jeudi, juin 13, 2019

13.06.19, contribution 25, indemnisation 32, aviseurs du fisc

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Paris, le jeudi 13 juin 2019


CONTRIBUTION (25) AU DEBAT NATIONAL VOULU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE EN 2019.
L'INDEMNISATION (32) DES AVISEURS DU FISC (Suite de la réflexion n°31 du 1er juin 2019 et n° 30 du 29 avril 2019. cf. : madic50.blogspot.com)


Le Canard Enchaîné du mercredi 12 juin 2019 publie un article intitulé « ça balance pas mal à Bercy ! », p. 3.

Le journal note que l’État français a dû changer de doctrine concernant ses relations aux aviseurs fiscaux ou informateurs.

Depuis 2017, le fisc rétribuent les renseignements des aviseurs fiscaux.

Comme dans toutes les affaires prenant la forme d'une indemnisation, la France se trouve prise entre l'idéal américain et la triste réalité française.
a- En France, MM Sapin Ministre de l'économie et des finances et M. Christian Eckert, Ministre du budget, ont signé le 10 mai 2017, avant l'installation du nouveau gouvernement, une circulaire confidentielle limitant les « récompenses » des aviseurs à un million d'euros.
b- Aux Etats-Unis, le fisc paie des « sommes extravagantes » selon Michel Sapin,
C'est exactement la même opposition logique évoquée par les associations de victimes dans l'affaire Servier dite du Médiator. La pingrerie humiliante de ce côté de l'Atlantique et la largesse efficace de l'autre côté.

Le résultat est sans appel :
a- En 2004, la Direction des impôts française fut dépendante des fiscs allemand et anglais pour obtenir la transmission d'un listing de contribuables français ayant ouvert des comptes au Liechtenstein.
b- En 2017, l'informateur ayant permis le plus gros recouvrement (91,2 millions d'euros) « n'a livré qu'une partie des dossiers d'évasion fiscale dont il avait connaissance ». selon la député Christine Pirès Beaune.

Le problème se décompose ainsi :
1- La Fraude fiscale porte sur des dizaines de milliards d'Euros.
2- L'Etat français reconnaît désormais le bien-fondé de l'indemnisation des aviseurs.
3- Conséquemment, les récompenses des aviseurs sont de l'ordre de la constitution d'un capital.
4- L'Etat français ne peut pas continuer de considérer l'indemnisation comme un pourboire entaché d'immoralité.
5- Il ne peut pas non plus s'aligner sur le régime américain.
Le rapport des français aux services publics, aux finances publiques, et aux commerces privés, n'est pas du tout le même qu'aux Etats-Unis.
Ainsi que l'ont pressenti les Ministres Sapin et Eckert, le décaissement de sommes capitalistiques par le Trésor public pour des particuliers serait perçu comme une spoliation du Trésor public.
6- Le fait est que personne n'a jusqu'à présent proposé de solution même partielle permettant de relier les fils de cet écheveau.

Des solutions pérennes existent. Elles relèvent de l’utilisation inusitée de procédures courantes et maîtrisées.

Elles sortent des notions de Trésors, de Magots, de Loto, et prennent en compte le souci qu’à l’Etat, et que les français partagent, d’une bonne gestion des deniers publics.

Il est en effet possible de rétribuer les aviseurs à la hauteur des enjeux financiers sans spolier le Trésor public en agissant conjointement avec les secteurs public et privé.

Ce partenariat est simple à mettre en place. Le Chef de l’État pourrait en organiser l'expérimentation. C'est le seul moyen pour que quelque chose se fasse et parvienne jusqu'à l'attention du Parlement.

On peut aussi continuer de jouer avec la culpabilité et ses opacités et y trouver du charme.


Marc SALOMONE




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