Paris, le lundi 17 mars 2014
Cour de Justice de la
République
COMMISSION DES REQUETES
21, rue de Constantine
75007 Paris
Tel. : 01.44.11.31.00
Fax : 01.44.11.31.39
Objet : Fellation et
modification des pouvoirs publics
Monsieur le Président,
1- M. Sarkozy viole une femme par
fellation contrainte. Pourquoi la fellation ?
2- Le viol commis par M. Sarkozy
est-il naturel ou culturel ?
3- Ce viol est-il aujourd'hui
sans importance eut égard à sa position sociale ?
Première partie : La
fellation
1)- Le soldat russe
Nous disposons d'une vidéo qui
expose le viol de fonctionnement par fellation d'une manière quasi théorique.
Le soldat russe qui se fait sucer
par un camarade de chambrée et de combat n'est pas homosexuel. Ses camarades
goguenards qui attendent leur tour ne le sont pas plus.
1- Psychologiquement :
Ils veulent juste passer le temps,
vivre des sensations fortes, partout interdites. Ils transgressent les
interdits. Ils prennent du bon temps.
2- Administrativement
Ils participent aussi à la
formation et à l'entretien d'un ordre dont le viol n'est que le feu d'artifice
de chambrée. Il s'en allument d'autres un peu partout. Car c'est un ordre
public qui agit.
Le fonctionnaire du viol n'est ni
pédé, ni bisexuel, ni en expérience. Il est juste en fonction. Les pitres
derrière lui sont les petites mains de la politique administrative à l’œuvre.
3- Une administration idéologique
publique de fait
Le viol est ici d'abord un
contrôle administratif de l'appartenance ou de l'assignation des uns et des
autres à des populations de vainqueurs et de vaincus. Il est un sondage à
partir d'éléments de populations ciblées pour établir cette distinction entre
deux catégories administratives distinctes, les vainqueurs et les vaincus.
La définition de ces deux
populations dans l'espace publique concerné permet d'instituer un ordre privé
inséré dans l'ordre public et d'appartenir à un réseau de cadres de cet ordre.
Le sans grade peut ainsi donner du sens à toutes les humiliations qu'il reçoit
de la part des gradés de l'armée officielle. C'est pourquoi ces derniers
laissent faire.
Nous retrouvons la même logique
avec les hommes humiliés au travail et qui prennent une revanche en battant
leur épouse, ou les petits blancs des colonies auxquels le racisme donne la
satisfaction de faire partie des dominants.
Les homosexuels sont la matrice
de ces populations testées. Ils sont en effet publiquement l'archétype de
l'homme auquel il manque quelque chose pour être un homme. L'homme traître à
son sexe. L'homme-femme.
Un alsacien, déporté au titre de
l'homosexualité, étoile rose, raconte que dans le train qui le mène au camp de Oranienburg-Sachsenhausen,
les détenus de droit commun qui partagent son compartiment l'obligèrent à les
sucer, comme un service domestique allant de soi.
Le viol par fellation est ici un
poinçon par lequel une administration idéologique publique de fait marque son
bétail de référence comme un chien pisse à certains endroits pour marquer son
territoire.
2)- M. Sarkozy
Certes, M. Sarkozy ne viole pas
un homme. Il viole une femme. Les caractéristiques en sont cependant les mêmes.
Les personnes dans la même
situation que M. Sarkozy peuvent arguer qu'ils ne se font pas sucer par un
homme alors qu'ils sont eux-même hétérosexuels, comme ces soldats russes. Il
n'y aurait donc pas violence, ou du moins pas la même.
Erreur.
Pour ses camarades, le soldat
homosexuel vient naturellement satisfaire les besoins sexuels compulsifs de ses
camarades et leurs besoins d'ordre.
Mais la femme est prise dans un
dispositif exactement similaire, identique.
La femme, ici une députée, est
choisie pour un viol non parcequ'elle est l'autre sexe, mais parcequ'elle est
dite le « sexe faible ».
Le détenu homosexuel doit sucer
ses codétenus hétérosexuels, parcequ'il est dit publiquement faible, qu'il aime ça, qu'il ne peut pas
refuser un service.
M. Sarkozy ne dit rien d'autre.
- « Regarde dans quel état je
suis, tu ne peux pas me laisser comme ça... »
- « Sois gentille... Comment
je vais faire pour mon discours, là, tout de suite? Tu vois bien que j'ai
besoin de me détendre! Allez, c'est pas grand-chose... » supplie-t-il. »
M. Sarkozy peut s'adresser à une
femme comme un soldat s'adresse à un pédé en raison de la similitude
d'infériorité que ces idéologies prêtent aux homosexuels et aux femmes.
Pour ces idéologies, la femme ne
peut pas plus que l'homosexuel, et pour les mêmes raisons, refuser les avances
sexuelles d'un homme. Les deux populations sont alors dits naturellement
prédisposées pour assurer ce service.
La seule différence entre les
deux bouches, bouche masculine ou bouche féminine, est la circonstance qui
produit l'incarnation vivante de la faiblesse au service de la force.
a- En prison ou à l'armée, les
femmes sont absentes, donc, on invente le « pédé ». Au besoin on le
crée à partir d'un hétérosexuel bien battu.
b- A l’hôtel, on réquisitionne
les chambrières. Et, pourquoi pas un groom ? A l’Élysée, c'est une
députée.
Si je trace une équivalence des
pratiques du viol, ce n'est sûrement pas pour entretenir quelque équivoque que
ce soit sur la sexualité des uns et des autres. M. Sarkozy et M. Strauss-Kahn
sont hétérosexuels et le sont absolument. Le cas de M. Strauss-Kahn n'étant
d'ailleurs pas du tout de notre réflexion, si ce n'est par ses incidences sur
le cas de M. Sarkozy.
Le but de ces identifications,
entre les viols de pédés par des soldats hétérosexuels et de femmes par des
hommes d'Etat également hétérosexuels, est de souligner que dans le cas de M.
Sarkozy le viol présumé de Mme la députée ne dépend que partiellement d'une
quelconque inclination sexuelle.
Ailleurs, en d'autres circonstances,
les mêmes, pour les mêmes raisons de fonctionnement administratifs se
saisissent de bouches d'hommes. Ils ne sont pas non plus homosexuels.
Les catégories de
« pulsion », « besoins sexuels », « désirs »,
sont subordonnées ou alliées à d'autres impératifs qui sont d'abord des
questions de politiques administratives.
3)- La cible
1- Face au monde
M. Sarkozy ne se trompe pas non
plus de cible de son message. Tant qu'à faire que de se vider les couilles
avant un discours (l'expression est ici conforme à la façon de s'exprimer de M.
Sarkozy et à son propos) il aurait pu prendre une femme d'affaire. Il est un
libéral convaincu.
On pourrait dire qu'il ne le fait
pas parce que c'est une députée qui est présente. Erreur.
Ce n'est pas une députée qui est
présente et une femme d'affaire qui est absente. C'est une députée qui a été
convoquée aux fins d'être violée et une femme d'affaire qui est laissée hors de
cette administration idéologique publique définie par le viol.
Si M. Sarkozy viole une femme
d'affaire ou la femme d'un homme d'affaire, c'est le Mur d'argent qui lui
répond. Wall-street, La City, Francfort, etc. Les médias à leur service se
déchaînent. Cela deviendrait une figure de la guerre des États et des Marchés.
Il en serait allé de même avec le
viol d'une députée européenne ou d'une Commissaire européenne. Pourquoi n'a
t'il pas violé Mme Viviane Reding, une Commissaire européen qui passe souvent
par la Paris? Ce serait devenu immédiatement une figure de la guerre entre la
France nationaliste et l'UE fédéraliste.
En choisissant une députée du
Parlement français, M. Sarkozy satisfait à la fois les marchés, au titre de
l'abaissement moral des lieux de formation de la puissance publique, et l'UE,
au titre du discrédit morale jeté sur l'organisme de souveraineté nationale par
excellence.
2- Face à la France
a- En violant une députée, M.
Sarkozy disqualifie moralement le Pouvoir législatif au profit du Pouvoir
exécutif.
Il donne un signal
d'interprétation des textes par les représentants du Pouvoir exécutif.
Les brutalités des policiers à
l'égard des députés PS et UMP en 2013, allant jusqu'à les empêcher d'entrer au
Parlement sont des produits directs de ce viol et de la modification de
l'équilibre des Pouvoirs induite par cette voie criminelle.
b- En glissant un droit au viol
dans l'exercice de ses fonctions, M. Sarkozy légitime par la pratique
l'existence de plusieurs sources de droits susceptibles d'organiser la
politique administrative française. Ce n'est plus seulement le Code civil qui
est la source du droit en France.
Je l'ai amplement développé
précédemment.
4)- La réorganisation du champ
symbolique du Pouvoir
Par la technique de communication
du viol, le viol de fonctionnement, M. Sarkozy ne se contente pas d'envoyer un
message à des gens qu'il n'aiment pas, et qui depuis ne cessent de lui rendre
la monnaie de sa pièce.
Il communique certes, mais il
organise aussi le symbolique, la symbolique du Pouvoir.
M. Sarkozy est parfaitement
maître de sa personne. Il se sert de son hétérosexualité parceque c'est ce
qu'il connaît et qu'il maîtrise. L'action hétérosexuelle est la meilleurs
position pour donner à son action un retentissement universel, c'est à dire une
résonance légale.
Outre que cela n'est pas la tasse
de thé de M. Sarkozy, violer un député aurait complètement manqué la cible. Les
parlementaires se seraient empressés de répandre qu'il s'agit de mœurs
particulières, qu'elles n'affectent que les individus qui se sont livrés à ces
pratiques. Une perte de temps dans un agenda surchargé.
Par conséquent, M. Sarkozy met en
place une scène de viol pour atteindre une députée et par delà le Parlement, le
Pouvoir législatif.
Le but est de construire le
tableau du Pouvoir législatif vaincu et asservi par le Pouvoir exécutif. Le
viol d'un membre de la collectivité concernée joue ici complètement son rôle
d'organisateur du monde symbolique.
La symbolique du Pouvoir peut
faire rire lorsqu'elle est reprise par des quidams qui singent le Pouvoir ou
qui posent au Roi.
Là, nous sommes dans l'exercice
effectif du Pouvoir au travers de la mise en œuvre de sa symbolique. C'est le
vrai Chef de l'Etat qui viol. C'est une vrai représentante du Pouvoir
législatif qui est physiquement violée. En leur compagnie, la symbolique du
Pouvoir est une réalité de celui-ci.
5)- La fellation
Pour parvenir à ses fins :
1- M. Sarkozy utilise pour
attirer sa proie le stratagème dont j'ai rendu compte dans un autre courrier.
2- Au moment de composer le
tableau du viol, M. Sarkozy a le choix entre deux types de viols.
a- Le viol par pénétration
vaginale
b- Le viol par pénétration
buccale.
Pourquoi M. Sarkozy a t'il mis
Mme la députée à genoux au lieu de la prendre en levrette ou en bascule, les
fesses sur le bureau ?
Cela tient aux qualités de la
fellation.
6)- Le viol de poche
Le type de viol par fellation
permet de marquer un territoire administratif, de nommer les administrés et les
administratifs, avec le maximum d'économie de moyens, en temps, en espace, en
effort, en souci même. C'est le 49cm3 du viol. On peut rouler sans permis. Il
est tout terrain.
C'est une technique légère. On
ouvre la braguette, on baisse un peu le pantalon, le slip, on pousse l'engin
dans la bouche du vaincu et sans effort, sans violence, sans fatigue
En quelques secondes, le slip est
remonté, l'appareil génital rangé, le linge rentré, la braguette refermée, la
ceinture bouclée.
a- Si un officier est annoncé, le
vaincu n'a qu'à se relever, le vainqueur à refermer sa ceinture et sa
braguette. L'officier rentre, tout est en ordre.
b- Si l'huissier de la présidence
frappe à la porte pour une urgence, il en va de même. Sur le champ :
« le Monarque ajuste sa cravate et enfile sa veste. »
Il n'y a pratiquement aucun
contact entre le violeur et le violé, le vainqueur et le vaincu. La soumission
physique est à son maximum d'abstraction. Le vaincu peut rester complètement
habillé. Le vainqueur entrouvre la fente de son pantalon et range tout en un
tour de main.
Le viol anal ou vaginal est
beaucoup plus astreignant. Il exige un certain déshabillage de la personne
violée, un défonçage de l'anus ou du vagin, de la sueur, de l'érection, de la
finition. Le vainqueur doit aussi se mettre à nu. Il devra relever ses
vêtements, les remettre en ordre. Il aura dû se consacrer tout entier à la
tâche.
La vidéo de la fellation nous
montre une autre scène. Le sourire narquois aux lèvres, le sucé accompagne le travail de son esclave à la
fois par un léger basculement des hanches d'avant en arrière, pour bien enfourner
le vis dans la bouche de l'esclave, et par une main posée délicatement sur la
tête ce dernier, comme pour lui rappeler de ne pas faillir à sa tâche.
Le viol par fellation contrainte
se place mieux dans les interstices de la censure morale. Il n'a pas la
brutalité du déplacement des corps de toute leur masse. Il apparaît plus léger,
plus fluide. Il ne peut porter à conséquences ; même sans pilule ni
préservatif.
Au prétexte que M. Sarkozy
emprunte ce viol qu'on efface d'un mouvement de fermeture éclaire, on peut
ainsi susurrer à l’oreille du public, qu'il ne se serait rien passé, ou pas
grand-chose en fait. Comme le dit lui-même en substance M. Sarkozy, ce n'est
pas un viol, c'est un room-service.
Deuxième partie : Nature et
culture
7)- La culture du jouisseur
Est-ce une passade, un
divertissement, un oubli ?
Outre la qualité
constitutionnelle de la personne violée, l'analyse du texte de Mme Guillaume
nous prouve le contraire.
1- La théorie
La détermination d'une fonction
politique du sexe, de l'action sexuelle, fait partie du corpus politique de M.
Sarkozy. :
Canard Enchaîné, le mercredi 2
janvier 2002, P. 2 :
« « J'ai voulu montrer que
ce n'est pas l'Etat qui paie mes vacances, mais des amis, s'est-il écrié. Et
puis, ça occupe les socialistes, ça les excite et, pour tout dire, ça me fait
marrer. »
A priori, Il s'est marré de la
même façon à propos des commentaires sur sa love story avec Carla. Bruni. Il en
a rajouté dans la provoc' en s'exposant à plusieurs reprises devant les
photographes et les caméras, main la dans la main avec son « accompagnatrice »,
n'hésitant pas, lors d'une visite des pyramides, à lui tapoter le bas du dos.
Du coup, Ségolène Royal a
reproché à son ancien adversaire à la présidentielle d'avoir fait preuve lors
de son séjour égyptien d'un « comportement ostentatoire » ( à l'égard
de Mme Carla Bruni).
L'adjectif n'a pas plus à Sarko
qui s'(est défoulé en téléphonant à ses amis. A l'un d'eux il a tenu ce
langage :
- « Je vis ma vie et je me
fous des commentaires des uns et des autres. Ils ont eu l'habitude d'avoir à
l’Élysée depuis douze ans, Papi et Mamie. Moi, j'ai un nouveau style. Il va
falloir que toute le monde s'adapte. Maintenant, les français ont un vrai mec,
à l’Élysée qui en a et qui s'en sert. ».
M. Sarkozy ne tient pas ici des propos
de bistrot au bar de l'hôtel un soir de G8.
Il a pris l'initiative de
téléphoner à des amis pour leur dire son avis, l'avis du Chef de l'Etat,
concernant les commentaires de Mme Royal sur ses apparitions publiques en
compagnie galante.
M. Sarkozy ne dit pas que le
débat relève de la vie privée. Bien au contraire, il en fait le marqueur d'un
changement de comportement au sommet de l'Etat. « Moi, j'ai un nouveau
style ».
Le « style » désigne
ici le comportement de la direction de l'Etat
Créant une opposition entre son
prédécesseur et lui-même, il qualifie le premier d'impuissant ou grabataire
sexuel. Il rattache explicitement les propos de Mme Royal à cet état de fait.
Lorsqu'il établit un
« nouveau style », il déclare que les français, « tout le
monde », vont devoir s'y « adapter ». Nous ne sommes pas là dans
la défense d'un pré-carré personnel, privatif.
Lorsqu'il définit ce
« nouveau style », il procède ainsi :
- « Maintenant, les français
ont un vrai mec, à l’Élysée qui en a et qui s'en sert. ».
Il est difficile d'être plus
clair quant à l'association des couilles et de l'activité politique personnelle
du Chef de l'Etat.
Ainsi, s'il tapote « le bas
du dos » de sa compagne devant les journalistes, c'est pour répondre aux
critiques concernant sa proximité problématique avec certains hommes
d'affaires. Il intègre l'activité à caractère sexuelle comme réponse politique.
2- La pratique
Mais dans l'environnement
idéologique de M. Sarkozy, il existe une autre influence et référence.
En disant au sujet de l'usage de
ses parties génitales : « Je vis ma vie et je me fous des
commentaires des uns et des autres. », M. Sarkozy s'inscrit dans une
idéologie qui semble avoir fait fureur chez les cadres dirigeants français à ce
moment là. Nous l’appellerons faute de mieux, l'idéologie des jouisseurs. Le
mot libertin est inadéquat. Il s'agit juste de jouir par une brutalité
sexuelle.
M. Sarkozy a dit à plusieurs
reprises que le talon d’Achille de M. Strauss-Kahn était sa sexualité. Pour
résumer à l'extrême :
C'est grâce à M. Sarkozy que M.
Strauss-Kahn accède au poste de Directeur du FMI, le 1er novembre 2007.
En décembre-janvier 2008, M.
Strauss-Kahn a une liaison « inappropriée » avec une
collaboratrice ; Mme Piroska
M. Nagy
L'affaire n'est révélée par le
Wall-Street Journal que le 18 octobre 2008.
Il faut faire une distinction
entre le savoir public et le savoir des Chefs d'Etat. Il est peu probable que
M. Sarkozy ait attendu les révélations de Wall-street Journal pour être informé
des frasques sexuelles du Directeur du FMI qu'il a contribué à nommer et dont
il attend un prestige pour la France.
Par contre, il peut croire à ce
moment là que tout est comme depuis toujours. Les cadres dirigeants s'amusent avec les collaboratrices et les
cadres français apprennent au monde médusé l'art d'être libertin.
La raclée que prendra M.
Strauss-Kahn en 2011 n'est pas encore à l'ordre du jour.
En janvier 2008, M. Sarkozy sait
que son alter ego, le poste de Directeur du FMI est du même rang que celui de
Chef de l'Etat, peut dire à New York : « Je vis ma vie et je me fous des
commentaires des uns et des autres. »
Pourquoi n'en ferait il pas
autant dans son empire, à l’Élysée ?
Cela n'est pas constitutif des
faits mais seulement d'un environnement idéologique. Il n'en reste pas moins
que ça étaie l'association faite par M. Sarkozy entre ses couilles et ses défis
politiques.
Ce viol n'est pas le produit
d'une faiblesse passagère mais d'une affirmation politique de soi, une
politique culturelle de caste.
8)- Les revenants
L'omerta publique organisée à
partir du témoignage de Mme Guillaume veut nous faire croire à une entente
tacite entre le violeur et la violée. Une bonne blague de copain, un bizutage
ordinaire, une épreuve à surmonter pour être intégrée à la promotion.
Cette camelote que la génération
de 1968 a encore pieusement colportée ne peut plus être vendue en l'état.
1- Les boys scouts
Dans les années « 70 »,
entre la poire et fromage circulaient les bonnes histoires qu'on ne racontent
qu'entre convives du même monde.
a- Parmi elles, le détour
récurrent par la citation de ce qui arrivait aux « belles petites cuisses
des boys scouts » que les chefs scouts étaient censés apprécier sous la
tente. Rires entendus, convenus, assurés. C'était la preuve d'une connaissance
des mécanismes secrets de la société. Le graveleux social hors politique. Les
« petites cuisses » disparaissaient de la conversation aussi vite
qu'elles y étaient entrées. Comme pour le viol, l'accord implicite des porteurs
des « petites cuisses » étaient requis. Il eut été inconvenant de
leur part de se manifester.
b- Et c'est pourtant ce qui
arriva vingt ans plus tard. Des hommes mûrs ont eu le courage de déclarer
publiquement qu'ils étaient ces « petites cuisses de scouts ». Ils ne
s'étaient jamais remis de ces facilités érotiques à leur égard.
2- Les auto-stoppeuses.
L'éducation au viol des femmes
passait par :
a- Le récit de l'auto-stoppeuse
rituellement violée à l'arrière du camion. Le prix du voyage.
b- Les témoignages
personnels : On n'a pas de chance, chaque fois qu'on fait monter une
fille, on discute avec elle et c'est une révolutionnaire. On ne peut plus la
violer. Il ne faudrait pas discuter.
Il y a quelques années, un soldat
rentrant de permission a été violé deux fois par le camionneur qui l'a pris en
stop. Il ne s'en est pas remis. Je doute que les femmes le supportent mieux.
3- Mme Piroska Nagy
Mme Piroska Nagy est cette femme avec laquelle M. Strauss-Kahn a eu des
« relations inappropriées » en janvier 2008, trois mois après sont
installation au poste de Directeur du FMI.
1- Le processus d'occultation, puis de resurgissement, puis
d'enfouissement, s'y présente de manière développée.
a- « Une accusation a été portée concernant un comportement
personnel inapproprié du directeur général", a déclaré Masood Ahmed,
principal porte-parole du FMI ».
b- Immédiatement se met en place le mécanisme de disqualification du
caractère pénal de l'affaire : « L'affaire, révélée par le Wall
Street Journal du 18 octobre 2008, s'est conclue par un "rapport"
rédigé par un cabinet d'avocats mandaté par le conseil d'administration du FMI,
qui a estimé que DSK n'avait commis « ni harcèlement, ni
favoritisme, ou tout autre abus d’autorité » . Mais le Conseil d'administration a souligné dans le même temps qu'il avait commis des actes « regrettables et reflétant une sérieuse
erreur de jugement ».
c- Resurgissement
Piroska Nagy, dans une lettre datée du 20 octobre 2008, deux jours
après les révélations du Wall Street Journal, et envoyée à l'avocat Robert J.
Smith, du cabinet Morgan, Lewis & Bockius affirme clairement que DSK a
abusé de son autorité.
d- L'enfouissement
« Une grave accusation que l'on ne retrouve pas dans le rapport
rédigé par le cabinet d'avocats qui ne l'a manifestement pas crue. »
4- Les dires de Mme Nagy
La lettre de Mme Nagy, écrite le 20 octobre 2008, deux jours après la
mise au jour du fait par la presse, est une caricature ordinaire de la
participation des personnes violées à leur propre disqualification et à la
défense des violeurs.
Je reproduit cette lettre en post-scriptum.
En voici les chapitres, Mme Nagy :
a- Tient à concourir à la plus extrême discrétion.
b- Demande à participer à l'effacement de sa personne.
c- s'insurge des déformations des faits au profit du violeur mais elle
tient à ne pas faire de scandale.
d- Elle s'imagine que l'équipe chargée d'enquêter partage son point de
vue.
e- Elle affirme que « M. Strauss-Kahn a abusé de sa
position ».
f- Mais tout ceci est dit sous le sceau de la confidentialité.
g- Elle demande à la commission d'enquête de faire part de son point de
vue. Celle-ci bien sur n'en dira jamais un mot.
C'est très probablement la démarche de Mme la députée. C'est le point
de vue de quantité de femmes, violées battues, harcelées : Surtout, pas de
scandale !
- Arrêtez ce violeur, Monsieur l'inspecteur, mais surtout que ça ne lui
porte pas tord !
Je connais bien ce mode de pensée car il fut exactement le mien lorsque
j'ai porté plainte pour viol.
5- Le retour de Mme Nagy
Pour reprendre une image hollywoodienne, on peut dire que Mme Dialo est
le retour dans la lumière du fantôme des femmes humiliées par M. Strauss-Kahn.
D'ailleurs, en France, une journaliste a porté son affaire devant la justice.
M. Strauss-Kahn a eu un non-lieu par prescription des faits, mais ceux-ci ont
été reconnus.
6- Le retour
Ce phénomène de retour, ( coucou je suis là ! ), inauguré par
M. Soljenitsyne avec le livre « L'archipel du goulag » est un faits
de société les plus importants de notre modernité. Désormais, la terre sociale
est ronde. Les gens qu'on rejette très loin pour qu'ils disparaissent
reviennent par derrière après un tour du monde.
Les cadres français sont parmi les derniers dinosaures à penser que
l'Omerta suffit à faire disparaître les faits et les personnes.
Un avocat m'a dit un jour, dans son bureau, dans l'exercice de ses
fonctions : « Ce dont on ne parle pas n'existe pas. On ne parlera
plus de ce viol donc il n'a jamais existé. ». Là dessus, il s'est allié à
la police judiciaire, au parquet, au siège, au barreau, à la Direction des
affaires criminelles et des grâces, pour me faire disparaître. J'ai dû fuir et
devenir SDF.
Je ne doute pas que d'autres soient prêts à en faire autant.
Troisième partie : Les temps changent
9)- L'efficacité de l'Omerta
A- L’état des lieux
a- En 2008, le prétexte à l'enfouissement de l'affaire Nagy est la
Crise. La grande crise financière de 2008.
Soit on sauve le monde, et on garde en place le capitaine du FMI dont
tout le monde dit le plus grand bien.
Soit on fait droit aux récriminations d'une femme facile, du moins les
faits le laissent penser, peut être une escroc qui a voulu négocier son
indemnité de départ au niveau d'une braguette.
b- En 2014, le prétexte à l'enfouissement de l'affaire de la députée est
l'importance extraordinaire de M. Sarkozy.
Soit on sauve le monde, et on préserve l’innocence de celui qui est
peut être le prochain sauveur de la France, de l'Europe, du monde, dont tout le
monde dit le plus grand bien.
Soit on fait droit aux récriminations d'une femme facile, du moins les
faits donnent à y croire, peut être une escroc qui a voulu négocier une
subvention au niveau d'une braguette.
B- Les faits critiques
Or, les faits sont plus critiques que les idéologies.
1- M. Strauss-Kahn
Dans sa lettre du 20 octobre 2008, Mme Nagy écrit :
- «
Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu adapté à la
direction d'une institution où des femmes travaillent sous ses ordres. »
Il est avéré, une fois de plus, que les
organismes de contrôles « privés » ou « internes » sont
incapables de gérer les questions difficiles.
Si cela avait été porté à la connaissance
de la justice publique, le FMI aurait pu prendre des dispositions pour corriger
cette disposition de M. Strauss-Kahn.
Dans ce cas, En juin 2001, M. Strauss-Kahn
n'aurait pas eu à être débarqué par surprise. Ce fait a désorganisé le FMI à un
moment important, comme tous les moments du FMI.
Il a été dit en 2011 que se jouait dans
cette élimination l'opposition de M. Strauss-Kahn aux États-Unis et par
conséquent une discussion entre les pays émergents et les États-Unis.
Grâce à l'impéritie de M. Strauss-Kahn,
cette discussion s'est déroulée par des coups tordus dans les couloirs sous
couverts de palier aux frasques sexuelles devenues criminelles du Directeur du
FMI.
Quoi qu'il en soit, les États-Unis ne sont
pour rien dans le fait que l'irresponsabilité morale de M. Strauss-Kahn leur a
permis ou les a obliger de gérer une crise du FMI due uniquement à l'incapacité
de son Directeur à gérer sa braguette.
La France a été durement étrillée par
l'affaire Dialo. Elle n'a pu placer une Directrice que dans la mesure où
celle-ci est la voix de l'Amérique.
L'affaire Strauss-Kahn a sonné le glas du
principe selon lequel la Direction du FMI est à la France et la Direction de la
Banque mondiale revient aux États-Unis.
Le débat politique français a également été
bousculé par le retrait de M. Strauss-Kahn de la campagne présidentielle de
2012.
Bilan
Contrairement à ce qui nous a été vendu en
France, M. Strauss-Kahn n'est pas un libertin mais un jouisseur. Il n'a pas été
viré parce que les anglo-saxons ne comprennent pas la culture mais parcequ'il
imposait ses brutalités sexuelles à des personnes placées sous son autorité ou
sa dépendance.
L'affaire Dialo n'a pas produit le choix cornélien entre la devoir du
soldat et la faiblesse de la chair. C'est M. Strauss-Kahn qui mélange, associe,
confond, le Pouvoir et la psychologie, les responsabilités publiques et les
originalités privées.
L'affaire Dialo se présente comme extérieure au FMI, ce qui est
trompeur. M. Strauss-Kahn ne distingue pas la chambrière de la
haut-fonctionnaire. Elles sont toutes deux sous son pouvoir personnel lequel
découle de son Pouvoir d'Etat.
Ce qui ressort des faits c'est que M. Strauss-Kahn a finalement été
renvoyé et jugé pour les dérives criminelles de sa sexualité. Il l'a été dans
les pires conditions, pour lui, pour le FMI, pour la France, pour la
démocratie.
L'idée que ces questions doivent être traitées par les magistrats
s'impose donc par les faits et non par les bons sentiments.
Si on veut passer outre les tribunaux, cela veut dire qu'on a été
capable de prendre des dispositions pour que les faits ne se produisent pas.
Car ils ne sont nullement des bulles de hasard.
2- M. Sarkozy
M. Sarkozy n'a pas violé une secrétaire ou une haut-fonctionnaire. Même
si l'affaire Dialo montre les dégâts que cela peut faire.
M. Sarkozy a violé une députée. C'est à dire à la fois une femme et
l'équilibre des Pouvoirs. Je pense avoir montré qu'il a nécessairement donné
des titres institutionnels à des sources du droit qui ne proviennent pas du
Code Civil. La plus connue aujourd'hui est la Charia, mais il y en a d'autres.
Pour nous dire que le viol commis par M. Sarkozy est sans importance,
il faut nous expliquer que le formalisme juridique de la trésorerie
administrative n'a pas de sens. Une subvention en paiement d'une passe, quelle
importance ?
M. Sarkozy a modifié par la force le fonctionnement des pouvoirs
publics.
Qui peut dire avec certitude que Mme la députée est définitivement
enterrée vivante, comme tant d'autres violées avant elle ?
10)- La case départ
L'omerta nous ramène à l'idée selon laquelle les lois répressives sont
faites pour les gens sans importances. L'application de la loi redevient même
un critère d'appartenance sociale. Les basses classes doivent apprendre la
moralité. Les hautes classes ont des activités bien trop importantes pour
rendre compte de leurs crimes autrement que dans un cadre de règlements de
comptes.
On réinvente l'interdiction du viol qui ne concerne pas les hommes
détenteurs des attributs de la puissance et dont la personne est jugée
indispensable à la bonne marche de la société.
Cela promet un beau contentieux à venir. Qui est qui ? C'est ce
qu'on appelle une société de caste.
Cela est aussi un des aspects de la modification des pouvoirs publics
induite par cette voie criminelle. Ce que j'appelle précédemment le droit
parallèle.
11)- Conclusion
Aux partisans de l'omerta, il reste à établir que le viol :
a- Fait partie des prérogatives constitutionnelles du Chef de l'Etat,
b- Découle de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ainsi
que du Code civil.
Il doivent aussi établir que le viol d'une députée n'apporte pas de
modification à l'organisation des pouvoirs publics.
La justice doit nous éclairer sur tous ces points.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma
considération distinguée,
Marc SALOMONE
PS :
1- Le texte du
Canard Enchaîné,
Le Canard Enchaîné, le 2 janvier
2008, P. 2 :
En avoir ou pas
Lors de sa conférence de presse
du 30 décembre au Caire, Nicolas Sarkozy a refusé de répondre aux critiques
concernant les Conditions de son séjour en Égypte. Il le fera le 8 Janvier,
a-t-Il Précisé, lors de la Cérémonie des vœux à la presse. Mais, bien qu'il
s'en défende, Sarko a paru piqué
au vif par certaines attaques de
l'opposition et des journalistes. Devant ses collaborateurs,
Il a éprouvé le besoin de
Justifier son arrivée à Louksor à bord du Falcon 900 de Bolloré et son séjour à
Chann-el-Chelkh dans la Villa de l'émir d'Abu Dhabi.
« J'ai voulu montrer que ce n'est
pas l'Etat qui paie mes vacances, mais des amis, s'est-il écrié. Et puis, ça
occupe les socialistes, ça les excite et, pour tout dire, ça me fait marrer. »
A priori, Il s'est marré de la
même façon à propos des commentaires sur sa love story avec Carla. Bruni. Il en
a rajouté dans la provoc' en s'exposant à plusieurs reprises devant les
photographes et les caméras, main la dans la main avec son « accompagnatrice »,
n'hésitant pas, lors d'une visite des pyramides, à lui tapoter le bas du dos.
Du coup, Ségolène Royal a
reproché à son ancien adversaire à la présidentielle d'avoir fait preuve lors
de son séjour égyptien d'un « comportement ostentatoire ».
L'adjectif n'a pas plu à Sarko,
qui s'est défoulé en téléphonant à ses amis. A l'un d'eux Il a tenu ce langage
: « Je vis ma vie et Je me fous des commentaires des uns et des autres. Ils ont
eu l'habitude d'avoir à l’Élysée, depuis douze ans, Papi et Mamie. Moi, j'ai un
nouveau style. Il va falloir que tout le monde s'adapte. Maintenant, les
Français ont un vrai mec, à l’Élysée, qui en a et qui s'en sert. »
A trop fréquenter Bigard, Sarko parle comme un collégien qui frime
devant ses copains.
2- Le texte de la lettre de Mme Nagy, du 20 octobre 2008.
Cher M. Smith,
Je crois que je dois vous écrire après l'ébruitement désastreux dans la
presse de certains éléments de votre enquête sur un possible abus de pouvoir de
la part du Directeur Général du Fonds Monétaire International. Comme vous le
savez bien, ma
préoccupation constante, à la suite des tristes événements de décembre 2007 et
janvier 2008, a été d'éviter à tout prix une publicité qui blesserait ma
famille, mes amis, mes proches, ou dans ce cas M. Strauss-Kahn. C'est pour cette raison, et parce que je
ne faisais pas entièrement confiance aux processus internes au Fonds, que j'ai
refusé de coopérer à la première enquête de ce dernier.
Lorsque le Fonds vous a engagé comme enquêteur indépendant, j'ai
surmonté ma profonde aversion pour toute discussion sur ce sujet avec des
personnes extérieures, mes inquiétudes concernant les fuites ; à contrecœur,
j'ai décidé de coopérer à votre enquête.
Mais vous voudrez bien vous souvenir à quel point j'étais inquiète que
des fuites puissent se produire ; que nous nous étions entendus sur certaines
règles pour minimiser leur éventualité, telle le fait de ne faire référence à
moi dans son rapport que comme d'« un membre féminin du personnel ». Au cours
d'un entretien de six heures avec vous et votre équipe, il m'a été demandé de
raconter les prémices de cette relation, et l'on m'a posé des questions très
détaillées sur les circonstances de mon départ du Fonds. J'ai répondu à ces
questions de la manière la plus précise possible pour moi. L'on ne m'a jamais
demandé mon avis sur la conduite de M. Strauss-Kahn, ce qui, je suppose, était
l'approche pertinente puisque vous m'aviez dit que l'objet de votre enquête
n'était que de déterminer les faits relatifs à ce cas.
Cependant, la fuite dans la presse ayant mené à l'article du 18 octobre
du Wall Street Journal a confirmé mes craintes vis-à-vis de tout le processus
(...) Il est à mon avis de votre responsabilité de demander une enquête
spécifique sur ces fuites graves, afin d'assurer l'intégrité de la gouvernance
dans ce cas.
De plus, je
suis préoccupée par le caractère incomplet et imprécis de la version que donne
à lire la presse.
Il a été largement rapporté qu'il se serait agi d'une relation « consensuelle
», et que seules les circonstances de mon départ faisaient l'objet d'une
enquête. D'une façon particulièrement regrettable et inexplicable, un blog tenu
par l'épouse de M. Strauss-Kahn a parlé de « cette aventure d'un soir ». Mais
personne, y compris le Fonds, n'a éclairci la nature de cette relation, ni
précisé que l'enquête visait également à établir si M. Strauss-Kahn avait abusé
de son pouvoir à l'occasion. Plus récemment, des allégations à propos d'un «
coup monté » sont parues dans des médias français. Tout ceci renvoie
l'impression fausse que le seul objet de l'enquête serait les circonstances de
mon départ.
Les circonstances de mon départ et le montant de mon indemnité de
licenciement sont un non-sujet, comme vous le savez certainement grâce à vos
recherches. Par
respect pour votre démarche, je me suis abstenue de tout commentaire dans la
presse sur la véritable question qui nous occupe ici : la conduite de M.
Strauss-Kahn. Afin que l'on ne puisse se tromper sur mon opinion à ce sujet, je
veux vous l'exposer ici par écrit.
Je pense que M. Strauss-Kahn a abusé de sa position dans sa façon de
parvenir jusqu'à moi. Je vous ai expliqué en détail comment il m'a convoquée
plusieurs fois pour en venir à me faire des suggestions inappropriées. Malgré
ma longue vie professionnelle, je n'étais pas préparée à des avances du
Directeur Général du FMI. Je ne savais que faire ; ainsi que je vous l'ai dit,
je me sentais « maudite si je le faisais et maudite si je ne le faisais pas ».
Après un temps je fis la grave erreur de me laisser entraîner dans une très
brève aventure. Mais il est incontestable, à mon avis, que M. Strauss-Kahn ait
usé de sa position pour avoir accès à moi.
Après que cette relation se soit terminée, je n'ai en aucune façon été poussée à
partir par M. Strauss-Kahn, bien que nos deux avocats respectifs aient discuté
de la possibilité de mon indemnité de licenciement. Cette conversation me fut
rapportée et n'était guère plaisante à entendre, mais signifiait qu'aussi bien lui
que moi (ou mon époux) nous sentirions mieux en ne travaillant pas dans la même
institution. J'avais
également des propositions professionnelles intéressantes à Londres et j'ai été
très heureuse d'accepter celle de mon entreprise actuelle, où j'avais déjà
travaillé quelques années auparavant. Les indemnités financières constituaient
également une incitation au départ, comme l'indique la vaste sur-souscription
aux indemnités de licenciement du Fonds, mais comme vous le savez je n'ai
bénéficié d'aucun avantage particulier.
Pour conclure, je veux vous faire part de ma profonde tristesse
personnelle, de mon désarroi, de mon chagrin pour tout ce qui s'est passé. Pour
finir, mon
approche consistant à éviter toute publicité de cette affaire a échoué. Tous ceux qui ont été directement
impliqués sont perdants. Mon époux et moi-même devons payer le prix de
l'humiliation publique, et la réputation de M. Strauss-Kahn aussi a souffert.
Pour ce que cela peut valoir, je pense que M. Strauss-Kahn est un leader
brillant, qui a une vision pour affronter la crise financière mondiale en
cours. C'est également un homme agressif, bien qu'il soit charmant. Il vient
d'un pays, la France, que j'adore et où j'ai de nombreux bons amis. Mais je crains que cet homme ait un problème pouvant
le rendre peu adapté à la direction d'une institution où des femmes travaillent
sous ses ordres.
J'espère pouvoir prendre bientôt connaissance des conclusions de votre
enquête.Cordialement,
Piroska M. Nagy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire