces temps sont révolus mais leur souvenir est bien présent.

Le gouvernement français s'engouffre dans une politique tutélaire dont les pays du Sud, notamment ceux qui sont similaires à la Syrie, les pays dits Arabes, vont entendre toute la brutalité et la considérer comme une injure.

On peut s'attendre à des mises au point discrètes comme les Etats en ont l'habitude et les moyens. Par exemple, des ressortissants français seront arrêtés et jugés pour des illégalités tolérées à l'ordinaire.

Il y a d'abord eu la guerre de Libye en 2011.
L'Angleterre, les États-Unis, la France, ont violé le mandat que leur avait accordé l'ONU. Au lieu de protéger la démocratie, ils ont défait le gouvernement légal, assassiné son chef qui leur déplaisait, au bénéfices de démocrates auto-proclamés qui se sont révélés être des voyous fascistes et des incompétents.
Pour ce faire, ces trois pays n'ont pas hésité à raser ce pays.
Il n'est plus que ruine, chaos, esclavage.

Cette forfaiture, dont ensuite le Président Obama a tenté de se démarquer officiellement, est directement responsable de :
a- la paralysie de la communauté internationale dans la résolution de la question syrienne.
b- l'industrialisation du trafic d'être humain entre la Libye et l'Europe.

La différence toutefois est qu'en 2011 les trois puissances occidentales peuvent encore se déclarer techniquement vainqueurs.

En 2019, elles joignent le ridicule de la déculottée militaire à la violation du droit international sur la reconnaissance des Etats.

Certains Etats creusent lorsqu'ils touchent le fond.

La France passe donc de la reconnaissance de la compétence de la justice syrienne pour juger les jihadistes à l'organisation du retour de ceux-ci en vertu d'un privilège dont jouiraient les français de n'être jugés que par des Tribunaux français pour des crimes commis à l'étranger.

Il faudrait en parler aux cadres dirigeants d’Alstom détenus aux Etats-Unis à des fins de chantage.

Cette mesure d'aide aux français jihadistes est la reprise par l'actuel gouvernement de la politique de ses prédécesseurs.

Ce caprice politique et juridique des castes universitaires entraînera mécaniquement un affaiblissement de l'autorité diplomatique de la France.

Il ne paraît donc pas évident que ce soient des considérations internationales qui président à ces allers-retours politiques.

Cette ligne politique ne paraît s'expliquer que par des considérations de politique intérieure.

Par ces retours, le gouvernement veut d'abord flatter et courtiser l’électorat musulman et se conformer à la doctrine universitaire de l’alliance des capitalistes, des universitaires et des immigrés fondée sur l'exclusion des classes populaires françaises.

Les gouvernements français successifs ont sans doute voulu conserver la direction du fonctionnement de ce triptyque. Mais, il apparaît que ce n'est plus aussi simple.

En effet, cette politique en vigueur depuis plusieurs décennies semble avoir entraîné certaines modifications du fonctionnement des pouvoirs publics.

Le livre Inch Allah, de MM Lhomme et Davet, établit cette évolution :
p. 13. « L'idée de ce livre est née d'une interrogation : au sein de cette communauté, assiste-t'on bel et bien à une montée en puissance des tenants d'un islam revendicatif, qui chercherait à étendre son territoire, à gagner des pans entiers de la société ? En clair, à islamiser un département, voire plus si affinité ? ».

Le gouvernement a t'il encore les moyens d'interdire le retour des jihadistes ?

Lorsque la Ministre de la justice défend ce retour elle fait référence aux enfants de jihadistes.
a- Or, ces enfants sont précisément le lieu du dialogue et du marchandage entre la France « islamisée » et le gouvernement.
b- Les grand-parents et les associations de droit de l'homme ne se contentent plus d'offrir leurs services humanitaires et secourables.
c- Ils ont fait du retour des enfants et par extension de leur mère une exigence de droit. Elle est à ce titre soutenue par les tribunaux.

Ainsi, par étapes, il devient de droit que les « enfants », les bébés, les nourrissons en âge adulte, parceque de nationalité française, reviennent téter le sein de leur Mère patrie.

Maman patrie pense pouvoir substituer les droits de sa maternité au droit international.

Ayant rompus les relations diplomatiques avec la Syrie et disqualifié verbalement la justice syrienne ; les gouvernements français ne peuvent rien objecter à cette démagogie dégoulinante.

Les journalistes Davet et Lhomme posent la question de l'extension de l'islamisation d'un département à « plus si affinité ».
a- Le retour des jihadistes est d'une part la manifestation d'une islamisation à une échelle non plus départementale mais nationale.
b- Il est d'autre part la formation des filières « d'affinités » qui garantissent cette extension.

Le retour des jihadistes est une légalisation du jihad et une intégration de la charia dans le fonctionnement des pouvoirs publics et du parti musulman dans leur composition.

Par ailleurs :
a- Ces Bébés adultes auront été dispensés par l’État de rendre des comptes à la justice syrienne. Elles est la seule qui puisse établir les crimes commis en Syrie.
b- Il les traite donc en réfugiés fuyant la dictature syrienne et exfiltrés de leur pays de criminalité par ses soins.
c- Il reste à expliquer au nom de quoi l’État français va sommer ces réfugiés politiques de répondre devant la justice française, parceque française, de crimes supposés dont cette justice ne peut avoir aucune connaissance factuelle.


Marc SALOMONE

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